Pour ce mois de juillet consacré à 1942, le Souvenir Français vous propose de découvrir ou de redécouvrir des ouvrages et des films sur le sujet. Vous trouverez également à la fin de cet article les recommandations culturelles de François Rousseau.
Pierre Koenig, Bir Hakeim, Présenté par François Broche, Nouveau Monde (Ed.), 2022
Mai 1942. Dans le désert libyen, à Bir Hakeim, débute une bataille opposant les troupes germano-italiennes de l’Axe à la 1ère brigade française libre du général Koenig. Quinze jours durant, l’Afrika Korps d’Erwin Rommel fait face à une résistance acharnée des combattants de la France Libre. Venus de tous les territoires de l’empire, les hommes de Bir Hakeim incarnent la mosaïque ethnique qui le compose : Noirs, Malgaches, Nord-Africains, Polynésiens, Néo-Calédoniens, Français du levant, de la métropole, légionnaires de toutes nationalités. Leur défense héroïque de la position française va mettre un terme à l’avancée des forces de l’Axe vers l’Egypte, et changer le cours de la guerre du désert en rendant possible quelques mois plus tard, la victoire de la 8ème armée britannique à El Alamein.
Plus qu’une victoire, la bataille de Bir Hakeim a permis la reconnaissance par les Anglo-Saxons du général de Gaulle et de ses hommes comme des alliés à part entière. Si elle a assuré la gloire de Koenig, elle a aussi révélé une génération de jeunes chefs devenus des figures emblématiques de la France Libre : Dimitri Amilakvari, Gabriel Brunet de Sairigné, Jean-Claude Laurent-Champrosay, Hubert Amyot d’Inville, Félix Broche, Jacques Savey. En faisant le récit jour après jour de ce haut fait d’armes, Koenig, restitue toute la force de l’engagement de ces hommes qui ont donné au monde, selon les mots de Malraux, « la preuve que la France n’était pas morte ». Conscient de la portée stratégique de la victoire, le général de Gaulle télégraphiait le 10 juin au « vainqueur de Bir Hakeim » : « Général Koenig, sachez que toute la France vous regarde et que vous êtes son orgueil. »
Pour en savoir plus : https://www.nouveau-monde.net/
Magazine L’Histoire, L’Etoile Jaune, France, 29 mai 1942 : le « marquage des Juifs », N°495, mai 2022
Dans ce numéro du mois de mai 2022, L’Histoire revient sur l’année 1942 et plus particulièrement sur un moment de bascule dans l’histoire de la Shoah en France, l’application en France de la huitième ordonnance allemande qui interdit aux Juifs français et étrangers de la zone occupée de paraître en public sans porter une étoile jaune sur le côté gauche de la poitrine dès l’âge de 6 ans.
Cette mesure de discrimination, qui fut aussi adoptée, avec des variantes, dans toute l’Europe sous domination nazie, coïncide avec la mise en place de ce que les nazis qualifient de « solution finale ».
Pour en savoir plus : https://www.lhistoire.fr/l%C3%A9toile-jaune-histoire-dun-stigmate
Alexander Werth, Nicolas Werth (presentation), L’ÉTÉ NOIR DE 42, fayard, 2022
De l’Écosse à Mourmansk puis Moscou, le correspondant de guerre Alexander Werth livre dans ces ultimes carnets un témoignage de première main sur l’été noir de 42, ces mois les plus dramatiques des affrontements sur le front de l’Est, alors que la Wehrmacht fonce vers la Volga et le Caucase, avant d’être enfin arrêtée à Stalingrad.
Avec L’Été noir de 42 s’achève la publication des Carnets du célèbre journaliste britannique Alexander Werth. Il y raconte son périlleux périple en bateau entre l’Écosse et Mourmansk, le voyage en train aux côtés des Soviétiques jusqu’à Moscou et décrit son expérience de correspondant de guerre durant les mois les plus tragiques du conflit sur le front de l’Est.
Consigné dans la capitale, sans information fiable, Alexander Werth se livre à une analyse serrée de la presse quotidienne, des actualités filmées projetées au cinéma, des chroniques et autres « écrits patriotiques » publiés par les écrivains les plus populaires qu’il côtoie quotidiennement. Il scrute les métamorphoses de la propagande, le retour aux valeurs traditionnelles dans l’armée, mais aussi, à la moindre occasion, le vécu et le moral des Moscovites durant les semaines critiques qui suivent la chute de Rostov-sur-le-Don. Mais L’Été noir de 42 est aussi une réflexion sur le métier de journaliste en « conditions extrêmes ». Malgré les limitations imposées à ses déplacements, strictement encadrés par les officiels soviétiques qui organisent des « sorties » dans tel kolkhoze ou camp-modèle de prisonniers allemands, Alexander Werth glane des impressions, loin des discours officiels.
