L’œil de l’historien

1 juin 2023

Julien Toureille, La dissidence dans les Antilles françaises

Julien Toureille est professeur agrégé et docteur en histoire, et membre du Conseil scientifique du musée du Général Leclerc de Hauteclocque et de la Libération de Paris- Musée Jean Moulin. Il a publié différents ouvrages sur la Seconde Guerre mondiale, la France Libre et la Résistance. Il est notamment l’auteur de « Philippe Leclerc de Hauteclocque » (2014) et de « Jean Moulin, un héros de l’ombre » (2013), et d’ouvrages réalisés en collaboration avec Christine Levisse-Touzé. Il a également travaillé sur la dissidence dans les Antilles françaises

La dissidence dans les Antilles françaises : une résistance glorieuse, une mémoire en péril (1940- 2023)

Signée après six semaines de combats et presqu’autant de défaites des Alliés, la convention d’armistice du 22 juin 1940 entre la France et le IIIème Reich reconnait la défaite française, prévoit l’occupation d’une partie du pays mais laisse son Empire colonial sous l’autorité du gouvernement formé le 16 juin autour du maréchal Pétain. La classe politique antillaise, qui avait unanimement manifesté son soutien à la patrie lors de la déclaration de guerre[1], est d’abord en état de sidération face à une capitulation dont la nouvelle se répand sur place en même temps que l’annonce des premières défaites ; puis se prononce, dès le 24 juin en Martinique et dans les premiers jours de juillet en Guadeloupe, pour la poursuite de la lutte par l’intermédiaire des deux Conseils généraux. À Basse-Terre cependant, le gouverneur de l’île Constant Sorin[2] choisit l’allégeance à Pétain et fait arrêter le meneur de la fronde le conseiller général Paul Valentino[3], qui est bientôt condamné pour outrages et rébellion et enfermé au fort Napoléon sur l’archipel des Saintes. Dans le même temps mais à Fort-de-France, le haut- commissaire de la France aux Antilles et en Guyane l’amiral Georges Robert[4] décide lui aussi d’aller à l’encontre de la représentation nationale et entreprend de négocier avec les États-Unis, qui ont reconnu le gouvernement de Vichy, le ravitaillement de l’île en échange de sa neutralité.

En réalité, confirmé dans ses fonctions par le gouvernement en place, le marin de 64 ans, proche de l’Action française et chef tout puissant d’une flotte entre autres composée de plusieurs croiseurs[5] et d’une garnison entière[6] stationnée principalement sur « l’île aux fleurs » impose par la terreur la Révolution Nationale en Guadeloupe et Martinique. Robert entreprend tout d’abord de réduire à néant l’opposition politique, bien aidé par la loi du 27 octobre 1940 qui suspend les conseils généraux des colonies au bénéfice des gouverneurs de ces territoires[7] et celle du 20 janvier 1941 stipulant que

« les maires et les adjoints sont nommés par le gouverneur[8] ». Entre août 1940 et mai 1941, une vague d’arrestations suivie parfois de tortures sur le Jeanne-d’Arc et de déportations est diligentée ; l’idée est alors, selon l’amiral Rouyer[9], à qui Robert a délégué l’essentiel de ses pouvoirs en Guadeloupe, d’« étouffer le développement de propagandes étrangères, les idées de dissidence ou des aspirations au caractère tendancieux[10] ». Par ailleurs, les partis politiques et les syndicats sont interdits, les fonctionnaires doivent prêter serment à Pétain[11] et la presse soumise à la censure[12] ; enfin la consommation de rhum est prohibée, les combats de coqs limités aux fins de semaine et le carnaval, tradition très ancrée aux Antilles, remplacé par de nouvelles fêtes telle la célébration de Jeanne d’Arc. Une telle répression est d’autant plus mal vécue par la population antillaise que la Guadeloupe et la Martinique sont confrontées à un blocus organisé par la marine britannique dès l’armistice puis à partir de fin avril 1943 par les États-Unis et qui a pour but d’obtenir la reddition des îles françaises caribéennes[13]. L’interdiction de principe[14] faite à tout navire de ravitailler Basse-Terre et Fort-de-France pendant cette période est à l’origine sur place d’une pénurie de vivres et de produits de première nécessité rendant le coût de la vie onéreux et le quotidien souvent difficilement supportable[15].

