On aime on soutient

3 octobre 2022

La mémoire à travers les livres

Frédérique Neau-Dufour, La villa des Genêts d’or, La Nuée Bleue, 2022

« Le rêve serait de rester ici, de vivre sur ce flanc de montagne, de voir chaque matin se lever le soleil. » Sur le site d’une bucolique station de ski des Vosges, Gretel achète en 1911 un terrain envahi par les genêts pour y bâtir la villa de ses rêves. Au lendemain de l’armistice, elle doit, comme nombre d’Allemands, quitter précipitamment l’Alsace en y laissant tous ses biens et sa chère maison. Quelques années plus tard, un couple français acquiert les lieux. La villa des Genêts d’or permet à la femme, Solange, de reprendre goût à la vie.

Mais brusquement, la maison du rêve se transforme en fabrique de l’enfer. Réquisitionnée par les SS, elle devient la Kommandantur du camp de concentration qui s’est construit à ses côtés, un rouage de la mécanique du régime nazi, le témoin des pires atrocités.

Voici un roman puissant, captivant et poétique, qui raconte, à l’échelle de l’intime, la perversion méticuleuse du système concentrationnaire, la violence des guerres et des exils et les douleurs d’un petit pays aux frontières changeantes.

Frédérique Neau-Dufour a participé pendant de nombreuses années au Conseil d’Administration du Souvenir Français dont elle est aujourd’hui un membre important.

Pour en savoir plus : https://www.nueebleue.com/la-villa-des-genets-dor/

François Drémeaux, La France et les Français à Hong Kong (1918-1941), Pur édition, 2022

Dans l’entre-deux-guerres, Hong Kong est déjà une ville-monde, un emporium où transitent les marchandises venues de tous les continents, un port franc où commencent et s’achèvent les grandes lignes maritimes, une colonie britannique où s’entrechoquent les existences et, parmi celles-ci, des Françaises et des Français.

A Hong Kong, la France est d’abord officiellement représentée par un consulat. Autour de cette sphère gravitent des acteurs aux statuts formels qui participent à l’essor des intérêts français. Maisons de négoce, compagnies maritimes, établissements bancaires ou encore congrégations religieuses ont des besoins similaires : se développer à partir d’un environnement stable, puis rayonner en Asie orientale.

Ces groupes ne reflètent toutefois qu’une partie de la communauté française. Des présences marginales s’ajoutent, éphémères, interlopes, rebelles ou simplement jugées insignifiantes. Tous ces éléments sont liés. Leurs interactions tissent la trame d’une société hybride dont les perceptions diffèrent de celles de leurs compatriotes restés en métropole. Ce tableau de la France à Hong Kong interroge les nombreuses réalités de la notion de présences, celle-ci pouvant également être désincarnées, voire immatérielles, et questionne ce qui conduit des Français hors de leur Empire colonial. La colonie britannique est un observatoire privilégié pour étudier ces réseaux et les acteurs qui les animent.

François Drémeaux a été durant plusieurs années le délégué général du Souvenir Français à Hong Kong. De retour en France, il est toujours engagé dans notre association.

Pour en savoir plus : https://www.pur-editions.fr/product/6805/la-france-et-les-francais-a-hong-kong-1918-1941

Jean-Luc Leleu, Combattre en dictature 1944-La Wehrmacht, face au débarquement, 2022, Perrin

Combattre en dictature explore le fonctionnement de la Wehrmacht nationale-socialiste pour préciser les attitudes politiques et les comportements des hommes qui la composaient. A cette fin, les forces armées allemandes sont étudiées au prisme de la bataille de Normandie à l’été 1944 : une confrontation qui a vu quelques 640 000 soldats du Reich s’opposer pendant douze semaines à près de 2 millions de soldats alliés.

Loin des images de propagande et des récits laissés par les anciens chefs militaires, cet ouvrage cherche à comprendre les acteurs plus qu’à raconter les événements. Il interroge le consentement au sacrifice et les limites de l’obéissance au sein d’une institution militaire qui fut l’instrument de la guerre hitlérienne. Il aborde la place du mensonge nécessaire pour concilier les injonctions du haut commandement avec la réalité du rapport des forces sur le terrain. Il revisite les illusions et les espoirs sans cesse recomposés des soldats pour tenir en dépit des conditions de lutte très défavorables. Ce faisant, il revient sur l’ambivalence de l’être humain.

