1 – Vous organisez le 27 février à Verdun, une journée d’étude sur le thème : « Enseigner et commémorer la bataille de Verdun, de 1918 à nos jours ». Quel est l’objectif de cette journée ?
Cette journée d’étude ouverte au grand public est tri-académique (Alsace, Lorraine, Champagne-Ardenne). Elle rassemblera dix intervenants s’interrogeant sur les deux notions : « Enseigner » et « Commémorer » la bataille de Verdun à travers le siècle. « Enseigner » vise à former des esprits libres et critiques. « Commémorer » cherche à rassembler une communauté humaine dans le souvenir d’un évènement. Pourtant, ces deux actes ne sont pas si éloignés l’un de l’autre. La bataille de Verdun répond à la fois à ce besoin de commémoration et d’enseignement, tous deux en perpétuelle évolution. Cette journée vise à entamer une réflexion sur la citoyenneté et sur l’Europe puisque, du côté allemand comme du côté français, ce sont des soldats-citoyens qui sont morts à Verdun pour la défense de leur nation respective. Tout en rendant hommage à l’ampleur de leur sacrifice, le colloque se demandera si la citoyenneté étroite de jadis peut nourrir une citoyenneté actuelle élargie, fondée sur le renforcement des liens d’amitié et de solidarité entre les peuples du continent, dans la perspective de défense d’une construction européenne aujourd’hui, hélas, bien malade.
2 – Vous êtes professeur d’histoire dans un lycée, pour vous comment enseigner la bataille de Verdun aujourd’hui ?
Né à Verdun, où mes parents étaient commerçants, je suis professeur d’histoire au lycée Henri LORITZ à Nancy. À ce titre, je suis confronté à la nécessité d’adapter notre enseignement au temps présent. Pour la bataille de Verdun, cela nécessite de modifier légèrement l’approche demandée par les programmes qui est encore aujourd’hui d’étudier la bataille de Verdun à travers « l’expérience combattante dans une guerre totale ». Cette approche qui insiste sur la souffrance des combattants peut, lorsqu’elle est trop systématisée, laisser croire aux élèves que les soldats avaient été « bien bêtes » d’accepter de souffrir autant et qu’ils étaient morts pour rien. Or, les soldats étaient des citoyens, ils acceptaient de souffrir, ils acceptaient de mourir. Et il est important de le faire comprendre aux élèves en revenant à l’étude des causes de la guerre, aujourd’hui trop négligées par les programmes.
3 – Vous êtes engagé dans la vie associative et en particulier pour le Souvenir Français, comment conciliez-vous ce dernier engagement et votre rôle d’enseignant ?
Je suis en effet fortement engagé dans la vie associative : membre du Bureau de l’Association des Professeurs d’Histoire Géographie, réserviste citoyen, chroniqueur au Patriote Résistant mais aussi Président du Comité du Souvenir Français de Nancy, de 2004 à 2009. Entre l’APHG et Le Souvenir Français, les approches sont différentes. Le Souvenir Français commémore, l’APHG enseigne, mais ces associations ont la même vision d’une République fière de son passé et ouverte sur l’avenir. Elles adressent aussi toutes les deux prioritairement aux jeunes et cherchent toutes les deux à faire le citoyen de demain. Ces objectifs communs favorisent de multiples partenariats en particulier à l’échelle locale.
Pour en savoir plus sur la journée d’étude du 27 février :
http://www.aphg.fr/Enseigner-et-commemorer-la-bataille-de-Verdun
Contact :
Franck SCHWAB
f.schwab@hotmail.fr
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