Nous connaissons aujourd’hui la « fin de l’histoire » : la victoire de l’Armée Rouge à Stalingrad. Mais durant le terrible été 42, qui marque l’apogée de l’avancée des forces de l’Axe, qui pouvait prédire ce qui allait se passer ? Le témoignage d’Alexander Werth se fait dès lors journal de l’attente. Attente du désastre, non plus à l’échelle d’un pays, mais d’un continent.
Pour en savoir plus : https://www.fayard.fr/histoire/lete-noir-de-42-9782213721606
Magazine La grande histoire de la Seconde Guerre mondiale, 1942, Le récit complet de l’année charnière, tournant de la guerre, mai-juin-juillet 2022
1942-2022. Quatre-vingts ans nous séparent de cette année charnière qui décida du sort de la guerre. En effet, en quelques mois, les revers spectaculaires s’accumulent pour l’Axe : les Japonais sont vaincus à Midway, Rommel perd tout espoir de succès à El Alamein, et sur le front de l’Est, les Allemands s’enlisent dans le Caucase. Dans l’autre camp, les Etats-Unis montent en puissance et la Résistance s’intensifie. Au fil de ces pages, découvrez le récit édifiant de cette année décisive de 1942.
Pour en savoir plus : http://www.direct-editeurs.fr/magazine/18411_la-grande-histoire-de-la-seconde-guerre-mondiale-hs_1;jsessionid=E3B89C1F609ECBE8B22B7B59E406E9E3
Denys de la Patellière, Un Taxi pour Tobrouk, 1961
Engagés dans l’armée de Libération pour des motifs plus ou moins louables, le brigadier Théo Dumas (Lino Ventura) et ses hommes, François Gensac (Maurice Biraud), Samuel Goldmann (Charles Aznavour) et Jean Ramirez (German Cobos) sont au cœur du conflit contre les armées allemandes en Afrique du Nord. En octobre 1942, après avoir fait sauter des dépôts d’essence allemands, les membres survivants du commando se retrouvent livrés à eux-mêmes après le décès de leur commandant. Ils parviennent à s’enfuir dans le désert en direction d’El Alamein, où les combats font rage. Quand leur pick-up est détruit par l’aviation ennemie, à 700 kilomètres des lignes alliées, la mort leur semble promise. Après une journée de marche harassante, ils repèrent une auto-mitrailleuse allemande et ses cinq occupants. Un seul échappe à la mort et est fait prisonnier. C’est le début d’une aventure étonnante où, face au danger, chacun découvrira la solidarité.
Un Taxi pour Tobrouk se veut un film de guerre à la fois réaliste dans la peinture de ses caractères et tragi-comique dans la construction de ses situations vouées à dénoncer l’absurdité d’un tel conflit. Mais en délivrant de la manière la plus démonstrative possible un message anti-guerre, les auteurs dessinent en définitive une carte postale édulcorée de celle-ci.
Richard Fleischer, Kinji Fukasaku, Toshio Masuda, Tora ! Tora ! Tora !, 1970
Tora signifie Tigre en japonais. Il s’agit du signal lancé par l’amiral Isoroku Yamamoto lors de l’attaque sur Pearl Harbor du 7 décembre 1941, indiquant à son commandement que l’effet de surprise fut complet. Le film donne une description assez réaliste des événements, prenant à la fois les points de vue américain et japonais. Le film documente notamment la longue liste d’erreurs et d’accidents qui rendirent cette attaque si dévastatrice pour les forces américaines. La partie japonaise fut initialement confiée à Akira Kurosawa, mais après deux ans d’efforts sans résultats, la Fox lui retira le projet pour le confier à Kinji Fukasaku.
A l’époque du tournage du film, il ne restait aucun avion ni de bateau d’époque japonais. Les avions japonais ont été simulés par des avions d’entrainement américains North American T-6 et BT-13 Valiant. Le fuselage a été allongé de 2 mètres et les capots et parebrises modifiés. Le porte-avions Akagi et le cuirassé Nagato ont été reconstruits en contreplaqué d’après les plans de l’époque dans des studios sur la base japonaise d’Ashiya.
A Hawai, sur un plateau de 94 m de long et 44 m de haut a été construit la moitié du cuirassé Arizona pour 1M$. Il reposait sur des péniches pour qu’on puisse le manœuvrer et il comportait le fameux mat que l’on voit sur les films d’époque de l’attaque. Les maquettes des autres bateaux faisaient plus de 12 m de long pour présenter un grand niveau de détail.
