Jean-Pierre Masson est le président de l’Association Nationale des Médaillés de la Résistance Française.
Fils de François Masson, Commissaire de Police de St Malo, arrêté en février 1943 par la Gestapo, il mène une carrière professionnelle dans l’industrie française, européenne et asiatique, avant de se tourner vers l’enseignement. Il est notamment nommé Chevalier dans l’Ordre des Palmes Académiques. Il décide en parallèle de s’engager dans l’associatif : il est président de l’Association pour le Développement et la Formation des Ecoliers de Madagascar, et président de l’Association Nationale des Médaillés de la Résistance Française.
1 – Vous êtes président de l’Association Nationale des Descendants des Médaillés de la Résistance Française. Pouvez-vous nous présenter votre association ?
Avant de parler de notre association, il est peut-être bon de rappeler ce qu’est la médaille de la Résistance Française, créée, par le général de Gaulle à Londres, le 9 février 1943. Celle-ci a pour but « de reconnaître les actes remarquables de foi et de courage qui, en France, dans l’Empire et à l’étranger, auront contribué à la résistance du peuple français contre l’ennemi et contre ses complices depuis le 18 juin 1940 ». Depuis cette date, près de 65 000 personnes, ont été décorées de leur vivant ou à titre posthume. (La médaille de la Résistance française demeure aujourd’hui une institution vivante qui peut être attribuée à titre posthume à la demande de familles. Pour cela, au sein de l’Ordre de la Libération, et sous la Présidence de son délégué général, Christian Baptiste, la Commission Nationale de la Médaille de la Résistance Française joue un rôle essentiel.)
De plus, cette médaille a également récompensé :
-des collectivités militaires qui se sont distinguées dans les Forces Françaises de l’Intérieur ou dans les Forces Françaises Libres (1er Régiment d’infanterie, Brigade de Gendarmerie de la Chapelle-en-Vercors, Écoles militaires de Tulle et d’Autun, École des Cadets de France libre, 13ème demi-brigade de la Légion Étrangère, sous-marin Casabianca, Groupe de bombardement Bretagne…) ;
-18 communes et territoires, victimes de représailles pour leur soutien à la Résistance ou ayant pris une part active dans la lutte pour la libération ;
-Des collectivités civiles (l’abbaye de Timadeuc, la Communauté des Sœurs de Niederbronn, l’Association Resistance -Fer, l’Université de Strasbourg, le Lycée Lalande de Bourg en Bresse…).
La disparition progressive des titulaires de la médaille de la Résistance est à l’origine de la création de l’Association Nationale des Descendants des Médaillés de la Résistance Française (ANDMRF). C’est sous l’impulsion de deux résistants soucieux de la préservation de la mémoire de ces femmes et de ces hommes, Paul BURLET, engagé à 17 ans dans les maquis du Vercors puis de Chambaran et René GROUSSARD, engagé dans la Résistance à 15 ans aux côtés de son père qui a été fusillé par des membres de la division Das Reich, que notre association a été créée le 28 mai 2018.
Ses missions
L’association nationale des descendants des médaillés de la Résistance française a vocation à rassembler les familles des médaillés. Elle s’attache à pérenniser la mémoire des médaillés de la Résistance française et l’histoire de leur engagement en faveur de la libération de la France. Elle leur rend hommage lors des cérémonies organisées sur l’ensemble du territoire. Elle participe à des travaux historiques et transmet au grand public l’histoire des médaillés.
Elle agit en appui de l’Ordre de la Libération dans ses missions de transmission au plus large public de l’histoire des médaillés de la Résistance et de l’exemplarité de leur engagement et des valeurs qu’ils portaient. Elle coopère étroitement avec les acteurs mémoriels majeurs comme Le Souvenir Français et la Fondation de la Résistance ainsi qu’avec les associations dont l’objet est proche, telle que l’Association des communes et collectivités médaillées de la Résistance française.
Pour cela et de façon opérationnelle, elle dispose d’un réseau de délégués départementaux (45) qui déclinent dans les territoires les missions de l’association. Au plus près des adhérents et des lieux qui portent la mémoire des médaillés de la Résistance, et en liaison avec les autres acteurs mémoriels locaux, ils participent à des cérémonies et manifestations culturelles et contribuent à des recherches historiques.
2 – Quelle est la place des Médaillés de la Résistance dans la mémoire nationale ?
Les 65 000 médaillés de la Résistance française se sont engagés en faveur de la libération de notre pays, de la restauration de nos libertés et de la lutte contre la barbarie nazie.
Ils représentent toute la diversité de ce combat : femmes, hommes, Français, étrangers, résistants de l’intérieur, Français libres…
Si la Résistance n’a pas occupé après la Libération la place dans la Nation que les Résistants auraient souhaité qu’elle ait, l’attribution de la médaille de la Résistance, seule décoration créée par le général de Gaulle après l’Ordre de la Libération, témoigne néanmoins de la reconnaissance de la Nation et fait entrer ceux qui l’ont reçue dans la mémoire nationale.
Ce sont ces femmes et ces hommes, mais également les 18 collectivités territoriales, les 22 unités militaires et les 15 collectivités civiles récipiendaires de cette médaille qui portent cette mémoire.
Notre association a l’honneur d’œuvrer à la transmission de cette mémoire et de présenter ces exemples d’engagements, notamment aux plus jeunes, aux côtés de l’Ordre de la Libération et d’autres acteurs mémoriels, comme le Souvenir Français.
L’exposition, conçue par notre Association et par la Fondation de la Résistance, sera présentée au siège du Souvenir Français le 10 mai 2023, accompagnée d’un livret rédigé avec cette même fondation, sous l’égide de l’Ordre de la Libération et préfacé par le Président de la République.
Tout ceci contribue à faire connaître cet engagement et à honorer la mémoire de ces femmes et de ces hommes qui n’hésitèrent pas à tout risquer pour la Liberté.
3 – Le Souvenir français se mobilise pour conserver les tombes des « Morts pour la France » et de ceux qui ont servi la Nation. Quel type d’action pourrions-nous conduire ensemble ?
Le Souvenir Français joue un rôle fondamental dans la préservation de la mémoire de ceux qui se sont battus pour la France.
Les actions qu’il mène en matière d’entretien du patrimoine de pierre et de transmission de la mémoire permettent d’assurer la pérennité de leur souvenir.
C’est, consciente de ce rôle essentiel, que notre association a récemment signé une convention avec Le Souvenir Français.
Nous espérons conduire de concert des actions dans le champ mémoriel. Celles-ci pourraient dans un premier temps prendre la forme d’un recensement dans certains départements pilotes de tombes de médaillés de la Résistance, de stèles ou de plaques les honorant et qui mériteraient une rénovation ou une restauration. Les comités locaux du Souvenir Français et les délégués départementaux de notre association pourraient s’atteler à cette tâche.
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