Stéphane Tison, docteur en Histoire contemporaine, agrégé et maître de conférences en Histoire contemporaine à l’Université du Maine (Le Mans-Laval) est co-président avec Annette Becker du comité scientifique du dossier d’inscription au patrimoine mondial des sites funéraires et mémoriels de la Grande Guerre.
Cent après la Grande Guerre, les restes de combattants sont régulièrement retrouvés sur l’ancien champ de bataille. Ces découvertes donnent lieu à des investigations particulières afin d’identifier les défunts. Parmi les découvertes récentes les plus singulières, celle de 250 soldats australiens en 2008 à Pheasant Wood, à Fromelles (Pas-de-Calais). Le recours aux techniques d’identification génétiques a permis de rendre leur nom à 144 de ces hommes et de les réinhumer cette fois dans une sépulture individuelle. Ce que l’on ignore souvent, c’est que ces recherches pour l’identification et cette volonté d’une inhumation individuelle ont leur origine dans la Première Guerre mondiale. Cette pratique alors nouvelle qui est institutionnalisée pendant le conflit est au cœur de la logique de classement des sites funéraires de la Grande Guerre au Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Un tournant anthropologique et culturel majeur
En 1914, si les Allemands et les Américains ont adopté une gestion de la tombe individuelle depuis quelques années, la règle reste l’inhumation en fosse commune dans la plupart des armées : 100 hommes par fosse pour les soldats français, les officiers disposant de sépultures individuelles, et dans l’armée britannique par fosse de 6 hommes. Or, l’hécatombe des premiers mois de guerre oblige les belligérants à recourir couramment à cette pratique : sur le seul front occidental, plus de 300.000 Français sont tombés, dont 40.000 lors des premiers chocs des 20 au 23 août ; 260.000 Allemands et plus de 12.000 soldats belges sont morts durant cette phase de guerre de mouvement. Cette hécatombe inédite dans l’histoire est due à la généralisation de la conscription et à la létalité considérable des fusils à répétition et de l’artillerie. Les services de santé, débordés, n’ont d’autre possibilité que d’inhumer les morts dans des fosses communes, pour des raisons de salubrité. C’est le sort que connut alors Charles Péguy inhumé avec ses camarades dans les premiers jours de la bataille de la Marne. Aujourd’hui, les fosses communes pérennisées dans les cimetières militaires contiennent pour 90 % des soldats tombés en 1914.
Toutefois, l’image de morts anonymes amoncelés dans les fosses communes est devenue scandaleuse pour les familles, tant du point de vue sanitaire que moral. Une telle pratique qui n’avait pas suscité d’émotions particulières en 1870-1871 entraîne dans les premiers mois de la guerre une réaction vive des opinions publiques en France comme en Allemagne : des milliers de lettres sont adressées aux autorités civiles et militaires demandant le droit de récupérer les corps des défunts ou de les inhumer dans le respect de leur individualité. Le mouvement est tel que les états-majors français et allemands prennent des dispositions dès l’automne 1914 pour empêcher les exhumations en vue de faciliter une identification ultérieure. Le droit à une sépulture perpétuelle est inscrit en France dans la loi du 29 décembre 1915 pour les combattants qui ont obtenu la mention « Mort pour la France ».
Pourquoi cette réaction vive des populations ? La première raison est que la conscription généralisée a eu pour corollaire la volonté de préserver l’identité des soldats, jusque dans la mort. Pendant la guerre de Sécession, en 1869 en Prusse puis en 1878 dans tout le Reich, en 1881 en France, des plaques d’identité sont données au soldat en vue d’une identification post-mortem. Les autres Etats suivent : la Belgique en 1889, l’Autriche et la Russie en 1902, la Grande-Bretagne en 1907 – les soldats disposant de cartes d’identité depuis une dizaine d’années –, les Etats-Unis en 1906. L’Italie l’adopte aussi en 1915.
