Trois questions à Thierry Vinçon

30 mai 2018

Thierry VINÇON est, depuis 2008, maire de la ville de Saint-Amand-Montrond, et président de la communauté de communes Cœur de France.

Haut fonctionnaire au ministère de l’Intérieur, il est diplômé de l’université d’Assas et de la Sorbonne en langues orientales.

Après une courte carrière militaire, il travaille auprès du Premier ministre, à partir de 1989. Il effectue, de 1995 à 1997, un passage au cabinet du ministre des Anciens Combattants et Victimes de Guerre. En 2004, il intègre le corps préfectoral, et travaille dans le Tarn et en Eure-et-Loir.

De 2006 à 2012, il occupe les fonctions de conseiller technique pour la sécurité à la Présidence de la République.

Il réintègre le ministère de l’Intérieur. En 2014, il participe à la création de la délégation ministérielle aux industries de sécurité, et il est chargé de son organisation. Il devient conseiller du délégué ministériel.

 

1) Des Justes de France ont habité dans votre commune. Pouvez-vous nous donner quelques informations sur leur histoire ?

Saint-Amand-Montrond a été le théâtre d’événements douloureux, tout particulièrement peu avant la fin de la guerre. Plusieurs personnes ont été reconnues « Justes parmi les Nations ». Ainsi, Pierre-Aimé LANEURIE vivait avec Juliette, son épouse, à Saint-Amand-Montrond, où il dirigeait une entreprise de matériels agricoles. Le couple, qui ne pouvait avoir d’enfant, avait décidé – malgré les difficultés et les privations de la guerre – d’avoir recours à l’adoption. Leurs convictions personnelles et leur grande générosité les incitèrent à sauver un enfant en péril. Leur recherche les conduisit dans une maison de Montauban qui, depuis 1940, accueillait des enfants dont les parents avaient disparu (ayant été faits prisonniers, ou ayant été déportés). Ils réussirent, en pleine occupation, à adopter légalement un petit garçon qui devait avoir environ 3 ans, de santé fragile, très éveillé bien que parlant peu et dont on pouvait deviner les origines, du fait qu’il était circoncis. Ils le prénommèrent Jean-Yves. Juliette et Pierre –Aimé LANEURIE reçurent la médaille des Justes en 1992. Pierre –Aimé LANEURIE est décédé le 19 juin 1971, et Juliette LANEURIE le 24 octobre 1993.

 

2) Quelle place doit, d’après vous, être donnée à la mémoire des Justes dans la politique mémorielle française ?

J’ai choisi d’honorer les « Justes parmi les Nations » du Cher et de Saint-Amand-Montrond afin de redonner à notre ville la fierté de son passé.

Ils ont sauvé, au péril de leur propre vie, des enfants, des femmes et des hommes juifs, afin de les soustraire à une mort décidée par le régime nazi. Ces Justes ont redonné à la France son honneur et sa dignité.

Saint-Amand-Montrond a désormais une esplanade et une stèle pour leur témoigner sa reconnaissance et son admiration.

 

 3) Vous présidez le réseau des « Villes et Villages des Justes de France ». Comment est constitué ce réseau et comment fonctionne-t-il ?

Le réseau « Villes et Villages des Justes de France » regroupe 54 communes, il a été créé en 2010 par Paul SCHAFFER, président du Comité Français pour Yad Vashem, et moi-même. Ce réseau a pour ambition de réunir les communes ayant nommé un lieu en hommage des Justes, afin de perpétuer leur souvenir et de promouvoir leurs valeurs. J’en suis le président depuis 2012.

Les villes et villages membres du réseau s’efforcent, avec l’aide du Comité Français pour Yad Vashem, de transmettre cette mémoire, en développant des initiatives pédagogiques, culturelles et mémorielles, avec un éclairage particulier sur les « Justes parmi les Nations », honorés localement ou collectivement – expositions, conférences… -, en documentant l’histoire des Justes de la commune, racontée sur le livret d’accueil et le site internet. A ce jour, 191 communes de France sont concernées.

La présence d’un lieu mémoriel dans une commune donne l’opportunité de réunir les habitants autour de ce symbole, à l’occasion des cérémonies nationales de commémoration ou de tout autre événement associé à l’histoire des Justes de la région.

Dans ce cadre, les villes et villages de France membres du réseau invitent les communes ayant déjà nommé un lieu en l’hommage des « Justes parmi les Nations » à les rejoindre. De plus, ils encouragent les communes dont les habitants ont été reconnus Justes à leur rendre hommage, de façon individuelle ou collective.

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