L’œil de l’historien : lieutenant-colonel Cadeau

2 mai 2024

Il y a 70 ans : la bataille de Diên Biên Phu

Officier-historien au Service historique de la Défense, le lieutenant-colonel Cadeau est spécialiste des guerres d’Indochine et de Corée ; il est l’auteur de nombreux articles et ouvrages sur le sujet dont Diên Biên Phu. (Ed.Tallandier, 2022) La Guerre d’Indochine. De L’Indochine française aux adieux à Saigon. 1940-1956. (Ed.Tallandier, 2015) et Cao Bang 1950. Premier désastre français en Indochine. (Perrin/Ministère des Armées, 2022). Il est également co-auteur de La Guerre d’Indochine. Dictionnaire. (Perrin/Ministère des Armées, 2021).

Le 7 mai 1954, après 56 jours de combats, le camp retranché de Diên Biên Phu succombe. Le lendemain, les journaux métropolitains s’emparent de l’événement et la défaite française s’étale en caractère gras sur leurs manchettes. Une partie de l’opinion publique est saisie de stupeur et d’incompréhension : la guerre d’Indochine s’est rappelée à la France d’une façon bien cruelle en ce jour anniversaire de la capitulation allemande. Les Français se posent la question qui, bientôt, deviendra célèbre : « Pourquoi Diên Biên Phu ? ». « De l’autre côté de la colline », la victoire du Viêt-Minh est célébrée avec ferveur. Pour tous les Vietnamiens ayant épousé sa cause, Diên Biên Phu représente un pas important vers la paix tandis que chez bon nombre de peuples encore colonisés, elle devient un symbole d’espoir. Pourtant, la chute du camp retranché ne constitue pas un handicap insurmontable puisque les forces engagées au cours de la bataille ne dépassent pas plus de 3,3 % des 450 000 combattants que la France et ses alliés entretiennent alors face à leur adversaire. En réalité, le choc psychologique est tel qu’il renforce encore surtout la volonté politique de mettre un terme au conflit et accélère sa conclusion.

Au printemps 1953, le conflit indochinois est entré dans sa huitième année. Les nombreux gouvernements qui se sont succédés n’ont jamais vraiment déterminé de buts de guerre clairement définis et, du point de vue politique comme militaire, la guerre est dans une impasse. Depuis 1946, les Français ont progressivement perdu l’initiative face au Viêt-Minh et le commandement militaire se contente de parer les coups, avec plus ou moins de succès. Les victoires « l’année de Lattre » en 1951 paraissent bien lointaines et l’année 1952 n’a été marquée par aucune avancée significative. Les communiqués de victoire au lendemain de la bataille de Na San ne doivent pas occulter le fait que le succès défensif obtenu n’a, en réalité, rien de satisfaisant. Ainsi, même le général Gilles qui commandait à Na San aurait déclaré à son état-major : « Jamais, jamais plus, se remettre dans des conditions semblables ». Si au Sud-Vietnam des progrès certains sont enregistrés dans la pacification qui permettent même de transférer quelques provinces aux bataillons de l’Armée nationale vietnamienne, au Centre-Annam, et plus encore au nord du pays, la menace que fait peser un corps de bataille viêt-minh, de plus en plus puissant, laisse mal augurer de l’avenir. La situation ne cesse de se dégrader et le « pourrissement » du delta, du Tonkin, comme l’appellent les militaires s’accentue chaque mois si bien qu’à la fin de cette année-là, un général pouvait écrire avec une certaine ironie : « Ce n’est pas le Viêt-Minh qui est infiltré dans le delta, mais nous ».

L’occasion d’« en finir » avec le conflit, devenu par ailleurs un véritable gouffre financier, est dans de nombreux esprits parmi les responsables politiques de la IVe République. C’est René Mayer, président du Conseil entre le 8 janvier et le 28 juin 1953, qui va se charger de mettre en place une politique nouvelle avec la ferme intention de sortir du guêpier indochinois. Cette volonté de changement se traduit immédiatement par le remplacement du général Salan. Ce dernier est certes l’un des meilleurs connaisseurs de l’Indochine comme de l’adversaire, mais sa stratégie est contestée particulièrement par les Américains qui le jugent trop « timide » et pas assez « offensif » et surtout il convient de trouver un homme chargé de mettre en place une nouvelle politique. Cet homme, ce sera le général Henri Navarre, nommé commandant en chef le 8 mai 1953, dont la méconnaissance totale de l’Indochine doit permettre, lui assure-t-on, d’appréhender la situation avec des « yeux neufs ». La mission du général Navarre est claire : il s’agit de trouver une « porte de sortie honorable » au conflit, c’est-à-dire d’amener le Viêt-Minh à la table des négociations en l’ayant, au préalable, affaiblit politiquement et militairement.

