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2 février 2021

La mémoire à travers les livres

Jean-François Decraene, Lieux de mémoire des deux Sièges 1870+1871, guide de la Seine-Saint-Denis, Gloria Victis, 2021

Le Guide des lieux de Mémoire des deux sièges de Paris 1870+1871de Seine-Saint-Denis est le deuxième ouvrage de la collection Gloria Victis qui comportera huit volumes, recensant les vestiges d’une guerre oubliée dans les huit départements d’Île-de-France dont chacune des 1 268 communes a été impactée. Il s’agit de relever en historien les faits et les lieux tout en agissant en mnémographe par la collecte des éléments visibles et invisibles comme supports d’une vieille mémorielle. En honorant le sacrifice des générations antérieures, ils invitent les générations présentes et futures à reprendre possession de l’histoire de la nation. L’oubli est la plus hermétique des pierres tombales !

Les traces les plus visibles sont les monuments aux morts et les sépultures des soldats sauvés de l’abandon par l’action permanente du Souvenir Français. D’autres, moins ostensibles, impacts de mitraille sur un mur, toponymes, archives et récits, plaques votives disparaissent de la mémoire des hommes qui en ont perdu la signification.

Quel résident d’Aubervilliers se souvient de la localisation des Ambulances de la Presse où tant de blessés des combats du Bourget furent soignés et sauvés ? Quel habitant de Bondy pourrait localiser les emplacements des 41 pièces d’artillerie lourde de Marine commandées par le futur général Paul-Athur Nismes pour tenir à distance de la capitale l’occupant prussien ? Les élèves des écoles de Drancy savent-ils que le général Ducrot installa provisoirement son état-major à proximité du château Ladoucette et que la ferme du Petit-Drancy servait d’avant-poste aux francs-tireurs français ? Les enfants du Bourget pourront comprendre, en réunissant les éléments mémoriels recensés (monuments, ossuaire, toponymes, peintures, archives municipales, etc.), comment et pourquoi les deux combats d’octobre et de décembre 1870 furent les plus meurtriers pour les armées de la confédération allemande comme le reconnaît F. W. Heine correspond du Moniteur Prussien : « Avant deux heures la victoire est à nous, mais à quel prix ? Nous voici devant la barricade pleine de sang : quel coup d’œil ! On voyait là nos grenadiers, pas en rang mais en tas comme la mort les avait frappés ; beaucoup étaient couchés la figure dans la boue, d’autres sur le dos, les yeux ouverts, quelques-uns les mains jointes comme pour prier ; grand nombre avaient des blessures affreuses et étaient tout défigurés. […] Des balles, des baïonnettes, des masses d’armes couvraient aussi le sol ; l’on voyait des cervelles et le sang le long des murs. On peut, sans mentir, dire que c’est là qu’a eu lieu un des plus sanglants combats qui aient été livrés sous les murs de Paris ». … À suivre en remplissant le bon de souscription

Pour plus d’informations et pour commander le guide :

https://le-souvenir-francais.fr/wp-content/uploads/2021/01/Souscription93.pdf

Jean-Pierre Pakula (coordination), L’invention des opérations extérieures, une intuition gaullienne, préface de Jean-Pierre Guéno, Ed Historien-Conseil, novembre 2020

La politique de défense de la France depuis la Seconde Guerre mondiale doit beaucoup aux principes mis en place par le général de Gaulle :

-Autonomie de la défense

-Rôle prépondérant du chef de l’Etat

-Défense des valeurs universelles portées par la France

Tout rappelle ce riche héritage. Pourtant, le monde contemporain nous paraît bien loin des logiques de blocs et de guerre froide qui prévalaient du temps du général, et nos armées ont évolué d’une façon inimaginable. Aussi, il est frappant de constater que, même après la chute du mur de Berlin et les attentats du World Trade Center, nos principes de défense sont directement issus de la doctrine gaullienne. Or ce sont eux qui président à nos actions militaires, et notamment aux opérations extérieures. Et si celles-ci furent peu nombreuses sous le mandat du général, il a si bien posé les bases de leur mise en œuvre que toutes celles menées par ses successeurs découlent entièrement de sa vision.

