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4 septembre 2023

La mémoire à travers les livres

Les livres de nos adhérents

Agnès Guillaume, Thierry Hardier (dir), Les carnets de guerre de Lucien Decroix (1915-1919), Edhisto, 2023

Lucien Decroix (1897-1944), habitant de Clichy travaille en usine lorsque la Première Guerre mondiale éclate. Devançant l’appel de sa classe, il s’engage en janvier 1915 à l’âge de 17 ans et est affecté au 49ème régiment d’Artillerie de Campagne de Poitiers qui utilise des canons. Il combat dans de nombreux secteurs, dont Verdun, la Somme, ou encore la Marne. Son témoignage comprend son carnet de guerre tenu au jour le jour, ses notes originelles, ses notes recopiées et des correspondances, formant le témoignage rare et complet d’un artilleur dans la Grande Guerre.

Cette publication est issue d’un projet collectif en partenariat avec le collège Paul Eluard de Noyon et le CRID 14-18, avec le soutien du Souvenir Français et de la ville de Noyon.

Pour en savoir plus : https://www.edhisto.eu/librairie-en-ligne/home/180-les-carnets-de-guerre-de-lucien-decroix-1915-1919-9782355150487.html

Eric Grieu, Amère Victoire, des soldats méridionaux de juin 1919 à juin 1940, ED de la Fenestrelle, 2023

Le Traité de Versailles en juin 1919 ne règle rien aux rivalités entre nations encore exsangues de la guerre 1914-1918. Le Midi essaie de reconstruire un autre monde en y incluant le culte des « Morts pour la France ». Les soldats méridionaux, comme ceux de toutes les régions du territoire national, apprennent qu’il faut d’abord se protéger d’une invasion. La ligne Maginot fait oublier « l’autre guerre » qui pourtant se prépare. La plupart des villes de garnison du sud-est, pourtant éloignées des frontières du nord ou de l’est, vivent la course à la guerre. L’agression des armées allemandes en mai 1940 fait aussi découvrir l’Armée des Alpes, dirigée par le général Olry. Cette armée, composée de nombreux méridionaux prouvera que tout est possible à certaines heures, face à l’adversité. Des uniformes, coiffes, équipements, documents de la collection de l’auteur, accompagnent plusieurs faits militaires de cette période dramatique et parfois épique. Ce sont à nouveau des « témoins silencieux ».

L’auteur est président du comité du Souvenir Français de Pont-Saint-Esprit (Gard).

Pour en savoir plus : grieueric@orange.fr

Les autres livres du mois

Thomas Rabino, Laure Moulin Résistante et sœur du héros, Perrin, 2021

Dans la famille Moulin, on connaît surtout Jean, le héros de la Résistance. Mais cette figure aujourd’hui nationale doit beaucoup au soutien d’une femme : Laure Moulin (1882-1974). Oubliée de tous, la sœur aînée de la famille fut pourtant une combattante de la première heure et une authentique héroïne : ardent patriote et républicaine de toujours, infirmière volontaire pendant la Première Guerre mondiale, cette professeure d’anglais porta secours aux réfugiés espagnols fuyant le franquisme, avant de rejoindre l’Armée des ombres dès l’été 1940.

Infatigable voyageuse et fine lettrée, elle fut la première complice et la plus proche confidente de l’unificateur de la Résistance. Agent de liaison, capable de coder et de décoder des messages clandestins, elle prit tous les risques et enquêta sans relâche sur les circonstances troubles de la mort d’un petit frère dont elle porta la mémoire jusqu’à son dernier souffle, au point d’effacer le rôle essentiel qui fut le sien.

Au terme d’une enquête passionnante, fort d’archives et de témoignages inédits, Thomas Rabino répare un oubli injuste en mettant en lumière un destin hors normes. Ce faisant, il rend justice à celui de toutes ces femmes, sœurs et proches de résistants sans lesquelles la Résistance n’aurait pas existé.