Un livre particulièrement original dans sa démarche, novateur dans ses méthodes d’analyse, passionnant dans sa lecture.

Pour en savoir plus : https://www.leslibraires.fr/livre/20927608-combattre-en-dictature-1944-la-wehmacht-fac–jean-luc-leleu-perrin

Guy Reymond, Les prisonniers de guerre allemands dans les Basses-Alpes (1944-1948), C’est-à-dire Editions, 2022

En 1915, les Basses-Alpes retenaient captifs près de 3 300 prisonniers de guerre allemands. Ceux-ci étaient plus d’un million dans tout l’Hexagone. Mais étrangement contrairement au souvenir de la présence allemande sous l’Occupation qui reste toujours très vivace dans nos esprits, car en relation avec la Résistance, le souvenir de la présence entre 1944 et 1948 de ce million d’hommes a rapidement disparu de nos mémoires. Guy Reymond est parti à la recherche de ces prisonniers allemands et c’est aux archives départementales et communales qu’il a trouvé l’essentiel de ses sources. Les témoignages recueillis auprès des acteurs de cette histoire, auxquels s’ajoutent plus de 230 documents iconographiques qui complètent utilement, humainement et de façon inédite les archives officielles.

Au travers de ces témoignages c’est un autre aspect de cette histoire que vous découvrirez. Au contact quotidien de la population française, les prisonniers allemands sont devenus les ambassadeurs de la réconciliation entre les deux nations. Si l’Allemagne nazie a été terrassée en 1945, ses cendres s’éparpilleront définitivement durant cette étrange période où Français et Allemands apprendront à vivre ensemble et à mieux se connaître. Et, dans le respect et la compréhension réciproques, ils poseront les bases d’une Europe unie et ancrée dans la paix.

Guy Reymond qui se dit plus « passeur de mémoire » qu’historien, a été pendant 25 ans responsable des archives communales de Digne-les-Bains. Il a publié plusieurs ouvrages historiques dont un sur les rues de Digne, une monographie sur le village des Dourbes et l’histoire de la libération du département en août 1944.

Pour en savoir plus : 04@dgsf.fr

Fabien Théofilakis (dir), Les prisonniers de guerre français en 40, Fayard, 2022

A l’été 1940, des millions de Français se mettent à écrire, à leurs maires, sous-préfets, mais aussi à des organismes internationaux et jusqu’au pape, pour savoir ce que sont devenus leur père, leur époux, leurs enfants. En six semaines à peine, entre le 13 mai et le 22 juin 1940, la défaite militaire se transforme en débâcle et la captivité concerne désormais presque deux millions de soldats détenus par les Allemands en territoire français. Captivité transitoire, première étape d’un emprisonnement long, parfois douloureux, dans le Reich, captivité fondatrice aussi et mémoire oubliée de la Seconde Guerre mondiale.

Au nord de la Loire comme le long de l’Atlantique, la France se couvre de camps de prisonniers, les Frontstalags. Véritable défi logistique, social et politique, la captivité devient un enjeu central, pour les familles qui attendent, pour le régime de Vichy qui cherche à affirmer sa souveraineté comme pour les autorités allemandes qui imposent leur ordre de vainqueur, mais aussi pour les instances internationales, du comité international de la Croix-Rouge à l’ambassade des Etats-Unis, en passant par le Vatican.

Donner à voir, faire ressentir, amener à comprendre ce qu’a été une captivité française en France, celle de 1940 : tel est l’objectif de cet ouvrage collectif qui varie les échelles et les points de vue pour proposer une histoire au carrefour de la défaite, de l’Occupation et de la Collaboration – un essai qui, à partir d’archives françaises et étrangères ainsi que de nombreux documents iconographiques, mêle relations internationales et quotidien à hauteur d’homme.

Pour en savoir plus : https://www.fayard.fr/histoire/les-prisonniers-de-guerre-francais-en-40-9782213722429

DNA, Les Saisons d’Alsace, n°93, L’Alsace au temps de la Guerre Froide, 2022

C’est sa géographie et son destin : l’Alsace s’est régulièrement trouvée au centre des conflits européens. Ce fut bien évidemment le cas lors de la guerre de 1870-1871 et des deux guerres mondiales, mais ce le fut aussi lors de cette confrontation sans batailles, et pourtant intense, que fut la Guerre Froide (1947-1991). Région de France la plus à l’Est, l’Alsace a alors joué un rôle stratégique et militaire essentiel que raconte ce nouveau numéro des Saisons d’Alsace.

