Les cimetières communaux regorgent de monuments funéraires tous plus variés les uns que les autres.

Que signifie une colonne tronquée, une branche de laurier, ou encore le logo de telle association mémorielle ou patriotique ?

Le Souvenir Français a souhaité mettre à la disposition du public et de ses membres un abécédaire des symboles que l’on peut retrouver dans ces lieux.

La symbolique funéraire de 1870 – 1871

Colonne brisée

Symbolique funéraire évoquant la mort d’un jeune individu

La colonne symbolise le cours de la vie. Métaphoriquement, elle se construit au fur et à mesure de l’existence, centimètres après centimètres. Brisée, elle renvoie alors dans la symbolique funéraire à la mort prématurée. Ce élément architectural est utilisé sur les tombes individuelles de jeunes soldats ou sur des monuments collectifs pour évoquer la jeunesse fauchée par la guerre.

Épée / Glaive/ Baïonnette / Fusil

Symbolique funéraire évoquant le combat et l’honneur

Sur les tombes, les armes renvoient à la bravoure et au courage des soldats, se battant jusqu’au bout les armes à la main. Il s’agit d’une symbolique classique que l’on retrouve déjà sur des sépultures antiques. Le sabre est généralement réservé à la cavalerie ou aux officiers et le fusil plutôt aux fantassins. Lorsque les armes sont brisées (notamment sur les monuments de 1870), la signification change pour évoquer la défaite dans la bataille et la mort. Après l’affrontement, les sépultures provisoires étaient fréquemment signalées en plaçant le fusil brisé du soldat en terre et en le surmontant de son casque ou de sa coiffure militaire.

Flambeau retourné

Symbolique funéraire évoquant la mort

Le flambeau, symbole de vitalité, de liberté et d’espérance lorsqu’il est allumé, symbolise la mort une fois retourné, car lorsqu’on retourne un flambeau, il s’éteint.

Le Souvenir Français

Association mémorielle

Le Souvenir Français est créé en 1887 par François-Xavier Niessen avec le soutien du gouvernement. Alors que le pays est encore lourdement marqué par la défaite de 1870 contre la Prusse, l’association s’engage dans la préservation de la mémoire des morts du conflit franco-prussien. Regroupant 80 000 adhérents en 1900, l’association finance plusieurs centaines de plaques et monuments aux Morts et s’impose comme un acteur majeur de la politique mémorielle française. Reconnu d’utilité publique en 1906, Le Souvenir Français s’investit lors de la Grande Guerre pour venir en aide aux familles en deuil et fleurir les tombes des défunts. Dès l’entre-deux-guerres, il gère l’entretien des carrés militaires communaux et organise des cérémonies mémorielles devant les monuments aux Morts. Ces actions se poursuivent aujourd’hui grâce aux nombreux bénévoles en France et à l’étranger.

Obélisque

Symbolique funéraire évoquant la mort et l’élévation de l’âme

Les monuments commémoratifs de la guerre de 1870-1871 sont fréquemment surmontés d’un obélisque. Élément d’architecture classique reconnaissable et moins coûteux qu’une statue figurative, l’obélisque est généralement complété par des plaques commémoratives en bronze ou des éléments ornementaux plus petits tels qu’une palme ou une couronne de laurier (gloire et honneurs militaires). Les monuments des conflits suivants reprendront aussi la forme de l’obélisque qui symbolise le cours de la vie coupé trop tôt et l’élévation de l’âme. L’obélisque est également utilisé comme représentation du pouvoir et comme marqueur des campagnes militaires depuis la Rome antique.

Plaque commémorative de la guerre de 1870-1871

Honore les Morts de la Guerre franco-prussienne

Dès la fin du XIXe siècle, Le Souvenir Français finance des monuments commémoratifs de la Guerre franco-prussienne. En 1892, l’association crée un modèle standardisé de plaque commémorative en fonte, dessinée par l’architecte de Paris. Elle porte en son centre, sur une petite plaque en émail, le nom des victimes de 1870-1871 originaires de la commune ainsi que la devise de l’association. La plaque en métal est ornée sur ses côtés de faisceaux d’armes représentant les composantes de l’armée française. Elle est surmontée du faisceau de licteur (symbolisant la République) entouré d’une couronne de laurier (“honneurs militaires”). Ces plaques, devenues des objets de patrimoine, sont aujourd’hui rares et parfois victimes de vol.

Plaque Loi du 4 avril 1873

Marque la sépulture d’un combattant de 1870-1871

Lors de la signature du traité de Francfort en 1871, la France et l’Allemagne s’engagent à entretenir les tombes des soldats tombés pendant la guerre de 1870-1871. La loi du 4 avril 1873 prévoit le regroupement des sépultures au sein des cimetières communaux, l’achat de terrains nécessaires à la création de concessions perpétuelles et l’entretien des lieux par la commune. Pour marquer l’emplacement des tombes de ceux ayant donné leur vie pour la nation, la France choisit d’installer des entourages en fonte sur lesquels est apposée une plaque “tombe militaire – loi du 4 avril 1873”. Plus de 87 000 sépultures, souvent collectives, sont ainsi aménagées, principalement dans le nord-est du pays.

La symbolique funéraire 1914 – 1918

Canons Croisés

Insigne de l’artillerie

Les deux canons croisés représentent l’artillerie, composante majeure des conflits depuis le XVIIIe siècle. On retrouve cette symbolique sur les insignes des unités, les murs des casernes, les casques mais aussi gravée sur des monuments commémoratifs régimentaires. L’emblème participe à la création d’un “esprit de corps” au sein de la troupe. Sur les sépultures individuelles, on rencontre parfois les canons croisés surmontés d’un crâne, évoquant la mort.

Casque Adrian

Casque réglementaire de l’armée française de 1915 à 1945

Lors de l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne en 1914, l’armée ne dispose pas de protections individuelles pour la tête. Les soldats partent au combat avec leur képi bleu et garance à visière en cuir noir, hérité du Second Empire. Rapidement, le nombre important de blessés à la tête par éclat d’obus ou de grenade va pousser l’armée à concevoir un casque pour l’ensemble de l’effectif. Après un appel d’offres, le casque en acier modèle 1915 est adopté et fabriqué en masse. Il devient l’emblème du Poilu de 14-18. Peint en bleu foncé, le casque Adrian est reconnaissable à son cimier, censé dévier les éclats. L’insigne de l’arme est placé sur le devant de la bombe. Modifié en 1926, les casques, dorénavant kakis, servent jusqu’en juin 1940 et sont portés par une partie de l’Armée de Libération en 1944-1945.

Cocarde du Souvenir Français

Marque la sépulture d’un ou une “Mort pour la France” veillée par Le Souvenir Français

La Première Guerre mondiale marque un changement dans la prise en compte des sépultures des soldats tombés pour la Nation. Avec la création de la Mention “Mort pour la France” en juillet 1915, l’État s’engage dans une politique de prise en charge et de reconnaissance du sacrifice fait par les mobilisés. Le nombre important de corps entraîne dans un premier temps la création de sépultures temporaires, le plus souvent avec de simples croix en bois. En 1916, une association est créée avec le concours du Souvenir Français pour orner toutes les sépultures de la Grande Guerre d’une cocarde tricolore permettant de les identifier et de rendre hommage aux disparus. L’initiative se poursuit jusqu’à aujourd’hui grâce aux bénévoles du Souvenir Français qui recensent et entretiennent les sépultures des “Morts pour la France”.

Cor de Chasse

Insigne des chasseurs dans l’armée française

Le corps des chasseurs voit le jour au milieu du XIXe siècle. Ces unités d’élite se divisent principalement entre les bataillons de chasseurs à pied (infanterie légère) et les bataillons de chasseurs alpins (employés en haute montagne et sur les terrains difficiles). Les chasseurs se distinguent par le port de l’uniforme bleu foncé (parfois avec une pelerine) passepoilé jaune jonquille et la tarte, remplaçant le képi de l’infanterie de ligne. Leur insigne est le corps de chasse, visible sur les monuments commémoratifs, le col de l’uniforme et sur le casque. Les bataillons de chasseurs prennent part aux combats du Second Empire, aux expéditions coloniales de la fin du XIXe siècle et s’illustrent durant la Première Guerre mondiale, gagnant le surnom de “diables bleus”.

Croix-épée du Souvenir Français

Marque la sépulture d’un individu “Mort pour la France”

La mort de masse durant la Première Guerre mondiale entraîne la mise en place d’une politique nationale de gestion des dépouilles des combattants. Le soldat est honoré par la Nation reconnaissante et son inhumation est prise en charge. Alors que les tombes sont encore temporaires et matérialisées par des croix en bois, Le Souvenir Français propose en 1920 l’adoption d’un modèle de croix-épée en fonte pour les tombes des Morts pour la France. L’épée, plantée en croix, renvoie au combat et au deuil. Elle est ornée en son centre d’une croix de guerre et à sa base se trouve une palme, symbole de victoire. Des variantes sont conçues pour les soldats annamites ou musulmans, reprenant des éléments iconographiques propres à ces cultes.

Croix Latine

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

En 1920, l’État est chargé de la création et de l’entretien des sépultures des “Morts pour la France” de la Grande Guerre. Si environ 250 000 corps sont restitués aux familles, la majorité des dépouilles de soldats sont regroupées dans des carrés militaires communaux ou dans les nouvelles nécropoles nationales. Par souci d’économie et surtout d’égalité de traitement, le pays adopte un modèle unique de stèle funéraire en béton, portant une plaque scellée indiquant le nom, le grade, l’unité, la date de décès et la mention “Mort pour la France”. Soldats et officiers sont enterrés côte à côte dans une volonté de rassembler autour d’un deuil national qui fait fi des particularismes. Les croix latines en béton indiquent aujourd’hui la sépulture d’un soldat chrétien.

Cuirasse et pot-en-tête

Insigne du génie militaire

Au XVIIe siècle, Vauban (ingénieur responsable des fortifications) impose aux ingénieurs qui mènent des opérations de siège de porter une cuirasse et un pot-en-tête (casque) pour se protéger. Cette décision scelle l’adoption de cette figure comme attribut du génie militaire. Le génie, arme savante, s’occupe des travaux de fortification, de franchissement des cours d’eau, d’aménagement de voies de communication, de la cartographie, ou encore des transmissions (jusqu’en 1942). L’insigne est visible sur des monuments commémoratifs ou plus rarement sur des sépultures.

Palme / couronne de Laurier

Élément figuratif, allégorie de la victoire et de l’honneur

Le laurier, sous forme de palme ou de couronne, est très fréquent sur les monuments commémoratifs et montre le respect des vivants envers les morts. La plante renvoie depuis la Rome antique à la victoire et aux honneurs militaires et fait partie de la symbolique funéraire classique. Dans le cadre des conflits mondiaux, elle est fréquemment associée à d’autres éléments ; notamment des médailles (croix de guerre, médaille de la Résistance), le profil d’un soldat ou les symboles de la République française. Sur certains monuments, l’allégorie de la République ou un Poilu de la Grande Guerre brandissent une couronne de laurier en symbole de victoire.

