La symbolique funéraire combattante

4 mars 2025

Les cimetières communaux regorgent de monuments funéraires tous plus variés les uns que les autres.

Que signifie une colonne tronquée, une branche de laurier, ou encore le logo de telle association mémorielle ou patriotique ?

Le Souvenir Français a souhaité mettre à la disposition du public et de ses membres un abécédaire des symboles que l’on peut retrouver dans ces lieux.

La symbolique funéraire de 1870 – 1871

Colonne brisée

Symbolique funéraire évoquant la mort d’un jeune individu

La colonne symbolise le cours de la vie. Métaphoriquement, elle se construit au fur et à mesure de l’existence, centimètres après centimètres. Brisée, elle renvoie alors dans la symbolique funéraire à la mort prématurée. Ce élément architectural est utilisé sur les tombes individuelles de jeunes soldats ou sur des monuments collectifs pour évoquer la jeunesse fauchée par la guerre.

Épée / Glaive/ Baïonnette / Fusil

Symbolique funéraire évoquant le combat et l’honneur

Sur les tombes, les armes renvoient à la bravoure et au courage des soldats, se battant jusqu’au bout les armes à la main. Il s’agit d’une symbolique classique que l’on retrouve déjà sur des sépultures antiques. Le sabre est généralement réservé à la cavalerie ou aux officiers et le fusil plutôt aux fantassins. Lorsque les armes sont brisées (notamment sur les monuments de 1870), la signification change pour évoquer la défaite dans la bataille et la mort. Après l’affrontement, les sépultures provisoires étaient fréquemment signalées en plaçant le fusil brisé du soldat en terre et en le surmontant de son casque ou de sa coiffure militaire.

Flambeau retourné

Symbolique funéraire évoquant la mort

Le flambeau, symbole de vitalité, de liberté et d’espérance lorsqu’il est allumé, symbolise la mort une fois retourné, car lorsqu’on retourne un flambeau, il s’éteint.

Le Souvenir Français

Association mémorielle

Le Souvenir Français est créé en 1887 par François-Xavier Niessen avec le soutien du gouvernement. Alors que le pays est encore lourdement marqué par la défaite de 1870 contre la Prusse, l’association s’engage dans la préservation de la mémoire des morts du conflit franco-prussien. Regroupant 80 000 adhérents en 1900, l’association finance plusieurs centaines de plaques et monuments aux Morts et s’impose comme un acteur majeur de la politique mémorielle française. Reconnu d’utilité publique en 1906, Le Souvenir Français s’investit lors de la Grande Guerre pour venir en aide aux familles en deuil et fleurir les tombes des défunts. Dès l’entre-deux-guerres, il gère l’entretien des carrés militaires communaux et organise des cérémonies mémorielles devant les monuments aux Morts. Ces actions se poursuivent aujourd’hui grâce aux nombreux bénévoles en France et à l’étranger.

Obélisque

Symbolique funéraire évoquant la mort et l’élévation de l’âme

Les monuments commémoratifs de la guerre de 1870-1871 sont fréquemment surmontés d’un obélisque. Élément d’architecture classique reconnaissable et moins coûteux qu’une statue figurative, l’obélisque est généralement complété par des plaques commémoratives en bronze ou des éléments ornementaux plus petits tels qu’une palme ou une couronne de laurier (gloire et honneurs militaires). Les monuments des conflits suivants reprendront aussi la forme de l’obélisque qui symbolise le cours de la vie coupé trop tôt et l’élévation de l’âme. L’obélisque est également utilisé comme représentation du pouvoir et comme marqueur des campagnes militaires depuis la Rome antique.

Plaque commémorative de la guerre de 1870-1871

Honore les Morts de la Guerre franco-prussienne

Dès la fin du XIXe siècle, Le Souvenir Français finance des monuments commémoratifs de la Guerre franco-prussienne. En 1892, l’association crée un modèle standardisé de plaque commémorative en fonte, dessinée par l’architecte de Paris. Elle porte en son centre, sur une petite plaque en émail, le nom des victimes de 1870-1871 originaires de la commune ainsi que la devise de l’association. La plaque en métal est ornée sur ses côtés de faisceaux d’armes représentant les composantes de l’armée française. Elle est surmontée du faisceau de licteur (symbolisant la République) entouré d’une couronne de laurier (“honneurs militaires”). Ces plaques, devenues des objets de patrimoine, sont aujourd’hui rares et parfois victimes de vol.

