Portraits de Délégués Généraux

22 juillet 2021

Cette rubrique contient 4 portraits :
– Monsieur Sébastien Philippe, Délégué Général pour le Mali
– Monsieur François Sommerlat, Délégué Général pour l’Allemagne
– Monsieur Jean Zambeaux, Délégué Général pour le Costa Rica  
– Monsieur Edouard Georges, Délégué Général pour le Vietnam

Temps de lecture: environ 8 minutes


Portrait n°1 : Monsieur Sébastien Philippe

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français représentez-vous (le pays), depuis combien de temps vivez-vous dans ce pays, et depuis quand représentez-vous le Souvenir Français dans ce pays ?

Sébastien PHILIPPE, 43 ans, architecte de profession, historien et écrivain par passion, je suis conseiller du commerce extérieur de la France et je suis également conseiller diplomatique de l’Ordre Souverain de Malte au Mali.

Je suis délégué général du Souvenir Français depuis 2006 au Mali, pays où je vis depuis 20 ans.

2. Que représente la communauté Française au Mali ?

Le consulat de France dénombre 7582 Français inscrits au registre des Français de l’étranger au Mali.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le Mali ?  

La présence française sur le territoire remonte à 1855 avec la construction du fort militaire de Médine, dans ce qui était à l’époque le Haut-Sénégal, c’est-à-dire la partie la plus à l’Est de ce qui était alors la colonie du Sénégal. La conquête coloniale lancée au début des années 1880 fut marquée par l’installation des Français à Bamako en 1883 et dans la célèbre ville de Tombouctou en 1894. Le territoire fut pacifié à partir de 1899 après la prise de Sikasso et la capture de Samory Touré, ce qui permit l’essor de la colonie, qui prit alors le nom de Haut-Sénégal-Niger avant de devenir plus-tard le Soudan français. Bamako devint chef-lieu de la colonie en 1908. Après le référendum de 1958, le Soudan français prit le nom de République Soudanaise, avant d’accéder à l’indépendance en 1960 sous le nom de Mali, en référence au célèbre empire de l’époque médiévale. Un grand nombre de tirailleurs sénégalais étaient en fait soudanais et s’illustrèrent vaillamment lors des deux conflits mondiaux. Depuis l’indépendance, la coopération entre le Mali et la France a évolué en fonction des périodes de l’histoire et la France reste de nos jours l’un des principaux partenaires du Mali. Depuis 2013, la France intervient en soutien aux forces de défense et de sécurité maliennes dans leur lutte contre le terrorisme, à travers l’opération Serval, puis l’opération Barkhane, et soutient la force du G5 Sahel.

4. Quelle action menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a-t ‘elle le plus marqué ?

Elles sont nombreuses, mais l’une de mes premières actions en 2006 a été de répertorier les sépultures de soldats français présents sur le territoire malien. Ce fut un long travail car le Mali est vaste et certains sites très éloignés de Bamako. Nous avons au final répertoriés 53 sites avec plus de 3500 tombes. Ce fut le départ de nos opérations de regroupement et de réhabilitation de cimetières et lieux de mémoire.

L’action qui m’a le plus marqué est peut-être l’exposition que nous avons présentée pour le centenaire de l’armistice de 1918, en mettant à l’honneur nos anciens combattants, en les photographiant chez eux au sein de leurs familles. Le doyen, Kaba Doumbia, a qui nous avons remis la médaille du Souvenir Français fin 2020, est décédé en avril dernier à l’âge de 100 ans.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ?  

Mes principaux relais sont les autorités françaises sur place, à savoir l’ambassadeur de France, le consul général, et l’attaché de Défense, avec qui nous entretenons d’excellentes relations. Nous déposons ensemble des gerbes lors des cérémonies commémoratives et collaborons ensembles aux opérations d’entretiens de cimetières. Nous avons également de bonnes relations avec les autorités maliennes à travers l’association nationale des anciens combattants (ANAC).

6. Quels sont vos projets ?

Après avoir écrit un article sur notre doyen Kaba Doumbia disparu dernièrement, qui paraîtra dans la revue de juillet, j’en prépare un sur mon prédécesseur à la tête de notre délégation, Mr Georges Dongar, dont la veuve nous a remis il y a peu un magnifique drapeau de la section du Soudan de l’association des Français Libres. Un beau symbole de transmission.