Plaque funéraire de soldats « Morts pour la France »

Ornement funéraire

Il n’est pas rare d’observer dans les cimetières d’anciennes plaques émaillées rappelant le souvenir de combattants disparus dans les conflits de la première moitié du XXe siècle. L’iconographie de ces plaques, vendues en leur temps sur catalogue, est standardisée. Le portrait du défunt, en tenue militaire, occupe la place centrale et est entouré de symboles patriotiques (drapeaux) et militaires (décorations, palmes de la victoire). On inscrit son âge, son unité et son lieu de décès ainsi qu’une formule votive permettant le recueillement. Ces plaques sont malheureusement victimes de nombreux vols et font l’objet d’un commerce parallèle. Le Souvenir Français assure une veille mémorielle active sur la vente de ces objets patrimoniaux.

Stèle aconfessionnelle

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés, et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes.

Une stèle est dessinée pour les soldats n’appartenant pas aux trois principaux cultes présents en France et dans les colonies (Chrétiens, Musulmans, Juifs), aux agnostiques et libres penseurs. Elle reprend la forme de la stèle juive mais est dépourvue de tout symbole. Seule la plaque nominative commune à toutes les sépultures est scellée en son centre. La France est le seul pays à faire réaliser un modèle spécifique de stèle funéraire pour les libres penseurs.

Stèle juive

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés, et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes.

La stèle juive est rectangulaire avec son sommet en arc de cercle. L’Étoile de David est gravée au sommet de la stèle et est encadrée par deux lettres en hébreu signifiant “ici est enterré”. On estime qu’environ 6 800 soldats de confession juive sont tombés au combat en 1914-1918.

Stèle Musulmane

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes. La stèle musulmane, orientée vers la Mecque, est en forme d’arc outrepassé, caractéristique de l’architecture religieuse d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un croissant et une étoile (symboles de l’Islam) sont gravés en son sommet, surmontant une mention variable en arabe : “Qu’Allah accorde sa miséricorde”, “pour cet homme qui est mort” ou parfois un verset du Coran. Il est à noter que ce modèle de stèle a également été utilisé pour des soldats d’Afrique subsaharienne et d’Indochine non musulmans.

Union Nationale des Combattants

Association d’anciens combattants

L’Union Nationale des Combattants (UNC) est fondée aux lendemains de l’armistice de 1918. L’association regroupe des vétérans dans le but de maintenir un lien social après la démobilisation, mener des actions mémorielles en hommage aux morts de la Grande Guerre et faire reconnaître les droits sociaux des anciens combattants (obtention de pensions, réinsertion professionnelle, création de la carte du combattant). Dans l’entre-deux-guerres, l’UNC compte environ 900 000 adhérents en faisant l’une des deux plus grandes associations du monde combattant.

Ses membres militent pour un pacifisme patriotique et participent activement aux cérémonies mémorielles. Son emblème, le casque Adrian, et devise “unis comme au front” se retrouvent sur de nombreuses plaques funéraires, palmes ou monuments.

Vitraux patriotiques

Élément iconographique d’origine religieuse honorant les combattants

Après la Première Guerre mondiale, les initiatives institutionnelles, privées ou religieuses se multiplient pour rendre hommage aux victimes. Certaines églises dédient des “chapelles du souvenir” et installent des vitraux faisant symboliquement cohabiter des combattants (“profane”) et des figures bibliques (”sacré”). Le plus souvent, les Poilus sont soutenus dans l’assaut ou accueillis dans la mort par le Christ, la Vierge, Saint-Michel (protecteur des âmes) ou encore Jeanne d’Arc (symbole de bravoure). Le sacrifice des soldats est associé au calvaire du Christ. Ces vitraux sont visibles principalement dans les régions touchées par les destructions de la Grande Guerre et dans le nord-ouest du pays. Certaines tombes familiales sont également ornées de vitraux mettant en avant l’image du mort.

La symbolique funéraire de 1939-1945 et post 1945

Croix de Lorraine

Symbole de la France Libre et des Forces Françaises de l’Intérieur

Symbole des ducs de Lorraine à partir de la fin du XVe siècle, la croix de Lorraine est adoptée en juillet 1940 comme emblème de la France Libre, en opposition à la croix gammée de l’Allemagne nazie. Le choix de la croix de Lorraine revient à l’Amiral d’Argenlieu et outre son caractère graphique, la croix évoque le 507e Régiment de Char de Metz commandé par le colonel De Gaulle en 1939. La croix de Lorraine devient également le symbole de la résistance contre l’occupant et on la retrouve sur les fanions, brassards, insignes ou véhicules des Forces Françaises de l’Intérieur.

Fédération Nationale André Maginot

Association mémorielle

La fédération André Maginot (FNAM) est issue de la Fédération Nationale des Anciens Militaires Blessés créée à la fin du XIXe siècle par les vétérans de la guerre de Crimée (1853-1856) et de la guerre franco-prussienne (1870-1871). Elle favorise la solidarité entre les familles d’anciens militaires et aide les plus démunis. La FNAM prend véritablement son essor après la Première Guerre mondiale grâce à l’institution par André Maginot, ministre des anciens combattants et blessés de guerre, du concept de “droit à la réparation” (social et financier) de la nation envers les victimes du conflit. Via l’octroi par l’État d’un pourcentage sur la loterie nationale, la FNAM finance des œuvres sociales (dons à des œuvres caritatives, à la recherche médicale, gestion d’un EHPAD) et mémorielles (monuments, commémorations, prix jeunesse).

Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants Patriotes

Association mémorielle

La FNDIRP est créée en octobre 1945 par d’anciens résistants déportés communistes dans le but de faciliter la réinsertion professionnelle et sociale des rescapés des camps et de conserver la mémoire des victimes du nazisme. L’association œuvre notamment pour une meilleure prise en compte des souffrances vécues par les déportés via la revalorisation des pensions, l’établissement d’un statut légal de déporté, la création de mémoriaux ou, dans les décennies suivantes, le témoignage auprès des scolaires. La FNDIRP s’impose comme un acteur majeur de la mémoire de la déportation en France et réunit dans ses rangs les anciens résistants déportés comme les victimes de la Shoah. L’emblème de l’association est un écu aux couleurs de la tenue des déportés (blanc rayé bleu) portant le triangle des déportés politiques. Un fil barbelé barre l’ensemble, évoquant l’internement.

La 2e Division Blindée

Unité de la France Libre

Après avoir mené avec succès une campagne contre les troupes italiennes en Libye puis contre les forces allemandes en Tunisie, la “Force L” commandée par le futur Maréchal Leclerc est réorganisée au Maroc au milieu de l’année 1943. Nouvellement formée et équipée de matériel, de véhicules, de chars et de canons américains, la 2e Division Blindée est transportée en Angleterre en attente du débarquement allié. Ses 15 000 hommes et plus de 4 000 véhicules (dont 150 chars Sherman) débarquent en Normandie le 1er août 1944. Les troupes de Leclerc participent aux combats de Normandie puis foncent vers Le Mans avant de libérer Paris le 26 août. La division reprend ensuite sa route vers l’est et libère symboliquement Strasbourg le 23 novembre. Après un séjour sur la poche de Royan début 1945, l’unité est envoyée en Allemagne et finit la guerre Berchtesgaden, résidence secondaire d’Hitler.

Le Corps Expéditionnaire Français en Italie

Unité de la France Libre

Le Corps Expéditionnaire Français (CEFI) est formé au milieu de l’année 1943 suite au débarquement allié en Sicile. Le CEFI, fort de plus de 110 000 hommes, principalement originaires de l’Armée d’Afrique, est commandé par le Général Juin. Les Français mènent aux côtés des troupes alliées des combats difficiles contre les forces allemandes, retranchées dans les reliefs italiens. 7 000 soldats du Corps Expéditionnaire trouvent la mort lors de la campagne. En juillet 1944, les troupes du Général Juin sont retirées du Front pour être progressivement intégrées à la 1ère Armée du Général De Lattre. L’insigne du CEFI représente le coq français, chantant devant le Tricolore rayonnant derrière lui. Frappé en métal cuivré ou tissé, l’insigne est porté sur les uniformes des soldats et parfois sur les casques.

1ère Armée Française “Rhin et Danube”

Unité de l’Armée de Libération

La 1ère Armée Française est mise sur pied en Afrique du Nord au milieu de l’année 1943 en fusionnant des éléments des Forces Françaises Libres et de l’Armée d’Afrique. Commandée par le Général De Lattre de Tassigny, les éléments de la 1ère Armée débarquent en Provence en août 1944. Toulouse, Marseille puis Lyon sont libérées. Les troupes remontent vers le nord-est et amalgament une partie des formations de FFI. Les Français combattent ensuite en Alsace et libèrent Mulhouse à la fin du mois de novembre. Les forces de De Lattre passent l’hiver 1944-1945 devant la poche de Colmar. En mars 1945, les unités franchissent le Rhin et poursuivent l’offensive en Allemagne, terminant le conflit à Ulm, sur le Danube. L’insigne de la 1ère armée est fabriquée à la fin de la guerre. L’emblème de la ville de Colmar rappelle l’engagement des troupes françaises et le nom “Rhin et Danube” évoque les victoires de 1945.

Triangle Rouge

Insigne porté par les déportés politiques dans les camps de concentration

Dans le système concentrationnaire de l’Allemagne nazie, chaque groupe de déportés est identifié par un triangle en tissu cousu sur la poitrine gauche de sa tenue. Le triangle rouge indique un “opposant politique” (résistant, communiste, socialiste allemand, républicain espagnol…). Au centre de l’insigne est inscrite la première lettre de la nationalité du déporté : B pour Belge, F pour Français, P pour Polonais… Enfin, le matricule de l’individu est imprimé sur un cartouche blanc. On estime qu’environ 89 000 Français sont déportés du fait de la répression allemande entre 1940 et 1945. Après la guerre, le triangle rouge de la tenue des déportés politiques devient pour les survivants le symbole de la résistance des corps et des esprits face à l’horreur des camps nazis.

