Le monument du mois

2 octobre 2020

La tombe d’Auguste Thin

Auguste Thin est né le 12 juillet 1899 à Cherbourg. Son père, Louis Jules Adolphe Thin né en 1876, est rappelé sous les drapeaux à la déclaration de guerre en 1914. Sergent au 274e régiment d’infanterie, Louis Thin trouve la mort aux combats du Fort de Vaux le 23 mai 1916. Son fils qui travaille comme commis épicier s’engage à son tour à Lisieux le 3 janvier 1918, à l’âge de 19 ans.

Auguste Thin participe à la contre-attaque en Champagne au sein du 243e régiment d’infanterie où il est gazé, ainsi qu’aux derniers combats en Alsace.

En novembre 1920, il est soldat de 2e classe au 132e régiment d’infanterie à Verdun chargé de retourner la terre afin d’exhumer les corps de soldats morts au combat.

Le 10 novembre 1920, il fait partie de la garde d’honneur qui veille, dans la citadelle de Verdun, les dépouilles des 8 soldats sélectionnées par l’armée là où eurent lieu les principales batailles de la Première Guerre mondiale. En tant qu’engagé volontaire et le plus jeune soldat de son régiment, Auguste Thin est choisi pour désigner le Soldat Inconnu qui sera inhumé le lendemain à l’Arc de Triomphe. Le Ministre des Pensions André Maginot donne à Auguste Thin un bouquet d’œillets et lui demande de le déposer sur l’un des cercueils. Auguste Thin choisit le sixième : « il me vint une pensée simple. J’appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c’est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai », témoignera-t-il.

Auguste Thin adhère à la Légion des Mille dans laquelle il s’engage activement au lendemain de la guerre. A la fin de sa vie, François Mitterrand lui remet la croix de la Légion d’honneur sous l’Arc de Triomphe. Il décède le 10 avril 1982.

Auguste Thin est enterré dans une tombe familiale au cimetière d’Asnières (Hauts-de-Seine). A l’occasion du centenaire de la Grande Guerre, Le Souvenir Français lui a rendu hommage en organisant une cérémonie sur sa tombe le 15 octobre 2018.

Une nouvelle cérémonie sera organisée sur sa tombe à l’occasion du centenaire du choix du Soldat Inconnu le 4 novembre 2020 en présence de son petit-fils, du Souvenir Français, de la Fédération Maginot et du conseil municipal des jeunes d’Asnières.

Enfin, le 10 novembre, son petit-fils Jean-Claude Thin participera aux cérémonies organisées à Verdun à l’occasion du centenaire du choix du Soldat Inconnu.

Hommage à Auguste Thin dans le cimetière d’Asnières par la délégation générale du Souvenir Français pour les Hauts-de-Seine le 15 octobre 2018. Photo : Mathieu Botte

Articles récents

2 octobre 2024

Il était une fois un monument

Le mémorial du Mont-Valérien D’après l’ouvrage « Passant, souviens-toi ! : les lieux du souvenir de la Deuxième Guerre mondiale en France », Annette Wieviorka et Serge Barcellini, éditions Plon,1995. Le Mémorial de la France combattante du Mont-Valérien (Hauts-de-Seine), lieu où culminent chaque année les cérémonies anniversaires du 18 Juin, est le site par excellence de la […]

Voir l'article >

Sous les projecteurs

« Les 100 de 1944 » En 2019, le Souvenir Français a décidé de mettre en valeur les combattants « Morts pour la France » en 1939, à l’occasion du 80e anniversaire de cette année où les combattants attendaient l’arme au pied. Le concept en fut simple : – Demander à chaque Délégué Général de choisir un […]

Voir l'article >

L’œil de l’historien

André Kaspi André Kaspi est professeur émérite à la Sorbonne. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’histoire des Etats-Unis, sur la Seconde Guerre mondiale, notamment « La libération de la France, juin 1944-janvier 1946 », Librairie Académique Perrin, 1995. Deux événements fondateurs du mois d’août 1944 I – Le Débarquement de Provence Le 15 août 1944, les […]

Voir l'article >
  • Ce champ n’est utilisé qu’à des fins de validation et devrait rester inchangé.