Face à la répression et aux privations dont beaucoup pensent qu’elles sont liées, les habitants des deux îles opposent une résistance dont la particularité est de posséder certaines similitudes avec celle qui, à la même époque, nait et se développe dans l’Hexagone pour partie occupée. Similitudes d’abord dans l’expression diffuse mais bien réelle, au sein des familles antillaises davantage habituées au manque que leurs homologues métropolitaines mais néanmoins préoccupées par un avenir incertain dans une mer des Caraïbes constellée d’îles britanniques et américaines, d’un refus de la défaite de la mère-patrie : comme en Europe, la reproduction de la lettre V pour signifier la croyance en la victoire finale des Alliés essaime dans les rues des villes et villages antillais à partir de la seconde partie de l’année 1940, tracée à la peinture blanche le plus souvent la nuit pour éviter les représailles. Plus encore dépourvus d’armes que dans l’Hexagone, une résistance au moins morale et parfois ingénieuse à l’autorité pétainiste est constatée par celle-ci sans qu’il lui soit possible d’y mettre un terme : elle prend la forme, sur ces îles où la pêche assure parfois un complément de revenu non négligeable et souvent la garantie d’un repas gratuit, d’hommes tenant fièrement sur leur épaule deux gaules en hommage au « général micro » ou jouant avec une pièce de dix sous pour symboliser leur refus de la dissolution de toute représentation nationale par Vichy. De petits groupes de résistants se forment dans plusieurs régions des deux îles, dont l’action principale consiste en la diffusion de tracts anti-vichystes ; parmi eux, le Comité Pro Patria[16] et le groupe des soutiens de Paul Valentino semblent avoir l’activité la plus importante. Similitudes aussi dans la tentation d’un départ vers les territoires britanniques les plus proches, l’île de Montserrat à moins de 90 kilomètres et 50 miles nautiques au nord de la Guadeloupe, Sainte-Lucie distante dans des proportions voisines du sud de la Martinique et la Dominique à mi-chemin entre Fort-de-France et Basse- Terre. Ces hommes qui, entre la mi-juillet 1940 et la mi-juillet 1943, date à laquelle l’amiral Robert se voit contraint de transmettre ses pouvoirs à l’ambassadeur de la France combattante à Washington Henri Hoppenot dépêché sur place, sont passés à la postérité sous le nom de dissidents.

Quatre-vingts ans après les faits, cette page parmi les plus glorieuses de l’histoire des Antilles reste aussi l’une des plus mal connues de l’histoire à la France Libre, et ce pour au moins trois raisons : l’absence de toute reconnaissance officielle jusqu’au début des années 2010 et l’hommage rendu aux dissidents par le président de la République Nicolas Sarkozy ; la persistance d’une tradition locale particulièrement ancrée qui veut que les histoires « an tan lontan[17] », bien avant de s’écrire, se disent ; les lacunes d’archives soumises par ailleurs aux aléas du climat tropical, des rongeurs et des déménagements successifs. Aujourd’hui encore, la bibliographie sur la résistance à Vichy aux Antilles se résume essentiellement aux ouvrages d’Éliane Sempaire, Lucien Abenon et Éric Jennings La dissidence en tan Sorin[18], Les dissidents des Antilles dans les Forces françaises libres combattantes[19] et Vichy sous les tropiques[20]et aux documentaires Parcours de dissidents[21], d’Euzhan Palcy et Gros sur mon cœur[22] de Chloé Glotin ; un seul article, écrit par l’auteur pour la Revue historique des armées, « La dissidence dans les Antilles françaises, une mémoire à préserver[23] », a été consacré à la transmission de son souvenir après la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Qu’apprend-on sur la dissidence à la lecture des deux premiers livres et lors du visionnage de ces longs métrages ? Peu de choses en réalité, tant les sources écrites manquent et tant les témoignages des acteurs de la période, pour la plupart recueillis tardivement, sont exposés à la déformation du temps. D’abord une estimation de leur nombre grâce aux déclarations du colonel Perrel venu préparer le ralliement de la Guadeloupe et de la Martinique à la France Libre et installé à la Dominique depuis septembre 1942 pour organiser le flux des exilés : autour de 5 000[24] entre les 2 000 hommes qui embarquent vers les États-Unis entre octobre 1942 et juin 1943 et les 3 000 autres sur l’île en attente d’un départ lors du basculement de Pointe-à-Pitre et Fort-de- France dans le camp allié à la mi-juillet[25]. Ce chiffre ne prend toutefois pas en compte les candidats à l’exil qui ont échoué à gagner les îles britanniques, soit parce que leur embarcation a été arraisonnée par une patrouille vichyste soit parce qu’elle a coulé lors de la traversée des canaux de la Dominique ou de Sainte-Lucie, particulièrement périlleuse. Ensuite l’absence d’un profil type : les volontaires sont en très grande majorité des hommes, jeunes comme plus âgés et civils autant que militaires ; le manque de données ne permet pas de savoir lesquels des Guadeloupéens et des Martiniquais sont les plus nombreux ni si un niveau d’étude ou un niveau social est mieux représenté qu’un autre. Puis la motivation des dissidents : les difficultés de la vie quotidienne sur les deux îles semblent secondaires par rapport au « refus de la défaite » pour l’aspirant Fouche cité par Perrel[26], à la volonté « d’aider la mère-patrie » en ce qui concerne Salinière Ségor[27] et au « goût du risque » évoqué par Edmond Sainsily[28]. Il est probable par ailleurs que le fait de défendre la République qui a aboli l’esclavage en février 1794 puis en avril 1848 face à un régime autoritaire et excluant les Juifs ait joué, de même qu’une forme de sympathie pour le « général micro » et sa volonté de « faire bloc avec l’Empire britannique qui tient la mer et continue la lutte[29] », mais aucun témoignage de notre connaissance ne le corrobore. Enfin leur parcours : une fois déclarés aptes au combat, les dissidents sont envoyés aux États-Unis par convois affrétés par la marine américaine afin de recevoir une formation militaire basique pour la plupart au camp de Fort Dix (New Jersey) puis d’intégrer les rangs de la France Libre en formant les bataillons de marche (BMA) n°1 et n°5 ; le premier arrive à Casablanca mi-octobre 1943 et participe aux campagnes d’Italie puis de France ; le second, formé en juin de la même année par le lieutenant-colonel Henri Tourtet, et composé d’Antillais et Guyanais débarque à Marseille en septembre 1943 et prend part lui aussi à la libération du territoire, notamment en avril 1945 dans les combats autour de Royan.

