Jules André Peugeot, né le 11 juin 1893 à Étupes dans le Doubs est le premier soldat mort pour la France de la Première Guerre mondiale, membre du 44e Régiment d’Infanterie, tué le 2 août 1914 à Joncherey dans le Territoire de Belfort.
Jules Peugeot est instituteur au « Pissoux » sur la commune de Villers-le-Lac depuis octobre 1912. Il commence son service militaire au mois d’avril 1914 au grade de caporal et il prépare le concours des officiers. Il est membre du 44e régiment d’infanterie de Lons-le-Saunier qui a pour mission de surveiller la frontière franco-allemande.
Lors d’une violation allemande de la frontière française, le caporal Peugeot fait barrage le 2 août 1914 à un détachement de reconnaissance allemand de huit hommes du Jäger-Regiment zu Pferde Nr. 5, Ce détachement, commandé par le sous-lieutenant Albert Mayer progresse vers Joncherey où est stationné le caporal Peugeot. Mayer sabre une sentinelle française en avant, sans le tuer et tire trois balles en direction du caporal Peugeot, qui est mortellement blessé. Mayer reçoit lui-même une balle dans le ventre de la riposte de Peugeot ainsi qu’une deuxième balle qui fait de lui la première victime allemande du conflit. Le caporal revient sur ses pas et expire devant la maison de la famille Docourt. Il est le premier mort militaire français d’une guerre qui ne commença officiellement que trente heures après, avec la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France.
La tombe
Informés de la mort de leur fils par le sous-officier du 44e Régiment, les Peugeot obtinrent un sauf-conduit pour aller à Joncherey. Ils font transférer la dépouille de leur fils jusqu’à Etupes où il est enterré le 4 août dans la tombe familiale.
A cette occasion, l’inspecteur de l’Académie, M. Baillot écrit à Madame Peugeot : « Les petits écoliers du Pissoux, à qui votre fils enseigna à être prêts à verser leur sang pour la patrie, lui rendront cet hommage, supérieur à tout autre, que les paroles lui venaient du cœur, qu’elles étaient sur ses lèvres, non seulement une exhortation, mais un engagement qu’il a tenu. Il avait la vertu supérieure de l’éducateur, la foi qui agit. Il a honoré toute la corporation ».
Une stèle en hommage au caporal
Le 25 septembre 1988, Le Souvenir Français a érigé une stèle devant la tombe du caporal Peugeot.
A cette occasion un hommage a été rendu aux 7.406 instituteurs qui ont versé leur sang pour la patrie.
Une seconde plaque commémorative à Etupes
De nombreux sites rendent l’hommage au Caporal Peugeot, notamment à Joncherey lieu de son décès, à Besançon où il a fait ses études et à Paris. Le Souvenir Français a également posé une plaque commémorative sur la maison natale du caporal Peugeot le 18 juin 1994. Elle porte l’inscription : « Ici le 11 juin 1893 est né Jules-André PEUGEOT. Le 2 août 1914, caporal au 44e RI en mission à Joncherey (Territoire de Belfort). Il a été tué par une patrouille Allemande. La guerre n’était pas encore déclarée. Il est la première victime de la guerre 1914 – 1918. La ville d’ETUPES et Le Souvenir Français honorent sa mémoire »
Pour en savoir plus :
Marc GLOTZ, A la veille de la Première Guerre mondiale à Joncherey : le destin tragique du caporal Peugeot et du sous-lieutenant Mayer, Joncherey, 2011.
Contact :
Monsieur Jean-Claude REBIERE, Délégué Général du Souvenir Français pour le Doubs
jean-claude.rebiere@orange.fr
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