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29 mars 2023

La mémoire à travers les livres

Les livres de nos adhérents

Jean-Claude Auriol, Le CHATEAU des SUPPLICES, les prisons des résistantes de 1914-1918, 2023

Dans cet ouvrage, l’auteur a voulu rendre publiques les épreuves de celles qui n’ont pas eu le beau rôle dans cette tragédie que fut la Grande Guerre. Ce livre répare un oubli, il interroge sur les conditions de vie quotidienne des résistantes, espionnes disait-on à l’époque, détenues dans les prisons allemandes. Cet ouvrage permet de mieux comprendre l’organisation concentrationnaire établie par les autorités allemandes.

L’auteur a pensé qu’en complément de son dernier livre Les Insoumises de 1914-1918, traitant des mères et épouses qui ont fait acte de résistance, il devenait nécessaire, de rappeler et surement de révéler les difficultés de la société française à reconnaitre les souffrances des prisonnières. En effet ces détenues, ont toujours eu le sentiment d’avoir été les parents pauvres des commémorations de cette Première Guerre mondiale. Sans fleur ni médailles, sans reconnaissance ni distinction, ces femmes auront participé à la Victoire.

Avant l’an 1914, aucune guerre n’avait fourni le spectacle de centaines de prisonnières politiques, réduites à un certain esclavage ou bien enfermées comme du bétail dans des prisons en Allemagne. La captivité fut une dure épreuve. Ce livre révèle des détenus, femmes et enfants traités comme des criminels de droit commun, transportés dans des wagons indignes, logés dans des vastes geôles, à peine nourris, soumis à des travaux exténuants et des punitions exercées avec méthode et rudesse. Au travers de ces lignes, cet ouvrage permet également de déconstruire les allégations de la propagande allemande, comme par exemple le bien être des détenus, la correction des officiers responsables.

Pour en savoir plus : jeanauriol@orange.fr

Pierre Brinon et le Comité de Châteauneuf-sur-Loire, Châteauneuf-sur-Loire, 1940 : les combats des 17 et 18 juin, 2023

Châteauneuf-sur-Loire, petite ville à l’est d’Orléans, à 110 km au sud de Paris et à 45 km au sud-ouest de Montargis, est située sur la rive droite de la Loire dont un pont suspendu permet le franchissement. Qui a entendu parler des combats de Châteauneuf-sur-Loire en juin 1940 ? Pourtant, dans cette ville, sont tombés 152 soldats français dont la mission était de retarder le déferlement ennemi.

Le 10 mai 1940, à l’aube, les troupes allemandes franchissent les frontières de la Hollande, de la Belgique et du Luxembourg. Le 16 juin, la 4ème division allemande pénètre dans le Loiret et atteint la rive droite de la Loire à Orléans. Son 4ème régiment, puissamment armé, se dirige sur Châteauneuf-sur-Loire pour s’emparer du pont. Pour s’y opposer, les hommes du 17ème bataillon de tirailleurs sénégalais, rattaché à la 7ème D.I.C. doivent couvrir l’ensemble des routes qui aboutissent à la ville puis la défendre. Après les combats qui ont retardé leur avance à Combreux et à Vitry, les Allemands pénètrent dans la ville le 17 juin et en prennent progressivement le contrôle malgré de violents combats. Ils atteignent finalement les ruines du pont qui a été détruit par le génie français. Le 18 juin, les Allemands traversent la Loire sur des canots pneumatiques et envahissent la rive gauche où les combats se poursuivent le même jour dans la boucle de Sigloy.

Pour en savoir plus : com.souvenirfrancais45110@gmail.com

Jean-Philippe Moulin (Dir) Le repli de l’université de Strasbourg à Clermont-Ferrand de 1939 à 1945 et son contexte, l’Harmattan, 2023

 Septembre 1939 : le champ de bataille prévisible du nouveau conflit franco-allemand est évacué à titre préventif. Alsaciens et Lorrains gagnent les destinations qui leur sont assignées dans le centre-ouest et le sud-ouest. Exception : les facultés de Strasbourg sont repliées à Clermont-Ferrand. Commence un épisode dramatique de la Seconde Guerre mondiale pour les Alsaciens-Mosellans et les Auvergnats : un destin commun qui devient tragique en 1942 avec l’invasion de la zone sud. L’occupant traite alors les premiers en fuyards et déserteurs, les seconds en rebelles et terroristes. Pour la bonne compréhension des spécificités de l’Est, l’auteur évoque d’autres moments de l’Histoire : les entre-deux-guerres 1871-1914 et 1918-1939, le devenir de ces régions sous régime nazi de 1940 à 1945. Un lourd bilan : les souffrances horribles de toute guerre, des ressentiments durables dus à l’exil, un énorme gâchis pour le Savoir.

