A l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, Le Souvenir Français explore, le 6 mars, les destins des femmes résistantes guillotinées en 1939-1945. Ainsi, intéressons-nous au tragique destin de France Bloch-Sérazin et à la localisation de sa sépulture.
Sépulture de France Bloch-Sérazin.
Née le 21 février 1913 à Paris, France Bloch-Sérazin consacra sa vie à lutter contre l’injustice et l’oppression. Elle grandit au sein d’une famille juive française de la bourgeoisie intellectuelle : son père est l’écrivain Jean-Richard Bloch, sa mère est la sœur du futur académicien André Maurois. En 1934, à l’issue d’une licence de chimie effectuée à l’Université de Poitiers, elle intègre le laboratoire du professeur Georges Urbain à l’École nationale supérieure de chimie de Paris. En 1936, elle adhère au Parti communiste français. Puis, le 13 mai 1939, elle épousa Frédo Sérazin, un ouvrier métallurgiste et militant communiste. Ils se sont rencontrés à la section du 14e arrondissement du Parti communiste. Un an plus tard, elle est exclue du laboratoire où elle travaille car elle est juive et communiste. Dès lors, elle participe activement aux premiers groupes de résistance communiste en fabriquant des explosifs utilisés lors de certaines opérations à partir de 1941. Le 16 mai 1942, elle est arrêtée par la police française. A la suite de quatre mois d’interrogatoires, elle est condamnée à la peine de mort par un tribunal militaire allemand.
En France, la peine de mort pour les femmes étant interdite, elle est déportée le 10 décembre 1942 à la prison de Lübeck-Lauerhof. Trois mois après son arrivée en Allemagne, elle est transférée de Lübeck à la prison de Hambourg-Wallanlagen. Elle mourra avant son mari, Frédo sera assassinée en 1944. Le 12 février 1943, elle est guillotinée à la prison de Hambourg. Son corps est remis au crématorium d’Ohlsdorf, l’urne inhumée est conservée au cimetière communal.
Les derniers mots qu’elle adresse sont destinés aux siens : « Ce soir, je vais mourir, à 9 heures, on m’exécutera. Beaucoup de camarades vous renseigneront sur ce qu’a été notre captivité. Ce que je veux, c’est vous dire au revoir. Je meurs sans peur. Je serai très forte jusqu’au bout, je vous le promets. Je suis fière de tous ceux qui tombent chaque jour pour la libération. Je vous demande à tous d’entourer maman et papa, de rester près de Frédo, d’élever mon fils adoré. Il est à vous tous […]J’ai eu des amis et un amour, vous le savez, et je meurs pour ma foi. Je ne faillirai pas. Vous verrez tout ce que je ne verrai pas. Voyez-le, et pensez à moi sans douleur. Je pense à vous tous. Je vous aime, mes amours, mes chéris, mon Roland. »
Dans les années 1950, les cendres de France Bloch-Sérazin sont rapatriées d’Allemagne. Elles sont inhumées aux côtés de celles d’autres victimes du nazisme et de la déportation au Cimetière National du camp de concentration de Natzweiler-Struthof. Sa tombe est située au numéro 56 de la rangée 3, carré B.
En 1998, à l’initiative de Hans Zorn, une plaque commémorative est apposée par la ville d’Hambourg, dans le parc « Planten und Blomen », sur le mur qui entoure la prison où France Bloch-Sérazin a été exécutée.
Photographie de France et Frédo Sérazin. (Crédits : https://www.vrid-memorial.com/derniere-lettre-de-france-bloch-serazin/).
En 2005, la journaliste, Marie Cristiani, réalise le documentaire France Bloch, Frédo-Sérazin qui obtient le Prix du meilleur documentaire au festival international du Film sur la
Résistance à Nice.
Plaque commémorative en hommage à France Bloch-Sérazin à Paris.
Enfin, en 2008, une plaque commémorative est apposée par la ville de Paris sur l’immeuble de l’avenue Debidour dans le XIXe arrondissement où France avait aménagé un laboratoire pour fabriquer des explosifs (1941-1942).
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