Portraits de délégués généraux

8 septembre 2023

Portrait n°1 Monsieur Frédéric Crété – DG de Croatie

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français vous représentez (le pays), depuis combien de temps vous vivez dans ce pays, et depuis quand vous occupez le titre de délégué général pour cette délégation.

Je m’appelle Frédéric Crété.  J’ai 64 ans.  J’enseigne la technologie à l’Ecole Française Internationale de Zagreb et le français à l’Alliance Française de Zagreb.  Ancien officier de Marine, je vais très vraisemblablement reprendre du service dans la réserve.

Je représente la délégation du Souvenir Français pour la Croatie depuis sa création, c’est-à-dire, il y a 6 ans.

Par ailleurs, je vis en Croatie depuis 17 ans.

2. Que représente la communauté Française dans votre pays ?

La communauté française en Croatie est de l’ordre de deux milles personnes dont une majorité de binationaux, pour une moitié établie dans Zagreb et sa région.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le pays dans lequel vous résidez ? 

En fait, il y a peu de liens historiques entre la France et la Croatie, car cette dernière est naturellement tournée vers l’Europe centrale et du sud-est.

Selon moi, le premier rapprochement à signaler entre nos deux nations pourrait être sous le règne de Louis XIV avec la création du régiment de cavalerie croate, Royal-Cravates, dont le bel uniforme donna lieu à l’origine du mot « cravate ».

Ensuite, il y a eu bien sûr la période napoléonienne avec les Provinces Illyriennes (1809-1813), annexées à l’Empire français, qui regroupaient une partie de la Croatie, de la Slovénie et de l’ouest de l’Autriche. Le maréchal Marmont en a été le premier gouverneur-général.

Enfin, plus récemment les guerres en ex-Yougoslavie ont vu nombre important de soldats français opérer en Croatie sous la bannière des Nations-Unies ou de l’Union européenne (1992-1995). Plusieurs d’entre eux sont tombés sur le sol croate.  Le 7 janvier 1992, le capitaine de corvette Jean-Loup Eychenne sera abattu dans l’hélicoptère qui le transportait, par un chasseur yougoslave.  Il est le premier militaire français tué des guerres de l’ex-Yougoslavie.  Nous avions été camarades de promotion à l’Ecole des Fusiliers Marins de Lorient en 1988.

4. Quelle action que vous avez menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a le plus marqué ?

Ce sont bien sûr les cérémonies du 11 Novembre devant le monument aux morts français du cimetière de Mirogoj à Zagreb.  A cette occasion, j’y dépose une gerbe de fleurs.  Traditionnellement, y participe l’Ambassadeur de France en Croatie ainsi qu’une délégation de l’Ecole Française Internationale de Zagreb.  A cette occasion, les élèves récitent des textes accompagnés d’élèves de l’école allemande.  Plusieurs ambassades participent également à cet évènement (Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Belgique, Australie, Nouvelle-Zélande) accompagnées de représentants du gouvernement croate.

La dernière fois, la Marseillaise a même été jouée par un trompettiste de l’armée croate.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ? 

Les principaux relais sont l’Ambassade de France et l’Ecole Française Internationale de Zagreb.

6. Quels sont vos projets ?

Le projet en cours est le dépôt d’un drapeau d’une association dissoute à l’école française : le protocole est sur le point d’être signé.

Le prochain sera la création d’une page Facebook du Souvenir Français en Croatie.


Portrait n°2 Monsieur Gilles Duterte – DG de Lettonie

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français vous représentez (le pays), depuis combien de temps vous vivez dans ce pays, et depuis quand vous occupez le titre de délégué général pour cette délégation.