Pour en savoir plus : https://fr.calameo.com/books/0065859714398fb25546a

Jean-Pierre Koscielniak, A l’encre des années noires…Lettres de Lot-et-Garonnais 1940-1945, 2022

Réfugiés, prisonniers, déportés, jeunes des Chantiers de la jeunesse, requis du STO… Les Lot-et-Garonnais n’ont jamais été autant séparés que durant la Seconde Guerre mondiale.

Pour abolir les distances, pallier l’absence ou exorciser leurs angoisses, ils ont donc beaucoup écrit. Des cartes et des lettres par milliers, certaines antisémites, de menaces ou de délation mais aussi et surtout des courriers plus intimes qui portent les difficultés du quotidien, espèrent des jours meilleurs et s’interrogent sur la nature humaine. Quelques mots, quelques lignes, quelques pages parfois, où transparaît toute l’aura du maréchal Pétain, où transpire la colère d’être occupé, où se tord la douleur de la répression et où germe, in fine, la désobéissance, sinon la résistance…

Des plus abjectes, les lettres de dénonciation, aux plus émouvantes, celles rédigées par des fusillés quelques minutes avant leur exécution, ce sont près de 150 missives ou extraits que l’auteur a ici sélectionnés et contextualisés, offrant ainsi à voir ce que Vichy rêvait de contrôler : les pensées secrètes des Lots-et-Garonnais.

Pour en savoir plus : https://le-souvenir-francais.fr/wp-content/uploads/2022/10/Livre-les-annees-noires-4.-Bon-de-commande-Lettres.pdf

Georges Cavaillès, Patate express, Librinova, 2021

« De façon surprenante, l’auteur n’hésite pas à tuer son héros dès les premières pages. Pourtant très vite, on partage la curiosité de ce capitaine, en poste en Indochine, qui découvre au fil des pages d’un journal intime, l’intrigue de ce « railway-trip » au cœur d’une Allemagne vaincue, où les rigueurs de l’hiver 45 s’ajoutent aux misères de la population civile, et d’un Berlin ravagé par la guerre et les derniers bombardements alliés. Ce récit, où chaque histoire s’emboîte dans la suivante, est construit comme des poupées russes. »

Pour en savoir plus : jaky.pestre@hotmail.fr

Henry Deloupy, C’est nous les Africains, Ovadia ed, 2022

Le carnet de route du docteur Henry DELOUPY, médecin-chef du 2e régiment de cuirassiers appartenant à la 1ère Division blindée, est le seul témoignage d’un « toubib » ayant participé à la libération de la France au sein de l’Armée d’Afrique, de septembre 1943 à juillet 1945. Il rappelle le sacrifice de ces soldats venus d’Algérie pour libérer la métropole, dont la plupart n’avaient jamais foulé le sol.

Il a paru opportun à l’éditeur de rajouter, en contrepoint de son journal de bord, celui de son fils aîné qui a participé à la guerre d’Algérie, quinze ans plus tard. Jean DELOUPY, jeune pied-noir engagé volontaire dans l’armée française en tant que sous-lieutenant de harkis de 1959 à 1961, a livré ce témoignage bouleversant. Il ne l’a fait qu’à la fin de sa vie, sur la recommandation du Commandant Hélie DENOIX de SAINT-MARC qui insistait auprès de lui sur la nécessité de transmettre à l’attention des historiens et des générations futures.

Du combattant victorieux au combattu amer, ces regards croisés d’un père et de son fils sur leurs campagnes respectives illustrent à eux seuls la tragédie des acteurs des « événements », au cours desquels la souffrance a remplacé la gloire.

Pour en savoir plus : https://www.pragmaconcept.com/catalogue-general/703-cest-nous-les-africains.html

Vladimir Trouplin, Dictionnaire des compagnons de la libération, Elytis, 2022

Ils ont répondu à l’appel d’un général inconnu, Charles de Gaulle, qui annonce de Londres que la France envahie n’est pas à terre. Si elle est prisonnière, la patrie ne doit pas se rendre. Pour les milliers d’hommes et de femmes qui vont s’engager, combattre et se sacrifier, résister c’est porter la liberté, l’égalité et la fraternité à bouts de bras, dans les larmes, le courage, le sang et l’honneur.