Cet ouvrage a reçu le prix du Jury du prix littéraire de la Résistance CAR-Souvenir Français en décembre 2021

Pour en savoir plus : https://www.decitre.fr/livres/laure-moulin-9782262047801.html

Stéphane Nivet, Jean Moulin, L’inconnu de Lyon 1942-1943, Le Journal de Saône-et-Loire, 2023

A l’occasion des 80 ans de la mort de Jean Moulin, Le Journal de Saône-et-Loire publie un ouvrage qui retrace le combat mené par le chef de la Résistance, notamment à Lyon, entre janvier 1942 et juin 1943, date de son arrestation par Klaus Barbie à Caluire.

Il y a 80 ans, Jean Moulin payait du sacrifice de sa vie son engagement pour les valeurs de la République. Depuis, Jean Moulin est un mythe de la Résistance française face au nazisme. Ce combat, il l’a mené notamment à Lyon, entre janvier 1942 et juin 1943, date de son arrestation par Klaus Barbie à Caluire. Durant ces dix-huit mois, il s’est consacré à une mission essentielle : unifier les mouvements de la Résistance intérieure autour du Général de Gaulle.

A travers cet ouvrage, l’auteur remet cette histoire forte dans sa chronologie et dans sa géographie. Avec lui, on arpente les rues de Lyon et sa région, on retrouve les lieux devenus symboliques mais on part aussi à la rencontre des personnages qui ont accompagné Jean Moulin tout au long de son combat, pour mieux comprendre la réalité fragile de la Résistance et la dureté quotidienne d’un engagement total.

Pour en savoir plus : https://boutique.leprogres.fr/terroir-et-culture/histoire-et-culture/jean-moulin-linconnu-de-lyon-1942-1943

Livret d’exposition « Jean Moulin artiste »

Ce livret est édité par l’association Egrégora Bassin d’Arcachon pour marquer la date anniversaire des 80 ans de la mort de Jean Moulin. Il est composé d’une cinquantaine de pages retraçant son engagement au service de l’Etat et son parcours artistique jalonné d’un florilège de photos de famille, des biographies de Daniel Cordier, Laure Moulin et Antoinette Sachs, de dessins et de caricatures de l’artiste.

L’association a souhaité y associer les biographies de 16 hommes et femmes résistants du Bassin d’Arcachon, disparus, fusillés ou déportés afin d’honorer leur mémoire (ces fiches sont présentées sous forme de panneaux lors de manifestations ou d’expositions).

Elle propose de participer à cette édition exceptionnelle en commandant dès maintenant le nombre d’exemplaires souhaités.

Les livrets seront expédiés par voie postale, à l’adresse indiquée sur le bon de souscription dès réception du chèque correspondant.

Pour en savoir plus : https://egregora-bassin-darcachon.jimdofree.com/jean-moulin-expo/

Jean-Michel Tanguy, René Durand, Soldat du 1/3ème Régiment d’Artillerie Coloniale de la 2ème Division Blindée, 2023

Note de l’auteur : J’ai toujours habité de part et d’autre des boulevards extérieurs, dit des Maréchaux, du Sud de la capitale. Le parc Montsouris fut un des lieux où, enfant, j’allais me promener avec mes parents et où j’ai ensuite accompagné mes enfants puis mes petits-enfants. C’est un poumon de verdure de Paris, avec son pendant : la Cité Universitaire. J’ai souvent remarqué une stèle concernant un soldat tué par une bombe allemande le 26 août 1944. Elle se trouve sur une pelouse de la partie est, près de la rue Gazan. De façon inexplicable le prénom de ce soldat de 1/3ème Régiment d’artillerie coloniale y est erroné. Il est grand temps de lui rendre justice sur ce point mais, surtout, de raconter comment ce soldat vendéen est arrivé à cet endroit, comment il y a perdu la vie lors de la libération de Paris, un moment d’espoir. Au de-là de la reconnaissance de la Nation, chaque citoyen français doit se souvenir et en éprouver une reconnaissance.