Fédération Nationale des Combattants prisonniers de guerre – Combattants d’Algérie, de Tunisie et du Maroc

Association mémorielle

La Fédération Nationale des Combattants Prisonniers de Guerre, Combattants d’Algérie, de Tunisie et du Maroc (FNCPG-CATM) est issue du mouvement des prisonniers de guerre formé lors de la libération des Stalags en 1945. Sur demande de ses adhérents, la fédération s’ouvre aux anciens combattants d’Afrique du Nord, puis dans les années 1980 aux veuves de guerre. La FNCPG-CATM regroupe les anciens combattants dans un esprit de solidarité et défend leurs droits matériels et leur mémoire. L’œuvre sociale est au cœur des objectifs de l’association, qui finance la reconstruction de bâtiments détruits pendant la guerre, l’édification de centres de soin ou l’envoi d’aide humanitaire. Sur son emblème figure un fil de barbelé en mémoire des prisonniers de guerre, et la croix d’Agadès, symbole culturel touarègue évoquant les combats en Afrique du Nord.

Le 19 avril 2023, Le Souvenir Français a signé une convention avec la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis, les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et les membres de leurs familles (CNIH), ainsi qu’avec l’Office National des Combattants et des Victimes de Guerre (ONaCVG) afin de sauvegarder les tombes des Harkis inhumés en France.

Cimetière de Bias (47)

Cette convention repose sur une idée simple : de nombreux Harkis seuls, sans famille, ont réussi à se réfugier en France dans les années 1962-1963. Abandonnés, ils décédèrent rapidement et leurs tombes entrèrent en déshérence.

Le Souvenir Français, qui rend hommage à celles et ceux qui ont bien servi la France, a décidé de rénover ces tombes. Pour ce faire, il a désigné un chargé de mission, Michel Hadj, qui fut directeur du Souvenir Français. Ce dernier, de manière bénévole, visite les cimetières des villes dans lesquelles se sont implantées des communautés de Harkis, et élabore des projets de rénovation.

Le Souvenir Français gère ces rénovations qui sont financées par l’ONaC-VG.

Dès à présent sont programmées les rénovations des tombes de Harkis :

– À Bias (Lot-et-Garonne)

– À Saint-Laurent-des-Arbres (Gard)

– À Mas-Thibert (Bouches-du-Rhône)

– À Manosque (Alpes-de-Haute-Provence)

– À Courbiac (Lot-et-Garonne)

– À Saumur (Maine-et-Loire)

49 – Cimetière communal de Bias

Petite commune de France (moins de 3 000 habitants), Bias dans le Lot-et-Garonne est surtout connue dans l’actualité mémorielle pour l’existence d’un camp militaire qui servit pour accueillir les communautés des régions de notre « empire colonial » que la France quittait. Ce furent d’abord les rapatriés d’Indochine, puis à partir de 1962, les Harkis. Ce camp de « transit et de reclassement », qui devait être provisoire, dura plus de vingt ans. Plus d’un millier de Harkis y vécurent, y naquirent et y moururent.

Aujourd’hui, le camp a disparu. De modestes pavillons sociaux accueillent encore des descendants. Seul le cimetière communal rappelle cette histoire que tant de Français souhaitent oublier. Ce cimetière est en deux parties, un côté est réservé aux habitants de la ville, chrétiens ou non, et une seconde partie, plus large que la première, est réservée aux tombes des Harkis et à leurs familles.

Certaines tombes familiales sont remarquablement entretenues. Elles portent le témoignage de familles qui se sont enracinées dans la société française. D’autres tombes, et en particulier les premières, à l’entrée du cimetière, étaient toutes à l’abandon. Elles sont celles des Harkis arrivés seuls, et morts dans le chagrin et l’abandon.

La réfection de ces tombes a été lancée en 2017, sous l’impulsion du comité local du Souvenir Français.

Il poursuit en 2024 la rénovation de nouvelles tombes avec l’ambition d’organiser une inauguration en 2025.

Quelques tombes avant restauration par Le Souvenir Français et la municipalité :

Aujourd’hui, sous la supervision du Délégué Général du Souvenir Français du Lot-et-Garonne et de son Délégué Général Adjoint, c’est Monsieur Bernard DUPERRAY, Président du comité de Villeneuve-sur-Lot, qui a mené à bien cette nouvelle phase avec une implication exemplaire. Les agents de la commune de Bias, dont l’engagement et le professionnalisme ont été précieux dans cette réhabilitation, ont largement contribué à la réussite de ce projet mémoriel.

Bilan des travaux réalisés :

✅ 7 tombes entièrement rénovées
✅ 12 tombes restaurées et repeintes
✅ Nettoyage et entretien du carré militaire pour lui redonner toute sa dignité

L’investissement du Souvenir Français a été total, avec un travail de terrain remarquable. Cette action s’inscrit dans la continuité de la démarche engagée auprès de la CNIH.

Déroulement de l’a journée de l’inauguration 22 avril 2025 :


1. Matinée – Commémoration au Camp de Bias


• 10h00 : Cérémonie en hommage aux Harkis et autres communautés ayant transité par le camp de Bias (prises de parole, dépôt de gerbe, visite éventuelle du site)


2. Après-midi – Inauguration des tombes restaurées au cimetière de Bias

• 14h30 : Dépôt de gerbe devant le Monument aux Morts à l’entrée du cimetière
• 15h00 : Visite du carré des Harkis et découverte des tombes réhabilitées
• 15h15 : Allocutions et hommage aux Harkis inhumés.
• 16h00 : Fin de la cérémonie


Découvrez la restauration des tombes des Harkis inhumés à Bias, par Le Souvenir Français, avec le soutien de la municipalité de Bias, de l’ONaC-VG et de la CNIH :

Cimetiere-de-Bias-Tombes-Harkis

L’inauguration du 22 avril 2025

Le mardi 22 avril 2025, en présence du Président Général du Souvenir Français, le CGA(2s) Serge Barcellini, était organisée par le président du comité du Souvenir Français de Villeneuve-sur-Lot, Bernard Duperray, une cérémonie devant le Monument aux Morts de la commune de Bias. A cette occasion, 26 drapeaux étaient présents pour l’inauguration dans le cimetière voisin de 12 tombes de Harkis restaurées par Le Souvenir Français avec la participation active de la municipalité de Bias.

Madame Françoise Dumas, présidente de la Commission Nationale Indépendante des Harkis, Monsieur Mohamed Nemiri, représentant l’ONaC-VG, ont accompagné le Président Général du SF et Monsieur Arnaud Bourda, sous-préfet de Villeneuve-sur-Lot, Duras, pour dévoiler la plaque mise en place dans le cimetière, clôturant ainsi l’action menée par Le Souvenir Français depuis 2017 en faveur de la mémoire des Harkis.

Le Souvenir Français et Geneanet, leader de la généalogie en ligne, ont signé un partenariat en 2018 pour la préservation et la mise en valeur des sépultures des combattants « Morts pour la France ».

Depuis 2014, Geneanet porte l’initiative « Sauvons Nos Tombes » dont le but est de faire perdurer la mémoire de nos ancêtres en photographiant les tombes anciennes et/ou détériorées, afin d’assurer leur pérennité en les indexant ensuite sur le site Geneanet.

Cette démarche repose sur l’implication de 20 000 bénévoles qui ont permis de comptabiliser plus de 7 millions de tombes photographiées et indexées.

Chaque année, l’opération « Sauvons Nos Tombes » a lieu le week-end du Printemps des cimetières. Le Souvenir Français la soutient. Elle permet la perpétuation de la mémoire de nos ancêtres, démarche dans laquelle s’inscrit naturellement l’association.

Le projet se décline également en application, disponible sur iOS et Android. Simple d’utilisation, elle permet de photographier les tombes et de les synchroniser avec son compte Geneanet pour que l’indexation soit effectuée.

Comment participer concrètement ?

– Vérifiez sur Geneanet que le cimetière que vous désirez photographier n’a pas déjà été mis en ligne.

– Téléchargez l’application « Sauvons nos tombes » sur iOS ou  Android. Si vous le souhaitez, vous pouvez aussi utiliser un appareil numérique.

– Rendez-vous dans le cimetière de votre choix. Veillez à prendre une photo de la tombe entière, et autant de photos que nécessaire pour que soient visibles les détails de celle-ci. Ce projet vise à préserver la mémoire des tombes qui sont appelées à disparaître, lors de vos prises de vues gardez ce point à l’esprit.

– Une fois les photos réalisées, synchronisez-les via l’application ou si vous avez utilisé votre appareil photo, envoyez-les directement via Geneanet. Les noms contenus seront ensuite relevés par l’ensemble de la communauté Geneanet.

L’hécatombe de la Première Guerre mondiale oblige les autorités, dès la fin du conflit en 1918, à se pencher sur la question des sépultures des combattants ayant reçu la Mention « Mort pour la France ». Depuis la loi de 1915, ces derniers ont le droit à la sépulture perpétuelle prise en charge par l’Etat.

Les premiers monuments funéraires vont alors prendre la forme de simples croix de bois fragiles et vulnérables aux effets du temps. Dans un besoin de rendre hommage à ces hommes et femmes, mais aussi de rationaliser les coûts, le ministère de la Guerre cherche à uniformiser les sépultures des « Morts pour la France ». Le Souvenir Français soumet alors, dès 1920, un modèle unique prenant la forme d’une croix-épée. Cet exemplaire, adopté lors du conseil d’administration de l’association du 18 avril 1919, allie à la fois une symbolique guerrière et religieuse.

L’auteur de cet emblème funéraire, Ferdinand Biès, est un industriel mosellan, spécialiste de la sidérurgie et de la fonderie. Il conçoit ce modèle de croix-épées d’un mètre de haut et quarante-huit centimètres de large, pour un poids d’environ neuf kilogrammes. Le choix du matériau, la fonte, utilisée dans le secteur funéraire depuis le début du XIXème siècle, permet une standardisation de la production, une importante variété ornementale tout en conservant des coûts inférieurs au bronze et au fer forgé, et en améliorant la durabilité de la sépulture[1]. Dès octobre 1924, le ministère des Pensions prend la décision d’adopter ce modèle de croix-épée pour l’ensemble des combattants décédés entre le 2 août 1914 et le 24 octobre 1919. L’exemplaire proposé par Le Souvenir Français fait alors l’objet d’une subvention de l’État.


[1] (Marie-José et Dominique Perchet, « La fonte dans les cimetières : l’art funéraire pour tous », Isabelle Duhau, Guénola Groud (Dir.), Cimetières et patrimoine funéraire. Étude, protection, valorisation, 2020, p°95).

Le modèle de croix-épée du Souvenir Français se distingue par l’association de plusieurs éléments symboliques. La croix incarne la mort et le chemin du défunt vers l’au-delà, mais l’union de la croix chrétienne et de l’épée confère à ce monument funéraire une double signification. À l’allégorie du sacrifice ultime, consenti par les soldats comme a pu le faire Jésus, s’ajoute une dimension guerrière, personnifiée par cette arme dont la pointe est plantée dans le sol et n’est donc plus létale, comme pour marquer la fin du conflit et le début d’une période de paix.