Une séquence présente un vol de B17 désarmés arrivant en plein pendant l’attaque correspond à la réalité historique. Dans le film l’un d’entre eux atterrit sur une roue, dans le cadre d’un atterrissage réalisé pour le film (et pas une maquette). Le décollage des avions japonais a été filmé depuis un petit porte-avions américain (USS Yorktown (CV-10)), un des derniers datant de la Seconde Guerre mondiale et qui allait à Honolulu pour être désarmé. En plus de servir au décollage des avions, il les a également transportés.
Il y a aussi la séquence de Curtiss P-40 Warhawk qui essaient de décoller de Pearl Harbour et sont abattus. Il s’agissait d’avions de taille réelle, mais radios commandés A la fin du film, le porte-avions qui rentre au port de Pearl Harbour après l’attaque était en fait le bâtiment d’assaut de la classe Iwo Jima (USS Tripoli LPH-10).
La Fox a vendu à Universal les droits des images du film qui ont été reprises dans le film Midway ainsi que dans le film « Nimitz, retour vers l’enfer », avec Kirk Douglas. Notamment la séquence extraordinaire de décollage à l’aube des avions depuis les porte-avions japonais où on voit la clarté augmenter au fur à mesure du décollage des avions. Aucune séquence d’actualités, ni de film n’a été utilisée, à l’inverse d’autres films tels que Midway.
Le film comporte quelques erreurs historiques mineures. Le porte-avions japonais Akagi est présenté avec un château à tribord, comme la quasi-totalité des porte-avions. Or sur les porte-avions japonais anciens, le château était à babord. Il y a aussi quelques erreurs sur le nombre de canons équipant les tourelles des cuirassés américains. Enfin, lors de l’approche des avions japonais au-dessus d’Oahu, on voit une croix blanche sur les collines. Cette croix fut érigée ultérieurement pour commémorer les victimes de l’attaque.
Elem Klimov, REQUIEM POUR UN MASSACRE, 1987
Sorti en 1985 après sept ans de censure, ce quasi-documentaire raconte les tueries de civils perpétrées en Biélorussie par les nazis, à travers les yeux d’un enfant. Une plongée dans l’horreur, à la fois splendide et terrifiante, signée Elem Klimov.
Natif de Stalingrad, Elem Klimov (1933-2003) avait 9 ans quand il a dû fuir avec sa mère et son frère la ville, pilonnée par les nazis. Un enfer de flammes et de bombes. La traversée de la Volga transformée en fleuve de feu à cause des réservoirs de pétrole qui s’y étaient répandus, la ville qui brûlait entièrement sur soixante kilomètres de distance, l’exode vers l’Oural… Autant d’images traumatiques que le cinéaste russe s’est donné pour mission de transmettre.
C’est la lecture des écrits de son compatriote Ales Adamovitch, « Je suis un village en feu » et Khatyn, sur la tuerie de masse de Biélorusses par l’armée allemande, qui fournira à Klimov l’idée et le scénario de Requiem pour un massacre. Sur le front russe, ce ne sont pas moins de six cent vingt-huit bourgades de Biélorussie qui furent détruites par le feu avec leurs habitants brûlés vifs. Six cent vingt-huit Oradour-sur-Glane. En 1977, sous le titre allégorique de Tuez Hitler (« Tuez le Hitler en chacun de nous »), le cinéaste soumet son projet à Mosfilm, le comité soviétique en charge du cinéma. Veto de la censure, qui bloque le film pendant sept ans. Klimov finit par obtenir l’autorisation à condition de supprimer toute allusion à Hitler dans le titre. Son frère lui suggère d’opter pour un verset de l’Apocalypse : « Va et regarde », qui colle mieux à la volonté de Klimov de plonger le spectateur dans l’horreur de la barbarie.
Le tournage est évidemment un cauchemar. Neuf mois terribles, dans les forêts et les marécages de Biélorussie. Pas d’acteurs, mais des paysans locaux, parmi lesquels des survivants des massacres, pour donner plus d’authenticité à la reconstitution. Obus et balles réelles sifflent et explosent autour du jeune Aleksei Kravchenko, innocent gamin de 15 ans par les yeux bleus exorbités duquel on découvre l’horreur en même temps que lui. Une équipe de psychologues s’assure que personne ne devient fou. L’ultra réalisme de ces longs plans-séquences tournés au Steadicam dans une lumière naturelle souvent déclinante, qui apporte du grain et un côté ouaté à l’image 4/3, les fait basculer du quasi-documentaire vers un lyrisme à la Tarkovski, mais sans aucun espoir de rédemption divine. L’utilisation du Requiem de Mozart à la fin du film ne doit pas être étrangère à l’invention du titre français, Requiem pour un massacre.