La présidente du comité de la province du Luxembourg a apporté sa contribution à cet ouvrage.

Pour en savoir plus : https://www.editions-harmattan.fr/livre-le_repli_de_l_universite_de_strasbourg_a_clermont_ferrand_de_1939_a_1945_et_son_contexte_un_episode_dramatique_dde_la_iie_guerre_mondiale_jean_philippe_moulin-9782140313226-75983.html

Les autres ouvrages du mois

Limore Yagil, Des catholiques au secours des Juifs sous l’Occupation, Bayard, 2023

Une étude inédite sur l’ampleur du sauvetage des Juifs mené par l’Elise. C’est un travail salvateur pour la guérison des mémoires que nous livre ici l’historienne Limore Yagil à travers une enquête décisive sur le sauvetage des Juifs en France pendant l’Occupation. Plus de 75% des Juifs ont survécu en France : par qui ont-ils été aidés ? Il apparaît que nombres d’institutions religieuses, de couvents, d’écoles, etc. ont été des refuges.

Cette étude historique inédite repose sur la consultation systématique d’archives : diocèse par diocèse, elle met à jour le soutien clandestin de certains évêques à ces entreprises de sauvetage, un soutien que le pape Pie XII connaissait et appuyait. Elle montre aussi la puissance du réseau ecclésial dans le déploiement de certaines solidarités. Ce travail de fond sur un engagement largement méconnu dévoile des portraits de héros ou héroïnes ordinaires et oubliés.

Pour en savoir plus : https://livres.bayard-editions.com/actualites/culture/des-catholiques-au-secours-des-juifs-sous-loccupation/

L’associations des anciens et des amis du maquis Jean Pierre, Le maquis Jean Pierre, 2023, Réédition

Le maquis Jean-Pierre a été créé par Pierre Monteil en 1942. A l’occasion des 80 ans de sa création, l’association des anciens et amis du maquis Jean-Pierre projette de rééditer le livre de l’histoire de ce maquis de 1942 à 1945 : un ouvrage de 226 pages, illustré de nombreuses images a été publié une première fois en 2000.

Pour en savoir plus et participer à la souscription : https://le-souvenir-francais.fr/wp-content/uploads/2023/03/livre-maquis-jean-pierre-bon-souscription-2023.jpg

Sylvain Cornil-Frerrot, Christine Levisse-Touzé, Jean-Paul Michel (dir), La prise de Koufra, 1er mars 1941, une victoire française, Abatos, 2023

La prise du fort El Tag dans la palmeraie de Koufra, le 1er mars 1941, est une victoire sur l’armée italienne, certes modeste au plan militaire, mais dont le retentissement est considérable. Pour la France Libre, cette victoire est le symbole de la reconquête, neuf mois après la plus grande déroute subie par l’armée française. Le colonel Leclerc et sa troupe raniment la flamme de l’espoir dans la France métropolitaine et l’Empire. Ils étonnent l’allié anglais et interpellent le futur allié américain. En revanche, ils sapent le moral des Italiens qui se croyaient inexpugnables dans leurs forts du Fezzan.

Le lendemain de cette victoire, le serment de Koufra : « Jurons de ne déposer les armes que lorsque nos couleurs, nos belles couleurs flotteront sur la cathédrale de Strasbourg ! », prononcé par le colonel Leclerc est une sublimation adressée à ses hommes rassemblés devant le mât des couleurs. C’est un « cri de foi en la France éternelle » qui va fédérer tous ceux qui vont composer la colonne Leclerc puis la 2e Division blindée. L’Epopée est en marche. Même ceux qui s’engagent plus tardivement s’approprient ce serment, tant il est présent, comme une obsession chez tous les gars de Leclerc. Quelle fierté pour chacun d’entre eux, quand le spahi Lebrun accroche les trois couleurs à la flèche de la cathédrale de Strasbourg, ce 23 novembre 1944, à 14h30 !