Pour en savoir plus : jmt@jeanmicheltanguy.eu

Christian Wagner (retranscription), Au-dessus de la tranchée, Carnets de guerre d’un chef d’escadrilles, Georges Villa raconte et dessine sa guerre (1914-1919), Edhisto, 2023

Georges Villa est né le 24 janvier 1883 à Montmédy dans la Meuse. Après des études aux Beaux-Arts, il est déjà un artiste réputé lorsque la Grande Guerre se déclenche. Le 29 juillet 1914, Georges Villa, officier de Réserve, doit, de Saint-Pétersbourg, où il est présent lors de la visite de Raymond Poincaré, rejoindre lui aussi la France. Après un voyage rocambolesque, il arrive juste pour prendre part à la bataille de la Marne avec le 132ème Régiment d’Infanterie de Reims. Le 6 avril 1915, le lieutenant Villa est blessé aux Eparges par un éclat d’obus. Rétabli, il ne peut toutefois continuer le combat. En juillet 1915, il est admis à l’école militaire d’aviation de Chartres. Le 11 septembre 1915 débute son second carnet, 6 autres vont suivre, jusqu’au 22 janvier 1919. Pilote, il monte les échelons au sein d’escadrilles présentes sur les fronts de Champagne, Argonne et Verdun jusqu’au commandement d’écoles de pilotage. C’est la première fois que sont publiés les carnets de guerre d’un chef d’escadrilles aériennes de la Première Guerre mondiale.

Pour en savoir plus : https://www.edhisto.eu/librairie-en-ligne/home/176-au-dessus-de-la-tranchee-carnets-de-guerre-d-un-chef-d-escadrilles-9782355150470.html

Etienne Fischer, Jean-Baptiste Lebas, le combat pour la liberté, Ed Amalthée, 2023

Note de l’auteur : Etienne Fischer retrace la vie de Jean-Baptiste Lebas (1878-1944), homme politique courageux et intègre, issu d’un milieu populaire. Homme du Nord, il œuvra pour la ville de Roubaix en tant que maire. Il est notamment à l’initiative de la construction des premières habitations bon marché de la fameuse piscine de Roubaix. Socialiste convaincu, il sera ministre du Travail dans le gouvernement du Front Populaire et à l’origine de grandes lois sociales, comme l’institution des congés payés.

Fervent défenseur de la Liberté, il est l’un des rares hommes politiques à avoir fait acte de résistance contre l’occupant allemand durant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Il paie de sa vie son engagement puisqu’il meurt en déportation en 1944.

Pour en savoir plus : https://www.editions-amalthee.com/catalogue-livres-editions-nantes/histoire/jean-baptiste-lebas-le-combat-pour-la-liberte/

Editions Zone tranquille – Projet de réédition du roman Le Réveil des morts, de Roland Dorgelès

Les éditions Zone Tranquille souhaitent éditer à nouveau le roman Le Réveil des morts, illustré par des aquarelles de Véronique Abadie d’après des photographies d’archives.

Dorgelès, écrivain de la Grande Guerre, soldat lui-même, raconte le retour des réfugiés dans leur pays aplati, sur le Chemin des Dames fin 1918-1919. Dans des conditions de vie incroyables, dans des abris provisoires, dans des caves. La période de la Reconstruction commence. L’Etat met en place les dommages de guerre dans une région ruinée par les combats.

Le monde des combattants et des non combattants s’affrontent. Que va devenir ce monde pour lequel les hommes se sont sacrifiés ? Se réveilleront-ils pour dénoncer les injustices, la cupidité des hommes, pour que personne ne les oublie ?

Pour participer à la réédition du livre Le Réveil des morts, et pour en savoir plus : https://www.helloasso.com/associations/zone-tranquille/collectes/dorgeles-le-reveil-des-morts-re-edition 