Afin de remplir cette mission, Navarre propose un plan sur deux ans qui prévoit, au cours de la première année, qui correspond à la campagne 1953-1954, que les forces du corps expéditionnaire observent une attitude strictement défensive au Nord Vietnam, se contentant de défendre le delta si ce dernier est attaqué. En revanche, au Sud Vietnam la pacification devra être poursuivie et, seules des opérations d’envergure pourront être déclenchées pour assainir le Centre Vietnam, le fameux Lien Khu V (ou interzone V) du Viêt-Minh. Parallèlement, le général Navarre s’efforcerait de transférer au maximum la sécurité des régions les plus sûres à l’armée nationale vietnamienne. Cette politique permettrait ainsi de récupérer des unités et de reconstruire un corps de bataille digne de ce nom, capable de s’opposer aux divisions du général Giap. La seconde année, 1954-1955, serait celle de la reprise de l’offensive au Nord Vietnam et les Français pourraient espérer, grâce aux forces mobiles reconstituées, à l’augmentation des formations vietnamiennes et à l’accroissement de l’aide américaine, infliger des revers sérieux à l’ennemi qui rendrait possible « une solution politique convenable au conflit », selon les mots du général Navarre.

Ce plan qui, finalement, s’inspire des recommandations faîtes par le général Salan, reste en définitive fort théorique et repose sur des postulats fragiles. En effet, pour qu’il ait une chance d’être appliqué et atteindre ainsi les résultats escomptés, il faut d’une part que le Viêt-Minh ne tentât une offensive de grande ampleur en direction du Laos à l’hiver 1953-1954 et qu’il ne bénéficiât pas, par ailleurs, d’une aide accrue de la part de la Chine communiste. De fait, les livraisons de matériel et d’armement à destination des divisions viêt-minh ont considérablement augmenté en l’espace d’une année. Comme le résume justement Pierre Rocolle dans son ouvrage Pourquoi Diên Biên Phu ?, le plan Navarre est  « conçu pour obtenir l’équilibre avec le corps de bataille Viêt-Minh en 1954 et pour le dépasser dans la seconde moitié de l’année 1954 ». Discuté à Paris au mois de juillet 1953, d’abord au sein du Comité des chefs d’état-major, l’organe qui réunit les chefs d’état-major des armées (terre, air, mer), puis dans différents conseils restreints rassemblant les ministres intéressés par les questions indochinoises, le plan Navarre ne suscite aucune objection majeure. Curieusement, si le plan ne fait pas l’objet d’une approbation officielle, le commandant en chef en Indochine ne reçoit pas davantage de directives claires quant à la politique que le gouvernement entend mener. Ainsi, lorsque Navarre soulève la question de la stratégie qu’il doit mettre en œuvre si le Laos est menacé, celle-ci reste en suspens : il ne reçoit aucune réponse.

Du côté du Viêt-Minh, les buts de guerre restent inchangés ; il s’agit toujours de prendre le pouvoir et d’instaurer un régime communiste dans un Vietnam réunifié. À l’automne 1953 pourtant, la stratégie qu’entend mettre en œuvre Giap n’est pas bien arrêtée : une offensive généralisée sur le delta où les Français, à l’abri de leur fortification, peuvent bénéficier à plein de leur puissance de feu, semble risquée, d’autant plus que des renforts sont attendus de la métropole. Aussi, à la fin du mois d’octobre 1953, le commandement viêt-minh décide de déplacer la guerre en haute région tonkinoise : l’objectif est de s’emparer de Laïchau, en pays thaï, resté fidèle aux Français, et de détruire les maquis pro-coloniaux qui gênent considérablement les unités viêt-minh. La division 316 et le régiment autonome 48 sont donc dirigés vers Laïchau. Parfaitement renseigné des intentions de l’adversaire, le général Navarre ordonne, le 2 novembre 1953, de réoccuper la vallée de Diên Biên Phu afin d’empêcher qu’elle ne devienne une base opérationnelle viêt-minh. Elle est à l’époque la seule plaine importante de la région, fertile en riz ; elle se présente comme une ellipse dont l’axe nord-sud atteint jusqu’à 17 kilomètres et celui près de 7 kilomètres par endroits. L’opération Castor a finalement lieu le 20 novembre 1953 : trois bataillons parachutistes du groupement aéroporté n°1 (GAP 1) sont largués, rejoints les jours suivant par trois autres bataillons du groupement aéroporté n°2 (GAP 2). Au soir du 22 novembre 1953, 4 560 parachutistes français et vietnamiens ont pris possession de la vallée de Diên Biên Phu et commencent à en faire une base aéroterrestre, c’est-à-dire un ensemble logistique centré autour d’un terrain d’aviation et défendu par des centres de résistance. Dans l’esprit de Navarre, la création d’une base aéroterrestre à Diên Biên Phu répond certes à l’obligation de protéger le Laos, mais elle doit servir de point de départ aux troupes françaises pour rayonner sur les arrières des troupes adverses et, enfin, de les attirer loin du delta où une attaque est toujours possible. Le général Giap, lui, voit surtout dans l’établissement de cette garnison, dépendant uniquement du ravitaillement aérien, l’occasion de remporter une importante victoire : au lendemain de l’opération Castor, il ordonne donc à une partie de son corps de bataille de rejoindre Diên Biên Phu à marche forcée. Ainsi, Diên Biên Phu ne constitue pas le fruit d’une offensive planifiée de longue date, mais bien le résultat de décisions et de réactions prises par chacun des belligérants.