Si la France libre incarne dès juin 1940 la rébellion, le plus jeune compagnon de la Libération, Mathurin Henrio, mitraillé en 1944 à l’âge de quatorze ans, est le frère d’arme de Simone Michel-Lévy, du général Leclerc et de Jean Moulin, mais aussi du dernier d’entre eux, Hubert Germain, décédé le 12 octobre 2021 à l’âge de 101 ans.

Cette édition revue et augmentée du Dictionnaire des Compagnons de la Libération retrace les parcours exemplaires des 1038 hommes et femmes, l’action des 18 unités militaires et la résistance de 5 communes, Grenoble, l’Île de Sein, Nantes, Paris, Vassieux-en-Vercors. André Malraux affirmera que l’ordre de la Libération est « le symbole de la Libération ».

Le Souvenir Français parraine cet ouvrage.

Vladimir Trouplin co-préside le jury national du Prix Littéraire de la Résistance CAR/Souvenir Français.

Pour en savoir plus : https://le-souvenir-francais.fr/wp-content/uploads/2022/10/Dictionnaire_compagnons_liberation_BS-DCL-SOUVENIR-FRANCAIS.pdf

Yann Le Bohec, Germains et Romains au IIIème siècle Le Harzhorn : « Une bataille oubliée », Lemme Editions, 2022

Pourquoi écrire un livre sur la « bataille oubliée » du Harzhorn ? Ce 4ème fascicule Illustoria du professeur Le Bohec se justifie pour trois raisons. D’abord, ce nom n’évoque rien pour les Français : il n’existe aucune publication dans notre langue sur cette bataille ; tous les travaux parus sont en allemand. Ensuite, la découverte de cet événement résulte d’un usage étonnamment novateur de l’archéologie. Enfin, ce que les fouilles ont révélé est proprement incroyable : des légionnaires étaient allés en plein territoire des barbares, à une époque où ils étaient censés fuir devant eux ! Pour expliquer ce troisième point, il fallait revenir sur les relations entre les Germains, particulièrement mal connus chez nous, et les Romains, c’est-à-dire sur les caractères originaux des uns et des autres.

Pour en savoir plus : https://www.leslibraires.fr/livre/21324677-germains-et-romains-au-iiie-siecle-le-harzhorn–yann-le-bohec-lemme-edit

Laurent Guillemot, Le livre de Blanche, les 107 poilus de Clairac, La geste Editions, 2022

Au cœur du Lot-et-Garonne, le village de Clairac porte un témoignage singulier de la Première Guerre mondiale : un monument aux morts profondément original, dû au talent d’un sculpteur local, Eugène Delpech, ancien officier de la cavalerie. Inauguré en 1922, il rappelle les noms des 107 poilus « Morts pour la France » et témoigne de l’élan mémoriel qui vit le pays se couvrir de sculptures d’une grande diversité, comme le rappelait le roman Au revoir là-haut, Prix Goncourt 2013. C’est la Clairacaise Blanche Constiaux et son jeune frère Aimé qui posèrent pour l’artiste dans une scène aussi rare qu’intime.

L’histoire du monument et de la cité qui le vit naître sont ici retracées par Laurent Guillemot, auteur de plusieurs livres sur la Grande Guerre. Grâce à diverses archives, privées ou publiques, il rend la vie à ces jeunes gens pris dans un conflit dont ils ne mesuraient pas l’ampleur, lorsqu’ils partirent la fleur au fusil. Des rives du Lot au Chemin des Dames, de la Marne au front d’Orient, le lecteur découvre le quotidien de ces cultivateurs, artisans ou commerçants, souvent simples soldats, parfois « sous-off » ou officiers. D’août 1914 à novembre 1918, ils furent plus de 600 à partir, sur une population de 2 800 habitants. 107 ne revinrent jamais auprès des leurs ; certains n’avaient pas vingt ans. Dans sa banalité et son horreur, l’histoire de ce village de la France rurale reflète celle de notre pays.

Pour en savoir plus : https://amisdeclairac.com/index.php?main_page=blanche/blanche_livre

La mémoire à travers les spectacles

La Compagnie Sans Lézard, Le cabaret du Poilu

Mêlant le répertoire du café-concert du début du siècle à celui des tranchées et de la chanson française, ce cabaret évoque avec humour et émotion la vie sur le front et à l’arrière, ainsi que le destin singulier de personnages caractéristiques de l’époque.