Jean-Pierre Pakula est président de l’ANOPEX, et c’est au nom de celle-ci qu’il s’est personnellement investi dans la coordination du présent ouvrage. L’association a en effet souhaité, en cette année mémorielle consacrée à Charles de Gaulle, rendre hommage au héros du 18 juin et souligner le rôle qui fut le sien dans l’histoire des opérations extérieures. La pérennité de son œuvre en la matière comme en bien des domaines, a défie le temps, même si les Opex, gaulliennes d’essence, ont su s’adapter à tous les bouleversements géopolitiques à l’œuvre depuis cinquante ans.

Le Souvenir Français est partenaire de l’ANOPEX

Jean-François Pacco (dir), Les carnets du chanoine Schmitz, la Grande Guerre au jour le jour en provinces de Namur et Luxembourg, (2 volumes), Les éditions namuroises, 2020

Durant toute la Grande Guerre, le chanoine Jean-Servais Schmitz a noté la tristesse et l’horreur quotidiennes des populations namuroises et luxembourgeoises.

Les cahiers étaient précieusement conservés aux Archives de l’Evêché de Namur.

Un ouvrage en deux volumes vient de paraître, un travail méticuleux ordonné sous la coordination de Jean-François Pacco, ancien chef d’édition du quotidien namurois de « L’Avenir », avec l’appui d’une belle équipe d’historiens : Christine Decock, Marie-Christine Claes, Daniel Meynen, Christophe Liégeois et Axel Tixhon.

Il s’agit de deux tomes recopiés dans leur entièreté, magnifiquement présentés dans un coffret pour un total de 700 pages, 591 illustrations, 900 localités.

Pour plus d’informations : http://souvenirfrancaisesm.simplesite.com/445804040

Association des Ecrivains combattants, Les écrivains dans la Deuxième Guerre mondiale, Editions Glyphe, 2020

« Ils étaient 197. Leur nom est gravé au Panthéon. Ils furent l’honneur de la France. Pour elle, ces 197 écrivains firent le sacrifice suprême. Hommes ou femmes, célèbres ou peu connus, chrétiens, juifs ou athées, de droite ou de gauche, Français libres ou Résistants, c’étaient des héros purs, des âmes fortes, au courage indomptable, dont la courte biographie dans ce livre porte témoignage.

Tous avaient une œuvre en cours, et une place dans le monde des lettres, que les Allemands supprimèrent en commettant des actes barbares.

Ces écrivains combattants sont des martyrs. Dans les camps d’extermination ou ailleurs, la Gestapo les liquida d’atroces manières. Ils furent fusillés, abattus à la mitraillette, assassinés de mort lente en étant épuisés au travail, privés de sommeil, affamés, malades et non soignés, roués de coups, torturés, décapités ou gazés.

Ils ne moururent pas en vain. Eux qui avaient la France au cœur contribuèrent à sa victoire. Ce livre leur rend hommage. »  Alfred Gilder

Quatre-vingts ans après la Seconde Guerre mondiale, l’Association des Ecrivains combattants – créées en 1919 par Roland Dorgelès et Maurice Genevoix -, que préside le poète Jean Orizet, a souhaité mettre en valeur les écrivains « Morts pour la France » au titre de ce conflit, recensés au nombre de 197. Certains sont bien connus, comme Saint-Exupéry, Jean Zay, Pierre Brossolette, Berty Albrecht, Paul Nizan, Marc Bloch, Max Jacob, Robert Desnos, d’autres sont morts avant même d’avoir accédé à la notoriété. Mais tous avaient, en commun, talent et engagement. Cet ouvrage présente ces 197 écrivains, en rappelant leurs productions littéraires, et leurs états de service pour la France et les valeurs de liberté.