Dès la fin du mois de décembre 1953, le colonel Christian de La Croix de Castries et les douze bataillons du corps expéditionnaire qui composent désormais la garnison de Diên Biên Phu sont encerclés. Giap a concentré autour de ce qui est devenu, de facto, un camp retranché une grande partie de son corps de bataille : les divisions d’infanterie 308, 312, 316 et une partie de la 304. Par ailleurs, la totalité de la 351 est présente avec ses régiments d’artillerie et de défense contre avion. À la fin du mois de janvier 1954, le général repousse finalement l’attaque, jugeant que les conditions de la victoire ne sont pas réunies. Malgré la déception des combattants viêt-minh, pressés de mettre fin à cette situation d’attente, ce report est une bonne décision pour le Viêt-Minh. En effet, l’annonce, à la mi-février 1954, de la tenue d’une conférence à Genève qui aurait notamment pour but d’étudier « le problème du rétablissement de la paix en Indochine » a comme conséquence une accélération brutale de l’aide chinoise : armement, munitions, camions, essence affluent en masse. Dans le camp viêt-minh, en effet, arriver à la table des négociations en position de force passe par une victoire à Diên Biên Phu : celle-ci doit être obtenue quel qu’en soit le coût humain. À la veille de l’attaque, le camp retranché de Diên Biên Phu constitue une position qui impressionne les visiteurs, hommes politiques comme journalistes, qui se rendent sur place. La défense de Diên Biên Phu est axée sur la protection du terrain d’aviation, élément clé du dispositif, qui est protégé par des centres de résistance implantés sur des collines auxquelles ont été attribués des prénoms féminins : Anne-Marie, Béatrice, Gabrielle, Huguette, etc.

Le 13 mars 1954, à 17h10, l’artillerie viêt-minh ouvre le feu : la bataille vient de commencer, elle va durer près de deux mois. Si les Français ne sont pas surpris par l’attaque, dont l’heure était connue de leurs services de renseignement, sa violence crée la stupeur. Mais autrement plus grand est le choc quand, au matin du 14 mars, l’on apprend la chute de Béatrice, défendue par l’un des bataillons que l’on pensait le plus solide : le 3e de la 13e demi-brigade de la Légion étrangère. Le lendemain, c’est au tour du centre de résistance Gabrielle de tomber malgré des combats acharnés. Le chef de bataillon de Roland de Mecquenem, un temps commotionné, se rappelle lorsqu’il reprend conscience : « Je commence à percevoir des bruits […], le fracas des combats d’abord, puis des sons plus proches, des gémissements, des cris de douleurs. […] Je sors en soulevant la toile de tente qui sert de porte. Il fait encore nuit, l’air est chargé de poussière jaune. Un [avion] Dakota lâche des bombes éclairantes les unes après les autres. Les feux amis/ennemis s’entrecroisent : l’artillerie de Diên Biên Phu tire sur le nord de Gabrielle, où je suis. Le spectacle est hallucinant ». Dans les jours qui suivent, la défection d’un certain nombre de soldats thaïs qui occupaient Anne-Marie, achève de livrer toute la partie nord du camp retranché au Viêt-Minh. Giap a donc remporté la première manche : il menace directement la piste d’aviation, l’artère vitale de la garnison française, qui cesse finalement d’être utilisée à partir du 26 mars. Seuls les parachutages sont désormais susceptibles de ravitailler les combattants ou de renforcer la garnison. Les attaques viêt-minh ont cependant été très sanglantes et Giap va désormais adopter une tactique alternant entre assauts brutaux et grignotage progressif du dispositif français, grignotage pour lequel il fait réaliser un véritable lacis de boyaux et de tranchées qui vont littéralement « asphyxier » le camp retranché. Dans la nuit du 30 au 31 mars, Giap déclenche la seconde phase de son offensive et commence alors la bataille dite des « cinq collines », à l’est du camp retranché. Les centres de résistance Dominique et Eliane font l’objet de furieux combats au cors-à-corps mais, pour les Français, leur conservation est primordiale car de leur sort dépend celui de la garnison. En définitive, les combats se poursuivent jusqu’au 10 avril 1954 ; les contre-attaques des parachutistes et légionnaires permettent de reprendre une partie des positions perdues.