Le Souvenir Français est un partenaire de la Compagnie sans Lézard pour son spectacle « Le Cabaret du Poilu ».

Pour en savoir plus : https://sanslezard.wixsite.com/compagnie-theatre/spectacle-le-cabaret-du-poilu

La mémoire à travers les expositions

Musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne, Vous n’irez plus danser ! les bals clandestins 1939-1945, du 16 septembre 2022 au 2 avril 2023.

A partir de mai 1940 et jusqu’en avril 1945, les bals sous toutes leurs formes, sont interdits sur le territoire français. La danse, loisir majeur de la jeunesse française de l’entre-deux-guerres, connaît un coup d’arrêt. Empêché, réprimé et sanctionné par le régime de Vichy, car défiant la morale et les bonnes mœurs, le bal devient clandestin. Comment l’interdit est-il transgressé ? Quelles musiques sont jouées ? Quelles cultures du corps sont révélées ? Mais surtout, quelles valeurs et quels liens sociaux rendent irrésistible l’envie de danser ?

La nouvelle exposition temporaire « Vous n’irez plus danser, Les Bals des clandestins 1939-1945 » est présentée au musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne du 16 septembre 2022 au 2 avril 2023.

Pour en savoir plus : https://www.musee-resistance.com/expositions/inauguration-bals-clandestins/

Les amis de la bibliothèque de la mémoire de Sainte-Barbe, La guerre de 1870 dans notre région, le 1er et le 2 octobre 2022

L’exposition présentée par les membres de l’association des Amis de la bibliothèque de la mémoire de Sainte-Barbe et par Jean-Claude Jacoby, historien de la guerre de 1870 et du Second Empire, est accessible les 1er et 2 octobre dans la salle des fêtes de Sainte-Barbe. Une attention particulière sera portée aux combats qui se sont déroulés à la fin du mois d’août 1870 à Noisseville et à Borny.

Pour en savoir plus : pautrot.christian@wanadoo.fr

La mémoire à travers le podcast

Rembobinette, le podcast qui donne la parole aux anciens, créé par Aurélie Gsell

Rembobinette est un podcast créé par Aurélie Gsell. Elle va à la rencontre des anciens afin qu’ils lui livrent leurs souvenirs et leur histoire. Le Souvenir Français soutient ce podcast en donnant à Aurélie Gsell des noms d’anciens combattants ou de résistants et résistantes qu’elle pourrait aller voir pour qu’ils nous transmettent leur mémoire.

Pour soutenir le podcast et la création d’une nouvelle saison :  https://fr.ulule.com/rembobinette/#rewards/

Les recommandations culturelles de François Rousseau

Musée Carnavalet, Parisiennes citoyennes ! Engagements pour l’émancipation des femmes (1789-2000)

La patriote enchaînée, journal édité par les femmes patriotes de la Roquette, 1er juillet 1944 Coll. Musée de la Résistance nationale, Champigny-sur-Marne © photo François Rousseau

Au milieu de cette vaste exposition au musée Carnavalet, bien dans l’air du temps politique, une vitrine est consacrée aux femmes résistantes.

Le parti communiste français, pourtant interdit en 1939, est à l’origine du seul mouvement féminin créé sous l’Occupation, l’Union des femmes françaises. Malgré leur rôle dans la Résistance, seulement 12% des cartes de combattants volontaires de la Résistance sont attribuées à des femmes.

Outre Joséphine Baker, les documents célèbrent Lise London avec son sac à main à double paroi et Madeleine Marzin avec son avis de recherche par la police française après son évasion le 17 août 1942.

Jusqu’au 29 janvier 2023

Musée Carnavalet – Histoire de Paris  23 rue de Sévigné 75003 Paris  Tél.: 01 44 59 58 58

Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 17h30

Plein tarif : 11€, réduit : 9€

Internet : www.carnavalet.paris.fr

Christine Kerverdo, Entre Grande Guerre et années trente, Kerverdo ed, 2022

Après les commémorations du centenaire du début de la Grande Guerre, l’auteure s’est penchée sur des documents inédits jusque-là encore oubliés dans les archives allemandes. Elle y a trouvé des faits passés sous silence qui expliquent d’une façon nouvelle la disparition de la démocratie en Allemagne dans les années 30.

La propagande a été efficace. Par exemple, la population berlinoise est persuadée qu’il s’agit d’une guerre défensive. La défaite est particulièrement mal vécue par ceux qui estiment que la guerre était légitime parce que défensive.