À la fin de la Seconde Guerre mondiale, les dissidents, de retour en Martinique et en Guadeloupe, sont accueillis en héros ; à la tête de 450 militaires des deux bataillons, Louis de Fossarieu se souvient en décembre 1945 d’une arrivée triomphale à Fort-de- France : « Une foule nombreuse et enthousiaste nous acclame […] Nous empruntons la rue de la Liberté, je découvre mon père. Il pleure en me regardant passer. Il me salue triomphalement des deux bras tandis qu’une vingtaine de ses amis l’entourent, le pressent et applaudissent à tout rompre[30] ». Le 10 août 1947 est inaugurée à Roseau, la capitale de la Dominique, une stèle en pierre commandée par l’Union des volontaires antillais et combattants (UVAC) qui rend hommage, sans plus de précision, aux « Français qui ont perdu leur vie dans les années de résistance 1941-1945 ». Et puis peu ou plus d’hommages jusqu’en…2009 et le déplacement du président de la République Nicolas Sarkozy à Fort- de-France, où devant le monument aux morts de la ville, il qualifie la résistance antillaise à Vichy d’« exemplaire » et digne d’appartenir « à la légende sacrée de la Seconde Guerre mondiale[31]». Le retard accumulé par le souvenir de la dissidence sur les autres mémoires de la Résistance française est actuellement conséquent et rien, pas même les cris du cœur des derniers acteurs[32], n’a semblé jusqu’à aujourd’hui empêcher le silence et donc l’oubli, de tomber sur les frêles gommiers[33] s’aventurant dans des eaux incertaines pour recouvrer leur liberté. Un moment évoqué[34] avant d’être abandonné, le projet d’une Fondation de la dissidence capable de rechercher des archives et de les centraliser ainsi que d’initier des travaux de recherche sur le sujet apparait la piste la plus sérieuse pour donner enfin à la dissidence la visibilité qui lui manque. Mais le temps presse et face à la reconnaissance insuffisante des pouvoirs publics, un tel projet nécessite sans doute d’être initié par les Antillais eux-mêmes. De ce point de vue, la réussite de l’intégration du Mémorial acte dans le paysage culturel régional après son inauguration par le président de la République François Hollande en 2015 a démontré un incontestable savoir-faire et montre que cela est possible.


[1] Le 13 octobre 1939, le Conseil général de Basse-Terre se fait « l’interprète des sentiments unanimes de la population pour envoyer le témoignage de sa gratitude au grand citoyen Édouard Daladier, président du Conseil et ministre de la Défense nationale », in L’Historial antillais, op.cit., volume V, Pointe-à-Pitre, Edition Dajani, 1981-1982, p. 365.

