Descendant du Maréchal LYAUTEY, Claude JAMATI est Président de la Fondation Lyautey depuis 2020.
Ingénieur et diplômé en économie et sciences politiques, sa vie professionnelle s’est déroulée essentiellement à l’étranger dans l’ingénierie, puis en gestion de services d’environnement avec des résidences à Madagascar, New York, en Asie du Sud Est, en Côte d’Ivoire et au Maroc, où il a passé de nombreuses années en responsabilité. Il a eu la chance par sa profession de parcourir le monde où il est intervenu dans 120 pays. Puis, il a été maire de Bailly (Yvelines) de 2008 à 2020 et vice -président de l’agglomération de Versailles de 2011 à 2020.
Comme Président de la Fondation Lyautey, il a succédé au Colonel GEOFFROY qui a géré la Fondation entre 1980 et 2020.
1- Quels furent les rôles du Maréchal Lyautey et que représente-t-il aujourd’hui en particulier pour les plus jeunes ?
Tout d’abord, le Maréchal Lyautey, « animal d’action » comme il se définissait, eut un destin exceptionnel. Il fut à la fois un visionnaire avec une stature d’homme d’État, un humaniste et un homme de culture. Il eut de multiples fonctions parmi lesquelles on peut citer : membre de l’Académie Française en 1912, Résident Général de France au Maroc de 1912 à 1925, Ministre de la Guerre en 1916, Maréchal de France en 1921, membre fondateur de l’Académie des Sciences d’outre-mer en 1923 puis Président en 1932, Président du Comité Français de propagande aéronautique en 1926, Président d’Honneur du Scoutisme français (1927-1934), Commissaire général de l’exposition Coloniale en 1931.
Homme libre et fin lettré, ouvert, de tempérament généreux et moderniste, Lyautey a accompagné naturellement les mouvements de la pensée et des mentalités dans la France du début du XXe siècle.
Il restera dans les mémoires comme « l’homme du Maroc », sans aucun doute l’œuvre la plus remarquable de l’histoire « colonisatrice » européenne. Au Maroc, il a été Résident Général de 1912 à 1925 aux côtés du Sultan Moulay Youssef, dans le cadre d’un traité de protectorat exercé par la France. Dans un protectorat, le pays conserve sur le plan interne une autonomie contrairement à la colonie où il y a administration directe.
Une citation qui caractérise Lyautey :
« Celui qui n’est que militaire n’est qu’un mauvais militaire, celui qui n’est que professeur n’est qu’un mauvais professeur, celui qui n’est qu’industriel n’est qu’un mauvais industriel. L’homme complet, celui qui veut remplir sa pleine destinée et être digne de mener des hommes, être un chef en un mot, celui-là doit avoir ses lanternes ouvertes sur tout ce qui fait l’honneur de l’humanité ».
En bref, soldat exceptionnel, patriote passionné, colonisateur de génie, Lyautey restera l’une des grandes figures de notre histoire contemporaine.
Mais aujourd’hui, que représente le Maréchal Lyautey ?
Bien qu’il fût un des 16 maréchaux de France au cours de la 3ème République, il n’est pas assez connu des Français et en particulier des jeunes. Pourquoi ?
C’est normal, il a vécu de 1854 à 1934 et a exercé son activité essentiellement outre-mer : Tonkin, Algérie, Madagascar et Maroc.
Pourtant dans l’armée, sa renommée est encore vive et vient surtout de la publication du « Rôle social de l’officier » en 1891, livre qui demeure un modèle pour définir le comportement à adopter pour les cadres envers leurs subordonnés. Il a été par ailleurs Ministre de la Guerre en France de façon brève en 1916.
Il est plus connu des Marocains dont beaucoup le considèrent comme un des fondateurs du Maroc moderne, où il a consolidé la gouvernance et engagé de nombreuses actions durables, d’organisation de l’État, d’urbanisme, notamment à Rabat, dont il a fait la capitale du Maroc, en lieu et place de Fès, et à Casablanca qui lui doit son essor portuaire et industriel au point d’être devenue la capitale économique du Royaume. De l’instruction publique à l’exploitation des mines de phosphate en passant par le chemin de fer et le port de Casablanca, le pays sera, 13 ans après son arrivée comme Résident Général en 1912, transformé de fond en comble, tout en gardant son identité culturelle.
Aux Invalides, sur le tombeau du Maréchal Lyautey, figure cette citation qui résume bien son attachement pour le Maroc : « Plus je connais les Marocains et plus je vis dans ce pays, plus je suis de plus en plus convaincu de la grandeur de cette nation »
Dans le scoutisme enfin, il est connu pour avoir été président d’honneur des trois fédérations du scoutisme français de 1927 à sa mort en 1934. Sa dernière demeure, le château de Thorey-Lyautey abrite d’ailleurs un musée général du scoutisme en France.
2- Quelles actions conduit votre fondation ?
La Fondation Lyautey a été créée en 1936 et a été reconnue d’utilité publique par décret du 31 mai 1937. La Fondation est propriétaire du Patrimoine Lyautey constitué pour l’essentiel du Château de Thorey-Lyautey, dernière demeure du Maréchal Lyautey, situé à 35 km de Nancy en Lorraine.