Exploité et connu dans le reste du monde sous son titre original, Va et regarde, le chef-d’œuvre d’Elem Klimov sera reçu avec les honneurs publics et critiques de part et d’autre du rideau de fer lors de sa sortie, en 1985. Mais l’époque, sans doute, le priva des récompenses prestigieuses auxquels il aurait pu, très légitimement, prétendre. Nommé en retour premier secrétaire de l’Union des artistes du cinéma de l’URSS, Elem Klimov prend néanmoins ses distances avec ses pairs, qu’il juge trop inféodés au Parti. Après ce splendide et terrifiant chant du cygne, il ne tournera plus, déclarant, et on le comprend, avoir « perdu le goût de faire des films ».
Claude Autant-Lara, La Traversée de Paris, 1956
Paris, 1943. Martin, ancien chauffeur de taxi en chômage réduit au chômage par la pénurie d’essence, est devenu un homme à tout faire du marché noir à qui l’on confie le soin de transporter quatre valises pleines de porc fraichement découpé, à l’autre bout de Paris. Son acolyte habituel, s’étant fait arrêter, Martin propose à un inconnu, Grandgil, de l’accompagner. Mais l’homme se révèle très vite odieux, faisant chanter l’épicier, et proposant à Martin de s’approprier la précieuse marchandise qu’ils transportent, pour la revendre à leur compte. Après avoir provoqué une bagarre dans un café et avoir assommé un agent, Grandgil entraîne Martin chez lui et révèle sa véritable identité. Peintre connu, il s’est offert le luxe de jouer pour un soir le rôle d’un contrebandier. Ecoeuré, Martin continue pourtant son voyage avec cet étrange compagnon, mais tous deux sont arrêtés par une patrouille allemande. Grangil sera relâché, grâce à ses relations, tandis que Martin sera déporté.
Claude Autant-Lara filme le Paris de l’Occupation, sombre et inquiétant. Comme sujet, le marché noir et ses combines. Le tournage a lieu au printemps 1956, les rues de la capitale sont reconstituées en studio par le décorateur Max Douy. Prévu originellement en couleur, le réalisateur se retrouve, pour des raisons budgétaires, contraint à filmer en noir et blanc. Ce non-choix se révélera lumineux. La Traversée de Paris connaît un succès phénoménal, public et critique. Ce qui n’empêchera pas son réalisateur d’être décrié quelque temps plus tard par la Nouvelle Vague. Le film est devenu en quelques décennies un monument incontournable du cinéma français.
Terrence Malick, LA LIGNE ROUGE, 1999
La Ligne rouge, est un film de guerre produit par le réalisateur américain Terrence Malick, sorti en 1998.
Le film pose en toile de fond la bataille de Guadalcanal dans le Pacifique en 1942, qui opposa les Américains aux Japonais lors de la Seconde Guerre mondiale. Durant l’invasion de l’île, le soldat Witt, déserteur ayant choisi de vivre avec les populations autochtones est rapidement réintégré dans les rangs. Ses pensées sont tiraillées entre la beauté de la nature, la douce vie des peuples locaux et l’horreur des combats. Terrence Malick dénonce dans ce film la violence de la guerre à travers les questionnements philosophiques du soldat Witt.
Dans un paysage paradisiaque, les soldats vont se livrer une bataille sanglante où tous perdront une partie d’eux-mêmes. « Les monologues intérieurs des personnages finissent par se confondre, pour ne former qu’une seule voix. Une seule âme aux milliers de visages. Et les deviner tous si fragiles, si démunis, si éphémères aussi, procure, à chaque fois le même bouleversement. ».
Musée de la Libération de Paris, cycle de films documentaires et de conférences gratuites
A l’occasion des commémorations autour du 80ème anniversaire de la Rafle du Vel d’Hiv, le musée propos un cycle de films documentaires et de conférences gratuites.
Pour retrouver le programme complet : https://www.museeliberation-leclerc-moulin.paris.fr/actualites/films-documentaires-et-conferences-autour-du-80e-anniversaire-de-la-rafle-du-vel-dhiv
Centre d’Etudes Stratégiques Aérospatiales (CESA), Chronique de la semaine, 12 juin 1942
En juin 1942, André Zirnheld est à la tête d’un commando de quatre Français déployés dans l’Oasis de Siwa, à l’Ouest de l’Egypte pour attaquer les aérodromes ennemis. En effet, afin de retarder l’approvisionnement des troupes de l’Axe et pour affaiblir leur capacité aérienne, les SAS mènent des sabotages sur les avions allemands ou italiens au-delà des lignes ennemies.
La chronique du CESA revient sur l’opération menée par le commando Zirnheld, il y a 80 ans.