Amaury Lorin, Paul Doumer, La République audacieuse, Champ Vallon, 2023

Il y a quatre-vingt-dix ans, un fils de cheminot né à Aurillac, Paul Doumer, était élu président de la République française. Audace d’un régime, la IIIème République, qui, en dépit de ses imperfections, consacre alors l’ascension sociale méritocratique par l’école et le diplôme. Audace d’un homme incarnant ce fondement par l’exemple probant de son parcours : placé à quatorze ans comme apprenti graveur dans un atelier de fabrique de médailles par sa mère veuve, le jeune Auvergnat monté à Paris passe son bac en blouse d’ouvrier, avant de devenir « prof de maths » puis journaliste. Parachuté dans l’Aisne, dans l’Yonne puis en Corse, Doumer apparaît inclassable politiquement : n’ayant jamais présidé le Conseil ni aucun parti politique, il est gouverneur général de l’Indochine, ministre des Finances à trois reprises, et préside la Chambre des députés puis le Sénat. Pendant près de cinquante ans, Doumer prend une part active à tous les grands dossiers du régime, au carrefour de la droite et de la gauche, à la jonction de la politique, de l’industrie, de la finance et de la diplomatie. Le parcours de Paul Doumer est également marqué et façonné par la tragédie : quatre de ses cinq fils et une de ses trois filles meurent entre 1914 et 1923, avant que le président lui-même ne soit assassiné le 6 mai 1932 dans l’exercice de ses fonctions, en pleine et inexorable montée des fascismes en Europe.

Un tel parcours serait-il possible aujourd’hui ? Cette biographie, fondée sur les archives privées inédites de Paul Doumer, exhumées auprès de ses descendants, comble une lacune importante et paradoxale : alors que 25 000 voies de circulation portent le nom de Paul Doumer partout en France, aucune biographie n’avait encore été consacrée au « président assassiné », devenu le « président oublié ».

Pour en savoir plus : http://www.champ-vallon.com/

La mémoire à travers les sites internet

J’aime mon Patrimoine, Jean Moulin, un héros national de la Résistance

Article mis en ligne par le site internet « J’aime mon patrimoine »

« Le 8 juillet 2023 marque le 80ème anniversaire de la mort de Jean Moulin. Ce résistant de la première heure a joué un rôle central dans la constitution et l’union de la Résistance française face à l’oppression nazie. Véritable bras droit du général de Gaulle sur le territoire français, Jean Moulin est aujourd’hui un personnage incontournable de la Seconde Guerre mondiale. Parcourez l’histoire et découvrez la vie fascinante de cette éminente figure nationale ! »

Pour lire l’article : https://www.jaimemonpatrimoine.fr/fr/module/81/2229/jean-moulin-un-heros-national-de-la-resistance

La mémoire à travers le podcast

France Culture, podcast Les Grandes Traversées – Jean Moulin, un Français libre – Episode 5 : la légende

Au sortir de la guerre, le nom de Jean Moulin est peu connu. Du travail de mémoire accompli par sa sœur et par Daniel Cordier jusqu’à sa panthéonisation le 19 décembre 1964 et au discours d’André Malraux, comment celui qui a disparu comme une ombre est-il devenu l’incarnation de la Résistance.

Le président général du Souvenir Français Serge Barcellini a participé à ce podcast.

Pour écouter le podcast : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-grandes-traversees/la-legende-9039417

Les recommandations culturelles de François Rousseau

Mémorial de l’ancienne gare de déportation de Bobigny

Ancienne gare de la Grande Ceinture parisienne à Bobigny – photo Claude Gallex

La gare de Bobigny fut construite en 1928 le long de la Grande Ceinture parisienne, sur un vaste espace de près de quatre hectares. Elle comprenait un bâtiment voyageur, dont le trafic peu rentable est arrêté en 1939, et une grande Halle marchandises construite en 1930. En juillet 1943, la gare de Bobigny prend le relai de celle du Bourget, comme lieu de départ de la déportation des Juifs de France par l’Allemagne nazie détenus au camp de Drancy avec l’aide du gouvernement de Vichy. L’installation d’une activité industrielle après la guerre protège le site en évitant destructions et nivellements.

La démarche de mémoire se met en place lorsqu’en 1988, la Ville de Bobigny s’oppose à la démolition envisagée du bâtiment des voyageurs. Le site révèle la dimension planifiée du processus de déportation des juifs de France. Lorsque le site et ses deux bâtiments sont inscrits à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, un projet de valorisation mémorielle et historique devient possible. En 2011, la Ville et la SNCF signent un protocole de coopération pour la réhabilitation de cette ancienne friche ferroviaire et l’aménagement d’un mémorial. La SNCF réalise en 2013 la restauration complète de la Grande Halle des marchandises.