Une autre raison est que la mort de masse causée par la guerre bouscule des sociétés où la mort tient une place nouvelle depuis plusieurs décennies. Les sociétés d’Europe occidentale du début du 20e siècle s’éloignent d’une démographie qui rendait la mort omniprésente : l’espérance de vie s’est lentement mais progressivement améliorée depuis un peu plus d’un siècle, tandis que la mortalité recule, notamment la mortalité infantile, qui reste encore forte. Comme l’a montré l’historien Philippe Ariès, s’est effectuée au 19e siècle une rupture dans les mentalités : l’individu moins préoccupé par sa propre mort la dramatise davantage ; elle est davantage considérée comme une cruauté qu’une présence familière ; l’entourage du défunt par l’approfondissement des liens affectifs est plus actif dans les rituels. Ainsi, au cours du siècle précédent et surtout à partir des années 1860 s’est diffusé dans les sociétés occidentales un nouveau rapport à la mort, dont le cimetière constitué de tombes individuelles conservant l’identité de l’individu constitue le paradigme essentiel. L’image de morts anonymes amoncelés dans les fosses communes est devenue inacceptable.
À partir de 1915, tenant compte de ces sensibilités, se construit ainsi une nouvelle politique funéraire fondée sur les principes suivants : l’identification des défunts, l’inhumation dans un cercueil, l’information de la famille, l’organisation si possible d’obsèques respectant la religion de l’individu, le suivi et l’entretien de la tombe, le regroupement et dans certains États la restitution des corps aux familles. Un service spécifique est créé dans chaque armée réalisant ce travail : le service d’état-civil militaire pour l’armée française lié au Service des Pensions en 1916, la Graves Registration Commission pour l’armée britannique, la Kriegergräberfürsorge pour l’armée allemande. La plupart des Etats adoptent en 1915 et 1916 un modèle de plaque d’identité sécable en deux parties permettant l’identification du corps en même temps que l’inscription précise de l’identité du défunt par les services administratifs chargés d’inscrire les pertes.
Ce travail d’enregistrement, de gestion des cimetières permet la restitution des corps aux familles autorisée par la loi du 31 juillet 1920 en France aux frais de l’État. Après l’exhumation d’environ 30.000 cercueils par mois en 1921 et 1922, les sépultures des cimetières provisoires sont regroupées dans de vastes nécropoles. La restitution, choisie par les familles pour 30 % des soldats inhumés sur le front, donne lieu à une ritualisation complexe signifiant la démobilisation symbolique des morts pour la France. Les dernières cérémonies d’obsèques sont organisées en 1926 pour le retour des restes des prisonniers de guerre et des Poilus d’Orient tombés dans les Balkans. Le Congrès américain comme le gouvernement belge font aussi le choix du rapatriement des corps à la demande des familles. En raison des coûts considérables que cela représentait, le gouvernement britannique ne peut réaliser le même effort : il concède que les cimetières provisoires soient pérennisés sans regrouper les sépultures dans de vastes nécropoles. Ainsi répond-il à une demande des familles souhaitant en majorité que le défunt repose près du lieu où il était tombé. Elles obtiennent aussi le droit de faire inscrire un message personnel sur la stèle. Les sépultures allemandes sont prises en charge par la France, non sans abus puisque les corps sont retrouvés furent plus couramment inhumés en fosse commune sans recherche d’identification lors du regroupement des tombes. À partir de 1925, les familles allemandes représentées par le Volksbund Deutsche Kriegsgräberfürsorge en accord avec le service français des sépultures militaires purent davantage faire part de leurs desiderata dans l’organisation et le décor de ces nécropoles. Dans l’ensemble, le gouvernement allemand estimera ultérieurement que ce regroupement avait été réalisé de manière digne et équitable.
Le droit à l’individualisation de la tombe est depuis devenu un droit nouveau pour les familles et constitue une norme à la fois juridique et morale. L’article 4 de la nouvelle Convention de Genève signé en juillet 1929 généralise à toutes les armées le port d’une plaque d’identité. Ce droit est au cœur d’une ritualisation du deuil ainsi organisée et facilitée pour la première fois. Dès lors, l’absence de ce respect dû aux morts à la guerre est perçue comme une ignominie tandis que les massacres de masse et les génocides du 20e siècle constituent là aussi une transgression fondamentale de cette nouvelle norme culturelle et institutionnelle. La disparition totale des corps – qui ne sont plus ceux de militaires mais de civils, femmes et enfants compris, ciblés pour ce qu’ils sont – est considérée comme la signature même d’une transgression absolue.