Pour en savoir plus et pour lire les chroniques du CESA :
https://fr.calameo.com/cesa/subscriptions/7001811
Jean-Paul Huet, DIMITRI AMILAKVARI UN PRINCE COMBATTANT, Lemme EDIT, 2022
La courte existence de Dimitri Amilakvari (1906-1942), fougueux officier de la Légion étrangère, lieutenant-colonel de la mythique 13e DBLE (Demi-Brigade de la Légion Etrangère), méritait que l’on s’y intéresse. En effet, aussi surprenant que cela puisse paraître, depuis la mort de ce véritable prince géorgien, Compagnon de la Libération, figure emblématique de la France Libre et de la Légion, aucun livre ne lui avait été consacré. Avec cette première biographie accessible à un large public, l’auteur répare une injustice.
Grâce à de nombreuses sources de première main, et sans jamais négliger le contexte historique, « Amilak » retrouve sa place dans l’Histoire, lui qui, à Bir Hakeim, avait dit : « Nous, étrangers, n’avons qu’une seule façon de prouver à la France notre gratitude pour l’accueil qu’elle nous a fait, c’est de mourir pour elle ».
Pour en savoir plus : https://lemmeedit.com/boutique/hors-collection/hors-collection-histoire-contemporaine/dimitri-amilakvari-un-prince-combattant/
Ivan Cadeau, CAO BANG 1950, Premier désastre Français en Indochine, Perrin, Ministère des Armées, 2022
Au mois d’octobre 1950, quatre ans avant la défaite de Diên Biên Phu, le désastre que subit le corps expéditionnaire français d’Extrême-Orient de part et d’autre de la route coloniale n°4 (RC 4) constitue le tournant de la guerre d’Indochine. La victoire de Mao et la proclamation de la république populaire de Chine, un an plus tôt, ont changé la donne. Désormais, le Viêt-Minh et l’armée populaire du Vietnam disposent d’un sanctuaire où équiper et instruire leurs troupes à l’abri de toute intervention française. Dans ce contexte, le chapelet de postes qui gardent la RC4 à la frontière sino-vietnamienne et les convois qui le ravitaillent sont devenus des proies faciles pour l’adversaire. L’évacuation des garnisons françaises, notamment celle de Cao Bang, la plus importante d’entre elles, est décidée trop tardivement. Mal planifiée, mal conduite, l’opération se solde par un cuisant revers qui voit disparaître, dans les montagnes de la Haute Région tonkinoise, des milliers de combattants, français, marocains, légionnaires et supplétifs vietnamiens.
C’est cette tragédie qu’Ivan Cadeau, fort notamment de sources vietnamiennes inédites, met brillamment en scène en décrivant jour après jour les combats, l’héroïsme des protagonistes, ainsi que les tergiversations d’un pouvoir politique qui ne comprend pas que cette guerre est entrée dans une nouvelle dimension et qu’une victoire en Indochine paraît désormais hors de portée.
Pour en savoir plus : https://www.decitre.fr/livres/cao-bang-1950-9782262079253.html
Alexandre Wattin, LES DETACHEMENTS HAWK EPERVIER AU TCHAD (1986-1989), l’Harmattan, 2010
Pour les artilleurs sol air Hawk, 1989 marque la fin de la présence de ce système d’armes en terre africaine. Depuis 1986, les hommes du 401e, 402e et 403e Régiment d’Artillerie assuraient, avec leurs camarades de l’armée de l’air, la défense aérienne du ciel tchadien et ont su se montrer à la hauteur de leur réputation en abattant le 7 septembre 1987 un Tupolev 22 venu bombarder la capitale tchadienne. Cet ouvrage témoin a été rédigé afin de commémorer le 20e anniversaire du départ définitif des unités Hawk du Tchad mais également le 10e anniversaire de la dissolution du 403e Régiment d’Artillerie auteur du fait d’arme Hawk.