Les cartes de rationnement sont mises en circulation dès février 1915. La diminution des denrées alimentaires qui entraîne la famine dès l’été 1916, a plusieurs causes successives : l’augmentation des prix causée par la constitution de stocks alimentaires, le blocus maritime par les Anglais et surtout les mauvaises récoltes dues aux conditions climatiques. L’augmentation du taux de mortalité qui s’ensuit marque durablement les citoyens allemands jusqu’au vote de janvier 1933.

L’abdication de Guillaume II avant la demande d’armistice laisse un prestige intact au Reich et aux généraux qui se posent en gardiens des valeurs morales de la société. Le difficile retour à la vie civile de 5 millions d’hommes démobilisés en a jeté un bon nombre dans les bras des extrémistes.

Les prisonniers de guerre en Allemagne sont surtout envoyés sur les exploitations agricoles, qui manquaient déjà de bras avant la guerre. Des kommandos sont aussi envoyés dans l’industrie dans les zones proches du front, sans dépasser 10% de la main-d’œuvre totale : une bonne préparation qui sera beaucoup plus développée lors de la Seconde Guerre.

Avec les nouvelles frontières crées par le Traité de Versailles, plus d’un million d’Allemands se retrouvent réfugiés dans leur propre pays. Les tensions sur le marché du travail conduisent rapidement au rejet des étrangers, principalement des Polonais dans les territoires de l’Est.

Le manque de logement est également évoqué, même si le pays n’a subi ni combat ni destruction. Les Allemands ne s’occupent pas du sort des villages français du Nord et de l’Est détruits par leurs obus.

Dans ce petit livre, l’auteure, qui n’est pas historienne, s’appuie sur le bon sens dans sa démonstration et privilégie les raisons sociologiques. Mais toutes ces raisons ne peuvent seules expliquer l’avènement d’Hitler. Comme elle l’écrit elle-même, il est clair que la catastrophe économique de la crise de 1929 a donné aux extrémistes de droite les moyens de leur captation du pouvoir.

Laurent Joly, La Rafle du Vel d’Hiv, Grasset, 2022

Connue seulement dans ses grandes lignes, cette opération emblématique de la collaboration d’État se découvre grâce aux recherches largement inédites de Laurent Joly, directeur de recherche au CNRS et déjà auteur de plusieurs ouvrages sur l’antisémitisme et la Shoah en France. Il est également commissaire scientifique de l’exposition Cabu Dessins de la rafle du Vel d’Hiv présentée au Mémorial de la Shoah jusqu’au 7 novembre.

Avant la parution du grand livre sur la Rafle en 1967, personne ne se doutait que la police française y avait participé. Depuis, on sait que la rafle dite du Vel d’Hiv est la plus importante opération menée contre les Juifs en Europe de l’Ouest pendant la Seconde Guerre mondiale. Nulle part, même à Berlin, on n’arrêtera autant de victimes en si peu de temps. Elle est le résultat d’un accord criminel entre les autorités allemandes et le gouvernement de Vichy, qui a accepté de mettre la police française au service de la politique nazie. Aucun soldat allemand n’y a pris part.

A partir de l’étude des rouages administratifs et de la logistique policière, Laurent Joly démonte les erreurs attachées à la connaissance superficielle de ces journées de juillet 1942. Il recherche les points de vue des persécutés comme des persécuteurs.

L’apport de cet ouvrage se trouve dans les témoignages de policiers. L’auteur a dépouillé 4 000 dossiers d’épuration des agents de la Préfecture de police, qui se sont refait une virginité en participant deux ans plus tard à la libération de Paris. De plus, en novembre 1948, l’essentiel des dossiers du « service juif» de la Préfecture de police a été pilonné sur ordre du ministère de l’Intérieur! Outre les

justifications des policiers, ces dossiers contiennent des paroles de victimes et surtout des copies de rapports d’arrestation, totalement inédits. On apprend par exemple que le taux d’arrestation varie grandement d’un arrondissement à l’autre : 20% dans le 2e, où le commissaire prévint lui-même des juifs recherchés à plus de 60% dans le 12e où le commissaire manifesta un zèle féroce.

L’important cahier d’illustrations montre des extraits des différents fichiers, des convocations et des photos de policiers et de juifs arrêtés, ainsi qu’un rare tract de la Résistance dénonçant le sort des « enfants français d’origine juive ».