Des sites représentatifs d’un siècle d’histoire des rites funéraires
Les sites proposés au classement ont été choisis de telle manière à illustrer la mise en place de cette nouvelle politique funéraire. Bien entendu, les grands mémoriaux investis par les nations depuis un siècle figurent en premier lieu dans la liste : Menin Gate en Flandre, le cimetière de Saint-Symphorien en Wallonie, la nécropole de Notre-Dame-de-Lorette, le monument de Thiepval, la chapelle de la reconnaissance à Dormans, la chapelle œcuménique (depuis 1951) et la nécropole de Cerny-en-Laonnois, l’ossuaire de Douaumont, les nécropoles du Hartmannswillerkopf. Mais bien d’autres ont été ajoutés sur l’ensemble de l’ancienne ligne de front dans le but de témoigner de l’extension des combats et des différentes phases de la guerre. Ces biens sont représentatifs de la particularité de la Grande Guerre qui fut une guerre industrielle suscitant une mort de masse.
La série reflète la mémoire des nations et des peuples qui ont participé aux combats : elle témoigne de l’incroyable diversité des belligérants, justifiant pleinement le terme de Première Guerre mondiale. En premier lieu, il était essentiel d’inscrire de nombreux biens allemands, qui n’ont pas donné lieu à des commémorations grandioses puisque les principaux sites avaient été investis par les vainqueurs. Sont ainsi présents dans la liste les deux monuments de Saint Quentin et de Sedan, voulus et inaugurés par Guillaume II et mettant à égalité dans la mort les deux adversaires dès 1915, mais aussi la nécropole de Langemarck très présente dans la mémoire allemande au cours du siècle. Une grande partie des nations belligérantes est donc présente : les Britanniques avec de nombreux cimetières du Nord et du Pas-de-Calais, les Canadiens (Vimy, Beaumont-Hamel), les Américains (Belleau, Thiaucourt), les Australiens (Villers-Bretonneux), les Néo-Zélandais (Le Quesnoy), les Russes (Saint-Hilaire-le-Grand), les Italiens (Bligny), les Roumains (Soulzmatt), les Tchèques (Neuville-Saint-Vaast), les Polonais (Auberive), les Portugais (Richebourg), les soldats d’Afrique du Sud (Longueval), etc. La présence des soldats des colonies devenues depuis des Etats souverains est liée à de nombreuses nécropoles nationales françaises (Cuts, Souain, Royallieu-Compiègne, etc.) ou britanniques (Etaples, Richebourg-Neuve-Chapelle).
A travers ces biens, il est possible de retracer les étapes de la construction d’un modèle architectural. Certains rappellent les pratiques d’avant-guerre ou sont associés à des sites funéraires existants : les fosses communes pérennisées (Villeroy), les nécropoles liées à un cimetière civil (Assevent) ou de garnison (Metz-Chambière). D’autres sont des cimetières provisoires dont les vestiges impressionnants demeurent (Le Donon). Les premiers cimetières paysagers allemands (Veslud) ou britanniques (Louvancourt) ont été choisis, ou de petits cimetières singuliers créés pendant la guerre lors de l’ensevelissement de soldats dans des cratères d’obus ou trous de mines (Lichfield cemetery, Hunter’s cemetery à Beaumont-Hamel). D’autres marquent l’aboutissement des modèles architecturaux et ont été réalisés dans les années 1920 : des nécropoles associant des éléments du champ de bataille (La Fontenelle), les cimetières pérennisés de villes hôpital (Royallieu-Compiègne, Etaples), les cimetières de regroupement français, allemands, américains. Mais on compte également des biens édifiés par des associations (l’ossuaire de Navarin) ou des particuliers (Rancourt), ou des cimetières pérennisés à la demande des populations locales (Moosch). Quelques biens proposés sont des sculptures représentant spécifiquement le deuil : Les fantômes de Landowsky. A Vrigne-Meuse, le monument aux morts communal, auprès duquel repose le dernier poilu tombé le 11 novembre 1918, Augustin Trébuchon, représente les dizaines de milliers d’édifice similaires présents dans tous les villages d’Europe.