Pour en savoir plus : https://www.editions-harmattan.fr/livre-les_detachements_hawk_epervier_au_tchad_1986_1989_alexandre_wattin-9782296114371-30562.html
Edith A. McCormick, I Hate to Write, Woman, Mother, New Yorker and Patriot, A Story of New York City and WWI, 2017
« Je déteste écrire ! Néanmoins, j’ai entrepris de noter quelques éléments de temps en temps, juste pour me guérir des oublis auxquels je suis de plus en plus encline. Je suppose que je ne dois pas oublier la météo, donc je vous informe que c’est une très belle journée, plutôt plus chaude que ce à quoi nous nous attendions à cette époque de l’année. Dimanche, c’était l’anniversaire de Paul – il avait sept ans. Il a bien profité de ses cadeaux, dont un joli canon factice – démoli avant la fin de la journée – et de son gâteau d’anniversaire avec sept bougies qu’il a mangé. Cependant, comme Lucky l’a fait remarquer, les amis de sa fête étaient tous si jeunes. Il y avait les tantes Lillie et Tessie, Marie Brechet, l’amie de Lucy, et May Hannelly, en plus de la famille. Je suppose qu’il y avait toutes les vieilles femmes sauf May. Aujourd’hui, Mattie et la petite Marian sont venues et ont passé la nuit dans une chaise à bascule – le lit étant occupé par des invités indésirables. Ce devait être le jour des visites, car Mme James McCormick est venue dans l’après-midi, très belle dans sa robe en dentelle et en bombazine, puis M. Meade, le professeur de John, est passé. Tessie est aussi venue souper et Lillie est arrivée ensuite, ainsi que Charlie Hannelly et le petit Edgar. C’est la première année de Franck au jardin d’enfants et la première année de Paul à l’école de « John » et je suis très occupée à faire des allers-retours avec les enfants. La ville est en deuil pour notre noble Président McKinley, qui a été sauvagement assassiné par un anarchiste nommé Czolosz, alors qu’il prenait un bain de foule à l’exposition panaméricaine de Buffalo. Il est resté en vie une semaine puis, alors que toute la nation commençait à croire à son rétablissement, il est mort. »
L’auteure :
Edith A. McCormick est une immigrée irlandaise, mariée et mère de trois fils, qui a tracé son chemin dans la ville de New York entre la fin des années 1800 et le début du 20ème siècle. À travers son « journal », écrit de 1901 à 1918, Edith donne un aperçu très personnel de sa vie de famille et des événements survenus au tournant du siècle aux Etats-Unis. Son style et son sens de l’humour nous ouvrent les yeux sur une époque où les avions étaient une nouveauté, où la climatisation n’existait pas, où les chevaux mouraient dans la chaleur étouffante des étés new-yorkais et où les habitants cherchaient un répit estival dans les cottages du bord de mer à Staten Island. Edith relate également des moments marquants de l’histoire américaine tels la reprise de la construction du canal de Panama par Theodore Roosevelt, la guerre russo-sino-américaine, la découverte du pôle Nord par Preary, l’entrée et la participation des Etats-Unis à la Première Guerre mondiale etc… Le zèle patriotique de l’auteure et son soutien à son pays et à ses alliés se dégagent dans son « journal », de même que son mépris pour le clergé irlandais pro-allemand -malgré ses origines – et pour ceux qui s’opposent à l’effort de guerre américain.
Pour en savoir plus : https://fr.scribd.com/book/524238691/I-Hate-to-Write-Woman-Mother-New-Yorker-and-Patriot-a-Story-of-New-York-City-and-Wwi
Gérard Fonck, LE SOLDAT INCONNU , tome 1 et tome 2, 2008 et 2020
100 ans que repose sous l’Arc de Triomphe le symbole de tous ceux qui sont « Morts pour la France ». Le 11 novembre 1920, le corps du soldat inconnu désigné par Auguste Thin, engagé volontaire, fils d’un combattant mort durant la guerre et pupille de la Nation, est inhumé au cours d’une grande cérémonie à la place de l’Etoile.
Ce 11 novembre si particulier, 2 ans seulement après la signature de l’armistice, sonne le début de cérémonies et commémorations partout en France, pour se rappeler de la guerre afin d’honorer la paix et ceux qui ont perdu la vie pour l’obtenir.
Des projets aux préparatifs, des discours aux levers de drapeaux, des inquiétudes aux réjouissances, des larmes à l’émotion, Gérard Fonck nous raconte les cérémonies données en l’honneur du Soldat Inconnu dans ses ouvrages précis, détaillés, mêlant récits, témoignages et documents d’archives.
L’écriture fluide, enrichie par des photographies, des illustrations ou des gravures, replonge le temps d’une lecture, au début du 20ème siècle, quand le temps de la paix était également celui de la mémoire et du souvenir, pour ne pas oublier ceux qui avaient perdu la vie pour que d’autres puissent continuer la leur.
Pour chaque achat de ces livres, une partie de la somme sera reversée par l’auteur au Souvenir Français.
Pour en savoir plus : Contacter l’auteur : fonckgerard@hotmail.fr
Historial de la Grande Guerre à Péronne-Thiepval, Mémoires, jusqu’au 18 décembre 2022
Comment la Première Guerre mondiale a changé notre rapport à la mémoire ?
Comment cette mémoire évolue ?
Comment fonctionne-t-elle ?