Plaque Loi du 4 avril 1873

Marque la sépulture d’un combattant de 1870-1871

Lors de la signature du traité de Francfort en 1871, la France et l’Allemagne s’engagent à entretenir les tombes des soldats tombés pendant la guerre de 1870-1871. La loi du 4 avril 1873 prévoit le regroupement des sépultures au sein des cimetières communaux, l’achat de terrains nécessaires à la création de concessions perpétuelles et l’entretien des lieux par la commune. Pour marquer l’emplacement des tombes de ceux ayant donné leur vie pour la nation, la France choisit d’installer des entourages en fonte sur lesquels est apposée une plaque “tombe militaire – loi du 4 avril 1873”. Plus de 87 000 sépultures, souvent collectives, sont ainsi aménagées, principalement dans le nord-est du pays.

La symbolique funéraire 1914 – 1918

Canons Croisés

Insigne de l’artillerie

Les deux canons croisés représentent l’artillerie, composante majeure des conflits depuis le XVIIIe siècle. On retrouve cette symbolique sur les insignes des unités, les murs des casernes, les casques mais aussi gravée sur des monuments commémoratifs régimentaires. L’emblème participe à la création d’un “esprit de corps” au sein de la troupe. Sur les sépultures individuelles, on rencontre parfois les canons croisés surmontés d’un crâne, évoquant la mort.

Casque Adrian

Casque réglementaire de l’armée française de 1915 à 1945

Lors de l’entrée en guerre de la France contre l’Allemagne en 1914, l’armée ne dispose pas de protections individuelles pour la tête. Les soldats partent au combat avec leur képi bleu et garance à visière en cuir noir, hérité du Second Empire. Rapidement, le nombre important de blessés à la tête par éclat d’obus ou de grenade va pousser l’armée à concevoir un casque pour l’ensemble de l’effectif. Après un appel d’offres, le casque en acier modèle 1915 est adopté et fabriqué en masse. Il devient l’emblème du Poilu de 14-18. Peint en bleu foncé, le casque Adrian est reconnaissable à son cimier, censé dévier les éclats. L’insigne de l’arme est placé sur le devant de la bombe. Modifié en 1926, les casques, dorénavant kakis, servent jusqu’en juin 1940 et sont portés par une partie de l’Armée de Libération en 1944-1945.

Cocarde du Souvenir Français

Marque la sépulture d’un ou une “Mort pour la France” veillée par Le Souvenir Français

La Première Guerre mondiale marque un changement dans la prise en compte des sépultures des soldats tombés pour la Nation. Avec la création de la Mention “Mort pour la France” en juillet 1915, l’État s’engage dans une politique de prise en charge et de reconnaissance du sacrifice fait par les mobilisés. Le nombre important de corps entraîne dans un premier temps la création de sépultures temporaires, le plus souvent avec de simples croix en bois. En 1916, une association est créée avec le concours du Souvenir Français pour orner toutes les sépultures de la Grande Guerre d’une cocarde tricolore permettant de les identifier et de rendre hommage aux disparus. L’initiative se poursuit jusqu’à aujourd’hui grâce aux bénévoles du Souvenir Français qui recensent et entretiennent les sépultures des “Morts pour la France”.

Cor de Chasse

Insigne des chasseurs dans l’armée française

Le corps des chasseurs voit le jour au milieu du XIXe siècle. Ces unités d’élite se divisent principalement entre les bataillons de chasseurs à pied (infanterie légère) et les bataillons de chasseurs alpins (employés en haute montagne et sur les terrains difficiles). Les chasseurs se distinguent par le port de l’uniforme bleu foncé (parfois avec une pelerine) passepoilé jaune jonquille et la tarte, remplaçant le képi de l’infanterie de ligne. Leur insigne est le corps de chasse, visible sur les monuments commémoratifs, le col de l’uniforme et sur le casque. Les bataillons de chasseurs prennent part aux combats du Second Empire, aux expéditions coloniales de la fin du XIXe siècle et s’illustrent durant la Première Guerre mondiale, gagnant le surnom de “diables bleus”.