Je suis le Lieutenant-colonel (er) Gilles DUTERTRE, 74 ans. J’ai effectué une carrière de 30 ans dans l’Armée de Terre, principalement dans les Troupes de Montagne et dans le domaine logistique. J’ai commencé à m’intéresser aux Pays baltes dès 1998 et, après 2 ans comme haut fonctionnaire civil à Sarajevo de 2003 à 2005, j’ai décidé, retraité, de m’installer en Lituanie (2005-2010) puis en Lettonie (2010-2011). J’y ai publié « Les Français dans l’histoire de la Lituanie » en 2009. Rentré en France pour des raisons familiales, je viens de me réinstaller définitivement à Riga (Lettonie) le 26 mai 2023.

Membre du Souvenir Français depuis 2016, j’avais été nommé en 2019 Délégué Général adjoint non résident pour la Lituanie, pour aider le Délégué Général en titre. Lorsque ma réinstallation définitive en Lettonie a été acquise, j’ai été nommé Délégué Général pour la Lettonie le 15 février 2023.

2. Que représente la communauté Française dans votre pays ?

Il y avait en Lettonie, au 1er janvier 2022, 389 inscrits au registre des Français établis hors de France. Même si la communauté française est de facto plus importante, c’est une des plus modestes en Europe.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le pays dans lequel vous résidez ? 

L’Etat letton n’existe que depuis 1918. Mais, il y avait auparavant une nation lettone présente au sein de diverses entités territoriales au cours de l’histoire, notamment la Confédération livonienne et le duché de Courlande. On se rappellera que le roi Louis XVIII, en exil, a séjourné deux fois trois ans au château de Rundāle, en Courlande.

Je mettrai en exergue trois phases au cours de l’histoire récente concernant les soldats français :

  • La campagne de Russie de 1812, avec le Maréchal MacDonald venu mettre le siège devant Riga et le Maréchal Oudinot qui a échoué à s’emparer de la place forte de Daugavpils
  • La guerre d’indépendance lettone (1919-1920), pendant laquelle quelques officiers français ont eu une action déterminante, notamment le Capitaine de Vaisseau Brisson et le Lieutenant-colonel du Parquet. Mais, il y eut aussi la bataille de Daugavpils (3 janvier 1920) qui a vu intervenir le 1er Régiment de chars polonais, équipé de chars Renault FT-17 et constitué à 50 % de cadres et soldats français !
  • Les soldats alsaciens-mosellans intégrés dans l’armée allemande lors des deux guerres mondiales, notamment ceux tombés dans la poche de Courlande en 1945.

4. Quelle action que vous avez menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a le plus marqué ?

Ne m’étant installé que très récemment à Riga, je n’ai encore aucune action à mon actif. A une exception : lors de la récente visite du groupe d’amitié France – Lettonie de l’Assemblée Nationale, Madame l’Ambassadrice a bien voulu que j’informe brièvement les députés du contexte de la guerre d’indépendance lettone, en préliminaire à un dépôt de gerbe à la plaque d’un des officiers ci-dessus évoqués.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ? 

L’Ambassadrice, Mme Aurélie Royet-Gounin m’a dit à plusieurs reprises, et ce dès le mois de février, tout son intérêt pour que quelqu’un s’occupe du mémoriel dans le cadre des relations franco-lettones. J’ai eu également un contact positif avec la directrice de l’Ecole française Jules Verne, Mme Gaëlle Barfety ; je devrais avoir une rencontre à la rentrée avec les professeurs d‘histoire-géographie. Enfin, une association est en train de se créer, Riga-Accueil, qui devrait me permettre de rencontrer des ressortissants français de Riga. Je suis en contact régulier avec sa présidente, Mme Mélanie Massardier

Côté letton, j’ai rencontré le Pr Jekabsons, qui est un historien que je connaissais déjà, spécialiste de la guerre d’indépendance lettone.

6. Quels sont vos projets ?

Il existe actuellement un monument à la mémoire des soldats de la Grande Armée dans le parc du château de Rundāle et une plaque à la mémoire du Capitaine de Vaisseau Brisson, commandant l’escadre franco-britannique devant Riga en 1919.