La liste témoigne aussi de la volonté de faire apparaître la diversité des statuts des combattants et victimes de guerre. La Première Guerre mondiale a la particularité d’être une guerre de citoyens mobilisés, de civils portant l’uniforme, mais il y eut aussi des volontaires (cimetière Farnsworth dans la Marne, parc des Terre-Neuviens à Beaumont-Hamel), des soldats des colonies françaises d’Afrique (Cuts) ou encore des travailleurs des colonies, les coolies (cimetière chinois de Noyelle), des prisonniers de guerre morts en captivité en Allemagne (Sarrebourg), mais également des civils massacrés en 1914 (Tamines), des civils travailleurs forcés (Effry). Certaines nécropoles comprennent des tombes de fusillés britanniques (Louvancourt) ou français (Cerny, Fleury-devant-Douaumont, Saint Dié) dont la diversité de l’ensevelissement disent la complexité mémorielle.
Au cours du siècle se sont succédé et s’enchevêtrent encore de nos jours des mémoires variées dont les sites funéraires ont constitué l’écrin : une mémoire patriotique, une mémoire pacifique, une mémoire européenne. Des manifestations nationalistes ou pacifistes y ont parfois été organisées. La nécropole de Consenvoye où se retrouvèrent pour la première fois un chef d’Etat français, François Mitterrand et un chancelier allemand, Helmut Kohl, témoigne de la volonté de réconciliation des anciens belligérants. D’autres réconciliations plus récentes ont été exprimées sur des sites de la Grande Guerre : la mémoire des Britanniques et Irlandais, des combattants du Commonwealth d’origine irlandaise, quelle que soit leur confession religieuse, est ainsi commémorée depuis 1998 dans le parc irlandais de la paix à Messines.
Lors du centenaire de la Première Guerre mondiale, de nouveaux édifices associés aux nécropoles viennent donner sens à un conflit qui ne cesse d’interroger les sociétés qui y furent engagées. L’anneau de la mémoire, inauguré le 11 novembre 2014 par le président François Hollande, marque ainsi une étape nouvelle dans la façon de concevoir la mort à la guerre par la volonté de rapprocher les défunts quelle que soit leur origine. Le nouveau Mémorial de Notre-Dame-de-Lorette est défini comme « international » : il commémore les 600 000 morts des combats de la région Nord-Pas-de-Calais, des Flandres à l’Artois, dont le nom est inscrit par ordre alphabétique, sans autre mention d’appartenance nationale ou religieuse. Le rassemblement de leur nom porte la signification d’une réconciliation universelle dans la paix retrouvée, dans l’Europe d’aujourd’hui.
Des lieux de mémoire aux sites de conscience
Si les sites funéraires de la Grande Guerre constituent des lieux de mémoire investis par de nombreux courants d’opinion, ils ont été depuis l’origine des lieux de pèlerinages mais également des lieux touristiques. En 1928 et 1931, les Britanniques, les Américains, les Australiens organisent le voyage de dizaines de milliers de personnes. Les agences de tourisme créent des parcours dès la fin de la guerre. Ce tourisme lie déjà la visite des champs de bataille, le recueillement sur les tombes des êtres chers et la visite des monuments remarquables (château, cathédrale, en Belgique ou en France) situés à proximité immédiate. Dans les années 1960, chaque année, près de 500.000 personnes visitaient le champ de bataille de Verdun. En 2014, 419.000 entrées ont été enregistrées à l’ossuaire de Douaumont et 215.000 au centre d’interprétation de Thiepval. En Belgique, l’In Flanders Fields Museum a reçu 485.000 visiteurs et Tyne Cot Cemetery a été visité par 644.000 personnes. L’intérêt pour cette histoire et l’expérience des combattants de la Grande Guerre reste très important un siècle après les faits.