Croix-épée du Souvenir Français

Marque la sépulture d’un individu “Mort pour la France”

La mort de masse durant la Première Guerre mondiale entraîne la mise en place d’une politique nationale de gestion des dépouilles des combattants. Le soldat est honoré par la Nation reconnaissante et son inhumation est prise en charge. Alors que les tombes sont encore temporaires et matérialisées par des croix en bois, Le Souvenir Français propose en 1920 l’adoption d’un modèle de croix-épée en fonte pour les tombes des Morts pour la France. L’épée, plantée en croix, renvoie au combat et au deuil. Elle est ornée en son centre d’une croix de guerre et à sa base se trouve une palme, symbole de victoire. Des variantes sont conçues pour les soldats annamites ou musulmans, reprenant des éléments iconographiques propres à ces cultes.

Croix Latine

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

En 1920, l’État est chargé de la création et de l’entretien des sépultures des “Morts pour la France” de la Grande Guerre. Si environ 250 000 corps sont restitués aux familles, la majorité des dépouilles de soldats sont regroupées dans des carrés militaires communaux ou dans les nouvelles nécropoles nationales. Par souci d’économie et surtout d’égalité de traitement, le pays adopte un modèle unique de stèle funéraire en béton, portant une plaque scellée indiquant le nom, le grade, l’unité, la date de décès et la mention “Mort pour la France”. Soldats et officiers sont enterrés côte à côte dans une volonté de rassembler autour d’un deuil national qui fait fi des particularismes. Les croix latines en béton indiquent aujourd’hui la sépulture d’un soldat chrétien.

Cuirasse et pot-en-tête

Insigne du génie militaire

Au XVIIe siècle, Vauban (ingénieur responsable des fortifications) impose aux ingénieurs qui mènent des opérations de siège de porter une cuirasse et un pot-en-tête (casque) pour se protéger. Cette décision scelle l’adoption de cette figure comme attribut du génie militaire. Le génie, arme savante, s’occupe des travaux de fortification, de franchissement des cours d’eau, d’aménagement de voies de communication, de la cartographie, ou encore des transmissions (jusqu’en 1942). L’insigne est visible sur des monuments commémoratifs ou plus rarement sur des sépultures.

Palme / couronne de Laurier

Élément figuratif, allégorie de la victoire et de l’honneur

Le laurier, sous forme de palme ou de couronne, est très fréquent sur les monuments commémoratifs et montre le respect des vivants envers les morts. La plante renvoie depuis la Rome antique à la victoire et aux honneurs militaires et fait partie de la symbolique funéraire classique. Dans le cadre des conflits mondiaux, elle est fréquemment associée à d’autres éléments ; notamment des médailles (croix de guerre, médaille de la Résistance), le profil d’un soldat ou les symboles de la République française. Sur certains monuments, l’allégorie de la République ou un Poilu de la Grande Guerre brandissent une couronne de laurier en symbole de victoire.

Plaque funéraire de soldats « Morts pour la France »

Ornement funéraire

Il n’est pas rare d’observer dans les cimetières d’anciennes plaques émaillées rappelant le souvenir de combattants disparus dans les conflits de la première moitié du XXe siècle. L’iconographie de ces plaques, vendues en leur temps sur catalogue, est standardisée. Le portrait du défunt, en tenue militaire, occupe la place centrale et est entouré de symboles patriotiques (drapeaux) et militaires (décorations, palmes de la victoire). On inscrit son âge, son unité et son lieu de décès ainsi qu’une formule votive permettant le recueillement. Ces plaques sont malheureusement victimes de nombreux vols et font l’objet d’un commerce parallèle. Le Souvenir Français assure une veille mémorielle active sur la vente de ces objets patrimoniaux.