On y retrouve en son centre une représentation de la Croix de Guerre, décoration militaire crée en 1915 pour récompenser les actes de bravoure exceptionnelle. Dans la partie inférieure du fer, on remarque une palme.

 Empruntée aux variantes de la Croix de Guerre en cas de citation à l‘ordre de l’Armée et très présente dans l’ornementation militaire, elle symbolise la Victoire. De plus, la palme est utilisée depuis des siècles dans le domaine funéraire car elle incarne, dans l’iconographie chrétienne, le sacrifice des premiers martyrs.

Le nom de l’association est gravé sur le manche de l’épée. Le monument est quant à lui fiché dans un socle en pierre ou en granit, dont la rusticité se veut être l’écho de la simplicité avec laquelle les soldats ont fait don de leur vie[2]. Les sépultures sont initialement peintes en bleu horizon, couleur évocatrice de la tenue portée par les Poilus à partir de 1915. Mais avec le temps et les réfections successives, différentes teintes ont été adoptées telles que le noir, le blanc ou encore le gris argenté.


[2] M. Firmin, président de la section du Souvenir Français de l’Aveyron : « Nous avons scellé ces croix sur des pierres solides et durables, et dont la simplicité convient à la simplicité avec laquelle nos soldats ont fait le sacrifice de leur vie ».  Journal de l’Aveyron, 16 novembre 1930, p°3

Chacune de ces croix-épées dispose d’une plaque amovible, fixée au centre de la lame. Elle comporte le nom et prénom du soldat, son grade et régiment, la date de sa mort ainsi que la mention « Mort pour la France ». Ces informations sont gravées en relief, pour des raisons esthétiques mais également afin de préserver la lisibilité des inscriptions notamment après l’administration de nouvelles couches de peinture. En dessous de ces renseignements, le cartouche arbore la devise du Souvenir Français : « À nous le souvenir, à eux l’immortalité ».

Jusqu’en 1957, la maison Biès continue de produire ces croix-épées pour le compte du Souvenir Français. Cependant, au début des années 1960, ce modèle est peu à peu abandonné pour des raisons plastiques et esthétiques. Lors de la réunion des délégués généraux de l’association, tenue le 19 mai 1962, il est préconisé de se tourner vers les croix en ciment, considérées comme une alternative élégante, moins coûteuse et plus facile à entretenir[3]. Dès 1966, des accords sont conclus avec le ministère des Anciens-Combattants initiant un processus de modernisation et de remplacement progressif des croix-épées. Leur production cesse officiellement en 1975, mettant fin à plus de cinquante années de fabrication.

Néanmoins, un grand nombre de ces monuments subsiste encore dans les cimetières français. De nos jours, Le Souvenir Français, dans une volonté de préserver ce patrimoine funéraire exceptionnel, travaille avec une entreprise d’impression 3D. Cette technologie permet à l’association de réimplanter progressivement des croix-épées dans les cimetières communaux.

Un exemple récent de ce travail de restauration est l’inauguration, le 12 avril 2024, du carré militaire de Gonneville-sur-Scie (76). Ce projet, né d’une collaboration entre le Souvenir Français et le groupe EDF, a permis de donner un nouvel espace mémoriel à huit soldats. Comme ce fût le cas un siècle auparavant, le modèle des croix-épées a ainsi été choisi pour honorer le sacrifice de ces hommes.

Les croix-épées ne constituent pas l’unique modèle de sépulture en fonte standardisé produit par Le Souvenir Français. Des variantes prenant en compte les diversités religieuses et ethniques ont été créés pour les soldats musulmans et les travailleurs annamites. Ces stèles reprennent certains des éléments des croix-épées. On y retrouve au centre la médaille de la Croix de Guerre et la plaque d’identité amovible. La palme est de nouveau présente sur la partie inférieure de l’emblème. Ces modèles se distinguent par l’arc de cercle qui surplombe le corps du monument sur lequel est ajouré, sculptés en négatif, un croissant et une étoile pour les soldats de confession musulmane ou le symbole du Yin et du Yang pour les travailleurs indochinois.


[3] Revue du Souvenir Français, n°288, 1962,  p°23-24

Les croix-épées ne constituent pas l’unique modèle de sépulture en fonte standardisé produit par Le Souvenir Français. Des variantes prenant en compte les diversités religieuses et ethniques ont été créés pour les soldats musulmans, les travailleurs annamites ou encore les libres penseurs. Ces stèles reprennent certains des éléments des croix-épées. On y retrouve au centre la médaille de la Croix de Guerre et la plaque d’identité amovible. La palme est de nouveau présente sur la partie inférieure de l’emblème. Ces modèles se distinguent par l’arc de cercle qui surplombe le corps du monument sur lequel est ajouré, sculptés en négatif, un croissant et une étoile pour les soldats de confession musulmane ou le symbole du Yin et du Yang pour les travailleurs indochinois. Enfin, pour les libres penseurs, cet espace est vide ne contenant aucun symbole religieux.

Rédacteur : Sacha BENMAÏZA

La sauvegarde et le recensement des tombes des Justes de France

Une convention de partenariat a été signée le 8 juin 2017 entre Le Souvenir Français et Comité Français pour Yad Vashem.

Cette convention prévoit la sauvegarde des tombes des « Justes parmi les Nations » en état d’abandon et la valorisation de celles qui sont encore entretenues par les familles.

Un recensement au niveau national est en cours, si vous connaissez la localisation d’une tombe de Juste, n’hésitez pas à nous le mentionner en écrivant à patrimoine@souvenir-francais.fr

92 – Cimetière de Châtenay-Malabry – La tombe de Marthe Marie Potvin

Dans le cimetière de Châtenay-Malabry repose Madame Marthe Marie Potvin, reconnue Juste parmi les Nations en 2007, et décédée le 12 avril 1957.

Marthe Marie Potvin vivait à Châtenay-Malabry pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a caché une famille juive, les Tsyboula, de 1944 jusqu’à la Libération, leur évitant ainsi la déportation.

Marthe Marie Potvin (source : Yad Vashem)

Israël Tsyboula, originaire de Vilna combat dans l’armée russe pendant la Première Guerre mondiale. Fait prisonnier, il s’évade et parvient à Paris en 1919. Il y rencontre Feiga qui était arrivée en France en 1911 pour fuir les pogroms de Crimée. Ils se marient en 1925, et seront naturalisés français. Ils ont trois fils.

Israël Tsyboula a un commerce de vêtements. En raison de l’interdiction pour les Juifs de tenir un commerce, statut des Juifs d’octobre 1940, il trouve un emploi de tourneur dans un atelier de mécanique à Antony. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fils aîné, soldat, est prisonnier à Nuremberg, tandis que les deux cadets vivent avec leurs parents à Châtenay-Malabry. La famille Tsyboula entretient de bonnes relations avec leur voisine, Madame Potvin, qui élève seule ses quatre enfants.

Israël Tsyboula est arrêté le 22 janvier 1944 à son domicile ; déporté à Auschwitz, il ne reviendra pas. Sa femme, son frère et les deux enfants se réfugient chaque nuit chez Madame Potvin. En les cachant, elle leur permettra d’échapper aux arrestations de 1944 à la Libération.

Le 22 avril 2007, l’Institut Yad Vashem à Jérusalem décerne le titre de « Juste parmi les Nations » à Madame Marthe Marie Potvin.

Le Souvenir Français a organisé avec le Comité Français pour Yad Vashem, une cérémonie en hommage à Madame Marthe Potvin, devant sa tombe le 4 avril 2023 à 11h00.

La tombe de Marthe Marie Potvin est la première qui s’inscrit dans cette politique de sauvegarde mémorielle et a été restaurée par Le Souvenir Français.

Avant et après la restauration de la tombe de Marthe Marie Potvin


17 – Cimetière Saint-Gilles de Surgères – La tombe de la Famille Rippe

Le 6 novembre 2024, une cérémonie d’inauguration s’est déroulée dans le cimetière Saint-Gilles de Surgères, en hommage à Arthur et Eléonore RIPPE, Justes parmi les Nations, inhumés là. Elle fut organisée par la Municipalité de Surgères avec le Président du comité de Surgères du Souvenir Français, Monsieur Dominique Simetière.

Afin d’alerter les visiteurs et les acteurs locaux sur la présence de Justes dans le cimetière, une plaque a été apposée aux deux entrées.

En accord avec la famille et particulièrement avec leur petite-fille Madame Patricia Filippi, ici présente, la mention « Justes de France » a été gravée sur la sépulture de Mr et Mme Rippe. La cocarde du souvenir français a également été apposée sur la tombe.

Alors pourquoi ce 6 novembre 2024 ? Et bien il y a exactement huit ans, en 2016, Arthur et Eléonore RIPPE ont reçu à titre posthume la médaille et le certificat de Juste parmi les Nations remis par l’Etat d’Israël pour avoir accueilli au péril de leur vie Renée Kummerman durant l’occupation nazie. Madame Renée Kummerman présente à cette cérémonie en 2016 est malheureusement décédée à Génève en Suisse le 21 Juin 2021.

L’histoire d’Arthur et Eléonore RIPPE :

à retrouver intégralement ici

Herman et Madelon Feldman vivent à Paris avec leur fille, Renée (née en 1927). Même après le début de la guerre, la famille est restée à Paris et a réussi à mener une vie assez normale – jusqu’à l’été 1942, lorsque les arrestations de Juifs ont commencé et que la police est venue arrêter Herman. Heureusement, Herman était sorti pour fumer une cigarette quelques minutes avant l’arrivée des policiers. Il a vu la police arriver et s’est immédiatement caché derrière un mur. Lorsqu’on lui demanda où était son mari, Madelon répondit qu’il l’avait quitté plusieurs mois plus tôt et qu’elle n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait. Les policiers quittent l’appartement sans toucher Madelon et Renée. À partir de ce jour, Herman n’est pas rentré chez lui, se cachant dans son atelier de menuiserie. Il y est resté environ huit mois, sans jamais quitter les lieux, de peur d’être reconnu et arrêté. Il a été aidé par la concierge, Mme Toth, qui lui a fourni des fournitures de base pendant cette période. Entre-temps, Madelon doit trouver une solution pour leur fille : grâce à une connaissance, elle parvient à obtenir une fausse identité pour Renée et l’envoie se réfugier à Saint-Mard (Charente-Maritime). Madelon et Herman l’ont rapidement rejointe, et ils ont réussi à y vivre et à y travailler pendant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’en 1943, le danger augmente et qu’ils doivent partir. Les parents sont rentrés à Paris, espérant trouver une autre solution. Renée a fait part de ses inquiétudes à deux sœurs de la région, Lucette et Suzanne Rippe, avec qui elle s’était liée d’amitié. Ils ont immédiatement proposé d’emmener Renée chez eux, et ils ont reçu le consentement de leurs parents, Arthur et Eléonore. Les Rippe habitent à Saint-Mard : Lucette est la fille d’Arthur issu de son premier mariage, et Suzanne est la fille d’Eléonore. Tous les quatre Rippe ont accueilli Renée dans la famille comme une troisième fille, et elle s’est toujours sentie entourée d’affection et de tendresse. Elle reste encore six mois à Saint-Mard, jusqu’à ce qu’elle rejoigne ses parents dans un appartement qu’ils avaient loué à Nogent-sur-Marne, où ils survivront jusqu’à la libération.

