Les chars se sont imposés comme de véritables monuments dans de nombreuses communes françaises. Deux exemples :
À Graye-sur-Mer, petite commune du Calvados, se dresse à quelques mètres de la plage un char d’infanterie britannique « Mk IV », communément appelé « Churchill », ayant participé au Débarquement dans le secteur de « Juno Beach ». Le « Churchill » avait été mis en production en 1940 en prévision de l’invasion de l’Angleterre par l’Allemagne. Ce qui en a fait le deuxième char anglais le plus fabriqué de la guerre. Il a été utilisé sans grand succès lors du raid de Dieppe en 1942, puis avec de meilleurs résultats en Tunisie, en soutien de l’infanterie, grâce à son épais blindage. Son équipage était constitué de cinq hommes, mais sa lenteur, 20 km/h sur route pour un poids de quarante tonnes, ne lui permettait pas d’exploiter une percée. Ce type de char, rapidement dépassé, fut néanmoins très utile aux opérations du Débarquement en Normandie, grâce au Major General Percy Hobart qui utilisa leur tourelle munie d’un lance projectile de 290 mm pour neutraliser les défenses du Mur de l’Atlantique. Lorsque le 26e escadron d’assaut du génie royal de la 79ᵉ division blindée britannique débarqua le 6 juin 1944 à Graye-sur-Mer avec le « One Charlie », ce dernier se retrouva très rapidement enlisé dans un fossé marécageux. Les six membres d’équipage tentèrent d’évacuer l’engin sous le feu ennemi, mais seuls deux d’entre eux, Bill Dunn et Bill Hawkins, grièvement blessés, survécurent. Le « One Charlie » fut alors utilisé pour soutenir un pont du génie pour permettre aux autres chars de progresser.
Il resta enterré pendant trente-deux ans, avant d’être dégagé en novembre 1976 avec le concours d’un détachement de l’armée britannique en présence de Bill Dunn et Bill Hawkins ainsi que du Général A.E Younger qui commandait l’unité du char en juin 1944. Restauré par un atelier de l’armée française à Caen, le char est exposé comme char mémoriel à l’entrée de la brèche de Graye-sur-Mer. On considère ce Churchill comme étant le seul existant encore au monde.
Si vous empruntez la Montée de l’Oratoire menant à la Basilique phocéenne Notre-Dame de la Garde, vous croiserez, sur une petite place, entouré de grilles, un étonnant monument, un char Sherman M4A4, appartenant au 2ème Escadron du 2ème Régiment de Cuirassiers de la 1ère Division Blindée. Surnommé le « Jeanne d’Arc », il est le témoin des combats sanglants pour la libération de Marseille.
Nous sommes le 20 août 1944, une grève insurrectionnelle et une intense guérilla urbaine menée par les groupes FFI/FTP constituent l’élément déclencheur qui aboutira à la Libération de la ville. Le Colonel Chappuis, sur ordre du Général de Monsabert, investit la ville le 23 août, avec le 7ème Régiment de Tirailleurs Algériens, soutenu par les chars du 2ème Régiment de Cuirassiers : le « Jeanne d’Arc », le « Jourdan », le « Joubert », le « Joffre » et le « Jean Bart ». Sous la chaleur estivale écrasante, les manœuvres sont pénibles. Le 25 août, le « Jeanne d’Arc », en tête de file, débouche sur la Montée de l’Oratoire. Une grenade incendiaire s’abat alors sur le char, et le tir intense de mitrailleuses et d’obus embrase la plage arrière du char. Le char est cloué sur place, au pied de l’enceinte de la Basilique. L’incendie gagne progressivement l’intérieur de l’habitacle. Le « Jeanne d’Arc » se transforme une véritable torche. À l’intérieur, c’est la panique. L’équipage est pris au piège dans le char. Georges Latour et Antoine Riquelme arrivent à s’extraire de justesse du char embrasé, mais leurs trois autres camarades connaîtront un destin tragique : le maréchal des logis Keck, le brigadier Guillot, et le soldat Clément sont brûlés vifs à l’intérieur du char. La tourelle du char est projetée en l’air par une violente explosion. Le char brûla pendant plus de 24 heures.
Le 25 août 1944, le drapeau français est hissé en haut du clocher de la Basilique, et la ville est entièrement libérée le 28 août 1944. Le Ministre des Armées fera don du « Jeanne d’Arc » à la ville de Marseille. La remise officielle du char à la ville a lieu au mois d’août 1946, au cours de la cérémonie des fêtes commémoratives de la Libération. Il est depuis exposé à l’endroit où il fut détruit, comme témoignage des combats pour la liberté.
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