Stèle aconfessionnelle

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés, et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes.

Une stèle est dessinée pour les soldats n’appartenant pas aux trois principaux cultes présents en France et dans les colonies (Chrétiens, Musulmans, Juifs), aux agnostiques et libres penseurs. Elle reprend la forme de la stèle juive mais est dépourvue de tout symbole. Seule la plaque nominative commune à toutes les sépultures est scellée en son centre. La France est le seul pays à faire réaliser un modèle spécifique de stèle funéraire pour les libres penseurs.

Stèle juive

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés, et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes.

La stèle juive est rectangulaire avec son sommet en arc de cercle. L’Étoile de David est gravée au sommet de la stèle et est encadrée par deux lettres en hébreu signifiant “ici est enterré”. On estime qu’environ 6 800 soldats de confession juive sont tombés au combat en 1914-1918.

Stèle Musulmane

Marque la sépulture d’un “Mort pour la France”

Durant la Première Guerre mondiale, la France tente au mieux de respecter la confession religieuse des mobilisés et tout particulièrement pour les rites funéraires. Lors de la conception des stèles funéraires des nécropoles et carrés militaires, les autorités définissent quatre modèles de tombes confessionnelles, tenant compte des principaux cultes. La stèle musulmane, orientée vers la Mecque, est en forme d’arc outrepassé, caractéristique de l’architecture religieuse d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Un croissant et une étoile (symboles de l’Islam) sont gravés en son sommet, surmontant une mention variable en arabe : “Qu’Allah accorde sa miséricorde”, “pour cet homme qui est mort” ou parfois un verset du Coran. Il est à noter que ce modèle de stèle a également été utilisé pour des soldats d’Afrique subsaharienne et d’Indochine non musulmans.

Union Nationale des Combattants

Association d’anciens combattants

L’Union Nationale des Combattants (UNC) est fondée aux lendemains de l’armistice de 1918. L’association regroupe des vétérans dans le but de maintenir un lien social après la démobilisation, mener des actions mémorielles en hommage aux morts de la Grande Guerre et faire reconnaître les droits sociaux des anciens combattants (obtention de pensions, réinsertion professionnelle, création de la carte du combattant). Dans l’entre-deux-guerres, l’UNC compte environ 900 000 adhérents en faisant l’une des deux plus grandes associations du monde combattant.

Ses membres militent pour un pacifisme patriotique et participent activement aux cérémonies mémorielles. Son emblème, le casque Adrian, et devise “unis comme au front” se retrouvent sur de nombreuses plaques funéraires, palmes ou monuments.

Vitraux patriotiques

Élément iconographique d’origine religieuse honorant les combattants

Après la Première Guerre mondiale, les initiatives institutionnelles, privées ou religieuses se multiplient pour rendre hommage aux victimes. Certaines églises dédient des “chapelles du souvenir” et installent des vitraux faisant symboliquement cohabiter des combattants (“profane”) et des figures bibliques (”sacré”). Le plus souvent, les Poilus sont soutenus dans l’assaut ou accueillis dans la mort par le Christ, la Vierge, Saint-Michel (protecteur des âmes) ou encore Jeanne d’Arc (symbole de bravoure). Le sacrifice des soldats est associé au calvaire du Christ. Ces vitraux sont visibles principalement dans les régions touchées par les destructions de la Grande Guerre et dans le nord-ouest du pays. Certaines tombes familiales sont également ornées de vitraux mettant en avant l’image du mort.

La symbolique funéraire de 1939-1945 et post 1945

Croix de Lorraine

Symbole de la France Libre et des Forces Françaises de l’Intérieur

Symbole des ducs de Lorraine à partir de la fin du XVe siècle, la croix de Lorraine est adoptée en juillet 1940 comme emblème de la France Libre, en opposition à la croix gammée de l’Allemagne nazie. Le choix de la croix de Lorraine revient à l’Amiral d’Argenlieu et outre son caractère graphique, la croix évoque le 507e Régiment de Char de Metz commandé par le colonel De Gaulle en 1939. La croix de Lorraine devient également le symbole de la résistance contre l’occupant et on la retrouve sur les fanions, brassards, insignes ou véhicules des Forces Françaises de l’Intérieur.

