Ingénieur de Recherches à l’Institut de Recherches Historiques du Septentrion (IRHiS) à l’université de Lille 3
1- Comment est né le projet de création d’une base sur les monuments aux morts et quels en sont les objectifs ?
Le projet a débuté à l’université de Lille 3 (UMR IRHiS) en 2009 à l’initiative d’un groupe d’enseignants-chercheurs. Une première version de la base a été mise en ligne en 2011-2012. Elle concernait essentiellement le Nord-Pas-de-Calais. Des présentations publiques ont été faites (colloque des Archives à Béthune en 2012, à Ypres au Musée Flanders Fields et un article a été publié dans la Gazette des Archives). Un article est également paru dans la revue In situ, dans la Revue du Nord (en collaboration avec Mathieu de Oliveira et Élise Julien). La base Nord-Pas-de-Calais compte environ 2000 fiches. Avec le début des réunions en Préfecture du Nord en 2013, une présentation de cette première base a été faite et les représentants de la Mission du Centenaire, très intéressés, nous ont demandé de venir à Paris pour en faire la présentation et étudier l’évolution possible pour la France. Un accord a été passé avec la Mission pour réaliser la base pour la France et la Belgique. Le démarrage officiel de la version 2 de la base, couvrant la France et la Belgique s’est fait fin 2013. Nous avons ensuite participé aux Rencontres d’Arles 2014. Cette collaboration a permis d’accélérer les dépôts (7 000 monuments au 26 juin 2014), mais aussi de fidéliser un certain nombre de déposants qui continuent à travailler avec nous.
Aujourd’hui, le travail de mémoire continue et rassemble toujours autant de participations. Au 17 mai 2016, le nombre de monuments présentés sur la base s’élève à 15 440. Si le travail de collecte est majoritairement concentré, dans un premier temps, sur la Grande Guerre, les autres conflits font aussi partie de nos préoccupations. On compte 974 monuments pour 1870-71, 14 417 pour 14-18, 10 603 pour 39-45, 1 823 pour l’Indochine et 2 900 pour l’Algérie. D’autres conflits sont présents également (antérieurs ou postérieurs à ceux-ci).
Un travail est également conduit sur les auteurs (architectes, sculpteurs, marbriers), ainsi que sur les communes (le maire au moment de la Grande Guerre, sa vie pendant la guerre).
Notre objectif, peut-être un peu fou, est de tendre à l’exhaustivité, même si nous le savons, la tâche est encore très longue. SI l’on considère le nombre de communes françaises, on peut estimer à 40 000 monuments communaux au minimum pour la Grande Guerre. Il faut ensuite compter les plaques dans les églises, les écoles, les bâtiments administratifs…
Un autre de nos objectifs est de continuer à organiser des séances de présentation afin d’attirer d’autres contributeurs, particulièrement les services de bibliothèques et d’archives. Nous comptons déjà parmi les administrateurs secondaires les Archives du Rhône.
2- Quel public est concerné par ce travail de mémoire ?
Ce travail de collecte s’adresse à l’ensemble des publics. La base est conçue comme un outil collaboratif, accessible gratuitement à tout le monde. Dans les dépôts que nous administrons, on compte des photographes professionnels, des amateurs, des personnes plus âgées sensibles à la mémoire des guerres, des associations historiques, des historiens universitaires ou amateurs, des collèges, écoles… Comme je le dis souvent dans les conférences présentant la base, elle s’adresse à toutes les classes d’âge, de 7 à … ans.
Un tutoriel simple (http://monumentsmorts.univ-lille3.fr/tutoriel/ ) est accessible pour comprendre le maniement et un espace « contact » permet aux collaborateurs de nous poser toutes les questions éventuelles.
3- Quelle est l’implication du Souvenir Français dans cette base ?
Dès le départ de cette aventure, nous nous sommes adressés au Souvenir Français. Le 25 juin 2015, j’ai fait une présentation de la base et de ses objectifs devant le conseil d’administration et des délégations départementales pour sensibiliser et expliquer la pratique de la base. Un certain nombre d’adhérents au Souvenir Français a fait des dépôts sur la base. Le 19 octobre 2015, nous avons signé une convention de partenariat déterminant les termes de nos engagements afin d’établir un soutien coordonné pour développer la base de données des monuments aux morts.
Nous espérons que cette collaboration portera ses fruits. L’article que nous avons rédigé sur le blog de la base, fin mars, montre le travail qu’il reste à faire dans les départements français (http://monumentsmorts.univ-lille3.fr/blog/actualite/6008/le-point-sur-la-base-au-29-mars-2016/).
Nous comptons sur le réseau du Souvenir français pour combler les manques constatés.
Pour en savoir plus :
http://monumentsmorts.univ-lille3.fr
Contact :
martine.aubry@univ-lille3.fr
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