Après un concours organisé en 2016 remporté par l’Atelier Philippe Prost Architecte et le groupement OKRA paysagiste mandataire, les travaux d’aménagement se sont achevés en décembre 2022. L’aménagement paysagé et la création d’un chemin mémoriel permettent de rendre leur dignité aux déportés. Le parcours commence par une longue rampe constituant la liaison entre présent et passé. Le site de Bobigny constitue le seul exemple de gare ayant servi à la déportation, dont l’état est proche de sa configuration d’origine.

L’inauguration le 18 juillet, anniversaire du départ du premier convoi, a donné lieu à une émouvante cérémonie entre allocutions, témoignages, lecture de poèmes et musique des camps avec une création originale d’Hélios Azoulay.

Serge Klarsfeld, dont le père Arno a été déporté par le convoi n°61 du 28 octobre 1943, rappelle que c’est en 1963 qu’il s’est rendu pour la première fois à Auschwitz. « Seule une véritable éducation pourra aider à éradiquer l’antisémitisme ».

Puis c’est les témoignages de deux déportés.

Ginette Kolinka est déportée par le convoi n°71. Elle est envoyée à Bergen-Belsen et échappe ainsi à la chambre à gaz. « Je vous raconte une histoire, c’est celle de Ginette. J’ai simplement eu de la chance, je ne suis pas une héroïne. Vous savez les souvenirs, c’est un peu spécial, on se les forge parfois. »

Henri Zajdenwergier raconte son épopée : dernier survivant du convoi n°73 qui le conduit dans les pays Baltes, il est employé à aménager des pistes d’aviation. Il est ensuite évacué par la mer vers Dantzig et le camp du Stutthof tout proche jusqu’en janvier 1945, avant de subir les marches de la mort.

Jean-Pierre Farandou, pdg de la SNCF, rappelle que dès 1992, l’entreprise s’est lancée dans l’étude de ses archives, qui sont conservées au Mans. Appliquant la devise « transparence, connaissance et transmission », il salue le Mémorial qui « transforme le site ferroviaire en un lieu de mémoire et d’éducation ».

Serge et Beate Klarsfeld lors de la cérémonie du 18 juillet © photo Claude Gallex

Enfin, c’est l’allocution de Mme Patricia Miralles, entourée de 10 porte-drapeaux, qui retrace l’histoire des lieux : « choisie parce qu’elle était plus discrète que celle du Bourget, la gare avait été inaugurée seulement 11 ans auparavant. Le 1er convoi parti le 18 juillet 1943 arrive à Auschwitz après 3 jours et 2 nuits d’un sinistre voyage. Après le dernier convoi de déportés le 31 juillet 1944, même Brunner, le chef du camp de Drancy, quitte Paris le 17 août depuis la gare de Bobigny. Le site est devenu un lieu d’histoire essentiel qui permet de mieux cerner la politique coupable de la France de Vichy et de lutter contre la falsification de l’histoire. » Comme le fort de Romainville son voisin, « ces lieux sont des sentinelles contre l’oubli ».

Cet environnement de bâtiments industriels, entre silence et friche, a inspiré Hélios Azoulay et son ensemble de Musique Incidentale, qui a fait retentir la musique pour mieux écouter les voix des Déportés. Morceaux puisés dans le répertoire de la musique des camps, chants de déportés et création d’une œuvre originale, Neshama ou Le petit ballon rouge, inspirée de la poésie de Benjamin Fondane, ont accompagné la cérémonie sous la direction d’Hélios Azoulay.

Ancienne gare de déportation de Bobigny Pavillon d’accueil du public

151 avenue Henri-Barbusse 93000 Bobigny 

Tél. : 01 89 57 21 57

Ouvert du mercredi au dimanche de 9h30 à 12h30 et de 14h à 17h

Entrée gratuite

www.garedeportation.bobigny.fr


40ème journées européennes du patrimoine

Les 16 et 17 septembre 2023, le grand rendez-vous annuel des Français avec leur patrimoine mettra deux thèmes à l’honneur : le Patrimoine vivant et le Patrimoine du sport. Le succès ininterrompu des JEP depuis 40 ans témoigne de l’intérêt du public pour son histoire et son patrimoine.