[2] Ancien élève de Saint-Cyr (promotion du Souvenir, 1921-1923), Constant Sorin (1901-1970) abandonne la carrière militaire pour lui préférer en 1936 ; nommé Gouverneur de la Guadeloupe par le ministre des Colonies Georges Mandel, il débarque sur l’île au mois d’avril 1940. Dans un discours prononcé devant les anciens combattants de Guadeloupe le 11 novembre 1940 et cité dans l’Historial antillais, il affirme notamment que « La Guadeloupe, province de la France d’Outre-Mer, n’a de leçon de patriotisme à recevoir de personnes. Cet armistice sauvegarde notre qualité de Français ».

[3] Agent commercial, Paul Valentino (1902-1988) devient secrétaire fédéral de la SFIO en 1933 puis Conseiller général en 1937. Le 1er juillet 1940, il annonce officiellement refuser l’armistice et vouloir conférer au conseil général les pleins pouvoir en application de la loi Tréveneuc de février 1872 relative au rôle éventuel de cet organe dans des circonstances exceptionnelles. Paul Valentino est toutefois arrêté par l’administration Sorin, condamne pour outrage et rébellion le 25 juillet et de porte aux Saintes puis au bagne des îles du Salut en Guyane. Quand le territoire d’Amérique du Sud se rallie à la France Libre le 19 mars 1943, il est libéré, rentre clandestinement en Guadeloupe avec l’aide des Etats-Unis qui veulent rallier les Antilles au général Giraud, mais échoue à organiser un soulèvement et doit se réfugier en Dominique. Le 9 juillet, Paul Valentino revient secrètement sur l’île et réussit cette fois dans son entreprise. Secrétaire de la Fe de ration socialiste de Guadeloupe entre 1944 et 1946, il est élu pour la première fois maire de Pointe-à -Pitre en avril 1945 et le demeure jusqu’en 1959.

[4] Ancien élève de l’École navale et combattant de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il participe notamment à la bataille des Dardanelles, Georges Robert (1875-1965) est nommé contre-amiral en 1926, vice-amiral quatre ans plus tard, inspecteur général des forces maritimes en Méditerranée puis amiral ; rappelé en activité à sa demande peu après la déclaration de guerre, il arrive à Fort-de-France de s la mi-septembre 1939 pour prendre les fonctions de commandant en chef de l’Atlantique Ouest et de haut- commissaire de la France aux Antilles, à Saint-Pierre-et-Miquelon et en Guyane.

[5] La flotte française aux Antilles comprend le croiseur Jeanne-d’Arc, une division de croiseurs auxiliaires, l’Estérel et le Quercy Barfleur, le sous-marin de grande croisière le Surcouf et une escadrille de sous- marins de 1 500 tonnes.

[6] Cette garnison d’infanterie coloniale comprend 2 500 hommes auxquels il faut ajouter un nombre équivalent de marins. Par ailleurs, une légion sert de relais à la propagande vichyste ordonnée par l’amiral Robert dans laquelle se retrouvent certains békés, des blancs créoles descendant des premiers colons, ainsi que des Antillais noirs.

[7] Journal officiel de la Re publique française (JORF) numéro 278 du 30 octobre 1940.

[8] JORF du 20 janvier 1941. Le 28 février 1941 sont ainsi nommés en Guadeloupe Pierre Bouverat maire du Lamentin, Étienne Mousson maire de Pointe-Noire, Joseph Reimonenq maire de Sainte-Rose ou encore Rene Wachter maire de Pointe-à -Pitre.

[9] Ancien combattant de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il participe notamment à la bataille des Dardanelles, Pierre Rouyer (1889-1973) est nommé capitaine corvette en 1925, capitaine de frégate quatre ans plus tard puis commande le croiseur Jeanne-d’Arc à partir d’août 1939 ; après avoir avec ce bateau escorte l’or de la Banque de France jusqu’aux Antilles, il est nommé par Vichy contre-amiral en novembre 1940 et demeure en Guadeloupe jusqu’à l’été 1942.

[10] Archives nationales d’outre-mer (ANOM), AP 767, dossier 1, rapport Rouyer.

[11] A titre d’exemple, les magistrats de la cour d’appel de Guadeloupe prêtent ainsi serment le 12 de cembre 1941 à Basse-Terre en présence notamment de Sorin, Rouyer et du président de la légion.