Arthur et Eléonore Rippe ont agi avec leur cœur pour sauver une enfant, sans égard pour sa religion, et ils ont réussi. Même de nombreuses années après la guerre, Renée n’a jamais oublié les gens qui avaient tout risqué pour la sauver, et elle en est restée reconnaissante.


66 – Hommage aux Justes parmi les Nations du département, le 1er novembre 2024

Dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération, la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales et le comité de Perpignan, ont organisé une cérémonie d’hommage aux Justes parmi les Nations des Pyrénées Orientales, en présence des autorités civiles et religieuses, le vendredi 1er novembre 2024, en la salle des Libertés à Perpignan. 

Il s’agissait de marquer le fait qu’à partir de cette année, la quête nationale annuelle du Souvenir Français effectuée du 30 octobre au 3 novembre par les bénévoles actifs des 60 comités du département, est désormais aussi dédiée au fleurissement et à l’entretien des tombes des Justes parmi les nations. 

Vingt-six Justes parmi les Nations ont œuvré dans les Pyrénées Orientales, mais seuls 11 d’entre eux reposent dans des cimetières du département à Canet, Maury, Finestret, Codalet, Millas, Prades, et Rabouillet.

Les municipalités reçoivent les plaques signalant les tombes de Justes dans leur cimetière communal

Le sénateur Jean Sol, la députée Anaïs Sabatini, les élus de la mairie de Perpignan, Renaud Schouver, directeur de l’ONaC-VG, le colonel Eric Belgioïno, directeur du SDIS66, le lieutenant-colonel Fabrice Chapuy, délégué militaire départemental, le contrôleur général Jean Pierre Salle Mazou, président de la section de la Légion d’Honneur, André Oriol, chanoine archiprêtre de la cathédrale d’Elne, Philippe Benguigui, président de Zakhor pour la Mémoire, de nombreux présidents de comités du Souvenir Français et d’associations mémorielles et patriotiques assistaient à cet hommage.

En présence de familles des Justes, retrouvées par le généalogiste Jérôme Parilla de la Section Histoire et Arts Militaires du Souvenir Français, une présentation des Justes ayant œuvré dans les Pyrénées orientales et une vidéo du discours de Simone Veil du 18 janvier 2007 à l’occasion de l’entrée des Justes au Panthéon, furent diffusées.

Signature de la convention avec l’Association de la communauté israélite de Perpignan avec Le Souvenir Français pour la sauvegarde des tombes de Justes parmi les Nations

Suivirent les prises de parole des autorités religieuses. Monseigneur Thierry Scherrer, évêque d’Elne-Perpignan, le pasteur Robert Heris, et enfin Daniel Halimi président de l’association de la communauté israélite de Perpignan et des Pyrénées Orientales (CIPPO) prononcèrent des paroles pleines d’émotion en évoquant la résurgence de l’antisémitisme dans une frange de la population et du monde politique français versus le courage des Justes, ces civils qui ont risqué leurs vies pour sauver des familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’allocution du sous-préfet Ludovic Julia, directeur de cabinet du préfet Thierry Bonnier, le général Gilles Glin remis aux mairies concernées, les plaques destinées aux entrées de leur cimetière pour marquer la présence de Justes.

Le général Gilles Glin et Daniel Halimi paraphèrent la convention locale entre leurs associations. Ce partenariat permettra de s’assurer que les sépultures des Justes reposant dans les Pyrénées Orientales restent intactes.

Daniel Halimi conclut cet hommage en récitant la prière israélite pour la République Française. Cette prière fut instaurée en France à la suite du Concordat de 1801, par les différents cultes reconnus alors par l’État. Les participants partagèrent ensuite une collation conviviale offerte par la mairie de Perpignan.


02 – Le cimetière de Ciry-Salsogne – La tombe de la famille Ardourel

Les parents d’Albert Szerman arrivèrent en France, venant de Pologne dans les années 1930. Travaillant très dur, ils placèrent Albert en nourrice, ce qui lui sauva la vie puisque ses parents furent déportés le 16 juillet 1942, lors de la rafle du Vel d’Hiv. Pendant les deux années qui suivirent, Albert fut placé dans des maisons d’enfants et dans les orphelinats, et en dernier à l’orphelinat de La Varenne Saint Hilaire.

Le 22 juillet 1944, une rafle fut effectuée à l’orphelinat. Enfants et monitrices partirent pour Drancy, sauf Albert qui, ayant été pris de coliques quelques heures avant l’arrivée des autobus, fut emmené par une employée non juive, chez elle, pour être soigné. Depuis la fenêtre de cet appartement, il vit partir les autobus et il s’entend encore hurler de peur et de chagrin.

Le lendemain matin, l’employée, craignant pour sa sécurité, le mit sur le trottoir, sur Saint Hilaire. Madame Ardourel, qui possédait une crémerie dans cette même rue, eut pitié d’Albert et l’emmena chez elle. Monsieur et Madame Ardourel le cachèrent dans l’arrière boutique. Pendant plusieurs jours, ils fermèrent leur boutique, évitèrent tout bruit, et ce, jusqu’à la libération de Paris et la venue de soldats américains à La Varenne le 25 aout.

N’ayant pas d’enfant, ils songèrent à adopter Albert. Il alla au patronage, à l’église toute proche où il apprit les prières jusqu’au jour où le frère de son père vint le chercher.

Quitter Monsieur et Madame Ardourel fut un déchirement pour Albert et un immense chagrin pour eux. Albert resta en contact avec eux, il leur écrivit, et il alla les voir sur leur lieu de retraite à Ciry-Salsogne. Il était resté pour Madame Ardourel, « son petit garçon ».

Le 21 juin 2011, l’Institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné le titre de Juste parmi les Nations à Monsieur Henri et Madame Solange Ardourel.

Albert Szerman

Suite à ses travaux de recherche, d’identification et d’entretien des sépultures, le Comité du Souvenir Français du Soissonnais a organisé, le 2 mai 2025, une cérémonie pour honorer la mémoire des « Justes parmi les Nations » dans les cimetières de Ciry-Salsogne et de Soissons.

Deux établissements scolaires se sont également engagés dans cette démarche mémorielle. Grâce à leur travail, les Justes ne sont plus seulement des noms, mais des histoires partagées, transmises, incarnées.

Sur chaque tombe, une nouvelle plaque commémorative a été dévoilée : un geste simple, mais fort, en présence des familles honorées et des élèves engagés dans ce travail de mémoire.

Cette cérémonie a été présidée par Madame la Préfète de l’Aisne, accompagnée par le Président Général du Souvenir Français, le CGA (2s) Serge Barcellini et de nombreuses autorités de l’Aisne et du Soissonnais.

Cette activité a été labellisée « 80e anniversaire de la Libération ».

Les travaux sur la sépulture des époux Ardourel :


02 – Le cimetière de Soissons

Présentation de l’action engagée par le comité du Souvenir Français de Soissons dans la sauvegarde, restauration et valorisation des tombes de Justes parmi les Nations inhumés au cimetière communal.

La Famille Cholet

Soissons, le 4 janvier 1944. La Gestapo a procédé à l’arrestation de Paul et Fernande CAHEN, des commerçants qui font partie de la communauté juive. Leur vaillante employée, Jeanne CHOLET, avertit l’établissement scolaire où la jeune Marie-Claude CAHEN, âgée de 13 ans, était inscrite, pour assurer sa sécurité. Sans son assistance, il est fort probable qu’elle aurait été déportée. Grâce à la complicité de voisins bienveillants, elle fut avertie et cachée jusqu’au lendemain matin, conduite ensuite dans une camionnette bâchée remplie de sacs à charbon à Crécy-au-Mont, chez Eugène Bouchard, un instituteur ami de ses parents. Cependant, face aux réactions des voisins, il retourne la fillette chez les CHOLET.  Le couple ne pouvait pas se permettre de la garder chez eux indéfiniment. Henri CHOLET a donc pris contact avec la résistance locale afin d’obtenir une carte d’identité falsifiée. Ensuite, il a bravement traversé la France, tout en évitant les diverses vérifications. Son intention était de l’emmener dans les Alpes, à Chamonix, chez une amie de la mère de Marie-Claude où elle sera logée jusqu’à la Libération. Henri est rentré à Soissons et a repris son poste à l’usine.

Marie-Claude raconte : « Je suis revenue chez M. et Mme Cholet, deux ou trois jours. Grâce à la complicité du fils de Mme Brunetaux, gendarme, j’étais devenue « Danièle Millet ». Mes cheveux coupés et une paire de lunettes m’aidaient à ne plus ressembler à la petite Cahen que les Allemands recherchaient. Henri Cholet obtint des faux papiers de la résistante communiste Raymonde Fiolet dite Robert. Monsieur Cholet, au risque de sa vie, prenait un congé dans l’usine où il travaillait et a pris le train, un soir, avec moi pour Paris. Puis, après une nuit chez une tante, nous reprenions le train pour Chamonix où une amie de mes parents m’hébergeait jusqu’à la Libération [la famille Bruillet avait tenu une pâtisserie à Soissons avant de déménager dans les Alpes]. Toute cette période, je l’ai vécue d’une façon un peu floue. J’étais en attente de ce retour à la maison, de cette retrouvaille avec ma mère et mon père. Il y avait l’inconscience et l’espoir, vu la totale ignorance de ce qui se passait  réellement.« 

Transférés au camp de Drancy le 20 janvier 1944, Fernande et Paul Cahen sont déportés et périssent dans  les chambres à gaz d’Auschwitz quatorze jours plus tard. Henri CHOLET décède le 19 avril 1962 et son épouse, Jeanne CHOLET, le 25 mars 1996. Le 31 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri et Jeanne Cholet, le titre de Juste parmi les Nations.

Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons

Le 2 mai 2025 lors de l’inauguration.

La famille Laplace

La famille Laplace

Hiver 1943, Robert et Annunciata Laplace, parents de 4 garçons, vont sauver Lisette, âgée de 6 ans, et son frère Daniel Ehrenkranz. Le 16 juillet 1942, Mme Ehrenkranz, commerçante juive rue des Cordeliers, confie sa fille Lisette, âgée de 6 ans, à Annunciata Laplace, nourrice à Soissons. Le lendemain, elle sera arrêtée et ne reviendra jamais. L’enfant, appelée Lisette ou « la rouquine », est recueillie au domicile de Annunciata Laplace et son mari Robert où habite également la grand-mère Giovana Biasion. Nono (Robert), Nana (Giovanna, la mère d’Annunciata) et Néné (Annunciata) veilleront sur elle, au péril de leur vie et de celle de leurs proches, jusqu’au retour du papa, parti combattre au côté des Alliés.

