
Une convention de partenariat a été signée le 8 juin 2017 entre Le Souvenir Français et Comité Français pour Yad Vashem.
Cette convention prévoit la sauvegarde des tombes des « Justes parmi les Nations » en état d’abandon et la valorisation de celles qui sont encore entretenues par les familles.
Un recensement au niveau national est en cours, si vous connaissez la localisation d’une tombe de Juste, n’hésitez pas à nous le mentionner en écrivant à patrimoine@souvenir-francais.fr
Dans le cimetière de Châtenay-Malabry repose Madame Marthe Marie Potvin, reconnue Juste parmi les Nations en 2007, et décédée le 12 avril 1957.
Marthe Marie Potvin vivait à Châtenay-Malabry pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a caché une famille juive, les Tsyboula, de 1944 jusqu’à la Libération, leur évitant ainsi la déportation.

Marthe Marie Potvin (source : Yad Vashem)
Israël Tsyboula, originaire de Vilna combat dans l’armée russe pendant la Première Guerre mondiale. Fait prisonnier, il s’évade et parvient à Paris en 1919. Il y rencontre Feiga qui était arrivée en France en 1911 pour fuir les pogroms de Crimée. Ils se marient en 1925, et seront naturalisés français. Ils ont trois fils.
Israël Tsyboula a un commerce de vêtements. En raison de l’interdiction pour les Juifs de tenir un commerce, statut des Juifs d’octobre 1940, il trouve un emploi de tourneur dans un atelier de mécanique à Antony. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le fils aîné, soldat, est prisonnier à Nuremberg, tandis que les deux cadets vivent avec leurs parents à Châtenay-Malabry. La famille Tsyboula entretient de bonnes relations avec leur voisine, Madame Potvin, qui élève seule ses quatre enfants.
Israël Tsyboula est arrêté le 22 janvier 1944 à son domicile ; déporté à Auschwitz, il ne reviendra pas. Sa femme, son frère et les deux enfants se réfugient chaque nuit chez Madame Potvin. En les cachant, elle leur permettra d’échapper aux arrestations de 1944 à la Libération.
Le 22 avril 2007, l’Institut Yad Vashem à Jérusalem décerne le titre de « Juste parmi les Nations » à Madame Marthe Marie Potvin.
Le Souvenir Français a organisé avec le Comité Français pour Yad Vashem, une cérémonie en hommage à Madame Marthe Potvin, devant sa tombe le 4 avril 2023 à 11h00.
La tombe de Marthe Marie Potvin est la première qui s’inscrit dans cette politique de sauvegarde mémorielle et a été restaurée par Le Souvenir Français.


Avant et après la restauration de la tombe de Marthe Marie Potvin
Le 6 novembre 2024, une cérémonie d’inauguration s’est déroulée dans le cimetière Saint-Gilles de Surgères, en hommage à Arthur et Eléonore RIPPE, Justes parmi les Nations, inhumés là. Elle fut organisée par la Municipalité de Surgères avec le Président du comité de Surgères du Souvenir Français, Monsieur Dominique Simetière.
Afin d’alerter les visiteurs et les acteurs locaux sur la présence de Justes dans le cimetière, une plaque a été apposée aux deux entrées.


En accord avec la famille et particulièrement avec leur petite-fille Madame Patricia Filippi, ici présente, la mention « Justes de France » a été gravée sur la sépulture de Mr et Mme Rippe. La cocarde du souvenir français a également été apposée sur la tombe.


