Le monument du Souvenir Français, disposé au bout de l’axe principal du cimetière de l’Est à Rennes, est érigé en 1901 au-devant du carré militaire créé en 1892. Cet espace a été créé à l’initiative de l’Union des Femmes de France (UFF) afin d’accueillir les corps des soldats de la garnison de Rennes. L’UFF obtient également de la ville le droit de construire un monument qui permettrait de délimiter la zone civile du cimetière de la zone militaire. Or l’association ne dispose pas des ressources financières et matérielles nécessaires à l’entretien de l’ensemble, ayant vocation à s’occuper des blessés et des malades. L’UFF propose alors au Souvenir Français de prendre en charge cette tâche. Le Souvenir Français n’ayant pas encore de comité dans le département, cet accord entraine, en avril 1894, la création de la délégation d’Ille-et-Vilaine dont Henri Huguet, conseiller municipal de Rennes et ancien officier de la Guerre de 1870, devient le premier président.
Capitaine en retraite, c’est sous son impulsion que le comité grandit et s’implante dans la région. Après plusieurs années de quêtes et sollicitations, il parvient à obtenir les fonds nécessaires à l’érection du monument que l’UFF avait obtenu le droit de réaliser. Le premier bloc de granit est posé le 16 mars 1901. Inauguré le 3 novembre en présence d’une immense foule, cette structure composée de quatre arches accueille un ossuaire où reposent les restes de soldats de la garnison de Rennes. À ces derniers s’ajoutent les ossements de militaires décédés lors de la guerre franco-prussienne de 1870-1871.
Agrémenté de la mention « la Patrie à ses Défenseurs », l’édifice devient rapidement une allégorie de la mémoire combattante, ainsi qu’un lieu de recueillement et de commémoration. Un rôle qui prend de l’ampleur avec la Première Guerre mondiale et les pertes importantes qu’elle entraine. François (dit Francis) Simon, alors Président du comité du Souvenir Français de Rennes, prononce le 26 novembre 1916 un discours d’une importance capitale.
Endeuillé par la mort de son fils ainé, le lieutenant Francis Henri Simon du 47ème Régiment d’Infanterie, il émet le premier l’idée d’un hommage national rendu aux soldats tombés pour la France au travers de la personnification d’un « combattant ignoré » dont la tombe ne serait gravée que des inscriptions suivantes : « un soldat et deux dates : 1914 – 1917 ». Ce vœu – même si son espoir de voir cette guerre se terminer l’année suivante ne se concrétisera pas – sera reprise en 1918 par le député eurélien Maurice Maunoury donnant ainsi « vie » au Soldat Inconnu reposant de nos jours sous l’Arc de Triomphe à Paris. Ce monument, avec le carré militaire qu’il précède, sont, encore aujourd’hui, propriétés du Souvenir Français.
L’Association est toujours engagée aujourd’hui dans l’entretien et la préservation de cet édifice ainsi que des 1 426 sépultures présentes sur la pelouse d’honneur, parmi lesquelles on recense 1145 croix latines, 160 stèles musulmanes et une pierre israélite. Il y repose des soldats français (dont une femme médaillée de la Résistance et lieutenante FFI) mais également belges, russes et autrichiens.
L’action du Souvenir Français se concentre aussi sur les sépultures familiales privées où reposent des combattants « Morts pour la France ». Ce lieu continue à être le théâtre d’importantes commémorations mettant en avant son rôle mémoriel encore aujourd’hui. Le 12 novembre 2021 a été inhumé dans ce cimetière Jean-Marie Le Rohellec, soldat au 9ème Bataillon colonial du Maroc, mort le 20 septembre 1914 et dont le corps avait été retrouvé quelques mois plus tôt lors de fouilles dans les Ardennes. Au cours d’une cérémonie poignante organisée par Le Souvenir Français, en présence de ses arrières-petits neveux et nièces, un dernier hommage a été rendu à ce héros tombé au champ d’honneur plus de cent ans auparavant.
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