Pour en savoir plus : https://www.federation-maginot.com/

La mémoire à travers le podcast

Rembobinette, un podcast créé et animé par Aurélie Gsell, qui donne la parole aux anciens

Depuis plus d’un an maintenant, Le Souvenir Français soutient ce podcast qui permet de transmettre la mémoire de grands témoins. Dans ce nouvel épisode, l’histoire d’Aliette, une Résistante de la Seconde Guerre mondiale.

Pour en savoir plus et pour écouter le podcast : https://podcast.ausha.co/rembobinette

La mémoire à travers la musique

Sabaton, The First Soldier

Le Souvenir Français a découvert cette chanson du célèbre groupe de métal suédois Sabaton « The First Soldier », rendant hommage à un soldat de la Première Guerre mondiale, Albert Roche. En 2018, Le Souvenir Français avait consacré un article à Albert Roche dans la brochure des 100 de la Grande Guerre.

Pour écouter la chanson : https://www.youtube.com/watch?v=IZjzEz7b3DA&ab_channel=Sabaton

Les recommandations culturelles de François Rousseau

Musée de la Libération de Paris, Les soldats du désert, Leclerc et les Britanniques (1940-1943)

Le fanion de la Sahariana di Cufra remis au colonel Leclerc, 9 mars 1941, photographie de George Rodger © George Rodger/Magnum Photos

De Gaulle veut que la France puisse se battre dans le camp des vainqueurs. Il confie à Leclerc le ralliement de territoires, nécessaires pour une souveraineté et une crédibilité politique. Trois émissaires sont envoyés à la conquête de l’Afrique équatoriale, avec René Pleven et Claude Hettier de Boislambert. Leclerc part pour Lagos au Nigeria britannique, où il arrive en hydravion le 12 août 1940. De là, il se rend au Cameroun parce que c’est le territoire français le plus proche. Avec une vingtaine d’hommes, il arrive à Douala en pirogue et dès le lendemain le 28 août, des affiches proclament le ralliement du Cameroun à la France Libre !

C’est ensuite le ralliement du Tchad et de son Gouverneur Félix Éboué. Pour défendre le pays, sous-administré militairement, le RTST (régiment de tirailleurs sénégalais) dispose de 6000 hommes et de 450 cadres européens, avec une section d’automitrailleuses Laffly.

La scénographie plonge le visiteur dans le désert pour évoquer la Libye et l’épopée saharienne de la France Libre, des portraits de soldats et la fraternité d’armes entre Français Libres et Britanniques. Témoignages de soldats et archives filmées accompagnent la visite.

Le Long Range Desert Group, motorisé alors que le vaisseau du désert était le chameau, devient une unité mythique britannique. Leurs insignes prêtés par l’Imperial War Museum et un couteau de commando sont bien présents, malgré les nouvelles complications administratives liées au Brexit. Il est employé dans des missions de renseignement en opérant des raids en Libye sans se faire repérer. Ses véhicules Chevrolet sont équipés de le fameuse mitrailleuse Vickers MK1. Les Anglais réalisent le raid sur Mourzouk le 11 janvier 1941 avec l’aide du ravitaillement des Français Libres. Leclerc en tire des enseignements pour préparer son raid sur Koufra.

L’objet phare de l’exposition est l’authentique appareil F24 qui a pris les photos de reconnaissance de l’oasis de Koufra avec le fort El Tag, demandées par Leclerc. C’est à bord d’un Bristol Blenheim du GRB1 des Français Libres que le capitaine Gustave Lager a décollé de Faya Largeau le 31 décembre 1940 pour rapporter le précieux document.

Parmi les 400 hommes qui participent au raid le 1er mars 1941, réussi à coup d’audace, figure Pierre de Hauteclocque, Saint-cyrien, cousin germain de Leclerc, qui avait rejoint la légion étrangère. L’exposition présente le fanion de la Sahariana di Cufra, remis en trophée sous l’œil du photographe de Life arrivé le lendemain. C’est ainsi que se construit la légende de la première victoire de la France Libre. Leclerc est immédiatement fait Compagnon de la Libération par le général de Gaulle. Koufra devient la base anglaise du LRDG.