Alors pourquoi ce 6 novembre 2024 ? Et bien il y a exactement huit ans, en 2016, Arthur et Eléonore RIPPE ont reçu à titre posthume la médaille et le certificat de Juste parmi les Nations remis par l’Etat d’Israël pour avoir accueilli au péril de leur vie Renée Kummerman durant l’occupation nazie. Madame Renée Kummerman présente à cette cérémonie en 2016 est malheureusement décédée à Génève en Suisse le 21 Juin 2021.
L’histoire d’Arthur et Eléonore RIPPE :

à retrouver intégralement ici
Herman et Madelon Feldman vivent à Paris avec leur fille, Renée (née en 1927). Même après le début de la guerre, la famille est restée à Paris et a réussi à mener une vie assez normale – jusqu’à l’été 1942, lorsque les arrestations de Juifs ont commencé et que la police est venue arrêter Herman. Heureusement, Herman était sorti pour fumer une cigarette quelques minutes avant l’arrivée des policiers. Il a vu la police arriver et s’est immédiatement caché derrière un mur. Lorsqu’on lui demanda où était son mari, Madelon répondit qu’il l’avait quitté plusieurs mois plus tôt et qu’elle n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait. Les policiers quittent l’appartement sans toucher Madelon et Renée. À partir de ce jour, Herman n’est pas rentré chez lui, se cachant dans son atelier de menuiserie. Il y est resté environ huit mois, sans jamais quitter les lieux, de peur d’être reconnu et arrêté. Il a été aidé par la concierge, Mme Toth, qui lui a fourni des fournitures de base pendant cette période. Entre-temps, Madelon doit trouver une solution pour leur fille : grâce à une connaissance, elle parvient à obtenir une fausse identité pour Renée et l’envoie se réfugier à Saint-Mard (Charente-Maritime). Madelon et Herman l’ont rapidement rejointe, et ils ont réussi à y vivre et à y travailler pendant plusieurs mois, jusqu’à ce qu’en 1943, le danger augmente et qu’ils doivent partir. Les parents sont rentrés à Paris, espérant trouver une autre solution. Renée a fait part de ses inquiétudes à deux sœurs de la région, Lucette et Suzanne Rippe, avec qui elle s’était liée d’amitié. Ils ont immédiatement proposé d’emmener Renée chez eux, et ils ont reçu le consentement de leurs parents, Arthur et Eléonore. Les Rippe habitent à Saint-Mard : Lucette est la fille d’Arthur issu de son premier mariage, et Suzanne est la fille d’Eléonore. Tous les quatre Rippe ont accueilli Renée dans la famille comme une troisième fille, et elle s’est toujours sentie entourée d’affection et de tendresse. Elle reste encore six mois à Saint-Mard, jusqu’à ce qu’elle rejoigne ses parents dans un appartement qu’ils avaient loué à Nogent-sur-Marne, où ils survivront jusqu’à la libération.


Arthur et Eléonore Rippe ont agi avec leur cœur pour sauver une enfant, sans égard pour sa religion, et ils ont réussi. Même de nombreuses années après la guerre, Renée n’a jamais oublié les gens qui avaient tout risqué pour la sauver, et elle en est restée reconnaissante.
Dans le cadre du 80ème anniversaire de la Libération, la délégation générale du Souvenir Français pour les Pyrénées Orientales et le comité de Perpignan, ont organisé une cérémonie d’hommage aux Justes parmi les Nations des Pyrénées Orientales, en présence des autorités civiles et religieuses, le vendredi 1er novembre 2024, en la salle des Libertés à Perpignan.
Il s’agissait de marquer le fait qu’à partir de cette année, la quête nationale annuelle du Souvenir Français effectuée du 30 octobre au 3 novembre par les bénévoles actifs des 60 comités du département, est désormais aussi dédiée au fleurissement et à l’entretien des tombes des Justes parmi les nations.
Vingt-six Justes parmi les Nations ont œuvré dans les Pyrénées Orientales, mais seuls 11 d’entre eux reposent dans des cimetières du département à Canet, Maury, Finestret, Codalet, Millas, Prades, et Rabouillet.