Mon projet immédiat serait d’apposer une plaque sur le bâtiment qui a abrité, en 1919-1920, la mission militaire française, en particulier en hommage à son chef, le Lieutenant-colonel du Parquet, qui a joué un rôle déterminant dans la guerre d’indépendance lettone.

Je voudrais surtout en savoir plus sur les Français dans la bataille de Daugavpils, sans doute en liaison avec la Délégué Générale de Pologne, car cet épisode est quasiment inconnu en France et il n’y a pas de certitude qu’il n’y ait pas eu de victimes françaises. Il serait sans doute justifié qu’il y ait un monument rappelant cette présence.

Je voudrais aussi initier une recherche, en liaison avec le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge allemand, sur les soldats alsaciens-mosellans dans les cimetières allemands en Lettonie.

Enfin, Madame l’Ambassadrice a le projet d’ériger un monument aux morts qui rende hommage à toutes les victimes françaises, les dépôts de gerbe se faisant actuellement au pied de la plaque au seul Capitaine de Vaisseau Brisson, sur le mur du château de Riga. Il conviendra toutefois de déterminer si ce monument se fait à l’intérieur du domaine de l’ambassade comme le souhaite Madame l’Ambassadrice, ou à l’extérieur comme le propose le Souvenir Français.

Mais l’action préliminaire sera bien sûr de me constituer une équipe, non seulement à Riga mais aussi à Daugavpils, ce qui risque d’être un défi de taille compte tenu de la taille modeste de la communauté française. Il est toutefois valorisant qu’à mon âge on me confie ce défi à relever.  


Portrait n°3 Monsieur François Vignaud – DG du Liban

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français vous représentez (le pays), depuis combien de temps vous vivez dans ce pays, et depuis quand vous occupez le titre de délégué général pour cette délégation.

François VIGNAUD, 26 ans, Chargé de mission à la Direction Générale et membre du comité de direction d’une société française, délégation du Souvenir Français pour le Liban ; je ne vis pas dans le pays mais je m’y rends très fréquemment, depuis le 1er mai 2022.

2. Que représente la communauté Française dans votre pays ?

La communauté française au Liban est l’une des plus importantes et des plus anciennes communautés étrangères présentes dans le pays. Elle a une histoire qui remonte à plusieurs siècles et a joué un rôle significatif dans la relation entre la France et le Liban.

La communauté française au Liban est composée de différentes catégories de personnes. On y trouve des expatriés français qui vivent et travaillent au Liban, des Franco-libanais qui sont des personnes d’origine libanaise ayant acquis la nationalité française, ainsi que des étudiants français qui viennent au Liban pour poursuivre leurs études.

La communauté française joue un rôle économique important au Liban. De nombreuses entreprises françaises sont présentes dans le pays, dans des secteurs tels que les services, la construction, l’énergie, les télécommunications et l’industrie. Ces entreprises contribuent à l’économie libanaise et fournissent des emplois aux Libanais.

Sur le plan culturel, la communauté française apporte un capital diversifié au Liban. Elle organise des événements culturels tels que des expositions, des concerts, des projections de films français, des conférences et des festivals. De plus, le système éducatif français est également présent au Liban, avec plusieurs écoles et institutions d’enseignement français.

La communauté française entretient également des liens étroits avec la communauté libanaise et participe activement à la vie sociale et politique du pays. De nombreux Franco-libanais occupent des postes importants dans différents domaines et contribuent au développement du Liban.

Il convient de noter que la situation au Liban a connu des défis importants ces dernières années, notamment une crise économique, politique et sociale. Cela a eu un impact sur la communauté française et a conduit à de nombreux départs. Cependant, la relation entre la France et le Liban reste solide, et la communauté française continue de jouer un rôle significatif dans le pays.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le pays dans lequel vous résidez ? 