Ensuite, Leclerc mène de nombreux raids en Libye dans le Fezzan, sans avoir assez d’hommes pour conquérir le territoire. Une vitrine avec différentes boussoles détaille leur rôle dans le désert, avec la tôle des voitures qui crée des interférences magnétiques. C’est pour cela que les Anglais utilisent le compas solaire.

Leclerc rencontre Montgomery le 26 janvier 1943 et se range sous son commandement pour constituer la Force L. Les hommes sont dotés de l’équipement britannique, dont quelques objets sont présentés.

L’exposition se termine sur le drapeau ayant flotté sur la cathédrale de Strasbourg le 23 novembre 1944, confectionné par une habitante à l’arrivée de la 2e DB.

Jusqu’au 16 juillet 2023

Musée de la Libération de Paris – musée du général Leclerc – musée Jean Moulin, 4 avenue du Colonel Rol-Tanguy place Denfert Rochereau, 75014 Paris 

Tél.: 01 71 28 34 70

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h

Plein tarif: 9€, réduit: 7€  Entrée libre dans les collections permanentes

Internet: www.museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr

Magali Le Mouël, Pourvu que l’aube succède à la nuit, Edition du Panthéon, 2023

L’auteure retrouve par hasard dans une cave 30 ans après la mort de son grand-père, un carnet contenant ses mots écrits alors qu’il était détenu en Bavière pendant la Seconde Guerre mondiale.

D’une écriture délicate, petite, élégante, avec une rédaction sans fautes, le texte ne révèle à sa grande surprise que des histoires drôles et des chansons ; nulle mention des conditions de vie et de travail de ces cinq années de captivité.

Alfred Lespagnol, né en 1918 à Saint-Denis, est mobilisé en 1939 sur la ligne Maginot, dans l’ouvrage du Michelsberg en Moselle avec les 515 hommes de son régiment. Durant les longues attentes, il a la chance de recevoir régulièrement les lettres de sa fiancée Suzanne, rencontrée lors d’un bal en 1938.

C’est au fond de sa galerie qu’il apprend la prise en moins de 4 jours par la Wehrmacht de l’ouvrage de La Ferté, ayant entraîné l’asphyxie de tous les servants. Le 4 juillet 1940, après l’armistice signé alors qu’il tenait encore la position, il quitte l’ouvrage sous escorte allemande armée.

A partir du carnet, sa petite-fille Magali Le Mouël a construit un roman qui retrace la saga d’un prisonnier conduit au stalag 7A en Bavière, pour lequel l’aventure se terminera bien, mais 5 ans plus tard ! Il est affecté aux travaux des champs dans une ferme, travaille dur dans le froid en ayant souvent faim, rythmé par l’arrivée du courrier tant attendu.

Fiancé avant la guerre, il épouse Suzanne grâce au décret-loi du 9 septembre 1939 sur le mariage des militaires prisonniers de guerre alors qu’il est toujours dans sa ferme en Bavière, la retrouve à la libération et aura deux enfants.

264 pages, broché. Prix : 22.90 euros.

VIGILANCE

Restauration du monument commémoratif du Souvenir Français de Noisseville

Dans la nuit du 27 au 28 août 2021, la statue de la Jeune Lorraine qui était fixée au monument de Noisseville a été volée. La statue en bronze, qui mesure 1.50 mètre de hauteur et près de 1.20 mètre de large, pour un poids de près de 500 kilos a disparu du monument sur lequel elle était fixée. Grâce au soutien de la Fondation du Patrimoine, une collecte de fonds afin de remplacer la statue volée  a été ouverte.

Pour en savoir plus : https://www.fondation-patrimoine.org/les-projets/monument-du-souvenir-francais-de-noisseville

Dégradation de la stèle en hommage aux Harkis à Beauvais

A la fin du mois de février 2023, la stèle en hommage aux Harkis de Beauvais a été retrouvée détériorée. Le Souvenir Français condamne fermement ce vandalisme.

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