Pendant ces années sans école, Nana lui a appris à lire, le fils de Robert et Annunciata, Jean, lui achetait des livres. Cela lui permettra de sauter une classe en 1945. Chacun rivalisait de petites attentions pour cette enfant privée de ses parents. Lisette se souvient que « ses frères », les quatre garçons de Robert et Annunciata, lui confiaient leur ration de sucre, tandis que les filles tricotaient des vêtements pour sa poupée. Annunciata Laplace, née Lavetti, était une résistante, et était informée des rafles. Il arrivait qu’en pleine nuit, Lise se réveille enveloppée dans une couverture dans les bras d’Annunciata, partie la cacher en catastrophe. Une autre juive est cachée chez Giovana Biasion, Robert et Annunciata Laplace. Germaine, comme Lisette passe ses journées chez les Laplace, mais le soir elle part dormir chez Giovana Biasion.

A la mort d’Annunciata, Lise a porté le deuil pendant un mois. « Je ne l’ai jamais oubliée, elle fait partie de moi. » dira-t-elle lors de la cérémonie à Soissons.

Le 7 avril 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Robert Laplace et à son épouse Madame Annunciata Laplace ainsi qu’à Madame Giovanna Maria Biasion, le titre de Juste parmi les Nations.

Rédaction : Émeline DESPREZ, Élève de CAP Chaudronnerie au Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons

La famille Bouldoire

Jacques Bouldoire

Jacques Bouldoire, hotelier-restaurateur à Soissons, était marié à Germaine, la fille aînée de la famille Lewkowicz qui était une famille commerçante juive. Le 20 juillet 1942 Simon et Ruchla Lewkowicz, les parents de Germaine sont arrêtés très tôt le matin par des gendarmes français. Ils craignent pour la vie de leurs enfants, et décident donc de confier leur sécurité à Jacques et Germaine. Jacques accepte de prendre soin des enfants et de les protéger à tout prix. Ils lui confient donc la tutelle de Clairette, 5 ans, Micheline, 8 ans, Nathan Michel, environ 7 ans, et Huguette, plus jeune que Micheline, et lui donnent un peu d’argent. Il va essayer d’empêcher l’arrestation de Ruchla, hospitalisée à Laon après avoir perdu son nouveau-né Alain. Mais elle est transférée à Drancy le 25 août 1942, puis déportée à Auschwitz le 31 août, sans retour. Jacques va donc décider de quitter Soissons et d’installer les enfants à Montluçon, chez sa mère Jeanne, où habitent son frère Roger et sa sœur Madeleine, ainsi que sa grand-mère Mme Grandjean. Ce qui lui laissera le temps d’organiser le départ des enfants vers la Zone Libre, à Saint-Amand-Montrond chez leur oncle Martin Herszlikowicz, le frère de Ruchla. Le 13 août 1942 Germaine et Jacques vont louer et diriger « Le petit Vougan », un petit hôtel à Saint-Amand-Montrond pour pouvoir faire vivre leurs « enfants adoptifs ». Une des employées de l’hôtel va les dénoncer. Jacques va donc décider de confier Germaine à M. et Mme Chevalier, une famille de confiance, à Châteaumeillant, situé à 30 km de Saint-Amand-Montrond. Les enfants, quant à eux, vont être cachés à l’orphelinat de la Charité à Lavault-Sainte-Anne où ils resteront protégés jusqu’à la Libération. Ils seront tous sauvés de cette période difficile grâce à Jacques Bouldoire et M. et Mme Chevalier. Ainsi Jacques Bouldoire a su faire preuve de courage et d’altruisme en risquant sa vie pour protéger sa famille. Il a été reconnu « Juste Parmi les Nations » le 27 novembre 2013.

Rédaction : Pierre Calzada Cordelette du Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons

L’inauguration du 2/05/2025

La famille Létoffé

Charles Létoffé

L’histoire de Soissons a été marquée par le courage et l’humanité de Charles LÉTOFFÉ. Cet axonais, issu de Villers-Hélonn, né le 26 mars 1896, a été assigné à la police d’État de Soissons pendant la Seconde Guerre mondiale. Il travaillait  aux registres des étrangers.

Soissons, qui se trouve en zone occupée, a été témoin des affreuses rafles de la population juive comme celle du 17 juillet 1942, dans le contexte de la rafle du Vél d’Hiv’. Grâce à sa connaissance des arrestations imminentes, Charles LÉTOFFÉ a réussi à protéger plusieurs membres de la communauté juive.

En juillet 1942, il alerte Charles Knoll, commerçant de Soissons, sur l’imminente arrestation de sa famille. Celle-ci, composée du couple et de cinq enfants, réussit à quitter la ville et à éviter un destin mortel. Charles LÉTOFFÉ continua son acte de bravoure en aidant d’autres familles, prenant le risque d’héberger le couple GLAS chez lui, dans sa résidence située au 36 rue du Paradis à Soissons. Il réussit alors à les transférer en zone libre. Finalement, en août 1944, il réussit à venir en aide à un ultime couple d’un convoi de déportés dans la région parisienne.

Cet homme exemplaire, ancien de 14/18 ou il sera cité à l’ordre du régiment, médaille militaire, médaille des blessés, médaille des engagés volontaires et médaille de la résistance s’éteignit le 13 décembre 1979. Le 22 novembre 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Charles Létoffé, le titre de Juste parmi les Nations.

Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons

Inauguration du 2/05/2025

La famille Jault

Henri Jault

Henri JAULT, un assureur de 37 ans originaire de Soissons résidait au 306 de la rue des Pyrénées, dans un bâtiment situé dans le vingtième arrondissement de Paris. Anissime et Freida, parmi les voisins, avaient quitté l’Europe de l’Est pour échapper aux persécutions antisémites. Suzanne, leur fille, a vu le jour en 1938.

Dans ce quartier où s’étaient abrités de nombreux juifs d’Europe de l’Est, une certaine tranquillité prévalait, soutenue par des relations de voisinage coopératives. Toutefois, cette tranquillité a été perturbée par la campagne de France en 1940, suivie de l’Occupation. Dans le territoire occupé, le régime nazi met en place, à l’instar de toute l’Europe. Le quartier n’a pas été épargné par les importantes rafles de Paris en juillet 1942.

Lors d’une nuit extrêmement troublante, alors que les arrestations s’intensifiaient, Freida confia la protection de sa fille à son voisin : Henri JAULT. Elle avait probablement été frappée d’une intuition, car à l’aube, avec une violence inouïe et un vacarme assourdissant, la police fit irruption dans le bâtiment : Freida fut parmi ceux entassés dans les « bus de la honte », internés à Drancy, puis déportés et gazés à Auschwitz. Témoin impuissant de la rafle, Henri JAULT cacha la petite fille de 4 ans. Ils ont quitté la capitale pour s’installer à Soissons dans le domicile familial d’Henri. Malgré le drame, Suzette a été élevée dans un environnement d’amour et de sollicitude par l’ensemble de sa famille : oncles, tantes, frères, sœurs et cousins tout au long de la Seconde Guerre mondiale.  Lorsque son père biologique revint de captivité après la Libération, il fut également reçu avec chaleur dans cette grande famille. Le 14 avril 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Henri Jault le titre de Juste parmi les Nations.

Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons

Inauguration du 2/05/2025

La famille Jauquet

Jeanne Jauquet

Jeanne Jauquet, après des études d’assistante sociale, sera diplômée par l’Ecole de Strasbourg. En 1929, elle sera médaillée d’argent par la ville de Metz pour son courage et son dévouement à la suite d’une grave épidémie. Elle quitte ensuite la Lorraine pour diriger la clinique chirurgicale du docteur Lemarchal à Laon. Après cinq ans à diriger cette clinique, en 1936, elle arrive à Soissons comme assistante sociale au dispensaire départemental.

Dès l’Occupation de la France par les nazis en juillet 1940, elle adhère à la Résistance. Elle est d’abord chargée de ramasser les armes et les postes émetteurs parmi les épaves des champs de bataille de la région. Elle est aussi une des premières affiliées au réseau « VERITE ». Au départ, c’est un journal fondé en septembre 1940 par Julien Lafaye et Jehan de Launoy à Versailles, puis par la suite, il devient un véritable réseau. Jeanne Jauquet assure avec son automobile le service du courrier entre la sous-préfecture de Soissons et la préfecture de Laon, elle fait modifier la malle arrière de sa voiture pour permettre à des prisonniers de s’y cacher le temps de franchir la ligne interdite de l’Ailette. Grâce à l’aide de l’Abbé Cordier, vicaire à Laon, elle organise l’évasion d’une centaine de prisonniers de la citadelle de Laon et leur fait passer l’Ailette du 22 novembre 1940 au 13 janvier 1941 où les prisonniers seront donc en sécurité dans la zone non occupée de la France. Elle est en lien avec Mr. Descamp, un capitaine de gendarmerie qui fut arrêté en 1941 puis guillotiné par l’Allemagne, mais également avec Mr. Pluche, un garagiste qui lui aussi est décédé suite à la déportation, car il entreposait des journaux clandestins et des armes. Son rôle gardé secret lui vaut d’échapper à la rafle, qui décima la totalité de son groupe de résistance. Après cela, elle se rend au garage PLUCHE pour y détruire les documents compromettants avant que les occupants ne s’en emparent.

Etant infirmière, elle décide d’en profiter également pour aider un de ses collègues juif hongrois, le docteur Gabriel Fried. Elle va loger sa femme et ses enfants et va lui procurer alors un faux certificat de baptême et une fausse carte d’identité. Le 9 octobre 1942, le médecin peut donc s’enfuir vers la capitale. Son rôle ne s’est donc pas limité aux transports, mais elle a aussi procuré des papiers d’identité, des vêtements et de l’aide à de nombreux juifs.

Suite à la Libération, elle sera décorée de la Croix de Guerre, accompagnée d’une citation à l’ordre de la Nation signée du Général de Gaulle. Elle décide ensuite de reprendre son travail d’infirmière. Après avoir tant donné de sa personne, Jeanne Jauquet meurt le 13 février 1966 à Soissons d’une maladie incurable. Après sa mort, le conseil municipal de Soissons, le 5 octobre 1970, lui rend hommage en attribuant son nom à une nouvelle rue desservant un lotissement. Puis, le 25 mars 1979, Yad Vashem lui décerne le titre de Juste parmi les Nations.

