Le monument du mois

24 janvier 2022

Les tombes des sapeurs-pompiers d’Oyonnax (Ain) « Morts pour la France » en 1914-1918

Six pompiers d’Oyonnax sont « Morts pour la France » en 1914-1918.

Plaque en hommage aux pompiers d’Oyonnax « Morts pour la France »

1 – Leur Histoire

A la déclaration de guerre de l’été de 1914, la moitié de la compagnie d’Oyonnax se retrouve mobilisée, et de ces hommes qui partent au front, certains ne reviendront pas. Les archives révèlent les actes de bravoure des pompiers durant ces quatre années d’hécatombe : mentions « Morts pour la France », citations et décorations, lettres personnelles de poilus qui parlent de courage ; elles dépeignent des personnalités qui, au-delà de remplir leur devoir, ont fait acte d’héroïsme. Le 23 août 1914, Louis Camet, sapeur-pompier mobilisé, écrit dans une lettre « Nous sommes toujours de l’avant et avec le même courage que j’allais au feu à Oyonnax…j’ai le ferme espoir de remplacer mon casque de pompier par un casque prussien… ».

L’année suivante, son camarade Joseph Ernest Berard, soldat de 2e classe au 87e RI, est tué au combat à l’attaque du Souchez à l’âge de « 19 ans neuf mois et douze jours », le 25 septembre 1915. Moins de deux semaines plus tard, Joanès Henri Alexandre Mermet, mobilisé au 290e RI, est tué à l’ennemi. Tous deux sont morts et enterrés loin de chez eux, dans le Pas-de-Calais, et tous deux portent, sur leur acte de décès, la mention « Mort pour la France ». Verdun, 1916, la guerre bat son plein et les soldats tombent les uns après les autres. Louis Léopold Méjat, 2e classe au 333e RI., clairon à la 22e compagnie est tué à l’ennemi, par éclats d’obus. Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France » et une citation à l’ordre du régiment « Soldat plein de bravoure. A été tué en septembre 1916, au moment où il se portait au secours de son sergent blessé ».

Plus âgé que les autres, le caporal du 56e Régiment d’Infanterie Territoriale, Jean-Baptiste Ernest Mermod est tué dans l’année de ses 44 ans par le bombardement de son poste avancé de Bisel, aux alentours de Seppois-le-Bas en Alsace. Son acte de décès porte la mention « Mort pour la France ». Si à la fin des hostilités, la mort frappe encore, comme elle emporte par exemple en 1918 François Marie Germain Perrin, soldat au 333e R.I., rapatrié d’Allemagne qui décède à l’hôpital temporaire N°81, Oyonnax a la joie de voir revenir plusieurs de ses pompiers, le torse bardé de décorations : Victor Jouanaux, caporal au 56e Régiment d’Infanterie Territoriale survit à la guerre avec une citation à l’ordre du régiment en date du 5 janvier 1917 : « Excellent soldat des plus dévoués, blessé aux avant-postes, a donné un bel exemple en insistant pour ne pas être évacué ». Il décèdera deux ans après l’armistice.

La mobilisation des pompiers oyonnaxiens fut telle, 38 hommes au total, qu’en 1919 la commune, inquiète, dut « reconstituer » son service de lutte contre les incendies : « Du fait de la guerre, par la mobilisation d’un grand nombre de ses membres, la compagnie des sapeurs-pompiers a subi une désorganisation suffisante pour rendre son action insuffisante et créer ainsi une réelle inquiétude. Le conseil prend acte de la décision par laquelle le corps se réunira le 15 février dans le but de se reconstituer sur les bases d’avant-guerre et de donner à la ville une défense indispensable contre les incendies rendus fréquents par la nature des matières employées par l’industrie locale ». Quant à leurs tenues, réquisitionnées en 1914, elles ne seront efficacement remplacées qu’en 1931.

Source : 1819-2019 Bicentenaire sapeurs-pompiers d’Oyonnax, Sapeurs-Pompiers Oyonnax, Voyage dans le temps, Gardes Pompes Oyonnaxiens, 2019.

2 – Leurs tombes

Trois sapeurs-pompiers sont inhumés au cimetière d’Oyonnax : Louis Méjat, Jean-Baptiste Mermod, François Perrin.

Deux sont inhumés dans des nécropoles nationales sur le front : Joseph Bérard à Notre-Dame-de-Lorette ; Joannes Mermet à Barlin (Pas-de-Calais).

Un corps a disparu : Victor Jouanaux

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