– Le musée de l’Armée dévoile la richesse de ses collections, de son histoire, de ses métiers et de ses savoir-faire. Graveur, peintre, médailleur, dessinateur et illustrateur… L’œuvre de Jean Delpech (1916-1988) est marquée par la diversité des talents de l’artiste. Son fonds de plus de 400 dessins et estampes acquis par le musée en 2019, constitue un témoignage inestimable sur la Seconde Guerre mondiale : son travail quasi ethnographique sur la période, illustre ses années de mobilisation dans les chasseurs alpins de 1938 à 1940 puis sa vie à Paris sous l’Occupation.

L’exposition sur la campagne de Tunisie qui s’est achevée le 20 mai 1943 par le défilé de la victoire à Tunis, est toujours présentée à l’Historial Charles de Gaulle. Les Britanniques, fair-play, ont laissé les Free French ouvrir la partie motorisée du défilé, en recevant ainsi une immense ovation.

Dans le Grand salon, la DGSE expose des machines historiques Enigma et leur fonctionnement sera expliqué via une réplique contemporaine. Par l’incitation à la découverte des lieux de mémoire du ministère des Armées, la DMCA a mis en place une action pédagogique mémorielle. Un casque de réalité virtuelle permettra de visiter les nécropoles nationales et autres carrés militaires dans les cimetières communaux. Enfin, le 6e Salon parisien du livre d’histoire militaire est organisé dans la Cour d’honneur.

Musée de l’Armée Hôtel national des Invalides 129 rue de Grenelle 75007 Paris

Tél. : 01 44 42 38 77

Entrée libre dans le musée les samedi 16 et dimanche 17 de 10h à 18h

www.musee-armee.fr

– L’exposition Bicyclettes et rutabaga, dans le Provinois est présentée au Lycée Thibaut de Champagne – Ancien palais des comtes de Champagne et Brie 3 rue du Collège 77160 Provins. Les panneaux explicatifs remarquablement documentés et richement illustrés permettent de saisir le quotidien des populations et d’aborder concrètement les enjeux de la période de l’Occupation dans la région de Provins. Samedi et dimanche 14h-18h

– Au Château d’Asnières 89 rue du Château 92600 Asnières-sur-Seine, les visiteurs des Journées européennes du patrimoine seront cette année invités à découvrir l’univers de la bande dessinée à succès Les Enfants de la Résistance, publiée aux Éditions Le Lombard, qui est devenue une référence pour expliquer la Seconde Guerre mondiale aux plus jeunes. Le Château va se transformer pour l’occasion et accueillir un jeu de piste, un studio de podcast et un espace d’exposition pour suivre l’histoire de François, Eusèbe et Lisa qui refusent que la France s’avoue vaincue. Samedi et dimanche 11h-19h

– Le Centre des Archives diplomatiques de La Courneuve 3 rue Suzanne Masson 93120 La Courneuve est ouvert pour une visite guidée du centre des archives, de sa salle de lecture et de ses dépôts.

Des documents rares du fonds Rose Valland conservé aux archives diplomatiques seront présentés. Conservatrice au musée du Jeu de Paume à Paris, Rose Valland, a permis la sauvegarde et la récupération de 60 000 œuvres spoliées et volées par les nazis durant la Seconde Guerre mondiale.

Samedi de 15h à 16h30

– Enfin parmi les événements en région, le musée départemental de la Résistance du Vercors, présente plusieurs animations, en particulier une conférence sur la vie de Christine Granville, comtesse polonaise en exil, membre du SOE britannique et parachutée dans le Vercors en juillet 1944. Samedi 16 à 14h

– A découvrir également, une exposition en plein air au cœur de la résistance avec camps de maquisards, parachutages, codage et atelier télégraphique. Au centre du village de Vassieux, le musée retrace l’histoire du Vercors résistant, du maquis aux combats de 1944, et l’après-guerre avec la reconstruction et les commémorations.