Pour plus d’informations : Contacter Didier Béoutis didierbeoutis@yahoo.fr 06 37 30 41 08

Le Souvenir Français est partenaire de l’association des Ecrivains combattants

UNC, section locale de Le Pin, sous la direction de Christian Stock, Du bocage aux Djebels, cahier de mémoire, 2021

« Nos anciens vieillissent et, à terme, la source historique que constituent leurs témoignages va devenir de plus en plus difficilement accessible ».

C’est fort de ce constat que le Bureau de la section locale de l’Union Nationale des Combattants de LE PIN, village des Deux-Sèvres situé dans le Bocage Bressuirais, a décidé de réagir en élaborant un cahier de mémoire intitulé Du bocage aux djebels. Chacun des anciens qui furent appelés en Afrique du Nord a donc été interviewé par Christian Stock, le secrétaire de l’association, afin de recueillir parcours, états de service et souvenirs.

Outre les dates, lieux et unités recensés, les vingt-trois fiches ainsi établies permettent de constater des situations et conditions de vie très différentes, des activités abondamment diversifiées, ainsi que des perceptions du temps passé sous les drapeaux assez souvent dissemblables. Au-delà des éléments factuels et statistiques de cette enquête, le lecteur pourra découvrir entre les lignes des ressentis émotionnels qui permettent de mieux comprendre le vécu (heureux ou malheureux, parfois les deux), de ceux qui étaient alors de très jeunes hommes et dont la plupart n’avaient d’autre horizon que leur campagne.

Ce travail se veut avant tout de reconnaissance pour ceux qui ont sacrifié de nombreux mois de leur vie au service de la nation, mais il est aussi un acte de transmission dans le cadre du devoir de mémoire.

Pour plus d’informations : contacter l’UNC LE PIN : 06 81 10 68 38 ou 06 08 50 82 27

Comité Français pour Yad Vashem, La mémoire a de l’avenir, du Mont du Souvenir à Jérusalem aux Villes et Villages de France, décembre 2020

Le comité français pour Yad Vashem, partenaire du Souvenir Français a trente ans. La mémoire a de l’Avenir : Du Mont du Souvenir à Jérusalem aux Villes et Villages de France retrace l’histoire du Comité de sa création à aujourd’hui, mais également le travail de mémoire qui s’est exprimé et s’exprime encore dans toute la France à travers des cérémonies de remises de la médaille et du diplôme de Juste parmi les Nations, des créations et inaugurations de lieux porteurs de mémoire dans les Villes et les Villages de France, le développement de projets éducatifs et mémoriels, l’organisation de séminaires d’enseignants français à l’institut Yad Vashem.

Pour plus d’informations : contact@yadvashem.fr  www.yadvashem-france.org

Erratum

Nous avions présenté cet ouvrage en novembre, nous vous en parlons à nouveau avec la bonne maison d’édition : Orients Editions.

Daniel Saint-Hamont, Lionel d’Arabie, Orients Editions, 2020

Daniel Saint-Hamont est connu aujourd’hui pour avoir si bien décrit, dans ses films, les affres des pieds noirs dans leur exode et leur reconversion (le Coup de sirocco, Le Grand Pardon, l’Union Sacrée). Mais ce que l’on ne sait pas, c’est que son père n’était pas pied noir mais colonel algérien de l’armée française, marié à une Française d’Algérie dont la sœur avait elle-même épousé un juif… Un arabe qui rêvait de devenir français. Un Hamid devenu Lionel mais qui reste quand même arabe. Un Lionel d’Arabie !

Retour sur une histoire enfouie qui raconte aussi bien que dans ses films un scénario complexe où les mélanges rares et déracinés font sourire ou pleurer. Une histoire d’amour franco-algérienne saluée par Jean Paul Enthoven qui nous renvoie à la France d’aujourd’hui.