Mandat français : Après la Première Guerre mondiale, le Liban est placé sous mandat français par la Société des Nations en 1920. La France administre le pays pendant environ 23 ans, jusqu’à son indépendance en 1943. Pendant cette période, la France a influencé le développement politique, économique et éducatif du Liban.

Indépendance : En 1943, le Liban obtient son indépendance de la France. Cette étape marque le début d’une relation diplomatique entre les deux pays, la France étant l’un des premiers pays à reconnaître l’indépendance du Liban.

Présence culturelle : La France a joué un rôle important dans la promotion de la culture française au Liban. Elle a établi des écoles, des instituts culturels et des universités, tels que l’Université Saint-Joseph et l’Université Libanaise, qui ont contribué à l’éducation et à la francophonie au Liban.

Influence politique : La France a maintenu des liens politiques étroits avec le Liban après son indépendance. Les relations politiques entre les deux pays se sont renforcées à travers les visites officielles, les accords bilatéraux et les échanges diplomatiques.

Guerre civile libanaise : Pendant la guerre civile libanaise qui a duré de 1975 à 1990, la France a joué un rôle actif dans la recherche de solutions politiques et dans la médiation des conflits. Elle a également contribué à l’aide humanitaire et à la reconstruction après la fin de la guerre.

Présence économique : La France est un partenaire commercial important pour le Liban. De nombreuses entreprises françaises ont des investissements au Liban et participent à différents secteurs économiques, tels que l’énergie, la construction, la banque et les services.

Coopération sécuritaire : La France et le Liban ont également une coopération sécuritaire étroite, notamment dans le domaine de la défense. La France a fourni une assistance militaire et sécuritaire au Liban pour renforcer ses capacités de défense et lutter contre le terrorisme.

4. Quelle action que vous avez menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a le plus marqué ?

L’organisation du 1er septembre 2022, pour commémorer le Centenaire de la Proclamation du Grand Liban. Le Liban et la France célèbrent ensemble cet évènement important pour les deux pays, par la présence de l’Ambassadeur du Liban en France ainsi que du Souvenir Français.

Nous avons passé une journée riche en émotions, celle-ci a permis de rassembler plus d’une centaine de personnes, autant françaises que libanaises, autant libanaises que françaises.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ? 

Mon principal relais est l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, considérée comme l’une des plus anciennes et des plus prestigieuses universités du Liban et du Moyen Orient – par l’intermédiaire de mon ami et interlocuteur privilégié, Monsieur Christian TAOUTEL, Directeur du Département d’Histoire – Relations Internationales HRI, Conservateur des Archives de l’Université Saint-Joseph de Beyrouth, Conservateur des Archives Jésuites du Proche-Orient.

En complément de l’USJ, je garde un lien particulier avec l’Amical des Anciens Combattants, présidé par le Lieutenant-colonel Fabien Tabarly, avec qui j’entretiens une bonne relation.

Beaucoup d’autres relais me permettent de faire rayonner l’action du Souvenir Français sur le territoire libanais.

6. Quels sont vos projets ?

Nous avons beaucoup de projets au Souvenir Français pour la Délégation du Liban, mieux qu’une liste exhaustive, je me concentre essentiellement sur : Connaître et faire connaître les moments forts de l’histoire partagées entre la France et le Liban et entretenir cette mémoire commune.

Nous aurons le plaisir de recevoir le Général Serge Barcellini, Président du Souvenir Français, en octobre prochain sur le sol libanais afin de commémorer ensemble plusieurs évènements importants de l’histoire entre la France et le Liban comme la pose d’une plaque commémorative pour les 40 ans de l’explosion du camion piégé contre le mur de la Faculté de Médecine en 1983, la pose d’une plaque commémorative pour les Sous-mariniers « Morts pour la France » du bâtiment « Le Souffleur » coulé le 25 juin 1941, la visite du Cimetière militaire français de Beyrouth, un évènement commémoratif lié au 40 ans de l’Attentat du Drakkar […].

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