Les municipalités reçoivent les plaques signalant les tombes de Justes dans leur cimetière communal
Le sénateur Jean Sol, la députée Anaïs Sabatini, les élus de la mairie de Perpignan, Renaud Schouver, directeur de l’ONaC-VG, le colonel Eric Belgioïno, directeur du SDIS66, le lieutenant-colonel Fabrice Chapuy, délégué militaire départemental, le contrôleur général Jean Pierre Salle Mazou, président de la section de la Légion d’Honneur, André Oriol, chanoine archiprêtre de la cathédrale d’Elne, Philippe Benguigui, président de Zakhor pour la Mémoire, de nombreux présidents de comités du Souvenir Français et d’associations mémorielles et patriotiques assistaient à cet hommage.
En présence de familles des Justes, retrouvées par le généalogiste Jérôme Parilla de la Section Histoire et Arts Militaires du Souvenir Français, une présentation des Justes ayant œuvré dans les Pyrénées orientales et une vidéo du discours de Simone Veil du 18 janvier 2007 à l’occasion de l’entrée des Justes au Panthéon, furent diffusées.


Signature de la convention avec l’Association de la communauté israélite de Perpignan avec Le Souvenir Français pour la sauvegarde des tombes de Justes parmi les Nations
Suivirent les prises de parole des autorités religieuses. Monseigneur Thierry Scherrer, évêque d’Elne-Perpignan, le pasteur Robert Heris, et enfin Daniel Halimi président de l’association de la communauté israélite de Perpignan et des Pyrénées Orientales (CIPPO) prononcèrent des paroles pleines d’émotion en évoquant la résurgence de l’antisémitisme dans une frange de la population et du monde politique français versus le courage des Justes, ces civils qui ont risqué leurs vies pour sauver des familles juives pendant la Seconde Guerre mondiale. Après l’allocution du sous-préfet Ludovic Julia, directeur de cabinet du préfet Thierry Bonnier, le général Gilles Glin remis aux mairies concernées, les plaques destinées aux entrées de leur cimetière pour marquer la présence de Justes.
Le général Gilles Glin et Daniel Halimi paraphèrent la convention locale entre leurs associations. Ce partenariat permettra de s’assurer que les sépultures des Justes reposant dans les Pyrénées Orientales restent intactes.
Daniel Halimi conclut cet hommage en récitant la prière israélite pour la République Française. Cette prière fut instaurée en France à la suite du Concordat de 1801, par les différents cultes reconnus alors par l’État. Les participants partagèrent ensuite une collation conviviale offerte par la mairie de Perpignan.



Les parents d’Albert Szerman arrivèrent en France, venant de Pologne dans les années 1930. Travaillant très dur, ils placèrent Albert en nourrice, ce qui lui sauva la vie puisque ses parents furent déportés le 16 juillet 1942, lors de la rafle du Vel d’Hiv. Pendant les deux années qui suivirent, Albert fut placé dans des maisons d’enfants et dans les orphelinats, et en dernier à l’orphelinat de La Varenne Saint Hilaire.
Le 22 juillet 1944, une rafle fut effectuée à l’orphelinat. Enfants et monitrices partirent pour Drancy, sauf Albert qui, ayant été pris de coliques quelques heures avant l’arrivée des autobus, fut emmené par une employée non juive, chez elle, pour être soigné. Depuis la fenêtre de cet appartement, il vit partir les autobus et il s’entend encore hurler de peur et de chagrin.
Le lendemain matin, l’employée, craignant pour sa sécurité, le mit sur le trottoir, sur Saint Hilaire. Madame Ardourel, qui possédait une crémerie dans cette même rue, eut pitié d’Albert et l’emmena chez elle. Monsieur et Madame Ardourel le cachèrent dans l’arrière boutique. Pendant plusieurs jours, ils fermèrent leur boutique, évitèrent tout bruit, et ce, jusqu’à la libération de Paris et la venue de soldats américains à La Varenne le 25 aout.
N’ayant pas d’enfant, ils songèrent à adopter Albert. Il alla au patronage, à l’église toute proche où il apprit les prières jusqu’au jour où le frère de son père vint le chercher.
Quitter Monsieur et Madame Ardourel fut un déchirement pour Albert et un immense chagrin pour eux. Albert resta en contact avec eux, il leur écrivit, et il alla les voir sur leur lieu de retraite à Ciry-Salsogne. Il était resté pour Madame Ardourel, « son petit garçon ».