26420 Vassieux-en-Vercors samedi de 10h à 12h et dimanche de 14h à 18h

www.ladrome.fr

Pour le programme complet, à moins d’un mois de l’événement, déjà plus de 21 000 participations sont recensées sur la carte interactive du site officiel, actualisée en temps réel :

www.journeesdupatrimoine.culture.gouv.fr


Mémorial du camp de Rivesaltes, Michael Kenna une mémoire photographique

Camp de Rivesaltes, Study 20, Pyrénées-Orientales (2022) Mémorial du camp de Rivesaltes © Michael Kenna 2022

Le travail subtil et poignant du photographe Michael Kenna autour de la mémoire des camps rappelle la place particulière prise par le camp de Rivesaltes dans le dispositif de déportation des juifs par la France de Vichy.

Cette exposition met en regard et en dialogue une quarantaine de tirages réalisés à la fin des années 1990 dans d’anciens camps nazis, avec des photographies réalisées à Rivesaltes en mars 2022 à l’occasion d’une résidence de l’artiste. Ses photographies du camp sont à la fois sensibles et évocatrices de cette période particulièrement dramatique vécue par l’ancien camp Joffre devenu le « Drancy de la zone Sud ».

Michael Kenna explique : « Ce qui m’intéresse toujours, c’est la relation qu’il y a entre les traces de l’histoire et le paysage. Rivesaltes est un endroit très profond, plein d’âme et sincère. »

L’exposition présente le travail artistique de Kenna en deux volets : Une quarantaine de photos illustre la démarche personnelle de l’artiste autour des anciens camps nazis dans toute l’Europe, qui fait surgir de l’univers concentrationnaire la lumière autant que l’ombre. Dans la seconde partie, on verra comment, de l’aube au coucher du soleil, le photographe a travaillé dans les vestiges de l’ancien camp Joffre de Rivesaltes pour capter la mémoire des lieux, sous un ciel tourmenté.

« Au-delà du travail scientifique d’Histoire et de Mémoire, le passé a besoin d’artistes pour porter un regard nouveau sur les événements et les interpréter librement. », rappelle Céline Sala-Pons, directrice du Mémorial du camp de Rivesaltes.

Jusqu’au 1er octobre 2023

Mémorial du camp de Rivesaltes avenue Christian-Bourquin 66600 Salses-le-Château 

Tel : 04 68 08 39 70 (à 10km au nord de Perpignan)

Ouvert tous les jours de 10h à 18h

Plein tarif : 9,5€, réduit : 6,5€

Parcours de visite extérieur dans le camp, entrée libre

www.memorialcamprivesaltes.eu

11ème weekend de reconstitution historique

Reconstituteurs, musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux © Stéphane Veniel

Le musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux donne rendez-vous aux amateurs d’histoire vivante en proposant le plus grand week-end d’Île de France, dédié́ aux associations de reconstitution historique 14-18.

Dans le parc du musée, découvrez un bivouac gigantesque avec plus de 300 reconstituteurs, des véhicules et… des animaux !

Parmi les animations samedi et dimanche : 9h30 Levée des couleurs, 11h et 16h Démonstrations équestres, 11h45 et 16h45 Présentation et déplacement du char Saint-Chamond.

Et toujours, escrime à la baïonnette, mise en marche d’un taxi de la Marne, secours aux blessés à l’aide d’un âne et d’un chien, ateliers d’écriture à la plume, wargames, présentation de matériel militaire… et bien d’autres choses à découvrir !

Démonstration équestre, musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux © Stéphane Veniel

Dans le parc du musée samedi 2 et dimanche 3 septembre 2023 de 9h30 à 18h

Musée de la Grande Guerre du Pays de Meaux rue Lazare Ponticelli 77100 Meaux

Tél. : 01 60 32 14 18

Tarif, avec l’entrée au musée et à l’exposition temporaire : 5€ pour 1 jour, pass 2 jours 8€ (gratuit jusqu’à 18ans)

Samedi 2 à 14h, randonnée pédestre sur les traces des poilus de la Marne (14km)

www.museedelagrandeguerre.eu

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