Rédaction : Maxence LIÉNARD, Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons

Inauguration du 2/05/2025

Un évènement national pour découvrir le patrimoine funéraire !

Le Printemps des cimetières est le seul événement national dédié exclusivement au patrimoine funéraire.

Le temps d’un week-end, les acteurs du patrimoine sont invités à proposer des animations à destination du public. Que vous soyez une association, un office de tourisme ou un artisan, vous pouvez devenir organisateur. L’objectif de l’événement est de faire découvrir les richesses patrimoniales méconnues des cimetières.

Le Souvenir Français a signé une convention de partenariat avec la Fédération Patrimoine Aurhalpin, à l’occasion du séminaire des Délégués Généraux des 26 et 27 novembre 2021.

Patrimoine Aurhalpin a lancé avec sa Commission Patrimoine Funéraire, une initiative nationale : le Printemps des cimetières.

EDITION 2025 – LES 10 ANS !

Découvrez la carte interactive des animations dans toute la France et à l’étranger.

Et les animations du Souvenir Français en 2025 :

1 – Visite guidée par le CAUE22 et commémoration à 15h30 avec le comité du Souvenir Français de Guingamp – Samedi 17 mai à 14h30 – Cimetière de Runan (22) – Entrée libre

2 – Déambulation mémorielle aux carrés militaires avec le comité du Souvenir Français de Dinan et l’Amicale des Anciens Élèves du Collège Roger Vercel – Samedi 17 Mai 2025 à 14h – Cimetière du Champ Coquède à Dinan (22) – Entrée libre

3 – Visite guidée par la Délégation Générale du Souvenir Français de Haute Garonne – Samedi 17 mai à 14h – Cimetière de Terre-Cabade à Toulouse – Inscription auprès du cimetière au 05 61 22 22 76

4 – Visite guidée par le Comité du Souvenir Français Nord-Ouest Toulousain au cimetière de Salonique – Samedi 17 mai à 10h – Inscription auprès du cimetière au 05 61 22 22 76

5 – Visites guidées par le Comité du Souvenir Français Nord-Ouest Toulousain au cimetière de Lasserre-Pradère (31) – Dimanche 18 mai de 10h à 18h – Entrée libre

6 – Visite guidée par le Comité du Souvenir Français de Penne d’Agenais (47) en partenariat avec l’association Pays, Histoire et Patrimoines et la municipalité au cimetière de Penne d’Agenais – Dimanche 18 mai à 14h30 – Entrée libre

7 – Visites guidées à la Chapelle du Souvenir Français (@chapelle_du_sf) – Vendredi 16 mai à 14h, Samedi 17 mai à 16h15 et Dimanche 18 mai à 14h – Inscription à chapelle-du-sf@souvenir-francais.fr ou au 03 22 83 77 06

8 – Visite guidée par la Délégation Générale du Souvenir Français de la Nièvre et la Ville de Nevers au cimetière Jean Gautherin – Vendredi 16 mai à 15h30 – Inscription conseillée au 03 86 68 44 05 ou cimetieres@ville-nevers.fr

9 – Visite guidée par le Comité du Souvenir Français du 17e arr. de Paris – Dimanche 18 mai à 10h – Inscription à terriouxmichel@gmail.com

10 – Téléchargez l’application mobile GéoMémoire pour découvrir l’histoire des combattants « Morts pour la France » inhumés dans les cimetières communaux !


Les éditions 2022 et 2023 :

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Edition 2024 – Le Souvenir Français en action !

01 – AIN – Cimetière ancien d’Oyonnax

Pour la première fois, Le Souvenir Français d’Oyonnax dans l’Ain participait au Printemps des cimetières le samedi 25 mai 2024. En présence de Carmen Flore, conseillère départementale, du commandant de la Police Nationale, des adjoints au Maire Michel Perraud, des membres du comité consultatif et des Gardes Pompes Oyonnaxiens sous un soleil inespéré.

Introduite par une cérémonie d’hommage aux Morts pour la France, en présence de Dominique Bey, Adjointe déléguée à la vie des hameaux et des quartiers, cette première édition a permis aux visiteurs de découvrir l’histoire d’Oyonnax à travers des destins individuels.

En visite libre, les promeneurs ont pu découvrir l’application mobile GéoMémoire, inaugurée pour l’occasion !  Quelques 107 biographies d’illustres Oyonnaxiens au destin remarquable. Des visites guidées ont également permis de décrypter l’histoire de la Ville à travers une sélection de personnages qui l’ont façonnée.

Les Gardes-Pompes Oyonnaxiens ont fait découvrir les tombes de six poilus Sapeurs-Pompiers Mort pour la France, ainsi que les tombes du Commandant Lavaud et du Capitaine Andréan.

31 – HAUTE-GARONNE – Cimetière de Terre-Cabade à Toulouse

Un circuit dédié aux Médaillés de la Résistance, labellisé pour les 80 ans de la Libération, conçu par Le Souvenir Français de Toulouse et l’Association Nationale des Descendants des Médaillés de la Résistance Française a été inauguré le 25 mai 2024 pour le Printemps des Cimetières.

Une vingtaine de personnes se pressait à 14h00 pour une visite qui s’est prolongée jusqu’à 17h00.

Le thème présenté « Femmes, Résistance, Gloires oubliées » a permis d’illustrer ces thèmes avec vingt tombes dont douze consacrées aux Femmes. Parmi elles des héroïnes, décorées souvent à titre posthume de la médaille de la Résistance, reléguées à l’oubli involontaire de la Mémoire. Une délégation de l’administration des cimetières, le représentant du général commandant la région de gendarmerie d’Occitanie, Paule et Pascal du Souvenir Français accompagnaient cette visite.

04 – ALPES-DE-HAUTE-PROVENCE – Cimetière de Noyers-sur-Jabron

Le comité de Sisteron du Souvenir Français, en partenariat avec l’ONaCVG-04, s’est rendu au cimetière communal à 14h le samedi 25 mai 2024. Madame Bresset et les adhérents ont animé les ateliers prêtés par l’ONaC-VG. Chaque participant s’est vu remettre un stylo confectionné spécialement par le comité.

En fin d’après-midi, le comité a organisé avec le maire de la commune, Monsieur Chabadec, une délégation de pompiers, ainsi que quelques parents et enfants, une commémoration et un dépôt de gerbe au carré militaire.

Une première cérémonie pour de jeunes porte-drapeaux qui avaient reçu quelques jours avant, lors des cérémonies du 8 mai 2024, leurs nouveaux gants blancs. Un bel hommage et moment de mémoire partagée.

15 – CANTAL – Cimetière de Maurs-la-Jolie

La commune de Maurs et la Délégation du Souvenir Français ont organisé une visite commentée du cimetière. Le monument aux Morts communal se situant à l’entrée du cimetière, la visite a débuté par le dépôt d’un bouquet de fleurs. Le Délégué Général du Cantal pour Le SF a présenté l’association et plus précisément son action de sauvegarde des tombes abandonnées des soldats « Morts pour la France ». Deux exemples, sur place ont permis de concrétiser ses propos. Ce fut ensuite la visite commentée du cimetière selon un itinéraire, proposé au public à l’aide d’un plan fléché indiquant les points d’arrêt, à caractère patrimonial ou historique.

17 – CHARENTE-MARITIME

Le comité de Matha du Souvenir Français a organisé deux initiatives :

1- L’inauguration de tombes rénovées avec des élèves des écoles, des élus et des drapeaux d’associations mémorielles à St Georges de Longuepierre le vendredi 25 mai à 11 h au cimetière.

Trois tombes de la Grande Guerre (dont deux frères) reconstruites avec la participation du Souvenir Français. Les enfants des écoles ont fait le tour du cimetière, avec un arrêt devant chaque tombe de “Mort pour la France” (sept en tout), lecture de la biographie du soldat, minute de silence, “Aux morts” avec les drapeaux. La journée s’est terminée par la remise d’un chèque géant au Maire lors d’un vin d’honneur à la salle des fêtes.

2 – La visite guidée gratuite au cimetière d’Aulnay-de-Saintonge à 14 h le samedi 24 mai 2024. Ce cimetière présente plusieurs tombes remarquables de l’empire, de francs-maçons, etc.

Une visite commentée avec un historien local en présence du Vice Président du département de Charente Maritime a eu lieu et rassemblé plusieurs visiteurs !

21 – CÔTE D’OR – Cimetière d’Essey

40 – LANDES – Gamarde-les-Bains

Le 25 mai 2024 a eu lieu la cérémonie en l’honneur de l’abbé Bordes. Son corps a été déposé sous le porche de l’église Saint-Pierre.

A 10h30, une messe a été célébrée par Monseigneur Souchu, évêque d’Aire et de Dax et un hommage patriotique a été rendu directement sous le porche où repose l’abbé Bordes.

Enfin, les participants se sont déplacés vers le monument aux Morts situé sur le parking de l’église, afin de rendre hommage à quatre « Morts pour la France » de 1914-1918 dont les noms n’étaient pas inscrits sur ce monument.

C’est l’harmonie de Montfort-en-Chalosse qui a assuré les sonneries et la Marseillaise. Une brochure retraçant l’histoire de cet abbé a été distribuée aux personnalités présentes.

L’Abbé Bordes est un 100 de 1944, découvrez son histoire lors de la publication de la brochure éditée par Le Souvenir Français (sortie octobre 2024).

57 – MOSELLE – Nécropole Nationale de Sarrebourg

Les comités du Souvenir Français de Sarrebourg et Lorquin ont organisé une visite guidée et une action mémorielle dans la Nécropole nationale des prisonniers de guerre de la Première Guerre mondiale à Sarrebourg (patrimoine mondial depuis 2023).

Une rose a été déposée auprès de chaque tombe de femme « Morte pour la France ». Un moment riche en émotion. Un hommage solennel, suivi de la dépose de la flamme du souvenir en hommage aux « Morts pour la France » inhumés dans ce cimetière.

Créée en 1922, la Nécropole Nationale de Sarrebourg est aménagée jusqu’en 1926 pour regrouper les corps des soldats morts au cours de leur captivité en Allemagne en 1914-1918. Inhumés dans des cimetières provisoires rattachés aux camps d’internement, leurs corps ont été exhumés puis rapatriés à Sarrebourg. Ce cimetière regroupe 13 389 sépultures de Français dont 54 en deux ossuaires. Il est le seul existant pour les prisonniers de France, militaires ou civils des régions envahies morts en captivité.

Étaient présents : Martine Marcinkowski, le colonel Pecrel de la base de défense de Phalsbourg, le président de la Communauté de Communes Sarrebourg Moselle Sud, Roland Klein, le correspondant du 622d Bombardment Squadron, Messieurs les Docteurs en histoire, Francis et Jean Noël, qui ont contribué à cette action mémorielle par leurs travaux de recherches et pour leur écriture du mémoire sur l’histoire de cette nécropole nationale et des jeunes élèves de collège.