[12] Un service général d’information est créé le 29 janvier 1941 sous l’égide du contre-amiral Rouyer ; toute conférence publique en Guadeloupe ou Martinique est par ailleurs soumise à l’accord de l’amiral Robert : première femme avocate inscrite au barreau de Guadeloupe en 1939, Gerty Archime de (1909-1980) subit ainsi des pressions si fortes au sujet d’une intervention consacrée à « La famille dans la société nouvelle » qu’elle refuse finalement de prendre la parole.

[13] Pour que les États-Unis ne prennent pas possession de la flotte française, le chef du gouvernement Pierre Laval puis le maréchal Pétain en personne donnent l’ordre a l’amiral Robert de saborder la flotte mais les demandes du premier les 5 et 19 mai 1943 puis du second les 30 juin, 1er et 5 juillet 1943 ne sont pas suivies d’effet.

[14] Jusqu’en 1943, les compagnies américaines sont en réalité autorisées par la Grande-Bretagne à poursuivre un commerce avec la Guadeloupe et la Martinique.

[15] Fixés par arrêtés, les prix des aliments augmentent très rapidement à partir de 1940, conduisant les Antillais à se livrer à des abattages clandestins de bétail mais aussi à faire preuve d’ingéniosité, par exemple en substituant le manioc à la farine, en ajoutant de l’alcool aux hydrocarbures ou encore en essayant d’obtenir de l’huile à partir de la noix de coco ou du coton. Sur le sujet, voir Dominique Farrugia,

« La Guadeloupe de 1939 à 1945 », in L’Historial antillais, op cit., p.371

[16] Sur le sujet, se reporter à Guy Monduc, Essai sur l’origine et l’histoire de la franc-maçonnerie en Guadeloupe, Pointe-à -Pitre, Alpha Clichy, 1985, p.137-148.

[17] En créole antillais, « du passe ».

[18] Éliane Sempaire, La dissidence en tan Sorin (1940-1943), Pointe-à -Pitre, Éditions Jasor, 1989.

[19] Lucien Abenon et Henri Joseph, Les dissidents des Antilles dans les forces françaises combattantes 1940- 1945, Fort-de-France, Association des dissidents et des anciens des Forces françaises libres de Martinique, 1999.

[20] Éric Jennings, Vichy sous les tropiques. La Révolution nationale à Madagascar, en Guadeloupe, en Indochine 1940-1944, Paris, Grasset, 2001.

[21] Euzhan Palcy, Parcours de dissidents, JMJ Productions, 2005, 88 minutes.

[22] Chloé Glotin, Gros sur mon cœur, Ciné -Sud Promotion, 2010, 120 minutes.

[23] Julien Toureille, « La dissidence dans les Antilles françaises : une mémoire à préserver (1945- 2011) », Revue historique des armées, 270 | 2013, 68-78.

[24] La Guadeloupe et la Martinique comptent 304 000 et 246 000 habitants en 1940, la dissidence aurait donc concerné de près ou de loin entre 1 et 3 % de la population.

[25] Eliane Sempaire, op.cit., p.102.

[26] Éliane Sempaire, op.cit., p.100.

[27] Entretien de l’auteur avec Salinie re Ségor, 21 juin 2011.

[28] Entretien de l’auteur avec Edmond Sainsily, 16 juin 2011.

[29] Jean Lacouture, Charles de Gaulle, I. Le rebelle – 1890-1944, Paris, Éditions du Seuil, 1984, p.369-370.

[30] Louis de Fossarieu, « Encore un mot sur la dissidence », in www.madinin-art.net/socio_cul/dissidence.

[31] https://www.vie-publique.fr/discours/175751.

[32] Au sujet du Mémorial du débarquement à Toulon, ouvert au public en 1964 et qui omettait de mentionner la présence des Antillais dans la prise du Mont Faron, le dissident Henry Joseph confie ainsi son amertume dans un entretien accorde en 2005 à la chaîne de télévision Martinique 1ère : « Il n’y avait absolument rien sur nous. C’est comme si on n’avait pas existé. Je me suis mis à chialer. À 78 ans, comme un gamin. Pas une étiquette, rien ne signalait notre présence au feu, là où j’ai été blessé, à l’endroit même où j’ai perdu ma jambe ».

[33] Embarcation traditionnelle antillaise, souvent creuse e dans un tronc d’arbre.

[34] Notamment par le président du Conseil régional de Martinique de l’époque et actuel président du Conseil exécutif de Martinique Serge Letchimi.

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