Fédération Nationale André Maginot

Association mémorielle

La fédération André Maginot (FNAM) est issue de la Fédération Nationale des Anciens Militaires Blessés créée à la fin du XIXe siècle par les vétérans de la guerre de Crimée (1853-1856) et de la guerre franco-prussienne (1870-1871). Elle favorise la solidarité entre les familles d’anciens militaires et aide les plus démunis. La FNAM prend véritablement son essor après la Première Guerre mondiale grâce à l’institution par André Maginot, ministre des anciens combattants et blessés de guerre, du concept de “droit à la réparation” (social et financier) de la nation envers les victimes du conflit. Via l’octroi par l’État d’un pourcentage sur la loterie nationale, la FNAM finance des œuvres sociales (dons à des œuvres caritatives, à la recherche médicale, gestion d’un EHPAD) et mémorielles (monuments, commémorations, prix jeunesse).

Fédération Nationale des Déportés Internés Résistants Patriotes

Association mémorielle

La FNDIRP est créée en octobre 1945 par d’anciens résistants déportés communistes dans le but de faciliter la réinsertion professionnelle et sociale des rescapés des camps et de conserver la mémoire des victimes du nazisme. L’association œuvre notamment pour une meilleure prise en compte des souffrances vécues par les déportés via la revalorisation des pensions, l’établissement d’un statut légal de déporté, la création de mémoriaux ou, dans les décennies suivantes, le témoignage auprès des scolaires. La FNDIRP s’impose comme un acteur majeur de la mémoire de la déportation en France et réunit dans ses rangs les anciens résistants déportés comme les victimes de la Shoah. L’emblème de l’association est un écu aux couleurs de la tenue des déportés (blanc rayé bleu) portant le triangle des déportés politiques. Un fil barbelé barre l’ensemble, évoquant l’internement.

La 2e Division Blindée

Unité de la France Libre

Après avoir mené avec succès une campagne contre les troupes italiennes en Libye puis contre les forces allemandes en Tunisie, la “Force L” commandée par le futur Maréchal Leclerc est réorganisée au Maroc au milieu de l’année 1943. Nouvellement formée et équipée de matériel, de véhicules, de chars et de canons américains, la 2e Division Blindée est transportée en Angleterre en attente du débarquement allié. Ses 15 000 hommes et plus de 4 000 véhicules (dont 150 chars Sherman) débarquent en Normandie le 1er août 1944. Les troupes de Leclerc participent aux combats de Normandie puis foncent vers Le Mans avant de libérer Paris le 26 août. La division reprend ensuite sa route vers l’est et libère symboliquement Strasbourg le 23 novembre. Après un séjour sur la poche de Royan début 1945, l’unité est envoyée en Allemagne et finit la guerre Berchtesgaden, résidence secondaire d’Hitler.

Le Corps Expéditionnaire Français en Italie

Unité de la France Libre

Le Corps Expéditionnaire Français (CEFI) est formé au milieu de l’année 1943 suite au débarquement allié en Sicile. Le CEFI, fort de plus de 110 000 hommes, principalement originaires de l’Armée d’Afrique, est commandé par le Général Juin. Les Français mènent aux côtés des troupes alliées des combats difficiles contre les forces allemandes, retranchées dans les reliefs italiens. 7 000 soldats du Corps Expéditionnaire trouvent la mort lors de la campagne. En juillet 1944, les troupes du Général Juin sont retirées du Front pour être progressivement intégrées à la 1ère Armée du Général De Lattre. L’insigne du CEFI représente le coq français, chantant devant le Tricolore rayonnant derrière lui. Frappé en métal cuivré ou tissé, l’insigne est porté sur les uniformes des soldats et parfois sur les casques.