La logique de patrimonialisation de ces sites, que le classement au Patrimoine mondial de l’UNESCO poursuit, a commencé très tôt après la guerre puisque les sites funéraires ont été intégrés aux premières zones de la guerre classées au titre des monuments historiques en France dès 1921 (le monument national du Hartmannswillerkopf et sa crypte et le cimetière militaire allemand des Ulhans). Puis furent classés Les fantômes de Landowski en 1934, la Tranchée des baïonnettes en 1967, le fort de Douaumont (contenant la sépulture de plus 600 soldats allemands) en 1970.
Aujourd’hui, la dimension du pèlerinage ne s’est pas complètement éteinte malgré la disparition des anciens combattants et de leurs descendants directs. La mémoire familiale continue d’y être entretenue pour les 4e et 5e générations, sous des formes différentes, davantage liées à la généalogie et à l’éducation qu’au deuil de guerre bien évidemment. Ces pratiques disent la longue trace traumatique de ce conflit dans les sociétés européennes, mais également dans le monde entier.
Pour l’historien, le classement des sites funéraires de la Grande Guerre au Patrimoine mondial de l’UNESCO ne vise pas à présenter l’institutionnalisation de nouvelles normes d’inhumation des morts d’une guerre comme une évolution positive. Même si l’inhumation individuelle et l’individualisation des rites funéraires constituent assurément une réponse humaine à la catastrophe que constitue la mort de masse, l’historien n’a pas à la définir ou non comme un progrès. L’apparition de ces normes doit rester la source d’un questionnement sur la violence inouïe de la Grande Guerre et sur les comportements et les adaptations des individus pour l’inscrire dans leur vécu, dans leur culture. Elle interroge la continuité ou non de pratiques funéraires civiles d’avant-guerre. Elle questionne la façon dont fut traité le corps des défunts, dans l’urgence de la bataille ou dans la quiétude retrouvée de l’arrière immédiat du front. Dans quelle mesure et dans quelles circonstances l’humanité de l’adversaire comme celle du soldat ami ou allié est respectée. Quand la violence atteint-elle un seuil au-delà duquel l’image d’autrui est abolie ? Quand au contraire se manifeste une résistance humaine et culturelle à cette dépossession de corps de son identité ? Questions qui n’appellent pas pour le moment de réponses évidentes et nécessitent bien des travaux de recherche sur les sensibilités et les représentations culturelles de l’époque. L’étude des sites funéraires sur le temps long donne aussi à comprendre la façon dont les sociétés ont exprimé au cours du 20e siècle un deuil vécu comme collectif, mais également inscrit dans des identités de groupe (religieuses, politiques, sociales), comme bien entendu dans la sphère familiale ou dans l’intimité d’une souffrance individuelle.
Loin d’être uniquement des champs de mort, les sites funéraires de la Grande Guerre continuent à nourrir la mémoire et la culture des sociétés qui furent engagées dans la Première Guerre mondiale : que l’on pense à l’influence de romans comme Au-revoir là haut de Pierre Lemaître Prix Goncourt 2014 ou comme Five days in November d’Anna Hope évoquant le soldat inconnu britannique. Ces lieux de mémoire funéraires suscitent aujourd’hui une réflexion variée dans ses formes et ses intentions toujours centrée sur la perpétuation du souvenir des défunts. Ils sont aussi devenus le lieu d’une réflexion pédagogique pour les nombreux visiteurs scolaires et les enseignants qui les accompagnent. De lieux de mémoire, ces nécropoles peuvent devenir, comme le camp d’Auschwitz-Birkenau, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO en 1979, des sites de conscience, invitant les visiteurs à une réflexion historique, philosophique et éthique sur la relation complexe que nouent les sociétés avec la guerre et la paix. Des sites de conscience permettant de penser la guerre, comme la paix et de transmettre ainsi, au-delà du souvenir des défunts, une interrogation des vivants sur les raisons même de la disparition de ces millions d’individus.
Pour en savoir plus : https://stephanetison.wordpress.com/
Dernier ouvrage paru : Du front à l’asile. 1914-1918, Paris, Alma éditeur, 2013. Avec Hervé Guillemain.
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