Bilan des activités du Président Général

30 octobre 2024

Mardi 2 octobre :

Remise du prix Général François-Meyer de la commission harkis à deux lauréats. Le premier prix à la journaliste de l’AFP Lucie Peytermann, qui a consacré de nombreux articles aux harkis et qui a en particulier favorisé la recherche du cimetière des enfants harkis du camp de Saint-Maurice-l’Ardoise à Saint-Laurent-des-Arbres (Gard).

Le second a été remis à Michel Messahel, pour son ouvrage Itinéraire d’un Harki, mon père, L’Harmattan, 2022.

Cette cérémonie, présidée par Amin Maalouf, Andreï Makine, ainsi que Jean-Marie Rouart, académicien, et Françoise Dumas, présidente de la commission nationale indépendante de reconnaissance et de réparation des préjudices subis par les harkis, a réuni de nombreuses personnalités engagées aux côtés des harkis.

Vendredi 4 octobre :

La cérémonie organisée à Saint-Martin-en-Gâtinois (71) a été exceptionnelle aussi bien pour l’émotion qui s’en est dégagée, que par l’importance du public rassemblé dans cette commune de 120 habitants.

De manière officielle, nous avons procédé ce jour-là, à la remise de la plaque du soldat Urbain Flaive, une plaque qui provenait de la tombe familiale et que le Souvenir Français avait récupéré sur Internet.

Devant les caméras des journalistes de France 2 qui préparaient un reportage sur ces plaques funéraires volées dans nos cimetières, j’ai rappelé en particulier devant les enfants de la classe de CM2 présents et devant la famille d’Urbain Flaive l’importance que le Souvenir Français accorde aux tombes familiales dans lesquelles sont inhumés des soldats «  Morts pour la France », tombes qui rassemblent trois mémoires : une mémoire familiale (celle d’Urbain Flaive a été magnifiquement rappelée par sa famille), une mémoire locale (rappelée par M. Georges Chatry, maire de la commune), et une mémoire nationale, soulignée par la mention de « Mort pour la France ».

Le Président du Souvenir Français remet la plaque d’Urbain Flaive au maire de la commune.

Dimanche 6 octobre

Invité à de nombreuses cérémonies, j’ai pris l’habitude de réserver ma participation à celles durant lesquelles j’interviens au nom du Souvenir français.

Tel n’est pas le cas en ce dimanche 6 octobre. En assistant à la traditionnelle cérémonie dédiée aux victimes de la Shoah au mémorial de la shoah, j’ai tenu à me recueillir devant les millions de morts juifs de la Seconde guerre mondiale, mais aussi devant les victimes juives assassinées par le Hamas le 7 octobre 2023.

Se souvenir des victimes de la Shoah nous impose une vigilance permanente pour le temps présent.

Mardi 8 octobre

J’ai participé au colloque organisé par la Fondation pour la mémoire de la Guerre d’Algérie et des combats au Maroc et en Tunisie, les 7 et 8 octobre consacré aux Morts et disparitions pendant la Guerre d’Algérie (1954-1962).

A cette occasion, j’ai souhaité replacé la question des morts de la guerre d’Algérie dans l’histoire en abordant tour à tour l’attribution de la mention Mort pour la France ; le choix des tombes individuelles ; la restitution des corps ; le choix des stèles ; l’inscription des noms sur les monuments.

Jeudi 10 octobre

La cérémonie organisée par le service d’entretien des tombes allemandes (V.D.K.) au cimetière militaire allemand de Moulin-sous-Touvent, était exceptionnelle.

Il y a un an, le 15 novembre 2023, dix stèles de soldats allemands juifs étaient vandalisées. Dix stèles choisies parmi 1 903 stèles de combattants chrétiens, protestants ou sans religion. Un acte profondément antisémite.

Le Souvenir Français a, dès l’origine, dénoncé cette vandalisation. En participant à cette cérémonie aux côtés de Haim Korsia, secrétaire général au Souvenir français et grand rabbin de France, je tenais à exprimer notre indignation, notre devoir de vigilance et notre amitié envers le V.D.K.

Samedi 12 octobre

Il y a 110 ans, la guerre faisait rage sur le front français. Plusieurs centaines de milliers de combattants étaient déjà mobilisés. En Italie, les sphères politiques s’interrogeaient quant à la nécessité ou non de participer à cette guerre et de choisir un camp.

C’est dans ce contexte commémoratif que la Maison de l’Italie à Paris a organisé un colloque auquel j’ai participé en rappelant à la fois l’engagement de mes deux grands-pères dans les combats sur le front italiano-autrichien, ainsi que le rôle du Souvenir Français aux côtés des services du ministère des Armées italiennes pour sauvegarder les tombes des combattants français tués en Italie, en particulier à Pederobba, et italiens en France, notamment à Bligny et à Soupir.

Dimanche 13 octobre

Invité par le président national de la FNACA, j’ai participé au congrès de son association. J’ai répondu présent, et j’ai tenu à rappeler à la tribune de cette grande association, ma volonté de sauvegarder la mémoire des combattants de la guerre d’Algérie au moment où la majorité de cette génération a passé le cap des 80 ans.