Suite à ses travaux de recherche, d’identification et d’entretien des sépultures, le Comité du Souvenir Français du Soissonnais a organisé, le 2 mai 2025, une cérémonie pour honorer la mémoire des « Justes parmi les Nations » dans les cimetières de Ciry-Salsogne et de Soissons.
Deux établissements scolaires se sont également engagés dans cette démarche mémorielle. Grâce à leur travail, les Justes ne sont plus seulement des noms, mais des histoires partagées, transmises, incarnées.
Sur chaque tombe, une nouvelle plaque commémorative a été dévoilée : un geste simple, mais fort, en présence des familles honorées et des élèves engagés dans ce travail de mémoire.
Cette cérémonie a été présidée par Madame la Préfète de l’Aisne, accompagnée par le Président Général du Souvenir Français, le CGA (2s) Serge Barcellini et de nombreuses autorités de l’Aisne et du Soissonnais.
Cette activité a été labellisée « 80e anniversaire de la Libération ».





Présentation de l’action engagée par le comité du Souvenir Français de Soissons dans la sauvegarde, restauration et valorisation des tombes de Justes parmi les Nations inhumés au cimetière communal.

Soissons, le 4 janvier 1944. La Gestapo a procédé à l’arrestation de Paul et Fernande CAHEN, des commerçants qui font partie de la communauté juive. Leur vaillante employée, Jeanne CHOLET, avertit l’établissement scolaire où la jeune Marie-Claude CAHEN, âgée de 13 ans, était inscrite, pour assurer sa sécurité. Sans son assistance, il est fort probable qu’elle aurait été déportée. Grâce à la complicité de voisins bienveillants, elle fut avertie et cachée jusqu’au lendemain matin, conduite ensuite dans une camionnette bâchée remplie de sacs à charbon à Crécy-au-Mont, chez Eugène Bouchard, un instituteur ami de ses parents. Cependant, face aux réactions des voisins, il retourne la fillette chez les CHOLET. Le couple ne pouvait pas se permettre de la garder chez eux indéfiniment. Henri CHOLET a donc pris contact avec la résistance locale afin d’obtenir une carte d’identité falsifiée. Ensuite, il a bravement traversé la France, tout en évitant les diverses vérifications. Son intention était de l’emmener dans les Alpes, à Chamonix, chez une amie de la mère de Marie-Claude où elle sera logée jusqu’à la Libération. Henri est rentré à Soissons et a repris son poste à l’usine.
Marie-Claude raconte : « Je suis revenue chez M. et Mme Cholet, deux ou trois jours. Grâce à la complicité du fils de Mme Brunetaux, gendarme, j’étais devenue « Danièle Millet ». Mes cheveux coupés et une paire de lunettes m’aidaient à ne plus ressembler à la petite Cahen que les Allemands recherchaient. Henri Cholet obtint des faux papiers de la résistante communiste Raymonde Fiolet dite Robert. Monsieur Cholet, au risque de sa vie, prenait un congé dans l’usine où il travaillait et a pris le train, un soir, avec moi pour Paris. Puis, après une nuit chez une tante, nous reprenions le train pour Chamonix où une amie de mes parents m’hébergeait jusqu’à la Libération [la famille Bruillet avait tenu une pâtisserie à Soissons avant de déménager dans les Alpes]. Toute cette période, je l’ai vécue d’une façon un peu floue. J’étais en attente de ce retour à la maison, de cette retrouvaille avec ma mère et mon père. Il y avait l’inconscience et l’espoir, vu la totale ignorance de ce qui se passait réellement.«
Transférés au camp de Drancy le 20 janvier 1944, Fernande et Paul Cahen sont déportés et périssent dans les chambres à gaz d’Auschwitz quatorze jours plus tard. Henri CHOLET décède le 19 avril 1962 et son épouse, Jeanne CHOLET, le 25 mars 1996. Le 31 mai 1994, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Henri et Jeanne Cholet, le titre de Juste parmi les Nations.
Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons




Hiver 1943, Robert et Annunciata Laplace, parents de 4 garçons, vont sauver Lisette, âgée de 6 ans, et son frère Daniel Ehrenkranz. Le 16 juillet 1942, Mme Ehrenkranz, commerçante juive rue des Cordeliers, confie sa fille Lisette, âgée de 6 ans, à Annunciata Laplace, nourrice à Soissons. Le lendemain, elle sera arrêtée et ne reviendra jamais. L’enfant, appelée Lisette ou « la rouquine », est recueillie au domicile de Annunciata Laplace et son mari Robert où habite également la grand-mère Giovana Biasion. Nono (Robert), Nana (Giovanna, la mère d’Annunciata) et Néné (Annunciata) veilleront sur elle, au péril de leur vie et de celle de leurs proches, jusqu’au retour du papa, parti combattre au côté des Alliés.
Pendant ces années sans école, Nana lui a appris à lire, le fils de Robert et Annunciata, Jean, lui achetait des livres. Cela lui permettra de sauter une classe en 1945. Chacun rivalisait de petites attentions pour cette enfant privée de ses parents. Lisette se souvient que « ses frères », les quatre garçons de Robert et Annunciata, lui confiaient leur ration de sucre, tandis que les filles tricotaient des vêtements pour sa poupée. Annunciata Laplace, née Lavetti, était une résistante, et était informée des rafles. Il arrivait qu’en pleine nuit, Lise se réveille enveloppée dans une couverture dans les bras d’Annunciata, partie la cacher en catastrophe. Une autre juive est cachée chez Giovana Biasion, Robert et Annunciata Laplace. Germaine, comme Lisette passe ses journées chez les Laplace, mais le soir elle part dormir chez Giovana Biasion.
A la mort d’Annunciata, Lise a porté le deuil pendant un mois. « Je ne l’ai jamais oubliée, elle fait partie de moi. » dira-t-elle lors de la cérémonie à Soissons.
Le 7 avril 2013, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Robert Laplace et à son épouse Madame Annunciata Laplace ainsi qu’à Madame Giovanna Maria Biasion, le titre de Juste parmi les Nations.
Rédaction : Émeline DESPREZ, Élève de CAP Chaudronnerie au Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons




Jacques Bouldoire, hotelier-restaurateur à Soissons, était marié à Germaine, la fille aînée de la famille Lewkowicz qui était une famille commerçante juive. Le 20 juillet 1942 Simon et Ruchla Lewkowicz, les parents de Germaine sont arrêtés très tôt le matin par des gendarmes français. Ils craignent pour la vie de leurs enfants, et décident donc de confier leur sécurité à Jacques et Germaine. Jacques accepte de prendre soin des enfants et de les protéger à tout prix. Ils lui confient donc la tutelle de Clairette, 5 ans, Micheline, 8 ans, Nathan Michel, environ 7 ans, et Huguette, plus jeune que Micheline, et lui donnent un peu d’argent. Il va essayer d’empêcher l’arrestation de Ruchla, hospitalisée à Laon après avoir perdu son nouveau-né Alain. Mais elle est transférée à Drancy le 25 août 1942, puis déportée à Auschwitz le 31 août, sans retour. Jacques va donc décider de quitter Soissons et d’installer les enfants à Montluçon, chez sa mère Jeanne, où habitent son frère Roger et sa sœur Madeleine, ainsi que sa grand-mère Mme Grandjean. Ce qui lui laissera le temps d’organiser le départ des enfants vers la Zone Libre, à Saint-Amand-Montrond chez leur oncle Martin Herszlikowicz, le frère de Ruchla. Le 13 août 1942 Germaine et Jacques vont louer et diriger « Le petit Vougan », un petit hôtel à Saint-Amand-Montrond pour pouvoir faire vivre leurs « enfants adoptifs ». Une des employées de l’hôtel va les dénoncer. Jacques va donc décider de confier Germaine à M. et Mme Chevalier, une famille de confiance, à Châteaumeillant, situé à 30 km de Saint-Amand-Montrond. Les enfants, quant à eux, vont être cachés à l’orphelinat de la Charité à Lavault-Sainte-Anne où ils resteront protégés jusqu’à la Libération. Ils seront tous sauvés de cette période difficile grâce à Jacques Bouldoire et M. et Mme Chevalier. Ainsi Jacques Bouldoire a su faire preuve de courage et d’altruisme en risquant sa vie pour protéger sa famille. Il a été reconnu « Juste Parmi les Nations » le 27 novembre 2013.
Rédaction : Pierre Calzada Cordelette du Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons




L’histoire de Soissons a été marquée par le courage et l’humanité de Charles LÉTOFFÉ. Cet axonais, issu de Villers-Hélonn, né le 26 mars 1896, a été assigné à la police d’État de Soissons pendant la Seconde Guerre mondiale. Il travaillait aux registres des étrangers.
Soissons, qui se trouve en zone occupée, a été témoin des affreuses rafles de la population juive comme celle du 17 juillet 1942, dans le contexte de la rafle du Vél d’Hiv’. Grâce à sa connaissance des arrestations imminentes, Charles LÉTOFFÉ a réussi à protéger plusieurs membres de la communauté juive.
En juillet 1942, il alerte Charles Knoll, commerçant de Soissons, sur l’imminente arrestation de sa famille. Celle-ci, composée du couple et de cinq enfants, réussit à quitter la ville et à éviter un destin mortel. Charles LÉTOFFÉ continua son acte de bravoure en aidant d’autres familles, prenant le risque d’héberger le couple GLAS chez lui, dans sa résidence située au 36 rue du Paradis à Soissons. Il réussit alors à les transférer en zone libre. Finalement, en août 1944, il réussit à venir en aide à un ultime couple d’un convoi de déportés dans la région parisienne.
Cet homme exemplaire, ancien de 14/18 ou il sera cité à l’ordre du régiment, médaille militaire, médaille des blessés, médaille des engagés volontaires et médaille de la résistance s’éteignit le 13 décembre 1979. Le 22 novembre 2016, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Charles Létoffé, le titre de Juste parmi les Nations.
Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons




Henri JAULT, un assureur de 37 ans originaire de Soissons résidait au 306 de la rue des Pyrénées, dans un bâtiment situé dans le vingtième arrondissement de Paris. Anissime et Freida, parmi les voisins, avaient quitté l’Europe de l’Est pour échapper aux persécutions antisémites. Suzanne, leur fille, a vu le jour en 1938.
Dans ce quartier où s’étaient abrités de nombreux juifs d’Europe de l’Est, une certaine tranquillité prévalait, soutenue par des relations de voisinage coopératives. Toutefois, cette tranquillité a été perturbée par la campagne de France en 1940, suivie de l’Occupation. Dans le territoire occupé, le régime nazi met en place, à l’instar de toute l’Europe. Le quartier n’a pas été épargné par les importantes rafles de Paris en juillet 1942.
Lors d’une nuit extrêmement troublante, alors que les arrestations s’intensifiaient, Freida confia la protection de sa fille à son voisin : Henri JAULT. Elle avait probablement été frappée d’une intuition, car à l’aube, avec une violence inouïe et un vacarme assourdissant, la police fit irruption dans le bâtiment : Freida fut parmi ceux entassés dans les « bus de la honte », internés à Drancy, puis déportés et gazés à Auschwitz. Témoin impuissant de la rafle, Henri JAULT cacha la petite fille de 4 ans. Ils ont quitté la capitale pour s’installer à Soissons dans le domicile familial d’Henri. Malgré le drame, Suzette a été élevée dans un environnement d’amour et de sollicitude par l’ensemble de sa famille : oncles, tantes, frères, sœurs et cousins tout au long de la Seconde Guerre mondiale. Lorsque son père biologique revint de captivité après la Libération, il fut également reçu avec chaleur dans cette grande famille. Le 14 avril 2010, Yad Vashem – Institut International pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Monsieur Henri Jault le titre de Juste parmi les Nations.
Rédaction : Classe défense – collège Saint-Just – Soissons