Merci à Angelo, correspondant local du Républicain Lorrain Sarrebourg Saulnois pour son reportage photographique.

66 – PYRENEES-ORIENTALES – Cimetière de garnison de Panissars – Fort de Bellegarde

Le samedi 25 mai 2024 avait lieu la cérémonie d’inauguration des travaux de valorisation du cimetière de la garnison du fort de Bellegarde au Perthus.

Cette cérémonie co-organisée par la mairie du Perthus et Le Souvenir Français, fut présidée par Madame Thomas, sous-préfet de l’arrondissement de Céret. Le maitre de cérémonie, Monsieur Merle était assisté de Messieurs Gauchot et Guillaumas.

Elle était entourée de : Monsieur Sol, sénateur ; Madame Martinez, députée ; Monsieur Garabé, vice-président du conseil départemental, représentant de l’AMF66 ; Monsieur Thadée, Maire du Perthus et Monsieur le Général Serra, 1er adjoint ; Messieurs les Maires de la communauté de communes ; Monsieur le vicaire général Justafré ; le lieutenant colonel Chapuy, Délégué militaire départemental ; Monsieur Schouver, directeur de l’ONaC-VG 66 ; Monsieur le contrôleur général de la police aux frontières ; Monsieur le consul général de Gérone ; les délégués généraux du Souvenir Français pour l’Espagne et la Catalogne espagnole ; l’association de vétérans de l’armée royale espagnole de la Real Hermandad ; Madame Rolin, déléguée régionale du Souvenir Napoléonien ; Monsieur Higuero, président départemental des ACPG-VG ; Monsieur Guerrero, directeur du centre départemental de Mémoire de Perpignan ; Madame la représentante du Groupe ENEDIS ; les président(e)s des comités du Souvenir Français et leurs porte-drapeaux ; la section des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français ; UN groupe de reconstitueurs en tenue d’Empire.

Ce cimetière de garnison est exceptionnel en France car il y repose 112 membres de la garnison (liste établie par monsieur Perez, historien, adjoint au maire et président du comité de Thuir du SF), inhumés de 1719 à 1914 : commandants de la place, soldats, vétérans, aumôniers, ouvriers, femmes et veuves de soldats, enfants décédés, alors qu’ils étaient affectés à la garnison du fort. Plusieurs étaient titulaires de la Légion d’Honneur. Ce cimetière de garnison constitue un concentré de deux siècles d’histoire.

Monsieur le vicaire général Justafré a béni les tombes restaurées et un poème dédié fut lu par son auteur, Monsieur Jonca, historien de la section Histoire et arts militaires du Souvenir Français.

Monsieur Perez et monsieur Castellvi ont rappelé à l’assistance l’histoire de ce cimetière. Madame le sous-préfet, et monsieur le consul ont souligné lors de leurs allocutions l’importance du passage de la Mémoire familiale et collective vers les jeunes, comme le symbolisait la présence des jeunes porte-drapeaux du Souvenir Français.

Lors de sa prise de parole, le général Gilles Glin, délégué général du Souvenir Français pour les Pyrénées orientales rappelait : « Les membres civils et militaires de la garnison listés par monsieur Raymond Perez sont aujourd’hui dans notre Mémoire. Nous pouvons imaginer la vie au sein du fort de toute une communauté. J’espère que nous pourrons connaitre et honorer de la même façon, ensemble, les soldats des garnisons espagnols qui défendirent cette place forte. Car enfin, aujourd’hui, la France et l’Espagne sont deux démocraties de l’Union Européenne. Maurice Genevoix, héro de la Grande Guerre, écrivait « Il n’y a pas de mort. Je peux fermer les yeux, j’aurai mon paradis dans les cœurs qui se souviendront. » Nous nous souvenons d’eux, français et espagnols …Ils vivent en nos mémoires. »

Monsieur le sénateur Sol, Madame la députée Martinez, Madame le sous-préfet, Monsieur Thadée et Monsieur Garabé ont déposé des gerbes. Plusieurs jeunes porte-drapeaux et leurs parents furent récompensés par les autorités.

Un cocktail offert par la Mairie du Perthus ont réuni à la salle des fêtes, à l’issue de la cérémonie, les participants qui ont pu déguster les vins du Mas Déu de Trouillas. Monsieur Jonca a expliqué à travers l’histoire du Byhrr, comment la quinquina aida à soigner les soldats des deux armées, espagnole et française.

L’après-midi, les jeunes porte-drapeaux et leurs parents ont découvert sous la conduite de Monsieur Castellvi la richesse historique et patrimoniale du site de Panissars, allant du Triomphe de Pompé, aux blockhaus allemands de la Seconde Guerre mondiale.

Le financement de l’opération a été rendu possible grâce à la mobilisation du Souvenir Français et au mécénat du Groupe ENEDIS.

La délégation générale pour les Pyrénées Orientales s’est vu confier la veille mémorielle du cimetière de garnison du Fort de Bellegarde en 1965. Le comité du Souvenir Français du Perthus, et depuis sa dissolution, le comité de Maureillas las Illas et son président, Joël Régnier, veillent sur ce « pentagone » de terre de France où reposent celles et ceux qui en ont défendu la frontière au sein de cette citadelle de pierre.

Le 23 mai 1965, lors du congrès départemental du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales, le Délégué Général d’alors, Monsieur Labatut, précisait « qu’il existe au Perthus, au col de Panissars un cimetière militaire du temps de Louis XIV qui contient 33 tombes de soldats morts pour la France il y a environ 300 ans ; Le Souvenir Français prend ces tombes en charge avec l’aide de monsieur Collgros président du comité local du Perthus, entouré d’un comité de jeunes. Du reste, une visite de ce cimetière figure au programme de cette journée ».

Lors de la visite du site, est évoquée la restauration du cimetière par les jeunes de la section locale, les comités national et départemental (sic). Ceci explique la pose d’une plaque métallique bleue située à l’angle nord-ouest du cimetière, à côté de l’entrée, signalant : « SOUVENIR FRANÇAIS / CIMETIÈRE MILITAIRE DE PANISSARS / XVIIème SIÈCLE ». Alors que le premier inhumé, l’est en avril 1749…

Le Souvenir Français entretient depuis ce petit cimetière avec respect et vigilance, et avec le soutien plein et entier de la municipalité du Perthus. Il a dès l’origine, signalé toutes les tombes et emplacements d’une croix blanche frappée de la cocarde tricolore du Souvenir Français.

Hier, les tombes se signalaient par un petit tas de terre ou par une dalle de pierre, voire une petite plaque de cuivre, un piédestal de marbre local, un crucifix ou la base cassée d’une croix de fer.

Aujourd’hui, après sa mise en valeur, le mur d’enceinte a été consolidé, les pierres tombales en granit ont été restaurées, les croix blanches détériorées remplacées, les tombes sont marquées par un cadre blanc, la croix de fer forgé des mines des hauts cantons, scellée dans deux meules de moulins à huiles, l’une de tradition française et l’autre de tradition catalane, a retrouvé son éclat métallique d’antan.

Les noms des inhumés, défenseurs du Fort de Bellegarde, encadrent cette croix. Une plaque, via un QR code, renseigne les promeneurs sur l’histoire de ce site exceptionnel qui mêle les sépultures des militaires et celles des membres de leur famille.

75 – PARIS – Cimetière du Père Lachaise

Le comité du 20e arrondissement de Paris du Souvenir Francais a organisé une visite guidée le 26 mai 2024. Cet évènement a été annoncé pour la première fois sur le site de la Mairie du 20ème et dans le journal local l’Ami du XXème : Printemps des cimetières dans le 20e – Mairie du 20ᵉ (paris.fr)

Déambulation entre les tombes d’une vingtaine de femmes célèbres du Premier Empire à la fin de la Seconde Guerre mondiale, avec plus d’une dizaine de participants. Le retour a été positif malgré un orage en fin de parcours qui a écourté la visite au bout d’une heure et demi !

971 – GUADELOUPE – Cimetière de Basse-Terre

La Délégation du Souvenir Français de la Guadeloupe a rendu hommage au soldat Jean Emmanuel FLOWER. né à Basse Terre, le 21 août 1921.

Il est le cadet d’une famille de cinq enfants. Son père Thomas FLOWER est un citoyen américain. A la déclaration de la guerre en septembre 1939, il a 18 ans et s’engage avec son frère aîné. Ils sont incorporés à la Compagnie d’Infanterie Coloniale de la Guadeloupe le 16 septembre 1939 comme soldats de 2ème classe. Ils effectuent leur instruction militaire à Bordeaux au 123e Régiment d’Infanterie, puis sont envoyés dans la Meuse quand les allemands envahissent la France. Le 26 juin, le régiment est à Seigneulles et reçoit l’ordre de tenir coûte que coûte. Jean est touché au front et à la poitrine et meurt sur le coup.

Cité à l’Ordre de la Division numéro 1245 du 4 mars 1943, il est décrit par ses supérieurs comme étant un soldat dévoué et courageux ayant trouvé une mort glorieuse à son poste de combat. Il reçoit la Croix de guerre avec étoile de bronze à titre posthume.

Sa dépouille fut ramenée en Guadeloupe en même temps que celles de six autres combattants, le 22 janvier 1950. Il est aujourd’hui inhumé au cimetière de Basse Terre auprès des siens.

La Délégation Générale et les membres du Comité de la Basse Terre lui ont rendu un hommage émouvant en présence de sa famille, d’un groupe d’élèves du Pensionnat de Versailles, des anciens-combattants, des autorités civiles et militaires, ponctué par des prises de paroles et de deux chants interprétés par une jeune lycéenne. Cette cérémonie fut clôturée par un dépôt de roses bleues, blanches et rouges.

80 – SOMME – Chapelle du Souvenir Français et nécropoles nationales

Nécropole nationale de Rancourt, Cimetière du Commonwealth et nécropole allemande

Le samedi 25 mai, une quinzaine de personnes s’était réunie pour découvrir, avec Perrine la Guide, la nécropole française de Rancourt jouxtant la chapelle du Souvenir Français, le cimetière du Commonwealth et la nécropole militaire allemande, tous les deux situés en face de la chapelle.

Perrine a guidé les visiteurs pour leur expliquer l’histoire et l’architecture différente de ces trois cimetières de la Première Guerre mondiale. Sans oublier de leur faire découvrir la chapelle et sa salle des Ex-voto déposés par les familles sur la tombe de leur défunt lors de l’aménagement de la nécropole.

Bryan, volontaire en Service civique à la chapelle, s’est ainsi rendu compte de l’engagement des soldats français lors du Premier Conflit mondial.