Je souhaite également étoffer notre délégation avec le recrutement d’un porte-drapeau afin que notre association soit encore plus visible lors des cérémonies, grâce au beau drapeau que nous avons pu faire confectionner avec l’aide du siège.


Portrait n°2 : Monsieur François Sommerlat

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français représentez-vous (le pays), depuis combien de temps vivez-vous dans ce pays, et depuis quand représentez-vous le Souvenir Français dans ce pays ?

Je m’appelle François Sommerlat et je suis Général en 2ème Section. J’ai effectué une grande partie de ma carrière militaire en Allemagne, où j’ai notamment commandé deux régiments de l’Arme blindée cavalerie. A l’issue de mon affectation pendant trois ans, comme officier général, à Heidelberg, j’ai décidé de m’installer en Allemagne, dans la région de Francfort sur le Main.

Je suis Délégué général pour l’Allemagne depuis 2019.

2. Que représente la communauté Française en Allemagne ?

La communauté française en Allemagne est importante. Au 1er janvier 2021, 101.000 Français sont recensés officiellement (chiffre du Ministère des Affaires étrangères). Mais ils sont vraisemblablement plus nombreux, car certains ne s’enregistrent pas auprès de nos Consulats.

Nos compatriotes résident essentiellement dans les circonscriptions consulaires de Francfort sur le Main, Munich et Berlin. La majorité vit en zone urbaine.

A noter que globalement (au niveau mondial) la population des expatriés est relativement jeune (environ 16% de plus de 60 ans) et « paritaire » (50% de femmes).

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et l’Allemagne ?

L’Allemagne est un cas très particulier puisqu’elle partage, si l’on peut dire dans ce cas, les 3 guerres qui sont, pour l’essentiel au cœur de la démarche du Souvenir Français : 1870-1871, 1914- 1918, 1939- 1945…

Et quand on remonte dans le temps, il nous arrive même d’être sollicités pour des Grognards de Napoléon, lesquels sont perçus ici comme des occupants, même si des troupes allemandes ont fait partie de la Grande Armée.

Nous sommes donc, au plan de la sensibilité historique, dans une situation inverse certes, mais un peu comparable à celle de nos amis allemands en France. De ce fait, nous coopérons activement avec une association, elle aussi à vocation mondiale, le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge e. V. dont les missions recoupent les nôtres.

4. Quelle action menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a-t ‘elle le plus marqué ?

Nous avons déjà eu, même si la Délégation générale n’a été créée qu’en 2019, plusieurs commémorations, toujours franco-allemandes. Une cérémonie particulièrement émouvante a été l’enterrement symbolique d’un soldat napoléonien, dans un carré militaire mis spécialement à notre disposition par la ville de Francfort. Initiée par le Consulat général de France à Francfort et soutenue par le maire de la ville, cette action était le premier acte d’une démarche visant à ensevelir dignement 203 autres corps retrouvés de « grognards ».

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ?  

Nous sommes partout en contact avec le Corps diplomatique et donc évidemment l’Ambassade, en la personne notamment de l’Attaché de défense.

Mais, de par le réseau de connaissances de nos 9 Délégués généraux adjoints (DGA) répartis dans toute la République fédérale, nous pouvons toucher un public étendu et divers : Élus, associations franco-allemandes, lycées français, autorités civiles et militaires locales, sans compter le Volksbund déjà évoqué.

6. Quels sont vos projets ?

Pandémie oblige, nous avons eu une activité très ralentie, même si nous nous sommes efforcés de répondre aux demandes de famille qui recherchent un disparu. Si la situation le permet, nous nous efforcerons de mener dans chacune des 9 Régions (qui correspondent parfois à plusieurs Länder) au moins une action significative et particulièrement symbolique.

Nous voulons aussi nous faire mieux connaître via les médias et les réseaux sociaux. Ce point est fondamental, car nos sources d’autofinancement sont constituées uniquement des cotisations de nos adhérents…notamment allemands !


Portrait n°3 : Monsieur Jean Zambeaux

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français représentez-vous (le pays), depuis combien de temps vivez-vous dans ce pays, et depuis quand représentez-vous le Souvenir Français dans ce pays ?

Jean Zambeaux, 93 ans, Consul des Seychelles au Costa Rica, Consultant à l’international, délégué général pour le Costa Rica, pays où je réside depuis 21 ans.

2. Que représente la communauté Française au Costa Rica ?

C’est une communauté en progression, assez hétérogène par son implantation dans le pays entre les plages et la vallée centrale. Malheureusement, peu impliquée dans la vie associative en générale.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le Costa Rica ?