1ère Armée Française “Rhin et Danube”

Unité de l’Armée de Libération

La 1ère Armée Française est mise sur pied en Afrique du Nord au milieu de l’année 1943 en fusionnant des éléments des Forces Françaises Libres et de l’Armée d’Afrique. Commandée par le Général De Lattre de Tassigny, les éléments de la 1ère Armée débarquent en Provence en août 1944. Toulouse, Marseille puis Lyon sont libérées. Les troupes remontent vers le nord-est et amalgament une partie des formations de FFI. Les Français combattent ensuite en Alsace et libèrent Mulhouse à la fin du mois de novembre. Les forces de De Lattre passent l’hiver 1944-1945 devant la poche de Colmar. En mars 1945, les unités franchissent le Rhin et poursuivent l’offensive en Allemagne, terminant le conflit à Ulm, sur le Danube. L’insigne de la 1ère armée est fabriquée à la fin de la guerre. L’emblème de la ville de Colmar rappelle l’engagement des troupes françaises et le nom “Rhin et Danube” évoque les victoires de 1945.

Triangle Rouge

Insigne porté par les déportés politiques dans les camps de concentration

Dans le système concentrationnaire de l’Allemagne nazie, chaque groupe de déportés est identifié par un triangle en tissu cousu sur la poitrine gauche de sa tenue. Le triangle rouge indique un “opposant politique” (résistant, communiste, socialiste allemand, républicain espagnol…). Au centre de l’insigne est inscrite la première lettre de la nationalité du déporté : B pour Belge, F pour Français, P pour Polonais… Enfin, le matricule de l’individu est imprimé sur un cartouche blanc. On estime qu’environ 89 000 Français sont déportés du fait de la répression allemande entre 1940 et 1945. Après la guerre, le triangle rouge de la tenue des déportés politiques devient pour les survivants le symbole de la résistance des corps et des esprits face à l’horreur des camps nazis.

Fédération Nationale des Combattants prisonniers de guerre – Combattants d’Algérie, de Tunisie et du Maroc

Association mémorielle

La Fédération Nationale des Combattants Prisonniers de Guerre, Combattants d’Algérie, de Tunisie et du Maroc (FNCPG-CATM) est issue du mouvement des prisonniers de guerre formé lors de la libération des Stalags en 1945. Sur demande de ses adhérents, la fédération s’ouvre aux anciens combattants d’Afrique du Nord, puis dans les années 1980 aux veuves de guerre. La FNCPG-CATM regroupe les anciens combattants dans un esprit de solidarité et défend leurs droits matériels et leur mémoire. L’œuvre sociale est au cœur des objectifs de l’association, qui finance la reconstruction de bâtiments détruits pendant la guerre, l’édification de centres de soin ou l’envoi d’aide humanitaire. Sur son emblème figure un fil de barbelé en mémoire des prisonniers de guerre, et la croix d’Agadès, symbole culturel touarègue évoquant les combats en Afrique du Nord.

    Tombes récentes

    " alt="" class="img-fluid"/>
    3 mars 2025

    Les Harkis

    Le 19 avril 2023, Le Souvenir Français a signé une convention avec la Commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les Harkis, les autres personnes rapatriées d’Algérie anciennement de statut civil de droit local et les membres de leurs familles (CNIH), ainsi qu’avec l’Office National des Combattants et des Victimes […]

    Voir la tombe>
    " alt="" class="img-fluid"/>
    25 février 2025

    « Sauvons-nos tombes »

    Le Souvenir Français et Geneanet, leader de la généalogie en ligne, ont signé un partenariat en 2018 pour la préservation et la mise en valeur des sépultures des combattants « Morts pour la France ». Depuis 2014, Geneanet porte l’initiative « Sauvons Nos Tombes » dont le but est de faire perdurer la mémoire de nos ancêtres en photographiant […]

    Voir la tombe>
    " alt="" class="img-fluid"/>
    25 octobre 2024

    Les croix-épées du Souvenir Français

    L’hécatombe de la Première Guerre mondiale oblige les autorités, dès la fin du conflit en 1918, à se pencher sur la question des sépultures des combattants ayant reçu la Mention « Mort pour la France ». Depuis la loi de 1915, ces derniers ont le droit à la sépulture perpétuelle prise en charge par l’Etat. Les premiers […]

    Voir la tombe>
    • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.