Congrès à la fois exceptionnel pour ces 300 participants et pour son excellente organisation, mais aussi par l’atmosphère qui se dégage d’une grande association questionnée par son avenir.

A cette occasion, lors de mon intervention, j’ai tenu d’une part à souligner l’amitié qui me lie à cette belle fédération et j’ai insisté sur la nécessité de construire une politique volontariste de mémoire.

Je vous adresserai d’abord un message d’amitié en vous rappelant que c’est ma cinquième participation à un congrès de votre belle association. Les trois premières le furent au titre d’accompagnateur d’un ministre. Rappelons les deux premières. Jean Laurain en 1982, c’était l’époque d’une Fnaca en pleine force et en plein développement. En 1998, avec Pierre Masseret, à Saint-Etienne. Lors d’un congrès difficile, où le front uni imposait son tempo. Puis, ce fut bien plus tard pour le congrès de Bourg-en-Bresse, où j’intervenais au titre du Souvenir français.

Mais avant ce message, je souhaite vous rappeler combien votre association a joué un rôle capital dans la reconnaissance des combattants d’Algérie. Rappelons-nous les quatre années glorieuses : 1974-1977.

En 1974, l’attribution de la carte du combattant aux soldats d’Algérie. En 1977, l’inhumation  d’un soldat inconnu à Notre-Dame-de-Lorette.

Quatre années qui ont permis au monde combattant d’Algérie d’exister, quatre années qui ont permis aux « Morts pour la France » de la guerre d’Algérie de s’inscrire dans le territoire mémoriel. Quatre années qui seront prolongées en 1999 par la reconnaissance pleine et entière de la guerre d’Algérie comme guerre.

Message d’amitié donc, rappel du passé, mais aussi réflexion pour l’avenir. Que sera le devenir de la mémoire des combattants d’Algérie ?

Le devenir bute aujourd’hui sur deux écueils.

Le premier est celui du silence et de la marginalisation que traduit le rapport Stora et le soixantième anniversaire de la fin de la guerre d’Algérie. Absence de toute référence aux Morts pour la France. Marginalisation des combattants par rapport aux autres acteurs ou victimes de la guerre ‘Algérie (harkis, rapatriés, victimes des armées ou de la police française). Obsession de la réconciliation mémorielle franco-algérienne.

Le second est celui de la dénonciation symbolique des soldats français transformés progressivement en tortionnaires coloniaux.

Si nous voulons contourner ces deux écueils, quatre initiatives sont nécessaires. D’abord recueillir les témoignages des combattants, vos témoignages. Il est urgent de vous écouter et d’écouter votre parole et de la conserver. Ensuite, mettre en œuvre une politique active et volontariste pour sauvegarder les tombes familiales dans lesquelles reposent des Morts pour la France en Algérie. Des milliers de tombes ont déjà disparu Ces disparitions sont des fautes mémorielles. Veiller sur les monuments, les stèles et les plaques que votre association a crée et qui, demain, risquent de disparaître.

Enfin, construire une prolongation à votre association en organisant le dépôt des archives de vos comités mais aussi en sauvegardant vos drapeaux en les confiant aux établissements scolaires qui doivent être en capacité de comprendre ce que fut votre engagement républicain.

Ces quatre points peuvent et doivent se construire en partenariat entre nos deux associations. L’avenir de la Fnaca nous concerne tous. Nous avons le devoir de donner un avenir à votre génération qui a répondu à l’appel de la République.

Jeudi 17 octobre

L’organisation internationale « L’Ambassadrice », qui a pour ambition de promouvoir les activités entre le Maroc et la France a organisé un colloque à la Fondation Charles de Gaulle.

Je suis intervenu, aux côtés des généraux Allard et Clément-Bollée ainsi que de Claude Jamati, président de la Fondation Lyautey, afin de souligner la chronologie de la mise en œuvre de la mémoire des combattants marocains sur les champs de bataille de la Seconde guerre mondiale en particulier en Corse, en Italie et dans les villes libérées à la suite du débarquement de Provence.

Samedi 19 octobre

J’ai présidé le congrès départemental du Souvenir Français d’Ille-et-Vilaine, à Rennes. Ce congrès qui a vu l’élection d’un nouveau bureau et la réélection du délégué général, Lionel Brodier, a été marqué par trois excellentes interventions. Isabelle Cardin, sur le recensement des sépultures de Morts pour la France, Elisabeth Huguenau sur les relations avec l’Education nationale et Patrick Amiot sur le 80e anniversaire de la libération de Dol-de-Bretagne.

Dans une courte intervention, l’ai souligné que la délégation aurait la responsabilité d’organiser l’assemblée générale en 2025.