Le grignotage s’intensifie pourtant dans la seconde quinzaine du mois d’avril au cours de laquelle la pluie fait son apparition. Pour les Français, le rétrécissement de la superficie du camp retranché rend le ravitaillement de plus en plus précaire et, dans les abris, des milliers de blessés s’entassent dans des conditions insalubres. Le 1er mai 1954, le général Giap lance l’offensive finale : les points d’appuis défendus par des combattants épuisés et commençant à manquer de munitions tombent les uns après les autres. Le 7 mai, en fin d’après-midi, après en avoir rendu compte à Hanoï, le général de Castries (promu le 15 avril) donne l’ordre de cesser le combat. Au lendemain de la chute du camp retranché, l’heure est au bilan. Comme souvent lorsqu’il est question de chiffrer les pertes, les données divergent selon les sources et il est difficile d’obtenir une estimation précise. Pour le corps expéditionnaire qui a engagé 17 de ses meilleurs bataillons, le calcul s’avère peu compliqué. À la date du 5 mai 1954, on sait que 1 142 combattants sont déclarés morts et 1 606 portés disparus ; par ailleurs, 4 436 ont été blessés, plus ou moins grièvement. À ce total, il convient d’ajouter les pertes des deux derniers jours de combat, évaluées entre 700 et 1 000 hommes. Au total, le Viêt-Minh capture donc un peu plus de 10 000 hommes, 60 % de ceux-ci mourront dans les camps viêt-minh, de malnutrition, de maladies, de misère physiologique. Du côté viêt-minh, bien que l’État vietnamien ne reconnaisse toujours officiellement que 4 020 tués, 792 disparus et 9 118 blessés, les chiffres communément admis par les historiens font état de 22 000 victimes, tués et blessés confondus. Si l’heure est au bilan et au recueillement, elle l’est également à la recherche des responsabilités. Dès le 8 mai 1954, le général Navarre assume les siennes en même temps qu’il justifie l’occupation et la bataille de Diên Biên Phu. Celle-ci a sauvé le Laos, le corps de bataille ennemi a été saigné et les bataillons français ont fixé au total 33 bataillons viêt-minh loin du delta sauvant peut-être celui-ci d’un désastre. Dans cette optique, Diên Biên Phu serait certes une défaite sur le plan tactique, mais constituerait cependant une victoire stratégique, les buts recherchés par le commandant en chef ayant été finalement atteints. Ce point de vue semble, en effet, se défendre et les arguments avancés par Navarre apparaissent pertinents, même si ce dernier n’est pas exempt de reproches. Toutefois, la chute du camp retranché, quelles que soient les raisons objectives de la défaite : augmentation de la puissance de feu de l’armée viêt-minh née de l’aide chinoise et de l’annonce de la conférence de Genève, faiblesse de l’aviation française, erreurs dans la conduite de la bataille à tous les échelons, représente une défaite politique et psychologique majeure pour les Français. Trois mois plus tard, le 21 juillet 1954, le cessez-le-feu mettant fin à la première guerre d’Indochine est signé à Genève. Soixante ans après les faits, Diên Biên Phu est devenue une ville de quelque 70 000 habitants où l’on peut apercevoir çà et là les vestiges des violents combats qui opposèrent les combattants français à leurs homologues viêt-minh. Les faits d’armes accomplis d’un côté comme de l’autre doivent continuer, dans le respect de l’histoire, à être entretenus dans les mémoires nationales en France, comme au Vietnam.

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