Importante immigration française au 19ème siècle, dans le secteur du café et de la diffusion culturelle française, fondement du système éducatif et du droit costaricien. Participations de jeunes costariciens aux 2 conflits mondiaux notamment Tobias Bolaños, aviateur 14-18. De nombreux bâtiments, statues commandées à des ateliers français (monument national du Costa Rica), statue de Juan Santamaría héros national et la Place de France où se trouve le monument aux morts financé par mes soins.

Présence culturelle importante avec l’Alliance Française et le lycée Franco Costaricien (+ 1000 élèves) fruit d’un accord de coopération éducative. Le Costa Rica reste le seul pays de l’Amérique latine où le français est obligatoire au collège et où les professeurs sont associés à l’ACOPROF (Association Costaricienne des Professeurs de Français).

4. Quelle action menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a le plus marqué ?

Organisation et présence à toutes les commémorations françaises et nationales et participation à l’association du corps diplomatique et de l’association des anciens combattants costariciens.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ?  

Denis Glock, mon adjoint, enseignant au lycée Franco Costaricien et les associations locales auxquelles je suis affilié.

6. Quels sont vos projets ?  

Projet immédiat : organisation et participation d’un évènement, pour le 14 juillet Place de France.

Agrément personnel pour la construction avec la société Franco Brésilienne POMA pour la construction d’un téléphérique dans la vallée de Cartago.


Portrait n°4 : Monsieur Edouard Georges

1. Pouvez-vous vous présenter ? Votre nom, votre âge, votre profession, quelle délégation du Souvenir Français représentez-vous (le pays), depuis combien de temps vivez-vous dans ce pays, et depuis quand représentez-vous le Souvenir Français dans ce pays ?

Mon nom est Edouard GEORGE, je vis au Vietnam depuis 30 ans et je suis délégué général depuis le 1er janvier 2015. J’ai créé il y a 20 ans une agence de voyages qui est spécialisée dans la fabrication de voyages dans la région Asie et aussi d’autres parties du monde. Précédemment, j’étais cadre dans le groupe ACCOR pendant 16 ans …

2. Que représente la communauté Française au Vietnam ?

La communauté française au Vietnam est très présente avec plus de 10 000 membres et beaucoup de bi nationaux. La France ayant été présente pendant plus de 120 ans au Vietnam, il y a une grande complicité entre les deux pays malgré les guerres. En général, les Français apprécient le Vietnam et sont appréciés ici.

3. Quelles sont les principales pages de l’histoire partagée entre la France et le Vietnam ?  

Oh la la, ce ne sont pas quelques pages mais une véritable bibliothèque qui nous faudrait pour raconter l’histoire entre nos deux pays …Bien sûr, la première guerre d’Indochine ou guerre d’indépendance contre la France qui s’est terminée par la terrible bataille de Dien Bien Phu a fortement marqué plusieurs générations mais il y a eu aussi de belles pages de bonheur partagées.

4. Quelle action menée au sein de votre délégation du Souvenir Français vous a-t ’elle le plus marqué ?

Il y a eu beaucoup d’actions que nous avons mené mais celle qui m’a surement le plus marque a été la remise de la Médaille de Vermeil du Souvenir Français a un ancien combattant français de la guerre d’Indochine qui est hélas décédé quelques mois après. Il était une mémoire vivante de cette guerre et il nous racontait souvent ses aventures. Son épouse vietnamienne était aussi toujours là pour nous écouter et elle continue à être fidèle au Souvenir Français.

5. Quels sont vos principaux relais dans le pays ?  

Après tant d’années ici, j’ai un bon réseau et je connais beaucoup de monde. J’ai aussi la chance d’avoir un délégué adjoint, Mr Yann Dovergne, qui est formidable et qui ne compte pas ses heures pour s’occuper de chacun. Il est vrai que je suis encore actif et que j’ai beaucoup de déplacements professionnels mais nous formons un bon binôme et c’est le principal.

6. Quels sont vos projets ?

Le prochain projet important est de trouver une solution acceptable pour relocaliser ou rapatrier les 80 tombes du cimetière du Dong Mo dans le Nord du Vietnam. Victimes des exactions japonaises en 1941, 80 de nos soldats ont être massacrés et enterrés dans le Haut Tonkin. Le problème est complexe mais nous sommes en train de travailler pour relever ce défi.

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