Raconter l’histoire de la Seconde Guerre mondiale à partir d’un seul lieu, c’est ce que permet le cimetière de Clairvivre. Connu en Dordogne sous le nom de « cimetière des Alsaciens », il jouxte l’hôpital où se sont repliés les Hôpitaux civils de Strasbourg après leur évacuation en 1939-1940. La cité sanitaire, créée par la fédération nationale des blessés du poumon combattants durant l’entre-deux-guerres, abrite alors déjà un certain nombre de blessés et de malades. Le 11 octobre 1939, on compte 935 personnes prises en charge par les Hospices Civils de Strasbourg au sein de la cité sanitaire de Clairvivre. 544 adultes et 391 enfants, dont 319 orphelins et pensionnaires du refuge Albert Schweitzer. A ce moment-là, l’hospice civil évacué ne traite que des patients réfugiés d’Alsace. Avec les malades et le personnel des Hospices Civils de Strasbourg la cité accueille, fin octobre 1939, en plus des malades, 600 à 700 membres du personnel, médical et technique. Les Alsaciens réfugiés en Dordogne sont invités à rejoindre leur foyer dès le 13 juillet 1940, par le gauleiter Wagner, à grand renfort de propagande. Le même jour, il décrète l’interdiction du retour en Alsace, des Alsaciens francophiles et des juifs.
De nombreux autres réfugiés y ont séjourné également et sont enterrés dans le cimetière de Clairvivre : Républicains espagnols, Juifs, maquisards et résistants, expulsés, réfractaires au STO. Autant de destins qui racontent l’histoire de cette guerre à travers les allées du cimetière. Le Souvenir Français a souhaité géolocaliser cet exceptionnel chemin de mémoire. Grâce aux recherches entreprises par l’historien Christophe Woehrle, auteur de « La cité silencieuse, Strasbourg-Clairvivre, 1939-1945 » (Editions Secrets de Pays), et à l’implication de la délégation départementale et du comité de Salagnac, la géolocalisation de 34 tombes sera inaugurée le 20 octobre 2019.
Quelques destins présentés :
Antonio Costa né en 1914 en Espagne est un milicien espagnol. Il est hospitalisé à l’hôpital complémentaire militaire de Clairvivre. Il est arrivé le 7 février 1939 à Clairvivre avec les 1002 miliciens espagnols. Il y est décédé le 27 septembre 1939 à l’âge de 25 ans et est le premier étranger enterré dans le cimetière.
Jeanne Mangold est une enfant de l’assistance publique née le 23 mars 1938 et déposée à l’orphelinat des Hospices Civils de Strasbourg. Evacuée avec les enfants assistés du Bas-Rhin à Clarivivre, elle décède le 25 septembre 1939 à l’âge de 18 mois. Elle est enterrée au cimetière de Clairvivre dans un carré spécialement réservé aux enfants.
Leon Navarro est né le 24 décembre 1880 à Salonique en Grèce. Dans l’entre-deux-guerres, face à l’antisémitisme grandissant dans son pays, il quitte Salonique avec son épouse pour venir s’installer à Paris. En 1942, il fuit Paris et se réfugie à Brive-la-Gaillarde. Affaibli par l’exil et les persécutions, il meurt à l’Hôpital des Réfugiés de Clairvivre le 5 décembre 1942.
Louis Georges Delmotte est né le 8 juin 1919 à Saint-Denis. Il rejoint le 10 mars 1944, le 1er Régiment des Francs-tireurs et partisans français (F.T.P.F.) du commandant Louis Parenty sous le nom de Louis Denis. Blessé mortellement au combat de « Bost-Laporte », il décède le 21 mai 1944 des suites de ses blessures.
Claude Lucien René Schreiber est né le 14 février 1923 à Strasbourg (Bas-Rhin). Etudiant en médecine, il rejoint les hospices civils de Strasbourg à Clairvivre et intègre au côté du Professeur René Fontaine la résistance locale de Clairvivre. Le 7 juin 1944, suite à une dénonciation calomnieuse, il est fusillé par des résistants au lieu-dit « Fer-à-cheval » à Clermont-d’Excideuil.
Stanislas Nawrocki est né le 16 septembre 1916 à Lodz en Pologne. Il entre en résistance dans la Brigade RAC en Dordogne en 1944 au grade de sous-lieutenant F.F.I. Le 6 juin 1944, il est engagé dans un combat, mortellement blessé, il est évacué à l’hôpital de Clairvivre; il y décède des suites de ses blessures, le 30 octobre 1944.
Gaston Maurice Champroux est né le 13 août 1890 à Jouet-sur-l’Aubois dans le département du Cher. Maréchal des Logis au 26e régiment de Dragons, il participe à la Première Guerre mondiale, il contracte une tuberculose pulmonaire alors qu’il est gazé en service commandé. Il décède au sanatorium de Clairvivre, qu’il a aidé à construire, le 7 février 1948.
Contact : Martine Marquet, Présidente du Souvenir Français Comité de Clairvivre, martine-marquet@laposte.net
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