L’exposition interroge la mémoire de la Première Guerre mondiale, sa naissance et son évolution, en comparant les visions des trois grandes nations belligérantes.
La mémoire est étudiée par plusieurs domaines disciplinaires : la psychologie et la neuropsychologie, la philosophie, les sciences cognitives et sociales, avec particulièrement l’histoire, la littérature et l’histoire de l’art. L’exposition aborde la mémoire de façon transdisciplinaire pour comprendre son évolution dans toutes ses dimensions.
L’objectif de l’exposition est de présenter les changements de notre rapport à la mémoire depuis la fin de la Première Guerre mondiale.
Le nombre massif de morts entraîne de nouveaux questionnements autour des commémorations, avec notamment l’apparition d’un nouvel art national, les monuments aux morts. Les mémoires individuelles et collectives interagissent et façonnent notre identité.
L’exposition interroge aussi les usages politiques de la mémoire de la Première Guerre mondiale et l’apparition des lieux de mémoire, devenus éléments de promotion touristique des territoires.
L’exposition est interactive et accessible à un vaste public : familles, scolaires et passionnés d’histoire et de sujets de société.
Pour en savoir plus : https://www.historial.fr/musee-de-collection-peronne/expositions-temporaires/memoires/
Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Ain, Artistes de mémoire dans l’Ain, jusqu’au 14 novembre 2022
En résonance avec l’exposition rétrospective sur l’œuvre de Charles Machet au musée de Bugey-Valromey, le MRDA présente les maquettes préparatoires à la réalisation du monument à la mémoire des maquis de l’Ain au Val d’Enfer à Cerdon, œuvre majeure du sculpteur. Une série de photographies est également présentée. Sous l’œil de la photographe Morgane Monneret, les monuments emblématiques de la mémoire de la Résistance et de la Déportation dans l’Ain se dévoilent.
Pour en savoir plus : https://patrimoines.ain.fr/agenda/actus-nantua-5/artistes-de-memoire-dans-l-ain-477/n:1012
Les collections du musée de l’Armée, TOUTE UNE HISTOIRE !
La mission de récupération des souvenirs militaires en Allemagne et en Autriche en 1947. De gauche à droite: Bernard Druène, Robert-Jean Charles, Henry Blanc et Jean Brunon © musée de l’Armée, Paris, Dist. RMN-Grand Palais/image musée de l’Armée/DR
L’exposition fait le bilan de l’évolution du musée né en 1905, sur son enrichissement par dons ou achats, sur les 100 ans qui ont forgé son identité. Œuvres d’art ou objets du quotidien, les 90 pièces présentées illustrent l’histoire mouvementée du siècle passé et sont le reflet du goût de chaque époque.
Le visiteur est accueilli par un aigle monumental, chef d’œuvre d’armurerie réalisé par les ouvriers de l’arsenal de Bayonne à l’occasion de la venue de Napoléon III en 1854. Parmi l’héritage ancien et précieux, on trouve l’armure du cardinal de Richelieu, qu’il aurait porté durant le siège de La Rochelle : elle pèse 47 kg !
Le canon d’une livre pris en 1798 à l’arsenal de Turin et présenté au musée de l’Artillerie dès l’année suivante, a servi à l’enseignement des enfants de France durant leur exil. Un monument témoigne de l’emplacement du cercueil de Napoléon sur le vapeur Normandie lors du retour de Sainte-Hélène en 1840.
En 1870, les collections sont mises à l’abri dans les arsenaux de La Rochelle et Bayonne.
On verra le décret de création du musée de l’Armée le 26 juillet 1905, par la fusion entre le musée de l’Artillerie et le musée historique de l’Armée. A l’époque, il n’y avait pas de recette car l’entrée était gratuite.
Une bombe incendiaire de Zeppelin rappelle l’arrivée de la Grande Guerre sur la capitale: elle est rentrée au musée une semaine après son lancement sur Asnières dans la nuit du 20 au 21 mars 1915. Plus de 1000 œuvres rentrent dans les collections, offertes par les peintres aux Armées en 1920. L’article 245 du Traité de Versailles permet de récupérer des objets volés.
En juin 1940, Hitler ordonne la spoliation des pièces d’origine germaniques et des objets rentrés après le Traité de Versailles. De juin à novembre 1940, les Allemands prélèvent un peu plus de 2000 pièces, armures, emblèmes et modèles réduits. Après 1945, grâce à plusieurs missions de récupération, le musée retrouve 85% des pièces pillées et reçoit des compensations pour le reste qui a été perdu.
Le veston en cuir du Colonel de Gaulle (modèle 1935) est rarissime parce que le Général était opposé à la conservation de vêtements comme relique. Porté lors des combats de mai – juin 40, il a été donné parce que c’est le dernier ayant servi avant sa nomination au grade de général.