Jeanne Jauquet, après des études d’assistante sociale, sera diplômée par l’Ecole de Strasbourg. En 1929, elle sera médaillée d’argent par la ville de Metz pour son courage et son dévouement à la suite d’une grave épidémie. Elle quitte ensuite la Lorraine pour diriger la clinique chirurgicale du docteur Lemarchal à Laon. Après cinq ans à diriger cette clinique, en 1936, elle arrive à Soissons comme assistante sociale au dispensaire départemental.
Dès l’Occupation de la France par les nazis en juillet 1940, elle adhère à la Résistance. Elle est d’abord chargée de ramasser les armes et les postes émetteurs parmi les épaves des champs de bataille de la région. Elle est aussi une des premières affiliées au réseau « VERITE ». Au départ, c’est un journal fondé en septembre 1940 par Julien Lafaye et Jehan de Launoy à Versailles, puis par la suite, il devient un véritable réseau. Jeanne Jauquet assure avec son automobile le service du courrier entre la sous-préfecture de Soissons et la préfecture de Laon, elle fait modifier la malle arrière de sa voiture pour permettre à des prisonniers de s’y cacher le temps de franchir la ligne interdite de l’Ailette. Grâce à l’aide de l’Abbé Cordier, vicaire à Laon, elle organise l’évasion d’une centaine de prisonniers de la citadelle de Laon et leur fait passer l’Ailette du 22 novembre 1940 au 13 janvier 1941 où les prisonniers seront donc en sécurité dans la zone non occupée de la France. Elle est en lien avec Mr. Descamp, un capitaine de gendarmerie qui fut arrêté en 1941 puis guillotiné par l’Allemagne, mais également avec Mr. Pluche, un garagiste qui lui aussi est décédé suite à la déportation, car il entreposait des journaux clandestins et des armes. Son rôle gardé secret lui vaut d’échapper à la rafle, qui décima la totalité de son groupe de résistance. Après cela, elle se rend au garage PLUCHE pour y détruire les documents compromettants avant que les occupants ne s’en emparent.
Etant infirmière, elle décide d’en profiter également pour aider un de ses collègues juif hongrois, le docteur Gabriel Fried. Elle va loger sa femme et ses enfants et va lui procurer alors un faux certificat de baptême et une fausse carte d’identité. Le 9 octobre 1942, le médecin peut donc s’enfuir vers la capitale. Son rôle ne s’est donc pas limité aux transports, mais elle a aussi procuré des papiers d’identité, des vêtements et de l’aide à de nombreux juifs.
Suite à la Libération, elle sera décorée de la Croix de Guerre, accompagnée d’une citation à l’ordre de la Nation signée du Général de Gaulle. Elle décide ensuite de reprendre son travail d’infirmière. Après avoir tant donné de sa personne, Jeanne Jauquet meurt le 13 février 1966 à Soissons d’une maladie incurable. Après sa mort, le conseil municipal de Soissons, le 5 octobre 1970, lui rend hommage en attribuant son nom à une nouvelle rue desservant un lotissement. Puis, le 25 mars 1979, Yad Vashem lui décerne le titre de Juste parmi les Nations.
Rédaction : Maxence LIÉNARD, Lycée général et technologique Léonard-de-Vinci – Soissons



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