Ancien résistant et président du comité de Caluire-Cuire de l’association « Le Souvenir Français ».
1) Décrivez-nous votre parcours de Résistant.
Très tôt, je m’inquiète de la montée du nazisme, avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir. J’ai 12 ans, je suis influencé, peut-être par mon père, grand invalide de guerre. Mes parents sont abonnés au journal Le Progrès qui mentionne les exactions du régime qui s’instaure : l’invasion de la Tchécoslovaquie, de l’annexion de l’Autriche, l’intervention de l’Allemagne et de l’Italie contre la République espagnole. Tous ces évènements me portent à résister, si ce régime vient chez nous.
En juin 1940, c’est la débâcle de l’Armée Française et, sur le conseil de mes parents, je pars de Lyon, à bicyclette, pour éviter d’être présent lors de l’arrivée de l’armée allemande. Lorsque je quitte la ville, les dépôts de carburants du port Edouard Herriot sont en feu.
Je reprends le travail à la centrale électrique et retrouve les anciens ouvriers « affectés spéciaux » qui sont déjà engagés dans la Résistance. Mon comportement et mes réactions face à l’occupation et au gouvernement de Vichy sont observés par ces camarades de travail et un jour de 1941, un de ceux-ci qui appartient à la Résistance se dévoile et me demande si je veux les aider : ma réponse est affirmative et immédiate. Je rentre ainsi dans la Résistance ouvrière et, par la suite, dans le Réseau « Charrette », Réseau créé par le neveu du Général de Gaulle. Je deviens adjoint au responsable du service identité et impression pour la région lyonnaise.
Ces activités me valent mon arrestation, la torture et la déportation à Buchenwald.
2) Vous êtes aujourd’hui un exceptionnel « Transmetteur de mémoire » auprès des jeunes générations, comment êtes-vous reçu ?
Je transmets la mémoire depuis très longtemps, parle aux élèves des collèges et lycées et j’interviens au Centre d’Histoire de la Résistance et de la Déportation à Lyon et au Mémorial de Montluc dans le cadre des échanges scolaires. J’interviens également devant des élèves étrangers : anglais, allemands, finlandais, suédois, suisses, italiens, espagnols. Je parle aussi sur les bateaux de tourisme américains qui descendent la Saône et le Rhône.
Je suis bien accueilli, chaque intervention se termine par des applaudissements : c’est un grand réconfort et un encouragement. J’ai témoigné devant plus de 100 000 élèves !
3) Depuis quand présidez-vous le comité du Souvenir Français de Caluire ? Pourquoi vous êtes engagé dans notre association ?
A la demande du Colonel Béret, délégué général de l’époque, nous avons créé, mon épouse et moi, le comité de l’association Le Souvenir Français de Caluire et Cuire en 1982. Nous avons obtenu un « Espace du Souvenir Français » devant le monument aux Morts, place Gouailhardou. Notre comité est toujours dynamique. Il s’impose en effet dans cette commune de Caluire tant marquée par l’arrestation de Jean Moulin.
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