Une naissance révolutionnaire
L’origine de la cocarde tricolore remonte aux prémices de la Révolution française. Le 12 juillet, à l’appel de Camille Desmoulins, qui harangue les passants dans les jardins du Palais royal, les patriotes qui protestent contre le renvoi de Necker adoptent la cocarde verte comme signe de reconnaissance. Cette couleur est vite abandonnée.
Le lendemain, les membres de la milice bourgeoise qui s’assemblent pour constituer la garde nationale arborent une cocarde bleue et rouge pour manifester le caractère militaire de leur mission. Cet insigne est lui aussi trop ambigu pour rassembler la population : par un « singulier hasard », comme le note Lafayette, le bleu et le rouge sont à la fois les couleurs de Paris, celle de la livrée des serviteurs du duc d’Orléans, l’ambitieux cousin de Louis XVI. Dès le matin du 14, plusieurs contemporains notent que l’on voit fleurir dans Paris des cocardes bleues, blanches et rouges.
Trois jours après la prise de la Bastille, lorsque Louis XVI est reçu à l’Hôtel de Ville par Bailly, qui vient d’être élu maire de Paris, il se voit remettre une cocarde tricolore par Lafayette, commandant de la garde nationale. Celui-ci écrit dans les mémoires qui ont bâti sa légende qu’il tendit le fameux insigne au roi en déclarant : « je vous apporte une cocarde qui fera le tour du monde ».
La cocarde au couleur tricolore était née. Elle va s’inscrire plus d’un siècle plus tard dans l’ADN du Souvenir Français.
La cocarde du Souvenir Français est plus qu’un symbole, elle s’est imposée comme « le marqueur » de l’association. Apposée sur une tombe et sur un monument, elle révèle aux passants tant l’existence de l’association que son rôle dans l’entretien de cette tombe ou de ce monument. Elle est l’héritière de l’œuvre de la reconnaissance des tombes de militaires et marins morts pour la Patrie dénommée « La Cocarde du Souvenir » œuvre créée en 1916 afin de placer des cocardes prolongées de trois rubans sur les tombes des combattants.
En 1921, l’œuvre fusionne avec Le Souvenir Français qui reprend à sa charge cette mission. Une cocarde, d’abord sans inscription puis affichant le nom de l’association est créée (1926).
Cette cocarde devient la seule cocarde officielle ce qui n’empêche pas la création de déclinaisons dans les années 1930.
Une cocarde avec la croix de guerre.
Dans les années 2000, une cocarde avec le glaive.
2014 a marqué le retour définitif à la cocarde modèle 1926.
Pour en savoir plus :
De nombreux renseignements sont tirés d’un ouvrage sur Le Souvenir Français en cours de rédaction par M. Jean-Christophe DENIS, Délégué Général du Souvenir Français pour le LOIRET.
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