La mémoire à travers les expositions

Florence Viguier, enseignante en histoire dans le 17ème arrondissement à Paris, mère de 3 enfants, est une artiste-peintre engagée et déterminée à faire du bleu la couleur de l’humanité solidaire et fraternelle.

Ses toiles ont été exposées, entre autres, en galerie, à l’Hôtel des Invalides et au Grand Palais. 

Engagée auprès du Souvenir Français, elle a créé un timbre mémoriel pour l’association.

Tout le mois de janvier et de février 21021, Florence Viguier exposera ses œuvres à la mairie du 17ème arrondissement de Paris, (16-20, rue des Batignolles). Le choix de cette exposition dans le hall de la mairie où les couleurs ocre et or remontent aux années 1970-1980, permettra de constituer un écrin qui viendra « contrebalancer » le bleu « outremer ».

Ses œuvres sont abstraites d’inspiration cubiste. Il est d’abord question de couleur puis de matière car le bleu est liquide, solide, doux, écorché, abîmé, lisse, brillant et mat… Il est ensuite question de lignes comme nos chemins de vie, de rencontre, de fils qui se croisent et se nouent, qui se tendent ou se détendent.

Une exposition qui prend du sens dans une période comme celle que nous traversons.

Pour son œuvre « Le Beau », peinture sur le dialogue interreligieux, Florence Viguier s’est vu décerner le prix Delmas par l’Académie des sciences morales et politiques (2020). 

L’entrée de l’exposition est gratuite et accessible aux heures d’ouverture de la Mairie en janvier et février 2021.

Fédération nationale André Maginot et Boite à Histoires, exposition numérique sur le Soldat Inconnu

Le 28 janvier 2021 marque les 100 ans de l’inhumation du Soldat Inconnu sous l’Arc de Triomphe. A cette occasion, la Fédération nationale André Maginot s’est alliée avec Boîte à Histoires pour réaliser une exposition interactive autour du Soldat.

Un site web réunissant citoyens, historiens, anciens combattants, militaires actifs, étudiants, journalistes et enfants autour de la mémoire du Soldats Inconnu et de ses symboles. Une expérience à découvrir sur le site : https://soldatinconnu.com/

La mémoire à travers le film

Thierry Martin-Douyat, L’Allier, entre Résistance et Occupation.

Situé au centre de la France, le département de l’Allier se trouve également au centre de la résistance et de la collaboration durant la Seconde Guerre mondiale.

Après l’invasion de la Pologne par l’Allemagne le 1er septembre 1939, la France et le Royaume-Uni déclarent la guerre à l’Allemagne le 3 septembre 1939. Mais la drôle de guerre suivie de la bataille de France font plier la France. L’Allemagne envahit la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas et la France tandis que commence l’évacuation des Français vers le sud du pays.

Le gouvernement se replie à Bordeaux, le président du Conseil Paul Reynaud démissionne et le Maréchal Pétain forme un nouveau gouvernement qu’il établit à Vichy dans l’Allier. Commence alors cette dualité dans laquelle s’ancre le département durant le conflit mondial entre résistance et occupation : dès le 10 juillet 1940, trois parlementaires de l’Allier font partie des « quatre-vingts » qui refusent de voter les pleins pouvoirs au maréchal Pétain.

A l’image de la France, l’Allier est coupé en deux : la ligne de démarcation entre zone libre et zone occupée traverse le département. Petit à petit, et à mesure que le gouvernement de Vichy accélère sa politique collaborationniste (dès juillet 1940, il est interdit aux Juifs de résider dans le département de l’Allier) la Résistance se met en place dans le département. De grandes figures émergent, à l’image de Jean Zay, Marx Dormoy, Georges Rougeron ou encore Maurice Tinland.

Le documentaire proposé par Thierry Martin-Douyat propose de revenir sur la position particulière de l’Allier où la Résistance a également su se faire une place, et de mettre la lumière sur celles et ceux qui ont rendu cette résistance possible.

Pour plus d’informations : Thierry Martin-Douyat, 06 07 83 36 59

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