Érigé à l’initiative du Souvenir Français en août 1927 à Baccarat, en Meurthe-et-Moselle, le Monument de la Rappe est une imposante croix blanche en béton, reposant sur un piédestal cimenté massif. Il rend hommage aux soldats et officiers des 38e et 86e Régiments d’Infanterie tombés lors des combats de Baccarat et des bois environnants, le 25 août 1914.
Lorsque la guerre est déclarée en 1914, le 86e Régiment d’Infanterie du Puy-en-Velay et le 38e Régiment d’Infanterie de Saint-Étienne, faisant tous deux partis de la 1ère Armée, au sein du 13e Corps et de la 25e Division d’Infanterie, se dirigent vers la frontière franco-allemande dans les Vosges et en Meurthe-et-Moselle. Dans les premiers jours du mois d’août, appuyée par la 2e Armée plus au Nord, la première tente une offensive sur le territoire ennemi, la 25e Division ayant pour objectif Sarrebourg. Si initialement les troupes françaises parviennent à gagner du terrain, le 86e Régiment d’Infanterie atteignant même Hermelange, une violente contre-offensive repousse le 8e Corps d’Armée, situé à sa gauche, sur plusieurs dizaines de km, découvrant ainsi le Régiment altiligérien sur son flanc. Le repli s’imposant, il est décidé d’établir un nouveau front sur la Meurthe. Le 86e se retire alors sur Baccarat le 22 août et dispose son bivouac à l’Ouest de la cité bachâmoise, dans le hameau du Badménil.
Le 25 au petit matin, après plusieurs jours de bombardements intenses de l’artillerie allemande, la troupe est informée par la cavalerie que l’ennemi a pris position dans la ville sur la rive droite de la Meurthe. De plus, un régiment allemand s’apprête à traverser le cours d’eau au Nord de leur position et à s’infiltrer dans le bois de Glonville. L’ordre est donné au 86e de reprendre Baccarat, tandis que le 38e devra défendre son flanc gauche au niveau du bois de la Rappe.
Baïonnette au canon, le régiment vellave s’engage dans la ville. Dès lors, les premiers échanges de tir éclatent rapidement. Décidés à déloger l’ennemi, les soldats s’engagent sur le pont en subissant le feu continu des mitrailleuses allemandes postées de l’autre côté de la rivière. Après plusieurs heures d’âpres combats et d’importantes pertes, le 86e est contraint de battre en retraite. Dans la débâcle et la confusion, les hommes, dispersés, fuient vers le bois où ils rejoignent le 38e, également très éprouvé, toujours aux prises avec l’ennemi. Ensemble, les deux régiments se replient sur Bazien et Sainte-Barbe, mais, poursuivis, choisissent de se redéployer entre Romont, Moyemont et Rambervilliers.
Le bilan est très lourd. Au recul de la ligne de front d’une cinquantaine de kilomètre en cinq jours, le 86e Régiment d’Infanterie déplore environ quatre cents morts et trois cents blessés pour la seule journée du 25 août. Le décompte est sensiblement similaire pour le régiment stéphanois. En conséquence, des cimetières et fosses communes sont établis dans le bois où ont eu lieu les combats. Les corps qui y reposaient furent restitués à leurs familles. C’est par la suite, sur le site du plus grand de ces cimetières, que Le Souvenir Français, soutenu généreusement par les municipalités du Puy-en-Velay et de Baccarat ainsi que de nombreux donateurs, a érigé ce monument en hommage au sacrifice de ces soldats.
L’inauguration de ce monument fut marquée par une cérémonie émouvante. Elle débuta par le dépôt d’une gerbe devant le Monument des Morts pour la Patrie de Baccarat, en présence des familles de soldats tombés lors de ces affrontements, ainsi que des anciens combattants des 38e et 86e Régiments d’Infanterie. La cérémonie se poursuivit à l’église, spécialement décorée pour l’occasion, où le curé de Baccarat dirigea une prière en mémoire des défunts du 25 août 1914. Le cortège se rendit ensuite au monument nouvellement édifié pour assister à sa bénédiction par le curé-doyen. Les différents discours officiels et les hommage des autorités présentes se sont conclus par l’interprétation de l’hymne « Ceux qui pieusement sont morts pour la Patrie » de Victor Hugo chanté par la chorale paroissienne, accompagnée de tambours.
Bien qu’aujourd’hui le monument de la Rappe ne fasse plus l’objet de cérémonies commémoratives spécifiques, Le Souvenir Français reste toujours rigoureusement engagé à sa surveillance et son entretien. Il prévoit par ailleurs la restauration totale de l’édifice.
Rédacteur : Sacha BENMAÏZA
Site accessible au public
Adresse : CPRG+MG, 54120 Baccarat
Délégation Générale du Souvenir Français en Meurthe-et-Moselle
E-mail : 54@dgsf.fr
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