Présidée par un descendant du Maréchal, Claude Jamati, gérée par un bureau exécutif composé pour moitié de Lorrains et de Franciliens, la Fondation Lyautey regroupe plusieurs centaines de membres et contribue au maintien de la présence de Lyautey, qui est, comme exposé précédemment un exemple, un symbole et un homme de référence.
Le Château de Thorey-Lyautey a fait l’objet de plusieurs tranches de travaux de restauration, dont la dernière vient de se terminer, avec l’appui financier de l’État, de la Région Grand Est, du Département de Meurthe-et-Moselle, et de la Fondation du Patrimoine. Une nouvelle tranche de travaux est en cours de montage, ainsi que l’aménagement du Parc, inscrit comme le Château à l’inventaire des Monuments historiques.
Le Château a le label « Maison des Illustres », mettant en valeur des demeures remarquables par leur histoire et ceux qui les ont habitées. Il est visitable au public l’été ou pour les groupes sur demande tout au long de l’année (claudejamati@yahoo.fr). En 2022, année de réouverture au public du château, environ un millier de personnes sont venues visiter le Château et le Parc.
En dehors du Château de Thorey-Lyautey, qui est un lieu d’histoire et de culture, patrie intégrante du patrimoine lorrain et un « bout de l’histoire du Maroc » en France, la Fondation Lyautey est présente partout où elle peut faire vivre l’œuvre et la mémoire de Lyautey : conférences, colloques, expositions, cérémonies diverses et accompagnement d’actions éducatives. La Fondation a déjà noué plusieurs partenariats : Souvenir Français et Réseau Baden Powell. Elle entretient des liens d’amitié avec des institutions comme l’Académie des Sciences d’outre-mer et la Koumia (Goums marocains). Intégrée dans le territoire du Saintois en Lorraine, la Fondation maintient des liens solides au Maroc, où un partenariat institutionnel est à l’étude.
Trois bulletins « Présence de Lyautey » sont publiés chaque année, chaque bulletin contenant un dossier spécial sur un sujet en liaison avec Lyautey : l’aviation, les arts, l’éducation, etc.
La Fondation Lyautey a amorcé plusieurs actions pour faire connaitre ses activités et les inscrire dans le temps long en liaison avec ses partenaires, notamment l’élaboration d’un « projet culturel, scientifique et éducatif » et un nouveau site internet. Des liens sont à nouer prochainement avec le Lycée Militaire d’Aix et les Spahis
Un film Lyautey le Marocain, coproduit par Real Production, dirigé par Christian Monzinger, et par Vosges Télévision, a été réalisé par Zouhair Chebbale. Ont participé à ce documentaire : France 3 Grand Est, le Réseau des Télévisions du Grand Est (RTGE) et le Centre National du Cinéma et de l’Image animée. Strasbourg Eurométropole, la Région Grand Est et le ministère des Armées (Direction de la Mémoire, de la Culture et des Archives (DMCA) ont soutenu le film. Vous pouvez le visionner grâce au lien suivant :
Mot de passe : Maréchal
3- Quelle place est réservée à la Maréchale Lyautey dans ces actions ?
La Maréchale Lyautey a œuvré aux côtés de son mari entre son mariage en 1909 et son décès. Elle a évidemment toute sa place dans les actions de la Fondation Lyautey.
Aux côtés du Maréchal Lyautey notamment au Maroc, elle a fondé de nombreuses œuvres d’assistance à l’enfance, puis les premiers dispensaires antituberculeux, les premières colonies de vacances et les écoles d’infirmières. Ces actions furent prolongées à son retour en France, à Thorey-Lyautey où elle fit construire aux côtés de son mari un dispensaire familial et une maison pour les jeunes. Elle eut des responsabilités de premier ordre à la Croix Rouge entre 1926 et 1945.
La Maréchale Lyautey née Inès de Bourgoing (1862-1953), a été inhumée à son décès à côté du Maréchal dans le mausolée de Rabat, puis a vu son corps rapatrié du Maroc en 1961 pour être inhumé dans le cimetière du village de Thorey-Lyautey, alors que le cercueil de son époux fut déposé dans la crypte des Gouverneurs de la cathédrale Saint-Louis des Invalides jusqu’à l’édification de son nouveau tombeau, terminé en 1963, dans la chapelle Saint-Augustin de l’église du Dôme.
Depuis son inhumation en 1961 dans le cimetière de Thorey-Lyautey et en dépit de quelques entretiens du quotidien, la tombe de la Maréchale a subi les effets du temps pour être aujourd’hui très délabrée.
La Fondation Lyautey a décidé de restaurer sa tombe en partenariat avec le Souvenir Français. Cette restauration, qui a démarré en janvier 2023, fera l’objet d’une inauguration à Thorey-Lyautey le 7 mars 2023, veille de la Journée Internationale des droits des Femmes. Le 9 mars 2023, une conférence sera donnée par Marie José Chavenon sous l’égide du Souvenir Français à Paris.
Enfin, la Fondation Lyautey a soutenu la diffusion de deux ouvrages consacrés à la Maréchale Lyautey :
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