Communication de la Société des Amis de Georges Clemenceau


Le film « Le Tigre et le Président » nuit gravement à l’honneur de Clemenceau, au mépris de toute réalité historique.  Il se présente actuellement comme « inspiré de faits réels », ce qui rend impossible à un spectateur non averti de faire la part entre la vérité et le faux.

La liste des principales erreurs factuelles est donnée ci-dessous mais nous souhaitons insister sur les plus lourdes et les plus diffamatoires. Clemenceau n’a évidemment jamais tenté d’empoisonner Deschanel et de le rendre fou, en dépit de ce que le film prétend explicitement. 

Son attitude par rapport à la présidence de la République est aux antipodes ce qui est décrit : à la suite de son renoncement en janvier 1920 après le vote défavorable d’une partie de la Chambre, il a mis le plus grand soin à ne pas interférer dans la suite de l’élection et à ne pas être considéré comme un recours. 

Il n’a jamais fait filmer de fausses visites au front pour la bonne raison qu’il y a passé le tiers de son temps sous de vraies bombes entre novembre 1917 et novembre 1918, ce qui aurait rendu une telle imposture parfaitement inutile. 

Plus grave encore, il est absurde de prétendre, comme le film le répète à satiété, suivant en cela la propagande nazie, que le Traité de Versailles serait la seule cause de la Seconde guerre mondiale (les Actes du colloque organisé en novembre 2019 sur le thème « Clemenceau et la paix », qui détaillent les recherches les plus récentes, font litière, après bien d’autres travaux historiques, de cette sottise). Quant à l’idée que Clemenceau en tant que seul auteur du Traité – chose parfaitement farfelue – serait responsable de la mort du fils de Paul Deschanel, il n’est rien de plus absurde.

Il est clair que l’objectif de ce film est de réhabiliter l’image de Paul Deschanel – et pourquoi pas ?  L’invention d’un « méchant » pour y parvenir serait sans conséquences si c’était un personnage fictif. Mais s’agissant d’un grand homme de notre Histoire, dont il n’est certes pas question de faire un saint de vitrail mais qui figure au plus haut de la fierté nationale, le traîner ainsi dans la boue est une mauvaise action.

Guy Wormser, 

Président de la Société des Amis de Georges Clemenceau

La Société des Amis de Georges Clemenceau a été fondée en 1930, peu après la mort de Clemenceau par Georges Wormser, dernier chef de cabinet du Tigre, à la demande de sa famille pour défendre sa mémoire et son honneur, en cas de nécessité.

RESTAURATION

L’association Les Amis du Vieux Calais présente un projet de restauration du monument aux marins du Pluviôse à Calais (Nord) que Le Souvenir Français soutient.

VIGILANCE

Suite à de nombreuses dégradations de monuments aux morts perpétrés en Martinique, Le Souvenir Français avait alerté le ministre chargé des Outre-mer, Monsieur Jean-François Carenco sur cette situation intolérable.

Le 9 septembre 2022, Monsieur le Ministre a assuré dans une lettre adressée au Souvenir Français apporter son soutien à la protection des monuments commémoratifs en métropole et Outre-mer.

Articles récents

2 juillet 2024

Il était une fois un monument

Le monument aux sportifs « Morts pour la France » Monument aux sportifs « Morts pour la France », Stade de France Au niveau de la porte S du Stade de France, apparaît un impressionnant et imposant enchevêtrement de poutres d’acier posées sur un socle. On peut y lire cette inscription Aux sportifs morts pour […]

Voir l'article >

Bilan des activités du Président Général

En juin 2024 Samedi 1er juin : Je suis intervenu à l’Assemblée générale de la Fédération Française de Généalogie à la demande de son nouveau président, Francis Chassagnac. J’ai rappelé la convention de partenariat signée entre nos deux associations en juillet 2020. Cette convention qui s’inscrivait dans le lancement du 150ème anniversaire de la guerre de […]

Voir l'article >

Agenda du mois

L’initiative phare de l’été 2024 Vernissage de l’exposition « Le sport, un héritage inattendu de la Grande Guerre » le 04 juillet 2024. Tout au long de cet été, sera présentée au siège de l’Association l’exposition « Le sport, un héritage inattendu de la Grande Guerre ». Conçue dans le cadre du Centenaire de la Première Guerre […]

Voir l'article >
  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.