Dimanche 20 octobre

Exceptionnelle cérémonie à Québriac, en Ille-et-Vilaine, en hommage à Marie-Ange Thé, épouse Chauvin. Une résistante morte pour la France, totalement ignorée de tant de sa famille que la commune où elle est née. La sortie de l’anonymat de cette résistante doit tout au comité du Souvenir Français de Bretagne romantique. Devant plus de 400 personnes, cette cérémonie empreinte d’émotion a été organisée devant le monument aux morts de la commune. Le nom de Marie-Ange Thé y a été inscrit et une plaque a été apposée par le Souvenir Français sur sa tombe.

L’excellente intervention de Françoise Gatel, ministre déléguée chargée de la Ruralité, du commerce et de l’artisanat, a conclu le cycle des discours. Quant à moi, j’ai tenu à réfléchir sur les raisons de l’oubli de cette résistante.

Aujourd’hui, dans cette belle commune de Québriac, nous redécouvrons le destin d’une oubliée. Aucune rue ne porte le nom de Marie-Ange Thé, aucun établissement scolaire, aucun ouvrage ne lui est consacré. Comprendre cet oubli, c’est aussi comprendre les mécanismes de la mémoire. Pour Marie-Ange Thé, la mémoire familiale n’a pas fonctionné. Un fils, né de père inconnu, mort jeune, à 33 ans, en 1961. Un mari résidant dans une autre région. La mémoire locale n’a pas non plus été au rendez-vous. La vie de Marie-Ange Thé s’est déroulée dans un territoire réduit de Bretagne. Québriac, la naissance et la mort. Nantes, la domesticité puis la prison Couëron, la vie familiale, Rennes et l’hospitalisation.

Quatre villes où son destin ne trouva pas sa place.

La mémoire nationale, alors, il nous faut ici parler de la mémoire des femmes dans la Résistance. Où sont les femmes ?, pourrait-on dire, à l’instar d’un chanteur célèbre.

Six compagnons de la libération sur 1 038. 10% des effectifs des médaillés de la Résistance. Nous connaissons les raisons de cette marginalisation, liée à l’histoire sociale ( les femmes ne votaient pas), et à leur place dans la Résistance, ainsi qu’au machisme ambiant.

La mémoire nationale a longtemps été ingrate avec les résistantes.

Nous assistons depuis quelques décennies à une opération de rattrapage. L’entrée au Panthéon de Geneviève de Gaulle-Anthonioz, de Germaine Tillon, de Joséphine Becker. La mise en lumière de Mélinée Manoukian, de Rose Vallant et de Cécile Rol-Tangy.

C’est donc dans cette opération de rattrapage que s’inscrit aujourd’hui cette cérémonie. Marie-Ange Thé, la nation te reconnait d’abord, en t’attribuant la mention Mort pour la France, le 26 mars 2024. Quel horrible oubli. Cette mention aurait permis à Henri, âgé de 16 ans en 1944, d’obtenir le statut de pupille de la Nation et d’avoir une vraie adolescence. La nation reconnait aussi pleinement ton entrée dans la cohorte des médaillés de la Résistance, ce qui permettra de voir ton nom apparaître sur la liste publiée sur la toile.

Marie-Ange Thé, ce rattrapage d’aujourd’hui est simplement un geste de remerciement.

Je suis fier que le Souvenir Français, cette belle association qui a pour objectif de mettre en lumière les hommes et les femmes qui ont contribué à maintenir la liberté dans notre pays ait travaillé, de manière essentielle, à ce rattrapage.

Merci aux adhérents de notre comité et en particulier à son président. Merci à notre délégation et à son délégué général pour leur travail de recherche méticuleux et leur passion. Marie-Ange Thé le méritait, vous l’avez fait. Merci à vous et à tous ceux qui ici, savez qu’une nation a besoin pour vivre d’héros et d’héroïne. Merci à vous.

Mercredi 23 octobre

Audience du général Bellanger, chef d’état-major de l’armée de l’Air.

Lundi 28 octobre

J’ai reçu au siège du Souvenir Français une importante délégation du Cameroun dirigée par sa présidente Odile Chantal Ndongo. Un moment important pour le Souvenir Français et cette délégation de ce pays, en raison de l’accord pris par le gouvernement camerounais pour la reconnaissance de notre présence au Cameroun.

Le même jour, je me suis rendu à une réunion du G12, ce groupe des principales associations d’anciens combattants, à l’invitation du ministre délégué aux Anciens combattants, Jean-Louis Thiériot. Le G12 est une institution dont j’ai proposé la création en 1999. dès lors, elle s’est imposée dans le paysage associatif français. A l’occasion de cette réunion, j’ai présenté au ministre les principales actions du Souvenir Français.

Mardi 29 octobre

Réunion de travail à l’association des maires de France avec monsieur Laignel, premier vice-président de l’association. A cette occasion, nous avons évoqué la place de la mémoire dans le congrès de l’association en 2025 à l’occasion du 80e anniversaire de la victoire du 8 mai.

Le même jour. Comme chaque année, j’ai participé à l’audition par la commission de défense de l’assemblée nationale des responsables du G12 des associations d’anciens combattants. J’ai tenu à rappeler les éléments qui font l’objet de mon billet d’humeur.

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