Autre objet insolite, une rare carte du secteur de Sainte-Mère-Église distribuée aux parachutistes américains de la 82e US Airborne le 5 juin pour identifier leurs objectifs. Le sous-main d’Hitler a été récupéré comme prise de guerre par le capitaine Jean Compagnon de la 2e DB le 4 mai 1945, puis a été donné par la famille.
Jusqu’au 18 septembre 2022
Musée de l’Armée Hôtel national des Invalides 129 rue de Grenelle 75007 Paris Tél : 01 44 42 38 77
Ouvert tous les jours de 10h à 18h (nocturne le mardi jusqu’à 21h)
Plein tarif : 14€, réduit: 11€
Internet: www.musee-armee.fr
Le mémorial de Verdun, Art/Enfer, Créer à Verdun 1914-1918
André Derain (1880-1954) portrait photographique entre 1915 et 1918 Coll. Part. France © Collection Geneviève Taillade
Le Mémorial de Verdun n’est pas né d’une décision publique, mais par la volonté des anciens combattants qui dans les années 50, s’inquiétaient d’un effacement de leur mémoire de la Grande Guerre au profit de celle de la Seconde Guerre mondiale.
Situé au cœur du champ de bataille, à l’emplacement de la gare du village détruit de Fleury, il a été inauguré en 1967 par Maurice Genevoix, président du Souvenir de Verdun. Depuis le 1er janvier, le Mémorial a repris au département la gestion des forts de Douaumont et Vaux, ce qui permet une nouvelle stratégie globale de visite.
Pourquoi créer quand tout s’effondre ? Avec 200 œuvres et archives, pour la première fois une exposition de Beaux-Arts est présentée au Mémorial, ce qui permet à certaines des œuvres de revenir pour la première fois sur le lieu où elles ont été produites.
Le « passage à Verdun » d’une vaste génération d’artistes reste souvent ignoré. Pour André Verwaëst, sergent « Mort pour la France » à Fleury, ses dessins au crayon sont un moyen de garder un lien avec sa famille. Henri Cattoën, photographe fait prisonnier, rapporte après la guerre des dessins représentant Vaux et Fleury en 1915. Les aquarelles dédiées à sa femme Marcelle, du sergent téléphoniste au 48e RI Étienne-Auguste Krier, formé à l’école des Beaux-Arts, forment un vrai journal de guerre en images. Parmi les artistes amateurs, des artisans, comme une volonté de poursuivre leur travail, produisent des sculptures à partir de métal de récupération.
Les Allemands partent à la guerre en pensant à la purification de la société. Franz Marc, un des fondateurs du mouvement expressionniste en Allemagne et qui avait des échanges artistiques avec des artistes de toute l’Europe, part comme officier volontaire alors qu’il a en projet l’illustration du Livre de la Genèse.
Pour André Derain, affecté comme conducteur automobile au 82e régiment d’artillerie, la guerre est une période de rupture dans la création artistique. Il sculpte un Masque dans un fragment de douille en laiton. Dans ses lettres, il décrit le paysage avec un regard de peintre.
Fernand Léger, envoyé en Argonne comme brancardier au 1er régiment de génie, pratique le collage faute de matériel pour le dessin : La Popote est une huile agrémentée de morceaux de textile.
Luc-Albert Moreau, dessinateur et peintre, envoie ses dessins du front au journal Le Crapouillot. Par un dessin au fusain pris sur le vif, il nous montre la reddition du commandant allemand du fort de Douaumont le 25 octobre 1916. Georges Scott est correspondant pour L’Illustration. Peintre aux armées à partir de 1916, il rapporte croquis et photos de Verdun. Jean-Louis Forain parcourt le front par esprit patriotique et donne des conseils aux artistes de la section de camouflage.
Henri-Jules Guinier, lors de la 3e mission artistique aux armées, représente Le bois de Vaux-Chapitre. La nudité du paysage ponctué d’arbres morts et de quelques croix, souligne la dimension tragique du champ de bataille.
La pratique musicale est aussi présente sur le front, comme en témoignent une mandoline et un violon fabriqués dans la zone des armées. A voir, le casque Adrian modèle 15 de Maurice Ravel, affecté à l’ambulance 13 et des partitions de Jacques de la Presle.
Exposition « Entre ombre et lumière », Maison régionale de la Mémoire du Grand Est La première exposition de la Maison régionale de la Mémoire du Grand Est est consacrée aux portraits des Compagnons de la Libération du Grand Est réalisés par Christian Guémy, alias C215, sur les murs de la Maison. L’exposition est ouverte […]
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